Jorge Luis Borges

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Jorge Luis Borges
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Borges photographié par Grete Stern
en 1951.
Nom de naissance Jorge Francisco Isidoro Luis Borges Acevedo
Naissance
Buenos Aires, Drapeau de l'Argentine Argentine
Décès (à 86 ans)
Genève, Drapeau de la Suisse Suisse
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture espagnol
Mouvement Ultraïsme, Martinfierristes

Œuvres principales

Signature de Jorge Luis Borges

Jorge Luis Borges (/ˈxoɾxe lwis ˈboɾxes/ Écouter) est un écrivain argentin né le à Buenos Aires et mort à Genève le . Ses œuvres dans les domaines de l’essai et de la nouvelle sont considérées comme des classiques de la littérature du XXe siècle[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Jorge Luis Borges est fils de Jorge Guillermo Borges, avocat et professeur de psychologie féru de littérature[note 1] et de Leonor Acevedo Suárez, à qui son époux a appris l’anglais et qui travaille comme traductrice. La famille de son père était pour partie espagnole, portugaise et anglaise ; celle de sa mère espagnole est vraisemblablement portugaise aussi. Chez lui, on parle aussi bien l’espagnol que l’anglais, et cela depuis son enfance.

Débuts littéraires[modifier | modifier le code]

Jorge Luis Borges, date inconnue.

Pendant la Première Guerre mondiale, la famille Borges habite durant trois années à Lugano puis à Genève, en Suisse, où le jeune Jorge étudie au Collège de Genève[2]. Après la guerre, la famille emménage de nouveau à Barcelone, Majorque puis Séville et enfin Madrid. En Espagne, Borges devient membre d’un mouvement littéraire d’avant-garde ultraïste. Son premier poème, Hymne à la mer, écrit dans le style de Walt Whitman, est publié dans le magazine Grecia (es).

Il retourne à Buenos Aires en 1921 et s’engage dans de multiples activités culturelles : il fonde des revues, traduit notamment Kafka et Faulkner, publie des poèmes et des essais. Il est à l'origine de Prisma, Proa et Martin Fierro, trois revues fondamentales pour la modernité artistique argentine au début du XXe siècle. Prisma, revue murale, se fait l'écho du mouvement ultraïste espagnol. Martin Fierro[3], avec comme collaborateurs Macedonio Fernandez, Oliverio Girondo, Leopoldo Marechal, Norah Lange, Ramon Gomez de la Serna, Xul Solar, Ricardo Güiraldes, Roberto Arlt et bien d'autres, marque toute une génération que l'on a appelée martinfierrista et fait connaître les jeunes écrivains sur le continent.

À la fin des années 1930, il commence à écrire des contes et des nouvelles et publie l’Histoire universelle de l’infamie, qui le fait connaître en tant que prosateur.

Principalement connu pour ses nouvelles, il écrit aussi des poèmes et publie une quantité considérable de critiques littéraires dans les revues El Hogar et Sur dont il est un temps le secrétaire. Il est également l’un des auteurs des récits policiers parodiques signés Bustos Domecq, écrits en collaboration avec son ami Adolfo Bioy Casares. Il est l'auteur de chansons sur des musiques d’Astor Piazzolla.

En 1938, il obtient un emploi dans une bibliothèque municipale de Buenos Aires. C’est à cette époque qu’il écrit Pierre Ménard, auteur du Quichotte, son premier conte fantastique. Il perd cet emploi en 1946 en raison de ses positions contre la politique péroniste, et devient inspecteur des lapins et volailles sur les marchés publics.

En 1955, le gouvernement « révolutionnaire » militaire, qui chasse Juan Perón du pouvoir, nomme Borges directeur de la bibliothèque nationale. Il devient également professeur à la faculté de lettres de Buenos Aires[4]. Comme son père avant lui, il souffre d’une grave maladie qui entraîne une cécité progressive, laquelle deviendra définitive en 1955[5]. Devenant peu à peu un personnage public, la Sociedad Argentina de Escritores le nomme président, en 1950, charge à laquelle il renoncera trois ans plus tard.

Reconnaissance internationale[modifier | modifier le code]

Borges avec le philosophe italien Riccardo Campa (it) à Rome en 1983.

