Johann Friedrich Böttger

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Johann Friedrich Böttger
Johann Friedrich Böttger (entre 1700 et 1719)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 37 ans)
DresdeVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Activités
Céramiste, chimiste, expert pharmacistVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Johann Adam Böttger (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Ursula Pflug (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Plaque Böttger à Schleiz

Johann Friedrich Böttger (Schleiz, 1682 — Dresde, 1719) est un alchimiste allemand.

Il est le créateur de la porcelaine de Saxe, première porcelaine à pâte dure en Occident.

Biographie[modifier | modifier le code]

Profil de Johann Friedrich Böttger sur la médaille émise en 1935 pour le 225e anniversaire de la porcelaine de Saxe.

Bottger naît le à Schleiz, d'un père alchimiste.

Devenu lui aussi alchimiste, Johann Friedrich Böttger cherche la pierre philosophale et se livre aux sciences occultes, avec l'intention originale de fabriquer de l'or[1]. Élève en pharmacie chez l'apothicaire Zorn, ses expériences viennent aux oreilles du roi de Prusse Frédéric-Guillaume I[2] qui exige alors que Bottger lui montre son secret. Bottger s'enfuit en Saxe, où il tombe sous la coupe de l'Électeur de Saxe et roi de Pologne Auguste le Fort, qui le fait emprisonner pour la même raison[1]. Ce dernier, qui fait peu confiance à Bottger, lui adjoint un surveillant : Ehrenfried Walther von Tschirnhaus[3].

La « porcelaine rouge »[modifier | modifier le code]

Tschirnhaus fournit à Bottger, qui se plaint de ne pas disposer de creusets assez réfractaires, une argile rouge venant d'Okrilla (5 km nord de Meissen[n 1]). Bottger expérimente avec cette argile et en tire de la poterie rouge ou brune résistante, qui nécessite un polissage ou l'adjonction d'une couverte[n 2]. Cette découverte incite Auguste le Fort à développer la nouvelle « porcelaine rouge ». Bottger concentre alors ses travaux sur l'obtention d'une pâte blanche de qualité équivalente à celle des porcelaines de Chine et du Japon[4].

Découverte du kaolin, la porcelaine dure en Occident[modifier | modifier le code]

Au XVIIe siècle le commerce se développe avec l'Orient — dont l'importation, principalement depuis la Chine, de porcelaines[5],[n 3] fines que l'Occident ne sait pas produire. La compagnie française des Indes orientales, créée sur l'instigation de Colbert en 1664[6], contribue fort à attiser en Occident le goût pour cette porcelaine en faisant exécuter en Chine des pièces décorées d'après des dessins français[7],[n 3].

Un certain Schnorr découvre le gisement de kaolin d'Aue (Saxe, 105 km sud-ouest de Meissen[n 4]) et en vend alentour, notamment pour poudrer les perruques — ce dont se sert le valet de Bottger en 1709. Mais la poudre de kaolin est plus lourde que la farine habituellement utilisée pour blanchir les perruques ; Bottger se rend compte de la différence de poids, teste la poudre dans son laboratoire et découvre ainsi cette année-là l'existence d'un gisement de kaolin en Europe — et accessible[4],[2].

Auguste le Fort prend immédiate possession du gisement[4] grâce auquel Bottger obtient rapidement une porcelaine à pâte dure et blanche[4], translucide, proche des porcelaines de Chine et du Japon : c'est le début de la porcelaine de Saxe. Auguste le Fort fonde en 1710 la manufacture royale de Meissen à Meissen.

Mort[modifier | modifier le code]

Bottger meurt soudainement[2] le à Dresde.

Gustav Meyrink a produit une version romancée de la vie de Johann-Friedrich Böttger dans son recueil « Les alchimistes » (Goldmachergeschichten, 1925) ; le nom a été changé en Johann Friedrich Bötticher.

Hommages[modifier | modifier le code]

Un astéroïde de la ceinture principale, découvert le porte son nom : le (5194) Böttger.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Jacquemart 1869] Albert Jacquemart, Les merveilles de la céramique, Occident (Temps modernes) (3e partie), Paris, L. Hachette et Cie, , 388 p., sur gallica (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. « Trajet de Meissen à Ockrilla », sur google.fr/maps (consulté en ).
  2. Couverte : voir l'article « Céramique chinoise », section « Glaçure, couverte et émaux ».
  3. a et b Au sujet des porcelaines importées de Chine et, entre autres, de l'évolution de leurs décorations : le musée de la Compagnie des Indes à Port-Louis près de Lorient a une collection très diverse de ces céramiques venues de Chine au XVIIIe siècle. Voir Mézin 2002, Cargaisons de Chine
  4. « Trajet de Aue à Meissen », sur google.fr/maps (consulté en ).
Références
  1. a et b Jacquemart 1869, p. 325-326.
  2. a b et c [Dezobry & Bachelet 1889] Charles Dezobry et Théodore Bachelet, Dictionnaire de biographie, t. 1 : Aa - Kyrpoy, Paris, libr. Ch. Delagrave, (1re éd. 1863), 1581 p., sur gallica (lire en ligne), p. 331.
  3. Jacquemart 1869, p. 326.
  4. a b c et d Jacquemart 1869, p. 327.
  5. [Mézin 2002] Louis Mézin (conservateur en chef du musée), Cargaisons de Chine, porcelaines de la Compagnie des Indes du Musée de Lorient (catalogue de l'exposition de juin 2002), Lorient, Musée de la Compagnie des Indes, , 204 p. (ISBN 2950492096 et 9782950492098, résumé).
  6. Lechevallier-Chevignard 1908, p. 8.
  7. [Lechevallier-Chevignard 1908] Georges Lechevallier-Chevignard, La manufacture de porcelaine de Sèvres 1738-1876. Histoire, organisation, ateliers, musée céramique, répertoire des marques et monogrammes d'artistes, Paris, libr.-éd. Renouard — H. Laurens, coll. « Les grandes institutions de France », , 167 p., sur gallica (ISBN 978-2-7586-0769-4, présentation en ligne, lire en ligne), p. 2.

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