Jean de Saint-Thomas

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João de Santo Tomás
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Ordre religieux

Jean de Saint-Thomas (Joannes a S. Thoma[1]), né à Lisbonne le et mort à Fraga (en Aragon) le [2], est un théologien et philosophe scolastique espagnol spécialiste de saint Thomas d'Aquin[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Il naît dans une famille aisée d'un père français des Flandres du nom de Poinsot (secrétaire d'Albert d'Autriche, gouverneur des Pays-Bas) et d'une mère portugaise. Il poursuit jeune ses études à Coimbra, dont il reçoit le titre de Magister Artium en 1605[4], puis en 1607 à Louvain, où il obtient le titre de bachelier en théologie (1608). Il entre à l'âge de vingt-trois ans chez les dominicains au couvent Sainte-Marie d'Atocha près de Madrid et devient 'lector artium', puis 'studiorum magister'. En 1620, il passe lecteur de théologie à Plasencia, et en 1625, il devient le recteur du collège dominicain auprès de l'université d'Alcalá, où il enseignera jusqu'à sa mort. Il y eut notamment pour élève le philosophe cistercien Juan Caramuel y Lobkowitz qui aimait à le louer pour sa piété et son érudition. En 1627, il est également élu qualificateur du Conseil suprême de l'Inquisition espagnole. En 1630, il est élu à la chaire de vêpres "de Lerma", et en 1641 il est promu à la chaire matinale "de Lerma". Il doit toutefois quitter l'enseignement et partir pour Madrid en 1643, où il est appelé à devenir le confesseur de Philippe IV[5],[6],[7],[8]. Il meurt en accompagnant la cour lors du siège de Lérida.

Il est considéré comme le dernier des grands commentateurs classiques de saint Thomas d'Aquin, de l'École de Salamanque, notamment par son Cursus philosophicus thomisticus (1637) et son Cursus theologicus thomisticus (1643). Il est aussi l'auteur d'un traité sur Les Dons du Saint-Esprit, traduit en 1930 en français par Raïssa Maritain[2]. Jacques Maritain et d'autres intellectuels du néothomisme ont fait redécouvrir Jean de Saint-Thomas dans les années 1930[4]. Ses écrits de logique, qui affinent considérablement la sémiotique et la linguistique médiévale, ont récemment retenu toute l'attention des sémiologues.

Publications[modifier | modifier le code]

Cursus theologici (éd. 1663)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ou Ioannis a Santo Thoma
  2. a et b Encyclopédie Larousse
  3. Année Dominicaine, tome II, juin, pp. 358-365.
  4. a et b Notice biographique
  5. Encyclopédie Larousse
  6. (la) Quétif et Échard, Scriptores Ord. Praed., tome II, Paris, 1721, p. 538
  7. Touron, Hommes illustres de l'ordre de St. Dominique, tome V, Paris, 1749, p. 248
  8. Hurter, Nomenclator, tome I, 2de éd., Innsbruck, 1892, p. 375

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • J.-M. Ramírez, « Jean de Saint-Thomas », dans Dictionnaire de Théologie Catholique, t. VIII/1, Paris, Letouzey et Ane, , p. 803-808.
  • (it) Orietta Filippini, La coscienza del re. Juan de Santo Tomas, confessore di Filippo IV di Spagna, Florence, Olschi, , 201 p. (ISBN 9788822255600)
  • (es) Orietta Filippini, « Juan de Santo Tomás o.p., confesor de Felipe IV de España (1643-1644) », dans Benoît Pellistrandi et Chantal Grell, Les Cours d'Espagne et de France au XVIIe siècle, Madrid, Casa de Velázquez, (ISBN 9788495555786)
  • Daniel Heider, « The Notitia Intuitiva and Notitia Abstractiva of the External Senses in Second Scholasticism : Suárez, Poinsot and Francisco de Oviedo », Vivarium, vol. 54, nos 2-3,‎ , p. 173-203 (DOI 10.1163/15685349-12341321)

Liens externes[modifier | modifier le code]