Jeux et Stratégie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Jeux et stratégie)

Jeux et Stratégie
Image illustrative de l’article Jeux et Stratégie

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité trimestriel, bimestriel puis mensuel (1989)
Genre tous les jeux
Prix au numéro 12 F puis 15 F, 17 F, 20 F, 30 F
Diffusion plus de 100 000 ex. (janvier 1980 - juillet 1989)
Date de fondation janvier 1980
Date du dernier numéro juillet 1989, puis juillet 1990 (J&S nouvelle formule)
Ville d’édition Paris

Propriétaire Excelsior Publications
Directeur de la rédaction Jacques Dupuy
Rédacteur en chef Alain Ledoux (en)
ISSN 0247-1124

Jeux et Stratégie (J&S) est un magazine créé en 1980, trimestriel (un seul numéro) puis bimestriel jusqu'en 1988 et enfin mensuel en 1989, consacré aux jeux en général (jeux de société, jeux de rôle, wargames, jeux vidéo, jeux de stratégie, casse-tête…), édité par Excelsior Publications.

Contenu de la revue[modifier | modifier le code]

Cette revue constitue la référence pour tout ce qui concerne les jeux de société, les jeux de réflexion et les jeux sur micro-ordinateurs dans les années 1980.

Rubriques régulières[modifier | modifier le code]

Jeux & Stratégie contenait dans chaque numéro :

  • des articles généraux sur le monde du jeu, les actualités, les compétitions, les salons, les jeux électroniques (rubriques Jeux et Joueurs, puis Magazin) ;
  • des annonces de nouveautés, des tests de nouveaux jeux (rubriques J&S a joué pour vous, Wargames et jeux de rôle, Banc d'essai) ;
  • des programmes de jeux pour calculatrices ou pour ordinateurs en (Basic) (rubrique Logiciel) ;
  • un jeu en encart (sur 8 pages cartonnées) inédit à découper dans chaque numéro[1] ;
  • des problèmes d'échecs, de go, de bridge, de tarot, de dames, de Scrabble, puis d'Othello, de backgammon (rubrique Grands Classiques) ;
  • l'actualité des jeux sur ordinateurs (rubrique Ludotique). À partir du no 29, la revue comprit un dossier important de 16 pages Jeux et Micros sur l'actualité des ordinateurs (matériels) et des jeux sur ordinateur (logiciels) ou Minitel ;
  • des énigmes mathématiques et logiques, des jeux de réflexion (rubriques Jeux et Casse-tête, Questions de logique[2], puis Récréations) ;
  • des problèmes de cryptographie par Jean-Jacques Bloch (rubrique Cryptographie[2]) ;
  • les règles de jeux de cartes pratiqués à l'étranger (rubrique Cartomanie[3]) ;
  • des articles sur l'analyse mathématique des jeux, le calcul des probabilités... (rubriques La page du matheux ludique[4], Théorie des jeux[5]).

Les numéros d'août-septembre (été) comprenaient des tests logiques (Q.J. : quotient-jeu).

Les numéros d'octobre-novembre s'intéressaient particulièrement aux jeux vidéo sur ordinateur.

Les numéros de décembre-janvier (Noël) comprenaient un guide d'achat[6].

Sujets abordés[modifier | modifier le code]

J&S publia régulièrement :

Concours[modifier | modifier le code]

La revue organisa des concours qui comportaient de sérieux casse-têtes. L'une des épreuves consistait par exemple à couper la France en deux par une ligne suivant les limites des départements pour obtenir la plus petite différence dans les sommes de numéros de département des deux moitiés. Une des questions subsidiaires était de fournir le plus grand nombre entier possible inférieur à un nombre donné et qui ne serait proposé qu'une seule fois par les participants. Une autre des questions subsidiaires, posée en 1981 et 1983, consistait à donner un nombre entier compris entre un et un milliard en cherchant à s'approcher des deux tiers de la moyenne des réponses[9].

Histoire de la publication[modifier | modifier le code]

J&S parut de 1980 à 1990.

Genèse[modifier | modifier le code]

Une revue mensuelle d'échecs fameuse intitulée La Stratégie parut de 1867 à 1940.

