Joséphine-Charlotte de Belgique

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Joséphine-Charlotte de Belgique
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La grande-duchesse Joséphine-Charlotte en 1967.

Titre

Grande-duchesse consort de Luxembourg


(35 ans, 10 mois et 25 jours)

Prédécesseur Félix de Bourbon-Parme
Successeur María Teresa Mestre
Biographie
Titulature Princesse de Belgique
Duchesse de Nassau
Princesse de Bourbon-Parme
Dynastie Maison de Belgique
Distinctions Ordre du Lion d'or de la maison de Nassau
Ordre de Léopold
Ordre des Séraphins[1]
Ordre de l'Éléphant
Nom de naissance Joséphine-Charlotte Stéphanie Ingeborg Elisabeth Marie José Marguerite Astrid de Belgique
Naissance
Palais royal, Bruxelles (Belgique)
Décès (à 77 ans)
Château de Fischbach, Fischbach (Luxembourg)
Sépulture Cathédrale Notre-Dame de Luxembourg
Père Léopold III
Mère Astrid de Suède
Conjoint Jean de Luxembourg
Enfants Marie-Astrid de Luxembourg
Henri de Luxembourg
Jean de Luxembourg
Margaretha de Luxembourg
Guillaume de Luxembourg
Religion Catholicisme
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Joséphine-Charlotte de Belgique, grande duchesse de Luxembourg, est née au palais royal de Bruxelles en Belgique le et morte le au château de Fischbach, au grand-duché de Luxembourg.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Joséphine-Charlotte est la fille du prince héritier Léopold de Belgique (futur Léopold III) et de la princesse Astrid de Suède (future reine Astrid). Ses deux frères cadets ont été successivement rois des Belges : Baudouin (1930-1993) et Albert II (1934)[2].

En 1935, leur mère, la reine Astrid, meurt à la suite d'un accident de voiture à Küssnacht en Suisse.

En 1944, les Allemands emmènent le roi Léopold III, la princesse Lilian (seconde femme de Léopold) et les quatre enfants (Joséphine-Charlotte, Baudouin, Albert et Alexandre) en Allemagne puis en Autriche, d'où ils seront libérés en . Leur oncle le prince Charles, frère de Léopold III, devient régent du royaume de 1944 à 1950. À la suite de la question royale, ils s'installent en Suisse (au château du Reposoir, à Pregny), où la princesse Joséphine-Charlotte poursuit sa formation à l'École supérieure de jeunes filles de la rue Voltaire à Genève.

En 1949, la princesse Joséphine-Charlotte effectue, du 11 au , une mission importante en pleine question royale : un retour officiel en Belgique où elle reçoit un accueil triomphal et va se recueillir sur la tombe de sa mère la reine Astrid[3]. Le , lorsque le gouvernement belge organise une Consultation populaire, soit un référendum consultatif sur le retour du roi sur le trône (le référendum n'est pas permis par la Constitution belge)[4], Joséphine-Charlotte se rend de nouveau en Belgique pour voter en faveur du retour de son père[3].

Joséphine-Charlotte, avec sa mère la reine Astrid de Belgique, dans les années 1930.

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Joséphine-Charlotte épouse, le , au palais grand-ducal et à la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg, le prince Jean (1921-2019), alors grand-duc héritier de Luxembourg avec qui elle a cinq enfants, bénéficiant du traitement d'altesse royale[5] :

  • la princesse Marie-Astrid (née au château de Beztdorf, le ), épouse en 1982 l'archiduc Charles-Christian d'Autriche (né en 1954), dont cinq enfants ;
  • le prince Henri (né au château de Betzdorf, le ), actuel grand-duc de Luxembourg, épouse en 1981 Maria Teresa Mestre (née en 1956), dont cinq enfants ;
  • le prince Jean (né au château de Betzdorf, le ), renonce à ses droits et épouse en 1987 Hélène Vestur (née en 1958) dont il divorce en 2004 ; le , il se remarie avec Diane de Guerre, dont quatre enfants du premier mariage ;
  • la princesse Margaretha, sa jumelle (née au château de Betzdorf, le ), épouse en 1982 le prince Nikolaus de Liechtenstein (né en 1947), dont quatre enfants ;
  • le prince Guillaume (né au château de Betzdorf, le ), épouse en 1994 Sibilla Weiller (née en 1968), dont quatre enfants.

