Jeanne Mance

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Jeanne Mance au secours d'un blessé. Bronze de Louis-Philippe Hébert placé devant l'Hôtel-Dieu de l'avenue des Pins à Montréal.

Jeanne Mance, née le à Langres (Haute-Marne) et morte le à Montréal (Canada), est une pionnière de la Nouvelle-France. Elle est considérée cofondatrice de Montréal, où elle a fondé puis dirigé l’Hôtel-Dieu. Elle est reconnue comme Vénérable par l'Église catholique et fêtée le 18 juin.

Biographie

Cette statue de Jeanne Mance fait partie du Monument à Maisonneuve.

Jeanne Mance est née le à Langres. Le même jour, elle y est baptisée en l'église Saint-Pierre-Saint-Paul[1]. Issue d'une famille bourgeoise aisée, puisque son père était procureur du roi de France à Langres, un important évêché au nord de la Bourgogne, Jeanne Mance remplace, auprès de ses onze frères et sœurs, sa mère, morte prématurément, avant de se consacrer aux soins des victimes de la Guerre de Trente Ans et de la peste.

À 34 ans, lors d'une procession à Troyes, en Champagne, elle découvre sa vocation missionnaire et veut rejoindre la Nouvelle-France dont l'expansion est en pleine actualité. Avec le soutien d'Anne d'Autriche, la très catholique épouse du roi Louis XIII, et l'appui des Jésuites, elle accepte la donation de Mme de Bullion[2] et de la Société Notre-Dame de Montréal, qui veulent aider à la fondation d'un poste à Montréal, et plus précisément celle d'un hôpital, un Hôtel Dieu, sur le modèle de celui de Québec.

Elle embarque à La Rochelle le 9 mai 1641 et arrive trois mois plus tard (le 8 août ?) en Nouvelle-France. Au printemps 1642, après la fonte des glaces du Saint-Laurent, elle accède, avec Paul Chomedey de Maisonneuve, à l'île de Montréal le 18 mai (?) et participe à la fondation de la ville sur les terrains concédés officiellement le 17 mai 1642 par le gouverneur, avec l'autorisation de créer les bâtiments. Jeanne Mance ayant fait partie du premier groupe d'organisateurs et de bâtisseurs, elle est considérée comme l'un des deux principaux fondateurs de la ville de Montréal.

Elle soigne dans une installation précaire les constructeurs du fort et les soldats avant de superviser la construction du centre de soin de la petite colonie qu'autorise le contrat de la fondation signé à Paris le 12 janvier 1644. Les travaux commencent en 1645 : il s'agit d'un modeste bâtiment, de 60 pieds sur 24, inauguré le 8 octobre 1645 et destiné à abriter six lits pour les hommes et deux pour les femmes. Trop petit, il sera remplacé par un nouvel édifice en 1654. Jeanne Mance, relevant toujours de l'état laïque mais secondée par les Sœurs Hospitalières à partir de 1659, continuera à en assurer la direction jusqu'à la fin de sa vie en 1673.

Au cours de sa carrière au Canada, Jeanne Mance agit quarante-et-une fois comme marraine des filles de la colonie. Le 30 juin 1672, quand on entreprend la construction de la première église de Ville Marie, Jeanne Mance est à côté des sommités civiles et religieuses du temps pour y poser la cinquième pierre angulaire. Cette occasion sera sa dernière apparition officielle.

Testament

Testament de Jeanne Mance, recto, verso

Elle rédige elle-même, malgré sa maladie, son testament qu'elle commence en mai 1669 et termine le 16 février 1672. Elle meurt le 18 juin 1673. Dans son testament, elle lègue son cœur aux Montréalais et elle demande aux Hospitalières de prendre soin de son corps. Sa dépouille est placée dans la crypte de la chapelle de l'actuel Hôtel-Dieu de Montréal, là où elle repose toujours aujourd'hui.

Béatification

Hommages

  • On a donné le nom de Jeanne Mance à une école, une rue, un parc à Montréal et une circonscription électorale. On donna aussi son nom à une école de Drummondville et une école de Sainte-Angèle-de-Monnoir.
  • Deux lycées portent également son nom en France : à Langres, sa ville natale et à Troyes où elle a découvert sa vocation missionnaire[4].
  • On a fêté en 2006 le 400e anniversaire de la naissance de Jeanne Mance, à Montréal comme à Langres qui l'a honorée en 1968 d'une statue de Jean Cardot, placée en face de la cathédrale où Jeanne Mance a été baptisée[5].
  • 7 mars 2011, le maire en date de Montréal, Gérald Tremblay, annonce avoir entamé des démarches pour que Jeanne Mance soit considéré comme cofondatrice de la ville. L'administration souhaite d'ailleurs amender les documents officiels de la ville pour y inclure le nom de sa cofondatrice. À terme, les manuels scolaires devraient être modifiés pour reconnaître sa contribution sans équivoque[6].
  • 17 mai 2012, la Ville de Montréal reconnaît Jeanne Mance cofondatrice de Montréal[7].
  • Un collège d'enseignement privé haïtien destiné aux infirmières (École supérieure d'infirmières Jeanne-Mance du Canada) porte également son nom mais délivre des titres d'infirmières et de nurses non reconnus au Québec contrairement à ce qu'il prétend.

Elle a été désignée personnage historique national le par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada[8]. Le , elle a été désignée personnage historique par le ministère de la Culture et des Communications[9].

Bibliographie

Sources

Notes et références

  1. Registre paroissial de l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Langres (1606), archives départementales de la Haute-Marne
  2. Mme de Bullion, en l'honneur de qui une longue rue de Montréal porte le nom.
  3. http://www.news.va/fr/news/marthe-robin-et-jeanne-mance-nouvelles-venerables
  4. Lycée Jeanne Mance : Biographie
  5. photo retirée pour question de copyright, voir [1]
  6. Jean-Louis Fortin, «Jeanne Mance sera finalement la cofondatrice de Montréal», Le Journal de Montréal, 8 mars 2011, p.8
  7. Bibliothèques Montréal
  8. « Personnage historique national de Jeanne Mance », Annuaire des désignations patrimoniales fédérales, sur Parcs Canada (consulté le )
  9. « Mance, Jeanne », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le )

Liens externes