Jeanne Rij-Rousseau

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Jeanne Rij-Rousseau 1929
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Rij-Rousseau. Jeu d'échecs. 1917
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Rij-Rousseau. Portrait. 1915

Jeanne Rij-Rousseau, née le 10 juin 1870 à Candé (Anjou), décédée le 22 octobre 1956 à Savigny-sur-Braye est une peintre française du début du XXe siècle.

Vie

Rij-Rousseau fut une représentante du Cubisme. Elle vécut à Paris à partir de 1890 et fréquenta les artistes de l' "île de la Grande Jatte" à Montmartre. Elle fut l'élève de Maurice Denis et de Paul Sérusier. C'est de ce dernier qu'elle reprit les idées sur les correspondances entre la musique et la peinture. C'est à partir de là qu'elle développa sa théorie du Vibrisme qui se situe entre le Cubisme synthétique de l'Avant-guerre et le Rayonnisme de Larionov et Gontcharova. Le grand poète et critique d'art Guillaume Apollinaire, qui comptait parmi ses amis, aimait à l'appeler "la chercheuse". Les critiques Florent Fels et André Salmon rendirent hommage à l'effet particulier produit par ses couleurs.

Rij-Rousseau rayonna dans les milieux artistiques parisiens du début du siècle. Elle influença - ou fut influencée par - le peintre Juan Gris auquel la lia longtemps une amitié profonde.

À partir de 1908, elle exposa au Salon des indépendants, à partir de 1911 aussi au Salon d'automne et à partir de 1924 en plus au Salon des Tuileries. On la retrouve aussi en 1920 parmi les artistes du groupe de Puteaux.

Elle effectua de nombreux voyages dans le Sud de la France, en particulier à Céret dans les Pyrénées-Orientales où elle retrouvait d'autres artistes d'avant-garde ; elle se rendit aussi en Allemagne, en Belgique et en Suisse. Ses œuvres furent exposées à Zurich, Bruxelles, New York et Boston. Les manufactures d'Aubusson et de Beauvais réalisèrent des tapisseries de Rij-Rousseau d'après ses modèles grand-format : en 1925, lors de la première exposition des Arts Décoratifs, une de ses tapisseries obtint la médaille d'or. C'est en cette même année que Rij-Rousseau fonda à Paris "l'Association des femmes peintres". Suivirent des exposions avec Suzanne Duchamp et Marie Laurencin.

Dans son ouvrage Führende Frauen Europas (femmes-pilotes en Europe) paru en 1930, Elga Kern cite Rij-Rousseau, l'artiste peintre et Colette, l'écrivain, comme deux représentantes notables de la France culturelle de l'époque.

Sa célébrité fut de courte durée. Elle mourut isolée, oubliée et démunie dans la maison de sa petite-nièce (petite-fille de sa sœur Françoise) à Savigny-sur-Braye dans le Loir-et-Cher. Une dernière exposition au château de Blois en 1959 que devait patronner à l'origine André Malraux, alors Ministre de la Culture, n'obtint pas le succès espéré. De ces 70 tableaux exposés à l'époque, nombreux ont été vendus ces dernières années par l'arrière-petit-neveu de Rij-Rousseau.

On trouve actuellement des œuvres de cette artiste exceptionnelle et malheureusement tombée dans l'oubli, un peu partout dans le monde : ses tableaux se vendent à New York, Chicago, Londres et Paris. Le monde anglo-saxon semble plus sensible à son art.

Certains musées français comme le Musée national d'art moderne de la ville de Paris, le musée de Blois et le musée Géo-Charles à Échirolles (Grenoble) possèdent quelques-unes de ses toiles, mais la plupart se trouvent entre les mains des collectionneurs particuliers.

Bibliographie

  • Elga Kern, Führende Frauen Europas, Ernst Reinhardt Verlag, München 1930
  • Cécile Debray et Françoise Lucbert, La Section d'or, Éditions Cercle d'Art, Paris 2000

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