Jeanne Rémy

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Jeanne Rémy
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Jeanne Rémy, de la Comédie-Française.
Nom de naissance Catherine Caroline Champs
Naissance
Clichy
Décès (à 80 ans)
Paris 4e
Activité principale Actrice
de Théâtre
de Cinéma
Style Classique
Lieux d'activité Paris : Comédie-Française
Orange : Théâtre antique
Maîtres Dorival
Conjoint Mounet-Sully
Descendants Jeanne Sully
Famille Paul Mounet (beau-frère)
Site internet mounetsully.com

Répertoire


Principales représentations théâtrales :

Jeanne Rémy, née Catherine Caroline Champs le à Clichy et morte le à Paris 4e[1], est une actrice française de théâtre et de cinéma.

Elle est la mère de la comédienne Jeanne Sully, fruit de son union avec le tragédien Mounet-Sully. Elle est également la belle-sœur du comédien Paul Mounet, frère de Mounet-Sully.

Son beau-père Julien de Narfon était journaliste, grand spécialiste des questions religieuses au Figaro.

Biographie[modifier | modifier le code]

Bien qu’elle n’ait pas été autorisée par ses parents à se présenter au Conservatoire national de musique et de déclamation, Caroline Champs suit les cours du comédien Dorival qui lui donne le nom de scène de Jeanne Rémy[2]. C’est sous ce nom qu’elle apparaît en 1901 au Nouveau-Théâtre que dirige Lugné-Poe.

Pour ses tout premiers débuts, elle y joue dans deux œuvres majeures d’Henrik Ibsen : Peer Gynt et Rosmersholm[3].

En 1902, elle s’adresse à Mounet-Sully pour préparer une audition en vue d’entrer à l'Odéon. Le grand tragédien, qui est immédiatement séduit par la jeune et prometteuse comédienne, la fait travailler pendant quelques mois[4]. Cet enseignement s’avère payant puisqu’elle est engagée en 1903 par le « Second Théâtre-Français », théâtre dans lequel Mounet-Sully et Sarah Bernhardt firent leurs débuts. Pendant les deux années qu’elle passe sur la scène de l’Odéon, Jeanne Rémy s’exerce à tous les genres sans toutefois jouer de grands rôles.

En 1904, elle retrouve Mounet-Sully qu’elle n’a pas revu depuis une tournée en Suisse un an plus tôt[5]. C’est le début d’une relation amoureuse sans faille qui durera 12 ans. Le elle donne naissance à son premier enfant qui deviendra en 1937 sociétaire de la Comédie-Française sous le nom de Jeanne Sully. Cette même année elle foule pour la première fois la scène mythique du Théâtre antique d’Orange et incarne dans Œdipe roi, aux côtés du père de sa fille et de Paul Mounet, frère de celui-ci, le rôle d’une jeune Thébaine[6]. Le , elle donne à Mounet-Sully un second enfant. Leur bonheur est de courte durée car le petit Jean Champs est emporté par une Méningite le .

Durant ces quatre dernières années, Jeanne Rémy n’a pourtant pas cessé de jouer. Régulièrement à l’affiche des grandes tournées françaises et internationales de Mounet-Sully (La Vieillesse de Don Juan, Polyeucte, Les Burgraves, Ruy Blas, Rome vaincue…)[7], elle a profité d’être aux premières loges pour observer et s’imprégner du jeu devenu légendaire de celui que le public nomme « le plus grand acteur tragique français ». À ses côtés, elle apprend, affine son jeu et acquiert une certaine notoriété. En 1910, elle crée au théâtre Femina le rôle-titre de Sophonisbe qu’Alfred Poizat vient d’écrire[8].

En 1911, elle est engagée à la Comédie-Française et c’est avec Racine et Molière qu’elle y fait ses débuts. Elle est tout d’abord Junie dans Britannicus, rôle que tiendra 14 ans plus tard sa fille Jeanne Sully pour ses propres débuts, puis, pour ses seconds débuts, Angélique du Malade imaginaire. Bien que très émue d’affronter les feux de la rampe du Théâtre-Français, la pensionnaire séduit rapidement le public et la critique[9]. Sa beauté, la douceur de sa voix, sa sensibilité, son jeu naturel, simple et sincère[10], lui ouvrent les portes du large répertoire de la tragédie, du drame antique, du drame romantique mais aussi du drame moderne. Elle tient les rôles d’Aricie puis d’Ismène dans Phèdre, de l’Infante dans Le Cid, de Salomith dans Athalie, de Céphise puis de Cléone dans Andromaque, de Phénice dans Bérénice, de La Reine dans Ruy Blas, de Livie dans Cinna… Elle joue aussi Electre, Rome vaincue, Cléopâtre, La Robe rouge, Les Phéniciennes… et est également l’interprète d’œuvres contemporaines signées Hervieu, Donnay, De Flers et Caillavet

En 1926, après avoir assisté aux tout premiers pas sur scène de sa fille, elle quitte la Comédie-Française sans toutefois mettre un terme définitif à sa carrière. Jusqu’en 1937, elle ne se consacre plus qu’à des tournées régulières et tourne, en 1935, son troisième et dernier film[11].

