Joseph Bouchardy

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Joseph Bouchardy
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Joseph Espérance BouchardyVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
Cœur de salpêtreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Parentèle
Autres informations
Membre de
Cénacle (en)
Petit-CénacleVoir et modifier les données sur Wikidata
Maître
Distinction
Vue de la sépulture.

Joseph Bouchardy, né le dans l'ancien 2e arrondissement de Paris[1] et mort le à Châtenay[2], est un dramaturge et graveur français, connu pour ses mélodrames populaires aux intrigues compliquées.

Biographie[modifier | modifier le code]

Costume de Frédérick Lemaître pour le rôle de Paris le bohémien au Théâtre de la Porte-Saint-Martin.

Fils et frère d’artistes peintres et graveurs, originaires de Lyon, Joseph Espérance Bouchardy est d'abord l’un des meilleurs élèves du graveur anglais Samuel William Reynolds et d'Alexis-François Girard, maîtres de la manière noire[3],[4]. Il se tourna ensuite vers le théâtre et fit partie vers 1830 du groupe de bohèmes dit le « petit-cénacle » avec Gérard de Nerval, Théophile Gautier, Philothée O'Neddy, Xavier Forneret et Charles Lassailly. En 1836, il écrivit deux pièces en un acte en collaboration avec le romancier et auteur dramatique Eugène Deligny. Il composa l’année suivante son premier mélodrame, Gaspardo le pêcheur. Ce fut un succès immédiat, suivi de beaucoup d’autres.

Surnommé « cœur de salpêtre » par Petrus Borel[5] et qualifié par Pierre Larousse[6] de « grand impresario des terreurs du boulevard », Bouchardy « a personnifié, surtout à ses débuts, le drame noir et terrible des anciens jours. [...] Non seulement il possède à fond toutes les ressources qu’il faut pour bien enchevêtrer les charpentes d’une action, faire naître et grandir la curiosité, pousser l’intérêt jusqu’à l’exaspération, mais il croit en son œuvre. » Bien qu’il ait relativement peu écrit, ses pièces lui ont rapporté des « recettes vraiment fabuleuses », non seulement en France, mais aussi en Espagne et dans tous les pays où elles furent traduites et représentées.

Selon Théophile Gautier, tout l’art de Bouchardy consistait à faire paraître tout naturels et tout simples les faits les plus invraisemblables :

« La poétique de Bouchardy est basée sur l’exemple suivant : « Toi ici ! Par quel prodige ? mais tu es mort depuis dix-huit mois ?... — Silence ! c’est un secret que je remporterai dans la tombe ! » répond le personnage interpellé ; et l’action continue. Rien n’est plus expliqué que cela. Il faut convenir que les héros de M. Bouchardy sont peu curieux et peu questionneurs de leur nature. Tout cela n’empêche pas Paris le bohémien de former un spectacle d’un intérêt soutenu, et qui vous tient en suspens pendant cinq heures d’horloge. Il y a là-dessous, à travers le fatras et l’incohérence, les boursouflures et le mauvais style, une certaine grandeur, une puissance incontestable et un sentiment poétique très-réel[7]. »

Un autre critique[8] rapporte que Gautier, ayant voulu donner un jour un compte rendu complet d’un drame de Bouchardy, « se trouva au bout de dix-huit colonnes avant d’être au bout du prologue ». « Personne, il faut le dire, ne s’entend mieux que lui à serrer les nœuds d’une intrigue, à mener le spectateur jusqu’au dénouement de la pièce, à travers un double et triple imbroglio », dit encore un autre critique[9] qui tentait de résumer l’intrigue du Sonneur de Saint-Paul. « C’est une interminable histoire, entrecoupée d’incidents ou d’épisodes sans nombre, une série d’aventures bizarres et sanglantes qui s’ouvre par un coup d’arquebuse, et se termine par un coup de pistolet. »

Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en [10].

Joseph Bouchardy est l'oncle du journaliste Georges de Labruyère. Il est inhumé au cimetière de Montmartre.

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • Le Fils du bravo, comédie-vaudeville en 1 acte, avec Eugène Deligny, Paris, Théâtre de l'Ambigu-Comique, .
  • Hermann l’ivrogne, drame en 1 acte, avec Eugène Deligny, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
  • Gaspardo le pêcheur, drame en 4 actes et 5 tableaux, précédé d’un prologue, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique,

.

  • Longue-Épée le Normand, drame en 5 actes, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
  • Le Sonneur de Saint-Paul, drame en 4 actes, précédé d’un prologue, Paris, Théâtre de la Gaîté, .
  • Christophe le Suédois, drame en 5 actes, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
  • Lazare le pâtre, drame en 4 actes, avec prologue, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
  • Paris le bohémien, drame en 5 actes, Paris, Théâtre de la Porte-Saint-Martin, .
  • Les Enfants trouvés, drame en 3 actes, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
  • Les Orphelines d’Anvers, drame en 5 actes et 6 tableaux, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
  • La Sœur du muletier, drame en 5 actes dont 1 prologue, Paris, Théâtre de la Gaîté, .
  • Bertram le matelot, drame en 5 actes dont 1 prologue, Paris, Théâtre de la Gaîté, .
  • Léa, ou la Sœur du soldat, drame en 5 actes, avec Paul-Henri Foucher, Paris, Théâtre de la Gaîté, .
  • Un vendredi, comédie-vaudeville en 1 acte, Paris, Théâtre des Variétés, .
  • La Croix de saint Jacques, drame en 6 tableaux, précédé d’un prologue, Paris, Théâtre de la Gaîté, .
  • Jean le cocher, drame en 5 actes, précédé d’un prologue en 2 tableau, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
  • Le Secret des cavaliers, drame en 6 actes, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
  • Micaël l’esclave, drame en 4 actes, précédé d’un prologue, Paris, Théâtre de la Gaîté, .
  • Philidor, comédie-drame en 4 actes, Paris, Théâtre du Vaudeville, .
  • L’Armurier de Santiago, drame en 5 actes et 1 prologue, Paris, Théâtre du Châtelet, .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Paris, État civil reconstitué, vue 48/51.
  2. Acte de décès à Châtenay, n° 12, vue 5/8.
  3. Notice bibliographique, sur data.bnf.fr.
  4. Henri Beraldi, Les Graveurs français du dix-neuvième siècle, Paris, L. Conquet, 1887, tome 7, p. 145-150.
  5. Selon Charles Monselet dans La Lorgnette littéraire, dictionnaire des grands et des petits auteurs de mon temps, Poulet-Malassis et de Broise, Paris, 1857, p. 29.
  6. Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, vol. II, 1867.
  7. Cité par Pierre Larousse, op. cit.
  8. Edmond de Goncourt, Jules de Goncourt, Cornélius Holff, Mystères des théâtres, 1852, Librairie nouvelle, Paris, 1853, p. 460.
  9. Félix Leclair dans L’Artiste, 2e série, t. 1er, 23e livraison, 1839, p. 359.
  10. « Dossiers de proposition de Légion d'honneur 1852- 1870 », sur http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/ (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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