Grande-duchesse de Luxembourg[modifier | modifier le code]

En 1964, la grande-duchesse Charlotte abdique au profit de son fils, le grand-duc Jean. De 1964 à 2000, la grande-duchesse Joséphine-Charlotte remplit avec discrétion son rôle de souveraine du Luxembourg aux côtés de son époux. Elle a constitué au château de Colmar-Berg une remarquable collection privée d'œuvres d'art contemporaines qui ont été présentées pour la première fois au public en 2003 au Musée national d'histoire et d'art de Luxembourg. Elle a supervisé les travaux de restauration du palais grand-ducal de Luxembourg entrepris de 1991 à 1996. La grande-duchesse était présidente d'honneur de l'Orchestre philharmonique du Luxembourg et accordait son haut patronage au Cercle artistique de Luxembourg.

La Reine Astrid, mère de Joséphine-Charlotte (buste à Court-Saint-Étienne).

Au cours de leurs 36 ans de règne, le couple grand-ducal a effectué une trentaine de voyages d'État à l'étranger : Brésil en 1965, Pays-Bas et Belgique en 1967, Yougoslavie en 1971, Royaume-Uni en 1972, Tunisie et URSS en 1975, Roumanie en 1976, Sénégal, Allemagne (RFA) et Autriche en 1977, France en 1978, Chine en 1979, Italie en 1980, Irlande en 1982, Espagne en 1983, Portugal et Etats-Unis en 1984, Islande en 1986, Grèce et Israël en 1987, Danemark en 1988, Norvège et Hongrie en 1990, Suède en 1991, Pays-Bas en 1992, Pologne et Finlande en 1993, Tchéquie en 1994, Mexique en 1996, Belgique et Japon en 1999.

Dans le domaine social, elle occupait différentes fonctions : présidence de la Croix-Rouge luxembourgeoise et de la Fondation luxembourgeoise contre le cancer, chef guide du Mouvement des guides du Grand-Duché de Luxembourg, Haut Patronage de SOS-Villages d'enfants-Luxembourg et du Comité luxembourgeois pour l'Unicef, etc. .

La grande-duchesse Joséphine-Charlotte portait les trois décorations luxembourgeoises suivantes : grand-croix de l'ordre du Lion d'Or de Nassau, grand-croix de l'ordre du Mérite civil et militaire d'Adolphe de Nassau et grand-croix de l'ordre grand-ducal de la Couronne de Chêne. Le couple grand-ducal a 21 petits-enfants.

Les dernières années n'ont pas épargné la grande-duchesse Joséphine-Charlotte. En , son fils cadet, le prince Guillaume, et son épouse, la princesse Sybilla, sont victimes d'un accident de voiture en France. Le prince reste dans le coma pendant plusieurs jours, ce qui entraîne le report de l'abdication du grand-duc Jean de quelques semaines. En 2002, la grande-duchesse María Teresa commet la maladresse de confier ses querelles avec sa belle-mère à des journalistes, ce qui provoque un scandale dans la presse luxembourgeoise. En 2003, la Cour annonce le cancer de la grande-duchesse et l'annulation des cérémonies officielles prévues pour ses noces d'or en .

Décès[modifier | modifier le code]

La grande-duchesse est décédée d'une tumeur au poumon le au château de Fischbach, où elle s'était installée avec son époux depuis son abdication.

Présidées par l'archevêque de Luxembourg, Mgr Fernand Franck, ses funérailles ont eu lieu à la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg et ont rassemblé de nombreuses têtes couronnées : la famille royale belge au complet, la reine Beatrix des Pays-Bas, la reine Sofía d'Espagne, la reine Marghrete II de Danemark, le roi Carl XVI Gustaf et la reine Silvia de Suède, la reine Sonja de Norvège, le prince Albert de Monaco, le duc d'York, le prince Alois et la princesse Sophie de Liechtenstein, le prince Fumihito et la princesse Kiko du Japon, prince et princesse d'Akishino, le prince Hassan et la princesse Sarvath de Jordanie, le prince Moulay Rachid du Maroc, l'ex-roi Constantin II de Grèce, etc. Selon ses dernières volontés, sa dépouille a ensuite été incinérée. L'urne contenant ses cendres a été déposée dans la crypte de la famille grand-ducale à la cathédrale Notre-Dame.

Cinq mois après son décès, la famille grand-ducale inaugure officiellement la salle de concert Grande-Duchesse-Joséphine-Charlotte installée sur le plateau du Kirchberg à Luxembourg.