C’est seulement dans les années 1950 que Borges est découvert par la critique internationale. L’écrivain Roger Caillois, qui avait proposé des nouvelles de lui en à Buenos Aires, dans la revue Lettres françaises (numéro 14), offre Fictions, en 1951, dans la collection « La Croix du Sud », chez Gallimard. C’est une découverte pour le public français et européen. Après Drieu La Rochelle et l’importante action de Roger Caillois — reconnue par J. L. Borges lui-même qui fait de lui son « inventeur » — c’est la revue Planète qui le fait connaître du grand public[6].

La reconnaissance internationale de Borges commence au début des années 1960. En 1961, il reçoit le prix international des éditeurs, qu’il partage avec Samuel Beckett. Alors que Beckett est bien connu et respecté dans le monde anglophone, Borges est inconnu et non traduit, ce qui ne manque pas de susciter la curiosité des locuteurs anglophones. Le gouvernement italien le nomme Commendatore et l’université du Texas à Austin le recrute pour un an. La première traduction de son œuvre en anglais date de 1962, avec des lectures en Europe et dans la région des Andes les années suivantes.

Plaque commémorative au 13 rue des Beaux-Arts à Paris.

Borges reçoit de nombreuses distinctions, telles que le prix Cervantes et le prix de la langue-française de l’Académie française en 1979, le prix Balzan en 1980 (pour la philologie, la linguistique et la critique littéraire), le prix mondial Cino-Del-Duca en 1980 et la Légion d’honneur en 1983. Il est même nommé plusieurs fois pour le prix Nobel de littérature mais ne l’obtiendra jamais, pour des raisons inconnues qui ont donné lieu à de nombreuses spéculations[7],[8].

Après la mort de sa mère (en 1975), Borges se met à voyager partout à travers le monde et ce, jusqu’à la fin de sa vie.

Mariages tardifs et fin de sa vie[modifier | modifier le code]

Borges avec Elsa Astete Millán en 1970.

Borges se marie deux fois. En 1967, il épouse une vieille amie, Elsa Astete Millán, veuve depuis peu. Le mariage dure trois ans[9]. Après le divorce, il retourne chez sa mère.

Pendant ses dernières années, Borges vit avec son assistante, María Kodama, avec qui il étudie le vieil anglais pendant plusieurs années. En 1984, ils publient des extraits de leur journal, sous le nom d’Atlas, avec des textes de Borges et des photographies de Kodama. Ils se marient en 1986, quelques mois avant sa mort. Borges a fait de Maria Kodama sa légataire universelle. À la mort de celle-ci, en 2023, aucun document relatif à sa succession n'est retrouvé, ce qui laisse planer un doute sur l'avenir de ce patrimoine littéraire[10].

Borges meurt d’un cancer du foie[11] à Genève en 1986[12] ; il a choisi, à la fin de sa vie, de retourner dans la ville où il a fait ses études[2]. Il est inhumé  au « Panthéon genevois », le cimetière des Rois, situé en pleine ville. La célébration a lieu à la cathédrale Saint-Pierre, où une foule évaluée à trois cents personnes est venue se recueillir : le ministre argentin de la culture, l'auteur Marcos Aguinis, les représentants du corps diplomatique argentin et de presque tout l'univers hispanophone, des personnalités d'Amérique latine, des universitaires, des éditeurs reconnaissants.

Opinions politiques[modifier | modifier le code]

Borges avec le dictateur argentin Jorge Rafael Videla en 1978.

Plusieurs nouvelles de Fictions (1944) peuvent être lues comme des dénonciations du totalitarisme. Par exemple La Loterie à Babylone ou encore Tlön, Uqbar, Orbis Tertius, dont la spécialiste Annick Louis affirme dans Le Magazine littéraire qu’elle peut être lue « comme une réflexion sur un des paradigmes dominants de l’époque, — celui qui postule le réel comme une forme de chaos régi par une vérité occulte[13] ».

Dans son essai Notre pauvre individualisme, écrit au sortir de la Seconde Guerre mondiale et publié dans le recueil Autres Inquisitions, il exprime une position libérale en renvoyant dos à dos le nationalisme et le communisme et en exprimant sa prédilection pour un État faible[14].

Le , il serre la main du général Pinochet et lui exprime publiquement son admiration, ce qui, selon sa veuve, lui coûta le prix Nobel[15].

Trois ans plus tard, il scandalise encore en disant de Lincoln qu’il était un criminel de guerre[note 2].

