Jean d'Enghien

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Jean d'Enghien
Biographie
Décès et
Évêque de l'Église catholique
Dernier titre ou fonction Prince-évêque de Liège
Prince-évêque de Liège
Évêque de Tournai

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Jean d'Enghien, mort le , fils de Siger d'Enghien et de Ide (Alice, Adélaïde) de Zotteghem (Sotteghem), est prince-évêque de Liège du jusqu'à sa mort.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean était le fils de Siger seigneur d'Enghien et d'Alix de Sotteghem, cousine de Jean d'Avesnes. Fils d'une grande famille lotharingienne, il fit des études à l'université de Paris, il y croisa peut-être saint Thomas d'Aquin. Précédemment chanoine de la cathédrale Notre-Dame de Tournai, puis évêque de Tournai entre 1267 et 1274 où il succède à Jean Buchiel (Buchiau); il continua la politique de fermeté vis-à-vis de la communalité en défendant les privilèges de l'Église.

Il doit son élection à la tête de la Principauté de Liège à la démission d'Henri de Gueldre, 69e évêque de Liège conformément aux dispositions du Concordat de Worms, son amitié avec le pape Grégoire X et avec le roi Rodolphe de Habsbourg lui permirent de devenir le 70e évêque de Liège le [1]. Il fut aussi prêtre et Trésorier du chapitre de Leuze et abbé de Stavelot. Il continua sa politique en défendant aussi ici les privilèges épiscopaux contre les vues des échevins tant sur les levées d'impôts que les droits judiciaires. Il soutient le chanoine Alexandre de Bruneshoven qui se rendit à Oppenheim où l'empereur Rodolphe Ier du Saint-Empire tenait une diète. Le , la diète prit une délibération aux termes de laquelle il était confirmé que les immunités, privilèges et libertés accordées par les empereurs étaient confirmés notamment celui de Henri V du Saint-Empire et citait même comme exemple l'affaire du domestique du tréfoncier de Saint-Lambert (chapitre de Alexandre) que les échevins avaient voulu faire passer devant leur juridiction.

Pendant la durée de son épiscopat, de nombreuses querelles ont lieu entre l'église et la ville à propos de la fermeté, un impôt dont le clergé est exempté d'après un édit impérial de 1107.

Jean d'Outremeuse rapporte la Guerre de la Vache, au milieu du XVe siècle et raconte comment Jean d'Enghien, prince-évêque de Liège, aurait été forcé de nuit de monter à cheval malgré sa forte corpulence, emmené de force de Hoegaarden à Gueldre, il décède de nuit et est abandonné par les soudards d'Henri de Gueldre devant l'abbaye de Hélécine.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Etienne Pattou, « Seigneurs d'Enghien » [PDF], sur racineshistoire.free.fr, p. 3.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Godefroid Kurth, La chronique de Jean de Hocsem, Bruxelles, Kiessling, , 445 p. (lire en ligne)
  • (la) Jean Chapeaville, Gesta Pontificum Leodiensium, t. II, Liège, Typis Christiani Ouwerx junioris, (lire en ligne)
  • Ly myreur des histors (publié par Stanislas Bormans), t. IV, Bruxelles, Hayez, , 814 p. (lire en ligne)
  • « Jean d'Enghien », dans Biographie nationale de Belgique, t. X, 1888-1889 (lire en ligne), p. 340-344
  • Sylvain Balau, Les sources de l'Histoire liégeoise au moyen âge, Bruxelles, Henri Lamertin,
  • Camille de Borman, Les échevins de la souveraine justice de Liège., t. I : Moyen Âge, Liège, Grandmont-Donders, , 504 p. (présentation en ligne, lire en ligne)
  • Joseph Daris, Histoire du diocèse et de la principauté de Liége pendant le XIIIe et le XIVe siècle, Liège, Demarteau, , XVII-710 p. (lire en ligne)
  • Étienne de Gerlache, Œuvres complètes, t. IV : Histoire de Liége, depuis César jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, Bruxelles, H. Goemaere
  • Louis Halphen, L'Essor de l'Europe (XIeXIIIe siècles, Paris, Presses universitaires de France,
  • Godefroid Kurth, La Cité de Liège au Moyen-Âge, Bruxelles, Liège, Dewit, Cormaux et Demarteau, , LXXI-322, VII-345, VII-417
  • Félix Magnette, Précis d'Histoire liégeoise, Liège, Vaillant-Carmanne,
  • Henri Pirenne, Histoire de Belgique, t. I : Des origines au commencement du XIVe siècle, Bruxelles, Henri Lamertin, , 5e éd. (1re éd. 1900), 472 p. (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]