La revue Science et Vie publiait dans les années 1970 une rubrique consacrée aux jeux mathématiques et scientifiques rédigée par Pierre Berloquin, une rubrique « Jeux de réflexion » rédigée par Peter Watts, ainsi que des rubriques sur le jeu d'échecs (par Alain Ledoux (en), futur rédacteur en chef de J&S), le jeu de go (par Pierre Aroutcheff) et des essais de jeux de guerre (wargames).

J&S fut précédé en septembre 1978 par un numéro hors-série de Science et Vie intitulé Les jeux de réflexion dont la plupart des articles étaient rédigés par Peter Watts et Alain Ledoux. En 1978, Peter Watts créa le réseau de boutiques de jeux Jeux Descartes qui fut racheté par Excelsior Publications en 1980.

1980-1984 : première formule[modifier | modifier le code]

Jeux et Stratégie fut créé en janvier 1980 par Excelsior Publications. En apparut également la revue Casus Belli spécialisée dans les jeux de simulation (jeux de rôle et jeux de guerre), créée par des collaborateurs de J&S, puis rachetée par la suite par Excelsior Publications.

Après un unique numéro trimestriel (no 1, ), le magazine est devenu bimestriel (à partir du no 2, ). Les premiers numéros comportaient sur la couverture un bandeau « Science et Vie » dont la taille diminua, puis disparut. Après une première année de mise en place, les rubriques et la présentation changèrent peu de 1981 à 1984.

Un soin particulier avait été apporté à la maquette, la mise en page et la typographie de la première formule (numéros 1 à 30, 19801984). Sa conception nécessita un an complet de préparation (1979). J&S atteignait, dans ses premières années, des tirages record[10]. Il était illustré, de manière humoristique, par le dessinateur de bandes dessinées Claude Lacroix. La première formule contenait deux pages de bande dessinée pour la rubrique Questions de Logique[11].

La revue organisa à partir de 1981 un concours annuel (numéros d'avril-mai, puis d'octobre-novembre). J&S publia une collection d'ouvrages (sur les dames, les échecs, Othello, le tarot, le Scrabble…). De 1979 à 1987, la rédaction de J&S décerna le prix du Pion d'or Jeux & stratégie.

1985-1988 : nouveau format[modifier | modifier le code]

Après cinq années de parution, le magazine adopta un format agrandi et une nouvelle maquette à partir du numéro 31 (février 1985), puis, l'année suivante, utilisa un papier glacé et une couverture sur fond blanc[12], du numéro 38 (avril 1986) jusqu'au numéro 54 (décembre 1988).

La partie consacrée aux jeux vidéo, sur Minitel et sur ordinateur prit une place très importante dans la revue (16 pages). La partie consacrée aux casse-têtes perdit la place centrale qu'elle avait occupée jusqu'en 1984 dans la revue ; les rubriques Cryptographie et Cartomanie disparurent ainsi que les Questions de logique. Il y eut une rubrique consacrée au championnat de France de jeux mathématiques, une série consacrée à l'histoire des jeux en Occident depuis l'Antiquité, un maxi-labyrinthe Profondeurs sur 18 numéros (chaque labyrinthe était le cœur du labyrinthe du numéro suivant). On vit apparaître des récits d'aventure à jouer (livres-jeu). Le concours annuel fut remplacé en 1986 et 1987 par un « marathon » sur toute l'année.

La revue eut son « serveur » télématique (Minitel 36 15 code « Jest » ou 36 15 code « Jessie », du nom de la pieuvre Jessie qui fut la mascotte de la revue) et un jeu FPS-Rpg en réseau, révolutionnaire d'époque sur minitel car très addictif et un peu ruineux : le postnucléaire — la guerre des taxis (où en humiliation suprême de combats madmaxiens, le taxi vaincu était réduit et se faisait écraser).

J&S a publié le jeu de rôle Mega dans ses versions 1 et 2 (numéros hors-série 1984 et 1986) ainsi qu'un guide de l'informatique ludique (J&S hors-série no 3). Des compléments de règles à Méga furent publiés dans la revue.

1989-1990 : parution mensuelle, deuxième formule, et disparition[modifier | modifier le code]

Le magazine souffrit de la baisse de ses revenus publicitaires[13], du nombre de ses abonnements, de ses ventes et de l'expansion des jeux vidéo (et des magazines spécialisés) à partir de 1987. Le magazine fut repris en main par Excelsior Publications[14].

