Jean de Dieu-Raymond de Boisgelin de Cucé

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Jean de Dieu-Raymond de Boisgelin de Cucé
Fonctions
Cardinal
-
Archevêque de Tours
-
Président
Assemblée du clergé
Président de l'Assemblée constituante
-
Fauteuil 13 de l'Académie française
-
Archevêque d'Aix
-
Président
États de Provence
à partir de
Évêque de Lavaur
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
AngervilliersVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Famille
Père
Renaud Gabriel de Boisgelin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Consécrateurs
Membre de
Distinction
Blason

Jean-de-Dieu Raymond de Boisgelin de Cucé, né le à Rennes et mort le à Angervilliers, est un prélat et écrivain français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Renaud Gabriel de Boisgelin, marquis de Cucé[a], président à mortier au Parlement de Bretagne, baron de la Roche Bernard, représentant de la branche cadette de la famille, et de Jeanne Françoise Marie du Roscoët. Il est le beau-frère de Charles Eugène de Boisgelin et le cousin de Louis de Boisgelin.

Une carrière épiscopale fulgurante sous Louis XV[modifier | modifier le code]

Il fait ses études au séminaire de Saint-Sulpice et à la Sorbonne. En 1758, présent à Rome au moment du conclave qui élit Clément XIII, il en laisse une relation écrite retrouvée après sa mort[1].

Nommé évêque de Lavaur le , il est sacré le . Il prononce les oraisons funèbres du dauphin en 1765, du roi Stanislas en et de la dauphine[2] en .

Le , il est transféré à l'archevêché d'Aix, où il se signale par sa bienfaisance lors d'une disette dont Aix-en-Provence souffre en  : il obtient du contrôleur général des finances Terray, le droit d'importer du blé.

Son siège épiscopal lui donne aussi un rôle politique puisqu'il préside les États de Provence : habile administrateur, il dote la Provence d'un réseau routier et commence la construction de ce qui deviendra, plus tard, le canal de Provence. Il fonde, à Lambesc, un établissement d'enseignement spécialement destiné aux enfants des familles pauvres.

Grand orateur, il joue un rôle important au sein des assemblées du clergé et le , lors du sacre de Louis XVI, il prononce un discours sur la misère publique, qui est applaudi.

Cultivant les lettres avec succès, il est élu à l'Académie française, en .

En , il est élu membre de l'Assemblée des notables.

Révolution française[modifier | modifier le code]

Élu député du clergé de la sénéchaussée d'Aix aux États généraux de 1789, il vote l'abolition des privilèges et l'égale répartition de l'impôt.

Il défend cependant le droit de propriété du clergé[3]. Il préside l'assemblée du 23 novembre au , et propose de la part du clergé un sacrifice de 400 millions. Au nom de ses collègues de l'épiscopat, députés comme lui, il encourage Louis XVI à sanctionner la constitution civile du clergé tout en négociant des concessions auprès du Saint-Siège[4]. Dans ses discours et dans son Exposition des principes, approuvée par tout l'épiscopat, il tend « moins à démontrer l'irrecevabilité des réformes proposées que l'impossibilité de les exécuter sans l'aveu et le concours de l'Église[5] ». Son intervention auprès du roi est déterminante dans l'acceptation de la Constitution civile du clergé, et sa position personnelle est d'autant plus déstabilisée par la condamnation papale. Il émigre en Angleterre, après sa promulgation.

L'Empire[modifier | modifier le code]

Après la signature du Concordat de 1801, il donne sa démission au pape et rentre en France. Le , il est confirmé archevêque de Tours. Comme de nombreux ecclésiastiques, il se rallie à Napoléon Bonaparte, et se montre partisan du Consulat à vie. Le , il est créé cardinal par Pie VII. Il est ensuite candidat au sénat, mais n'y entre pas. Napoléon le fait grand officier de la Légion d'honneur.

Armes[modifier | modifier le code]

Écartelé : de gueules à la molette d'argent, et d'azur plain[6].

Hommages[modifier | modifier le code]

Une place de la ville d’Aix-en-Provence a reçu son nom.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • une traduction en vers des Héroïdes d'Ovide (1786), le Psalmiste, traduction des psaumes (1799) ;
  • des Oraisons funèbres de Stanislas Leszczyński, du Dauphin, fils de Louis XV, etc.
  • Mémoires pour le Clergé de France dans l'affaire des Foi et Hommages, et réponses de l'inspecteur du Domaine. Amsterdam, 1785, [4]-492 p. in-8°, 1re édition, (OCLC 559920378).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les Boisgelin de Cucé font partie de la branche cadette de la maison de Boisgelin.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Œuvres du Cardinal de Boisgelin, Paris, 1818, notice historique, p. XVIII.
  2. Oraison funèbre de très-haute, très-puissante et excellent princesse Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France : prononcée dans l’église de Paris, le 3 septembre 1767, par messire Jean de Dieu-Raimond de Boisgelin de Cucé, Paris, Hérissant fils, , [4]-30-[1], in-4° (OCLC 763780075, lire en ligne sur Gallica).
  3. Discours sur la propriété des biens ecclésiastiques par M. l'archevêque d'Aix, Paris, G. Desprez, , 75 p. (OCLC 465140038, lire en ligne sur Gallica).
  4. Joseph Lacouture, La Politique religieuse de la Révolution française, Paris, Picard, , 208 p., 8° (OCLC 250262745, lire en ligne), p. 29-32.
  5. Albert Mathiez, La Question religieuse sous la Révolution, p. 45, cité par Lacouture, op. cit., p. 28.
  6. Aymard de Saint Saud, Armorial des prélats français du XIXe siècle, Paris, H. Daragon, , 415 p., illust. ; 20 cm (OCLC 1100333079, lire en ligne sur Gallica), p. 179.

Ouvrages cités[modifier | modifier le code]

  • Dictionnaire de biographie française, Paris, Letouzey et Ané, 1954.
  • Joseph François Michaud et Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne ou, Histoire, par ordre alphabétique : de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, t. iv, Paris, A. Thoisnier Desplaces, , 664 p..
  • Catholic encyclopedia.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Frédéric de Berthier de Grandry, L'Homme du Concordat, le cardinal de Boisgelin : sa vie, son œuvre, sa famille, Neuilly-sur-Seine, FBG, , 346 p., 1 vol. : ill. en noir et blanc. ; 24 cm (ISBN 978-2-95136-996-2, OCLC 758345971, lire en ligne).
  • Pierrette Girault de Coursac et Paul Girault de Coursac, Louis XVI et la question religieuse pendant la Révolution française : un combat pour la tolérance, Paris, O.Œ.I.L., , 352 p., [16] p. plates : illust. ; 24 cm (ISBN 978-2-86839-137-7, OCLC 906536958, lire en ligne).
  • Léon Lévy-Schneider, « Un prélat très représentatif du haut clergé de la fin de l’Ancien Régime : le cardinal de Boisgelin (1732-1804) », Revue d’histoire de l’Église de France, Paris,‎ , p. 170-81 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]