Il regrette par la suite ce soutien, et qualifie de « désastreuses » les années de dictature militaire en Argentine[16]. Lors de la chute de la dictature, il accueille favorablement le retour à la démocratie, estimant que la junte a commis « toutes les erreurs et tous les crimes possibles »[17]. Dès 1980, il associe sa signature à une tribune dénonçant les milliers de disparitions provoquées par le régime[18].

Politiquement, Borges se définit volontiers comme un conservateur et, vers la fin de sa vie, a exprimé ouvertement son scepticisme face à la démocratie[note 3]. Ce scepticisme transparaît dans certains de ses textes[19]. Quand Juan Perón revient d’exil et est réélu président en 1973, Borges renonce à son poste de directeur de la bibliothèque nationale. Opposé à « l’abominable dictature du général Perón[5] », il avait d'abord soutenu la junte militaire au pouvoir.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Borges en 1963, photo d’Alicia D’Amico.

« Ontologies fantastiques, généalogies synchroniques, grammaires utopiques, géographies fictionnelles, histoires universelles multiples, bestiaires logiques, syllogismes ornithologiques, éthique narrative, mathématiques imaginaires, thrillers théologiques, géométries nostalgiques et mémoires inventées font partie de l'immense paysage que les œuvres de Borges offrent aux érudits comme au lecteur occasionnel. Et surtout, à la philosophie, conçue comme perplexité, ou pensée comme conjecture, et à la poésie, comme forme suprême de la rationalité. Écrivain pur, mais, paradoxalement, préféré des sémioticiens, mathématiciens, philologues, philosophes et mythologues, Borges propose - pour la perfection de sa langue, son savoir, l'universalisme de ses idées, l'originalité de sa fiction et la beauté de sa poésie - une œuvre qui honore la langue espagnole et l'esprit universel[20]. »

Borges privilégie l’aspect fantastique du texte poétique, rejetant une écriture rationnelle, qu’il juge insuffisante et limitée. Une des influences majeures du réalisme magique latino-américain, Borges est aussi un écrivain universel dans lequel chacun peut se reconnaître. Son travail érudit, et à l’occasion délibérément trompeur (Tlön, Uqbar, Orbis Tertius), traite souvent de la nature de l’infini (La Bibliothèque de Babel, Le Livre de sable), de miroirs, de labyrinthes et de dérive (Le Jardin aux sentiers qui bifurquent), de la réalité, de l’identité ou encore de l’ubiquité des choses (La Loterie à Babylone).

Claude Mauriac dit à son propos : « Jorge Luis Borges est l’un des dix, peut-être des cinq, auteurs modernes qu’il est essentiel d’avoir lus. Après l’avoir approché, nous ne sommes plus les mêmes. Notre vision des êtres et des choses a changé. Nous sommes plus intelligents. »

Des ouvrages comme Fictions ou L’Aleph contiennent des textes souvent courts et particulièrement révélateurs du talent de Borges pour l’évocation d’univers ou de situations étranges qui lui sont propres. Dans Le Miracle secret, un écrivain, face au peloton d’exécution, dans la seconde qui précède sa fin, se voit accorder la grâce de terminer l’œuvre de sa vie. Le temps se ralentit infiniment. Il peaufine mentalement son texte. Il retouche inlassablement certains détails… Il fait évoluer le caractère d’un personnage à la suite de l’observation d’un des soldats qui lui font face… Dans un autre récit, Histoire d’Emma Zunz (Fuera de Emma Zunz), une jeune fille trouve un moyen inattendu, cruel et infaillible, de venger son honneur et celui de sa famille…

Homère surgit peu à peu d’un autre texte, L’Immortel, après un extraordinaire voyage dans l’espace et le temps. Dans Pierre Ménard, auteur du Quichotte, Borges nous dévoile son goût pour l’imposture, et un certain humour littéraire souvent rare, mais qui dans l’ouvrage Chroniques de Bustos Domecq, écrit en collaboration avec Adolfo Bioy Casares, s’épanouira dans l’évocation d’une étonnante galerie de personnages artistes dérisoires et imposteurs[21].

