Johannes Weinrich

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Johannes Weinrich est un terroriste allemand qui fut proche de la Stasi est-allemande. Il est considéré comme le bras droit du terroriste Carlos.

Biographie

Né le , il fonde en 1967 avec Wilfried Bose et Magdalena Kopp un groupe d'extrême gauche appelé Cellules révolutionnaires qui prend pour cible les intérêts américains en Allemagne et recueille dans le cadre du Secours rouge des fonds pour les réseaux palestiniens et pour le nord-Viêt Nam. Il était l'amoureux de Magdalena Kopp qui entretiendra ensuite une relation avec Carlos.

Les attentats

En 1975, il monte un projet d'attentat pour le compte de Waddi Haddad contre les avions de la compagnie aérienne El Al à l'aéroport d'Orly en France. Mais le raid (tirs à la roquette) exécuté le échoue en partie, faisant néanmoins vingt-un blessés. Arrêté mais relâché quelques mois plus tard pour des raisons de santé, il devient clandestin et rejoint le réseau de Carlos dont il devient son bras droit[1].

Attentat contre la Maison de France à Berlin

Au début des années 1980, commence sa collaboration avec les services de la Stasi, c'est elle qui lui fournit la logistique pour l'attentat du contre le centre culturel français à Berlin, dont il fut le responsable principal et causa la mort d'une personne — le coureur cycliste professionnel, Michael Haritz — et fit vingt-trois blessés.

Après la chute du Mur de Berlin il trouva refuge au Yémen. L'Allemagne réussit à obtenir son arrestation fin 1994, puis son extradition en juin 1995. Le procès mit en lumière le soutien de la Stasi et des services secrets syriens aux groupes armés d'extrême gauche.

En 2000, Weinrich a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtre et tentative de meurtre[2], sans possibilité de sortie avant quinze ans. Un film, Maison de France fut tourné sur cette affaire[3].

Attentats en France

En août 2004, il fut acquitté par la cour d'assises de Berlin dans l'affaire de la série de trois attentats, à Paris (rue Marbeuf), à Marseille (décembre 1983, gare Saint-Charles) et à Tain-l'Hermitage (TGV), qui avaient fait six morts et des dizaines de blessés, en France entre 1982-1983, et de trois autres attentats en Allemagne (21 février 1981 contre la radio américaine Radio Free Europe, 29 mars 1982 contre le Capitole) et en Grèce (13 avril 1983 contre l'ambassadeur d'Arabie saoudite). La Cour a estimé que la procédure judiciaire n'était pas conforme au droit et que les preuves contre l’accusé étaient insuffisantes pour le condamner, des témoins potentiels en fuite en Jordanie et à Cuba étaient absents et il fut impossible pour la cour de faire témoigner Carlos en personne — les autorités allemandes avaient refusé de prendre la responsabilité de transférer et de surveiller Carlos à Berlin, alors que Carlos était d'accord sur le principe de sa comparution et que la chancellerie française avait accepté de l'envoyer pour comparaître[4]. De fait, ces attentats auraient été liés aux négociations menées entre les groupes terroristes d'extrême gauche et le gouvernement français de Pierre Mauroy par l'entremise de l'avocat Jacques Vergès pour obtenir la libération de Bruno Bréguet et Magdalena Kopp, deux proches de Carlos arrêtés en février 1982 à Paris. Les documents de la Stasi font référence à une série de rencontre du 20 au qui ont eu lieu à Berlin-Est et à laquelle auraient participé Weinrich, Aboul Akam et les avocats Vergès et Rambert, au sujet de la libération de Kopp et Bréguet.

L'association SOS attentats avait alors déclaré[5]

« L’absence d’une véritable coopération judiciaire européenne conduit aussi à des dénis de justice. Le récent acquittement de Johannes Weinrich, soupçonné d’avoir commis plusieurs attentats meurtriers en France dans le début des années 80, illustre parfaitement l’échec d’une justice trop lente, les difficultés pour des magistrats allemands d’appréhender un dossier instruit principalement en France et a mis en évidence les défauts de l’entraide judiciaire entre deux pays membres de l’Union européenne. La justice allemande n’a pas été en mesure de réunir les preuves de l’implication personnelle de celui qui était considéré comme le bras droit de Carlos pour des faits commis en France contre des victimes exclusivement françaises. Des milliers de pièces appartenant à la procédure française n’ont pas pu être transmises en Allemagne. Vingt ans après les faits de nombreux témoignages ont fait défaut. Pour des raisons de sécurité, l’Allemagne n’a pas voulu organiser l’audition de Carlos devant la Cour d’assises de Berlin. Dans la pratique, les victimes n’ont pas eu la possibilité de suivre ce procès. »

Références