Durant sa longue et riche carrière, Jeanne Rémy a partagé l’affiche avec les plus grands noms du théâtre français : Mounet-Sully, Paul Mounet, Édouard de Max, Silvain, Albert Lambert fils, Julia Bartet, Madeleine Roch, Madame Segond-Weber, Jeanne Delvair, Raphaël Duflos, Romuald Joubé, Berthe Bovy, Pierre Fresnay, Marie Bell… et donné un nombre incalculable de représentations, tant en France qu'à l'étranger.

Jeanne Rémy est inhumée au Cimetière du Montparnasse non loin de la sépulture de son ami le tragédien Édouard de Max.

En , son arrière petit-fils a fait ses débuts au cinéma sous le nom de Frédérick Sully en interprétant le rôle d'un commissaire de police dans le film 24 jours réalisé par Alexandre Arcady.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Poésie[modifier | modifier le code]

  • 1913 : Montmartre d'André-Vincel Pelatane[17]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Agis Rigord, Théâtre Antique d’Orange - Ses Chorégies de 1869 à 1959 - Notice historique et archéologique avec extraits de comptes rendus de Critiques dramatiques, Orange, Imprimerie Rhone Durance, , 175 p.
  • André-Vincel Pelatane, Montmartre, 20 juin 1913, poème dit par Mademoiselle Jeanne Rémy de la Comédie-Française à la fête d'adieu au Vieux Montmartre, Moulin de la Galette, SE in8 Broché,

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance à Clichy, n° 123, vue 33/219, avec mentions marginales du mariage et du décès à Paris 4e.
  2. Comédie-Française, revue mensuelle nos 157, 15 mars 1987 – Photos d’hier, comédiens de toujours, page 45.
  3. Albert Soubies, Almanach des Spectacles, Année 1901, Librairie des Bibliophiles, Paris, 1902.
  4. Mounet-Sully, Correspondance - 1902-1916, Année 1902, Fonds d’Archives Sully, Paris.
  5. Mounet-Sully, Correspondance - 1902-1916, Année 1904, Fonds d’Archives Sully, Paris.
  6. Théâtre Antique de la ville d’Orange, Programme Souvenir des Solennités Artistiques Année 1905, Édition J.Callot, Avignon.
  7. Jeanne Rémy, Relevé d’activité 1901-1937, Fonds d’Archives Sully, Paris.
  8. Albert Soubies, Almanach des Spectacles, Année 1910, Librairie des Bibliophiles, Paris, 1911.
  9. Gabriel Boissy, Excelsior, Trois débuts à la Comédie-Française, 30 octobre 1911.
  10. Robert de Flers, Le Figaro, Le Malade imaginaire à la Comédie-Française, 30 octobre 1911.
  11. Frédérick Sully, Filmographies complètes de 1908 à 1937 sur le site des frères Mounet
  12. Nozière, Le Théâtre, no 140, octobre II 1904, pages 8 à 9.
  13. Gabriel Boissy, Le Théâtre, no 332, octobre II 1912, Le Théâtre en plein air - La Fille de la terre, page 20.
  14. Louis Delluc, Comœdia Illustré, no 22, 15 août 1912, Polyphème victorieux, page 924.
  15. Gabriel Boissy, Le Théâtre, no 332, octobre II 1912, Le Théâtre en plein air, page 20.
  16. Le Théâtre et Comœdia Illustré , no 37, 1er octobre 1924, pages 8 et 9.
  17. André-Vincel Pelatane, Montmartre , 20 juin 1913, poème dit par Mademoiselle Jeanne Rémy de la Comédie-Française à la fête d'adieu au Vieux Montmartre au Moulin de la Galette.
  18. Frédérick Sully, Le Film d’Art, Pathé et le théâtre filmé sur le site des frères Mounet
  19. Jacques de Féraudy, Molière, sa vie, son œuvre, 1922 sur le site Ciné-Ressources de la Cinémathèque française
  20. Frédérick Sully, Discographies, les microssillons : Œdipe roi, La Fille de Roland, Phèdre, Andromaque, Le Cid sur le site des frères Mounet

Liens externes[modifier | modifier le code]