La concision, les paradoxes, les associations fulgurantes de mots, figures poétiques nommées hypallages, telles : « perplexes couloirs » ou : « élégant espoir » sont typiques de son style unique. Borges est devenu aveugle assez jeune mais de façon progressive, ce qui eut une forte influence sur ses écrits. Dans une de ses nouvelles, L’Autre, il se rencontre lui-même plus jeune, sur un banc, et se livre à quelques prédictions :

« Tu deviendras aveugle. Mais ne crains rien, c’est comme la longue fin d’un très beau soir d’été. »

À ce sujet, il raconte dans l’Essai autobiographique que cette cécité était probablement d’origine héréditaire et que certains de ses ascendants avaient connu la même infirmité. N’ayant jamais appris le braille, il dut compter sur sa mère pour l’aider, puis sur son assistante Maria Kodama. Il se faisait lire journaux et livres et dictait ses textes[22].

Outre les fictions, son œuvre comprend poèmes, essais, critiques de films et de livres. On y trouve une sorte de réhabilitation du roman policier, plus digne héritier de la littérature classique à ses yeux, que le nouveau roman. Ce genre littéraire demeure seul, selon lui, à préserver le plan de la construction littéraire classique, avec une introduction, une intrigue et une conclusion.

On trouve également parmi ses écrits de courtes biographies et de plus longues réflexions philosophiques sur des sujets tels que la nature du dialogue, du langage, de la pensée, ainsi que de leurs relations. Il explore aussi empiriquement ou rationnellement nombre des thèmes que l’on trouve dans ses fictions, par exemple l’identité du peuple argentin. Dans des articles tels que L’histoire du Tango et Les traducteurs des Mille et Une Nuits, il écrit avec lucidité sur des éléments qui eurent sûrement une place importante dans sa vie.

Il existe de même un livre qui réunit sept conférences dans diverses universités, qu’on peut considérer comme sept essais, clairs, ordonnés, d’une simplicité dérivant de leur caractère oratoire. Dans ce petit recueil de savoir, Les Sept Nuits (Siete Noches), on trouve un texte sur les cauchemars, sur les Mille et une nuits, sur la Divine Comédie de Dante, sur le bouddhisme et d’autres thèmes que Borges exploite et nous fait partager avec l’autorité didactique et la simplicité pédagogique d’un véritable professeur, érudit de la littérature.

Écrits entre 1923 et 1977, ses poèmes retrouvent les thèmes philosophiques sur lesquels repose la pluralité de l’œuvre de Borges. Des poèmes comme El Reloj de Arena (Le Sablier) ou El Ajedrez (Les Échecs) reconstruisent les concepts borgésiens par excellence, comme le temps, instable et inéluctablement destructeur du monde, ou le labyrinthe comme principe de l’existence humaine, mais d’un point de vue poétique, condensé dans des images surprenantes. Ces poèmes sont réunis dans Antologia Poética 1923-1977 (Recueil poétique).