Ses cinq enfants avaient l'intention de mettre en vente en chez Sotheby's à Paris 150 bijoux personnels ayant appartenu à la grande-duchesse Joséphine-Charlotte : cadeaux de fiançailles ou de mariage reçus en 1953, héritages de la famille royale belge et achats personnels. Les bijoux historiques de la famille grand-ducale ne faisaient pas partie de cette vente et avaient été transmis à la grande-duchesse María Teresa dès l'abdication de 2000. Mais à la suite des très nombreuses critiques des Luxembourgeois, la vente des bijoux de Joséphine-Charlotte a été annulée afin de ne pas ternir l'image de la dynastie.

La princesse qui aurait pu être reine[modifier | modifier le code]

En Belgique, jusqu'en 1991, la loi salique ne réservait la fonction de monarque qu'aux descendants mâles. Depuis, c'est l'aîné des enfants royaux (fille ou garçon) qui peut hériter de la couronne. Mais Joséphine-Charlotte, bien qu'aînée des enfants du roi Léopold III de Belgique, n'a jamais pu prétendre au trône de Belgique. En effet, en 1991, la loi salique a été maintenue à l'égard de Joséphine-Charlotte, grande-duchesse de Luxembourg, car la constitution belge prévoit que le monarque ne peut être en même temps chef d'un autre État sans l'assentiment du parlement, et l'idée que le roi ou la reine puisse se partager entre différents États n'est plus envisageable[6]. Joséphine-Charlotte ne devint donc pas en 1993 la première reine régnante des Belges, et la couronne revint à son frère cadet Albert. La première reine régnante des Belges devrait être la princesse Élisabeth, duchesse de Brabant, aînée des enfants du roi Philippe[7].

Titulature[modifier | modifier le code]

  • : Son Altesse Royale la princesse Joséphine-Charlotte de Belgique (naissance) ;
  •  : Son Altesse Royale la grande-duchesse héritière de Luxembourg, princesse de Nassau et de Bourbon-Parme, princesse de Belgique ;
  •  : Son Altesse Royale la grande-duchesse de Luxembourg, duchesse de Nassau, princesse de Bourbon-Parme, princesse de Belgique ;
  •  : Son Altesse Royale la grande-duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg, princesse de Bourbon-Parme, princesse de Belgique.

Honneurs[modifier | modifier le code]

Joséphine-Charlotte est[8] :

Ordres nationaux[modifier | modifier le code]

Ordres étrangers[modifier | modifier le code]

Ascendance[modifier | modifier le code]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8. Philippe de Belgique, comte de Flandre
 
 
 
 
 
 
 
4. Albert Ier de Belgique
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
9. Marie de Hohenzollern-Sigmaringen
 
 
 
 
 
 
 
2. Léopold III de Belgique
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
10. Charles-Théodore en Bavière
 
 
 
 
 
 
 
5. Élisabeth en Bavière
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
11. Marie-Josèphe de Portugal
 
 
 
 
 
 
 
1. Joséphine-Charlotte de Belgique
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
12. Oscar II de Suède
 
 
 
 
 
 
 
6. Carl de Suède
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
13. Sophie de Nassau
 
 
 
 
 
 
 
3. Astrid de Suède
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
14. Frédéric VIII de Danemark
 
 
 
 
 
 
 
7. Ingeborg de Danemark
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
15. Louise de Suède
 
 
 
 
 
 

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Josephine-Charlotte, Groothertogin van Luxemburg, Serafimerorder, 1991, Bengt Olof Kälde.
  2. Jiri Louda et Michael MacLagan, Les Dynasties d'Europe, Bordas, 1995 (ISBN 2-04-027115-5), tableau 82 p. 40
  3. a et b Christian Laporte, « Joséphine-Charlotte entre guerre et joie », La Libre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Convocation des électeurs du Canton électoral de Seraing », sur numeriques.be (consulté le )
  5. Énache 1999, p. 425-426.
  6. Pierre-Yves Monette, Métier de Roi : Famille, Entourage, Pouvoir, de A à Z, Bruxelles, Alice Éditions, , 256 p. (ISBN 2-930182-51-2), « Chef de deux Etats — La grande-duchesse de Luxembourg, Reine des Belges en 1993 ? », p. 32.
  7. Pierre-Yves Monette, Métier de Roi : Famille, Entourage, Pouvoir, de A à Z, Bruxelles, Alice Éditions, , 256 p. (ISBN 2-930182-51-2), « Princesse Élisabeth », p. 156.
  8. Énache 1999, p. 425.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]