Le magazine devint mensuel en janvier 1989 (no 55) avec un prix réduit et un papier de moindre qualité, un nouveau logo et une nouvelle maquette. Pour des raisons d'économie, l'encart ne subsista que dans un numéro de J&S sur deux, et sa taille diminua de moitié (4 pages au lieu de 8).

J&S cessa de paraître en juillet 1989, au numéro 60. Après une coupure de trois mois, un Jeux & Stratégie, nouvelle formule, mensuel, parut en , avec le même logo sur la couverture, l'essentiel de l'ancienne équipe rédactionnelle (nouveau rédacteur en chef : Benjamin Hannuna), mais en dehors d'Excelsior Publications.

J&S, nouvelle formule disparut en juillet 1990, après 8 numéros.

Les confrères[modifier | modifier le code]

Casus Belli publia dans les années 19921997 des hors-série consacrés aux jeux de stratégie, aux wargames et jeux de plateau, au jeu de rôle Mega, aux jeux grandeur nature, aux jeux de cartes à jouer et à collectionner, aux jeux en solitaire (avec un article sur la cryptographie).

Les successeurs[modifier | modifier le code]

De nombreuses revues spécialisées dans certains types de jeux sont apparues dans les années 1990 et 2000 :

  • Jeux en boîte (fanzine sur les jeux de société)
  • Jeux sur un plateau (jeux de société)
  • Plato (jeux de société)
  • Vae Victis (wargames et figurines)
  • Vox Ludi (jeux de société)
  • Tangente jeux (jeux mathématiques type démineur), éditions POLE, anciennement Démineurs et compagnie. Le magazine Tangente jeux, après avoir absorbé le magazine Vox ludi, a changé de nom pour devenir Tangente jeux et stratégie (TJ&S). Il a mis en avant les derniers mots de son titre pour revendiquer la filiation avec le magazine disparu. Sa publication se termina avec le numéro de juillet-, après 26 numéros, avec un hommage à la légende de Jeux & Stratégie[réf. nécessaire]

De nombreux sites web spécialisés constituent une véritable source d'information sur chaque type de jeux.

Rédaction[modifier | modifier le code]

  • Alain Ledoux (en) : rédacteur en chef, spécialiste du jeu d'échecs
  • Michel Brassine : journaliste, jeux de rôle, Jeux & Micros, articles encyclopédiques, jeux en encart : Double-jeu (19), Main basse sur la ville (39), Putsch au Panador (43), Mega, Mega II [15]
  • Maryse Raffin : secrétaire de rédaction
  • Valérie Asselin : assistante de rédaction
  • Francis Piault : direction artistique, rédacteur en chef adjoint, Jeux & Micros
  • Natacha Sarthoulet : direction artistique : maquette et typographie (J&S première formule)
  • Claude Lacroix : dessins et illustrations, énigmes, bandes dessinées

Auteurs d'articles encyclopédiques sur les jeux[modifier | modifier le code]

Auteurs de casse-têtes, problèmes et énigmes[modifier | modifier le code]

Spécialistes d'un type de jeu[modifier | modifier le code]

Créateurs de jeux[modifier | modifier le code]

(Par ordre d'année de première contribution avec, entre parenthèses, le numéro de la revue concernée)