Sous le pseudonyme de H. Bustos Domecq, il écrit en collaboration avec Adolfo Bioy Casares Six Problèmes pour Don Isidro Parodi, série d’énigmes mi-mondaines mi-policières. Le héros, Don Isidro Parodi, joue les détectives depuis la prison où il est enfermé et dans laquelle il est sollicité par une étrange galerie de personnages. L’isolement forcé semble stimuler sa clairvoyance car, sans quitter sa cellule, il résout chaque énigme aussi facilement que les autres détectives de la littérature, tels Auguste Dupin, Sherlock Holmes ou Hercule Poirot.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Ferveur de Buenos Aires (Fervor de Buenos Aires) (1923)
  • Lune d’en face (Luna de enfrente) (1925)
  • Inquisiciones (non traduit) (1925)
  • Cuaderno San Martín (traduit tel quel) (1929)
  • Evaristo Carriego (traduit tel quel) (1930)
  • Discussion (Discusión) (1932), trad. Claire Staub, coll. La Croix du Sud, Gallimard, 1966
  • Histoire universelle de l’infamie (Historia universal de la infamia) (1935), traduction Roger Caillois et Laure Bataillon, éditions 10-18, 1994
  • Histoire de l’éternité (Historia de la eternidad) (1936)
  • Six problèmes pour Don Isidro Parodi (1942)
  • Fictions (Ficciones) (1944) (recueil contenant « La Bibliothèque de Babel »), trad. Roger Caillois, Nestor Ibarra et Paul Verdevoye, Gallimard, 1951
Premières lignes de la nouvelle L'Aleph : épigraphe empruntée à Hamlet de Shakespeare.
  • L’Aleph (El Aleph) (1949), trad. Roger Caillois et René L.-F. Durand, Gallimard, 1967
  • Enquêtes puis Autres inquisitions (Otras inquisiciones) (1952), trad. Paul et Sylvia Bénichou
  • L’Auteur puis L’auteur et autres textes (El hacedor) (1960) (ISBN 2-07024-037-1), trad. Roger Caillois, Gallimard, 1965
  • L’Autre, le Même (El otro, el mismo) (1964)
  • Pour les six cordes (Para las seis cuerdas) (1965)
  • Le Livre des êtres imaginaires (El libro de los seres imaginarios) (1967) collab. Margarita Guerrero (rééd. augm. du Manuel de zoologie fantastique, 1965, trad. de Manual de zoología fantástica, 1957), trad. Gonzalo Estrada, Yves Péneau et Françoise Rosset, L’Imaginaire, Gallimard, 1987
Borges en 1969 à « L’Hôtel », au 13 rue des Beaux-Arts à Paris.
  • Œuvre poétique (Obra poética) (1965), trad. Nestor Ibarra, coll. Du monde entier, Gallimard, 1970
  • Chroniques de Bustos Domecq (Cronicas de Bustos Domecq) (1967), trad. Françoise Rosset, coll. Romans traduits, Denoël, 1980
  • Éloge de l’ombre (Elogio de la sombra) (1969)
  • Le Rapport de Brodie (El informe de Brodie) (1970), trad. Françoise Rosset, Gallimard, 1972
  • Essai d’autobiographie (An autobiographical essay) (1970) (traduit en 1980 avec Livre de préfaces)
  • L’Or des tigres (El oro de los tigres) (1972), trad. Nestor Ibarra, Gallimard, 1976
  • Nouveaux contes de Bustos Domecq (Nuevos cuentos de Bustos Domecq) (1972)
  • Introduction à la littérature nord-américaine (Introducción a la literatura norteamericana) (L’âge d’homme, 1973), en collaboration avec Esther Zemborain de Torres
  • Livre de préfaces puis Préfaces avec une préface aux préfaces (Prólogos con un prólogo de prólogos) (1975)
  • Le Livre de sable (El libro de arena) (1975), trad. Françoise Rosset, Gallimard, 1978
  • La Rose profonde (La rosa profunda) (1975), trad. Nestor Ibarra
  • La Monnaie de fer (La moneda de hierro) (1976), trad. Nestor Ibarra
  • Libro de sueños (non traduit) (1976)
  • Qu’est-ce que le bouddhisme ? (¿Qué es el budismo?) (1976) (ISBN 2-07032-703-5), trad. Françoise Rosset, Gallimard, 1979
  • Histoire de la nuit (Historia de la noche) (1977), trad. Nestor Ibarra
  • Sept nuits (Siete noches) (1980)
  • Conférences (Siete noches - Borges oral) (1979-1980), trad. Françoise Rosset, Folio essais, Gallimard, 1985
  • Livre de préfaces, suivi de Essai d’autobiographie (1980) (ISBN 2-07037-794-6)
  • Le Chiffre (La cifra) (1981), trad. Claude Esteban, Gallimard, 1988
  • Neuf essais sur Dante (Nueve ensayos dantescos) (1982), trad. Françoise Rosset, coll. Arcades, Gallimard, 1987
  • Atlas (1984), trad. Françoise Rosset, Gallimard, 1988
  • Les Conjurés (Los conjurados) (1985), trad. Claude Esteban, Gallimard, 1988
  • Borges en dialogues avec Osvaldo Ferrari (Borges en dialogo) (1985)
  • Le Martin Fierro (1985) trad. Bernard Lesfargues - Éditions Curandera (ISBN 2-86677-022-1) édité erroné, 1985
  • Feuilletons du samedi (Borges Obras, résenas y traducciones inéditas) (1995)
  • Conversations à Buenos Aires (Dialogos de Jorge Luis Borges y Ernesto Sábato) (1996) Jorge Luis Borges - Ernesto Sábato (ISBN 2-26404-042-4)
  • Ultimes dialogues (Jorge Luis Borges - Osvaldo Ferrari) (1996) (ISBN 2-87678-013-5)
  • Essai sur les littératures médiévales germaniques, Christian Bourgois, Paris, 1998 (1966)
  • La proximité de la mer, anthologie (2010) (ISBN 978-2-07-012842-6), trad. et préface de Jacques Ancet, coll. Du monde entier, 2010
  • La Mémoire de Shakespeare (1986), derniers contes inédits, dans Œuvres complètes II, Bibliothèque de La Pléiade, Gallimard, 2010.
  • La Sœur d’Eloisa avec Luisa Mercedes Levinson, traduction française de Christian Garcin (ISBN 2-86432-385-0)
  • Dialogue, entretien, textes rares, lettres inédites, Jorge Luis Borges, Victoria Ocampo, préface de Maria Kodama, introduction d’Odile Felgine, traduction d’André Gabastou, Bartillat/SUR, Paris, 2014
  • Poèmes d’amour (2014), trad. et préface de Silvia Baron Supervielle, coll. « Du monde entier » Gallimard, 2014

Par ailleurs, Borges a publié un grand nombre de chroniques, notamment dans Proa (1924-1926), La Prensa (1926-1929), Sur et El Hogar (1936-1939).

Dans une entrevue, à l’automne 2010, María Kodama[23] suggère, à qui veut s’initier à l’œuvre de Borges, de commencer par Le Livre de sable (1975), Les Conjurés (1985) et Le Rapport de Brodie (1970), avant d’aborder Fictions (1944) et L’Aleph (1949).

Scénarios[modifier | modifier le code]

Adaptations[modifier | modifier le code]

Adaptations cinématographiques[modifier | modifier le code]

Adaptations musicales[modifier | modifier le code]

Références en littérature[modifier | modifier le code]

  • Dans le roman d’Umberto Eco Le Nom de la rose, adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud en 1986, le bibliothécaire aveugle Jorge de Burgos est une évocation peu voilée de Jorge Luis Borges, la bibliothèque labyrinthique faisant référence à sa nouvelle La Bibliothèque de Babel. Eco, qui vénère l’art de Borges, s’est amusé à créer un personnage qui, par son étroitesse d’esprit et son absence totale de curiosité, est le contraire de Borges, même s’il partage avec lui la cécité et la familiarité des livres. La préface du Nom de la rose est d’ailleurs un hommage à Borges et pourrait avoir été écrite par lui. Umberto Eco y raconte le mystère compliqué d’un ouvrage de l’abbé Vallet, mystère qui par miracle se dénoue… à Buenos Aires, quand le romancier, fouinant « sur les étagères d’un petit libraire antiquaire dans la Corrientes » découvre « la version castillane d’un opuscule de Milo Temesvar, De l’utilisation des miroirs dans le jeu des échecs […][27]. »
  • Umberto Eco rend également hommage à Borges en introduisant un passage de sa nouvelle La Bibliothèque de Babel en ouverture à son discours pour le 25e anniversaire de l’installation de la bibliothèque communale de Milan dans le palais Sormani, le [28].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Il a essayé en vain de devenir écrivain… Il a composé de très bons sonnets… » a dit de lui Borges.
  2. Borges crée la surprise en déclarant qu’il considère Abraham Lincoln comme « le plus grand criminel de guerre du XIXe siècle ». Selon lui, la guerre de Sécession n’était motivée que par le souci du pouvoir fédéral de récupérer les impôts des États sudistes, qui ne rentraient évidemment plus dans les caisses de Washington. Interrogé sur l’importance de la cause défendue, à savoir l’abolition de l’esclavage, il demande si le fait de le faire abolir vingt ou trente ans plus tôt dans le Sud justifiait la mort de plus de 600 000 hommes et la mutilation de plusieurs dizaines de milliers d'autres. Borges confirme ces propos dans une Radioscopie qu’il eut avec Jacques Chancel en 1979 (dont le texte a été publié en collection de poche (ISBN 2268032523), Éditions du Rocher. 1999).
  3. Lors d'une visite au Chili, il déclare qu'il ne croit pas en la démocratie, du moins dans son pays : « La démocratie, c’est de la statistique abusive, et rien d’autre. Personne ne pense que la majorité puisse avoir des opinions valables en matière de littérature ou de mathématiques ; mais on suppose que tout le monde peut opiner d’une manière valable sur la politique, qui est quelque chose de plus délicat encore que les autres disciplines. » Cité par (en) Katherine Singer Kovacs, « Borges on the Right », Boston Review,‎ (lire en ligne).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Jorge Luis Borges » dans l’Encyclopædia Britannica (version en ligne consultable au 22 mars 2009).