  • François Marcela-Froideval : scénarios, jeux en encart (1980-81) : La Guerre des Ducs (1), Heraklios (6), Annexion (11) (wargames), L'Ultime Planète (2), Le Château des Sortilèges (4, jeu de rôle), Pièges galactiques (7)
  • Alain Ret (1980) : Cyclone sur les Caraïbes (3)
  • Jean-Jacques Dhenin (1980) : Display (5)
  • Joël Gourdon, Jean-Pierre Pécau (1981) : Tétrarchie (8, jeu d'alliance)
  • François Nedelec : jeux en encart (1981-83) : El Dorado (9), Randonnée (13), La Route des Indes (15), Fric-frac (16), Aéropostale (20)
  • Didier Guiserix : dessins, scénarios de JdR Mega, articles, labyrinthes, jeux en encart (1981-82) : Chimères (12), Délire à la Cantine (14), Oméga (18)
  • Philippe Fassier et Jean-Do Jodin : labyrinthes et casse-têtes
  • Olivier Thill (1982) : Mercenaires et Paysans (17)
  • Jean-Jacques Petit : jeux en encart (1983-84, 1989) : La Campagne de Russie (21), La Guerre de Vendée (25), Aboukir (28), Les Bleus, les Blancs et les Chouans (57) (wargames)
  • Jean-Charles Rodriguez : jeux en encart (1983-84) : Galápagos (22), Ball-Roll (23), Cortège officiel (24), Cosmopoly/Megalopoly (27)
  • Sylvie Barc : jeux (1983-84) : Big Brother, Champagne, Châteaux et Chevaliers
  • Gildas Sagot : jeux en encart (1984-86) : Mutants (26), Europaia 2012 (36), Quartiers chauds (37), Le Sceptre maudit (38)
  • Marco Donadoni (1984) : La Croisière de l'Aphrodite (29)
  • Antoine Joël (1984) : Le Siège d'Aliciane (30)
  • Fabrice Cayla : jeux en encart (1985) : Hyper-Shopping (31), Au feu les Dinosaures (33)
  • Laurent Baraou, Fabrice Sarelli (1985) : La Vallée des Brumes (32)
  • Eryk Schmid (1985) : Succession (34)
  • Bruno Faidutti : jeux en encart (1985-86, 1990) : Les Sales Mômes (35), Arènes (41), Alpages (nf3), Tchernobyl-sur-Loire (nf6)
  • Pierre Lejoyeux (1986) : Mimicry (40)
  • Jean-Michel Rubio-Nevado : jeux en encart (1986-87) : Rêve de Donjon (42), Urba : la Dernière Cité (44), La Hutte des Glaces (45)
  • Dominique Tellier : jeux en encart (1987-88) : La Guerre des Magiciens (46), L'Invasion des Krolls (47), Sortez les flingues (48), Carcrash (49), Le Retour des Mutants (52), Jungle (54)
  • Paul Courbis, Philippe Fassier et Jean-Marc Dessol : La Tour infernale (49), labyrinthe à énigmes
  • Renlô Sublett (1988) : Les Disciples de Yok-Abutl (50), Nyog'Sothep (51), Texas (53)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. jusqu'au J&S no 54
  2. a et b jusqu'au J&S no 30
  3. jusqu'au J&S no 32
  4. jusqu'au J&S no 27
  5. numéros 39, 40 et 41
  6. sauf J&S no 12
  7. à partir du numéro 39
  8. Match du championnat du monde d'échecs 1981 entre Anatoli Karpov et Viktor Kortchnoï, matchs du championnat du monde d'échecs entre Anatoli Karpov et Garry Kasparov : 1984, 1985 (Moscou), 1986 (Londres et Leningrad) et 1987 (Séville).
  9. « Page du matheux (ludique) : questions subsidiaires », Jeux et Stratégie, no 24,‎ , p. 86-87.
  10. D'après Gilles Cohen, dans Tangente Jeux et Stratégie no 26, les ventes dépassaient les 100 000 exemplaires.
  11. jusqu'au numéro 26
  12. sauf numéros 50 et 51
  13. cf. éditorial de J&S no 60
  14. Le logo « Science et Vie » réapparut en décembre 1987 sur la couverture du numéro 48.
  15. Maître Sinh, « Interview de Michel Brassine de J&S: sur les origines de MEGA, le JDR le plus vendu en france, et autres anecdotes », sur 500 Nuances de Geek, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Vincent Berry, « Quand le jeu vidéo était un jeu parmi d'autres : le cas du magazine Jeux et Stratégie (1980-1990) », dans Selim Ammouche, Alexis Blanchet, Björn-Olav Dozo et Mathieu Triclot (dir.), Lire les magazines de jeux vidéo : couverture(s) de la presse spécialisée française, Liège, Presses universitaires de Liège, , 204 p. (ISBN 978-2-87562-330-0).
  • Gilles Cohen, « La légende de Jeux et Stratégie », Tangente Jeux & stratégie, no 26,‎ (ISSN 1629-9175).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]