  2. a et b Jorge Luis Borges en Suisse sur swissinfo.ch.
  3. Martin Fierro, la revue où débuta Borges, sur le site ActuaLitté.
  4. Selon Jean de Milleret, in Cahier de L'Herne, Borges, 1981.
  5. a et b Entretien dans Le Monde diplomatique.
  6. Notamment, dès la création de la revue : « L’écriture du dieu, nouvelle de J. L. Borges », Planète, no 2, décembre 1961-janvier 1962, p. 78-91 ; « Les dieux qui rêvèrent, un conte de Jorge Luis Borges », Planète, no 5, juin-août 1962, p. 98-100.
  7. (es) Maximiliano Seitz, « Por qué Borges nunca obtuvo el premio Nobel », La Nación,‎ (lire en ligne).
  8. Volodia Teitelboim, Los Dos Borges, 1996.
  9. https://www.abc.es/cultura/libros/abci-divorcio-borges-relato-hostil-202008110025_noticia.html
  10. « Jorge Luis Borges, confusion autour d’un héritage », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Déclaration de Borges à Hector Bianciotti (lire en ligne), p. 61, dans « Nouvel Éloge de la folie ».
  12. « Reportage sur la cérémonie funèbre ».
  13. Annick Louis, « Un guerrier embusqué », Le Magazine Littéraire no 520, « Borges, éloge de l'imaginaire ».
  14. Éric Flamand, Le Nom et le Savoir : abrégé de culture borgésienne, première partie, chapitre III, p. 26.
  15. Emol, « Viuda de Borges asegura que el escritor no ganó el Nobel debido a visita a Pinochet », 3 décembre 2014.
  16. Voir sur revistacriterio.com.ar.
  17. Voir sur elhistoriador.com.ar.
  18. Bustos Domecq, « Oye Borges: Una solicitada famosa : Borges firma reclamando se den a conocer las listas de los desaparecidos.Agosto de 1980 », sur Oye Borges, (consulté le ).
  19. Voir la préface au Rapport de Brodie.
  20. L'Université de Pittsburgh. Pourquoi Borges ?. Centre Borges.
  21. Ricardo Romera Rozas, L’Univers humoristique de Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casares, Paris, L’Harmattan, , 350 p. (ISBN 978-2-29631-220-3, OCLC 470369051, lire en ligne), p. 10.
  22. Hernan Valdés-Socin et Cécile Andris, « La Cécité de Jorge Luis Borges », MEDINLUX,‎ , p. 1-4 (lire en ligne).
  23. María Kodama, « Une vie merveilleuse avec Borges », Le Soleil, un article de Didier Fessou,‎ (lire en ligne).
  24. « Notice de l'enregistrement », sur bnf.fr (consulté le ).
  25. « « Les Ruines circulaires » de Karol Beffa (Diffusion intégrale) », (consulté le ).
  26. Véronique Mortaigne, « La Presse en parle… », Le Monde, (consulté le ).
  27. Umberto Eco, Apostille au Nom de la Rose.
  28. Umberto Eco (trad. de l'italien), De Bibliotheca, Caen/14-Caen, L'Échoppe, , 31 p. (ISBN 290565709X et 9782905657091, OCLC 299895101, lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

  • Maurice Blanchot, « L'Infini et l'infini », Nouvelle NRF, n° 61, janvier 1958, puis Cahier de l'Herne n° 8, Henri Michaux, 1966 ; repris dans Henri Michaux ou le refus de l'enfermement, Tours, Farrago, 1999, p. 67-103.
  • Nicole Deschamps, « Borges et l'oiseau rare », Études françaises, vol. 8, n° 2, mai 1972, p. 167-175 (lire en ligne).
  • Fernando Stefanich, « Borges, lecteur de Kracauer », dans Sociétés (ISBN 978-2-8041-6158-3), no 110,
  • Steve Laflamme (dir.), « Jorge Luis Borges », Le Québec français, no 159,‎ (lire en ligne, consulté le )

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • 2003 : Borges par Borges, documentaire télévisé réalisé par Alain Jaubert

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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