Jean Ray (écrivain)

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Jean Ray
Alias
John Flanders
Naissance
Drapeau de la Belgique Gand
Décès (à 77 ans)
Drapeau de la Belgique Gand
Activité principale
romancier, nouvelliste
Auteur
Langue d’écriture français, néerlandais
Mouvement fantastique
Genres
Roman, nouvelle

Œuvres principales

Raymond Jean Marie De Kremer[1] est un écrivain belge bilingue, né le et mort le à Gand. Il écrit en français sous le pseudonyme Jean Ray et en néerlandais sous le pseudonyme John Flanders. Il s'est essentiellement consacré à la littérature fantastique.

Biographie

Jean Ray est né le 8 juillet 1887, à Gand, où il a fait ses études. Selon la légende, qu'il a lui-même répandue (et particulièrement Henri Vernes) via quelques interviews[2], il se serait engagé comme marin et aurait fait le tour du monde, participant à la contrebande d'alcool durant la prohibition aux États-Unis. Cette version d'un Jean Ray bourlingueur et globe-trotter, contrebandier et pirate à bord du Fulmar est remise en cause par plusieurs biographes de l'auteur. En 1927, il est condamné pour « abus de confiance ». Il fait deux ans de prison et se retrouve isolé et abandonné par sa famille et ses amis. Il sort de prison en février 1929.

Parcours littéraire et professionnel

En 1925, il fait paraître Les contes du whisky, son premier recueil de nouvelles. Il entame alors une collaboration plus ou moins anonyme avec plusieurs journaux et revues. C'est ainsi qu'il crée le pseudonyme de John Flanders en 1928. En 1932 paraît son deuxième recueil : La croisière des ombres qui ne connaîtra aucun succès. On peut raisonnablement penser que cet échec est le résultat de la médiatisation autour de son nom en 1927. Toujours en 1932, il s'investit dans la série de fascicules populaires : Harry Dickson ; il n'a pas créé la série à l'origine, il n'a été en fait — au début — que traducteur des aventures d'un « Sherlock Holmes américain », de l'allemand vers le néerlandais (apparition du nom de « Harry Dickson »), puis vers le français. À la longue, il finit par trouver les textes d'origine si médiocres qu'il obtient l'accord de son éditeur pour réécrire les histoires à condition qu'elles respectent le titre et le dessin de couverture des recueils originaux. 103 aventures seront ainsi entièrement de sa main sur les 178 fascicules parus.

Parallèlement, il collabore aux Éditions d'Averbode et publie des textes destinés à la jeunesse, aussi bien en français : Presto-Films qu'en néerlandais : Vlaamse Filmkens. Cette collaboration durera jusqu'à la fin de sa vie.
Viennent alors les années de guerre. Il fait partie d'un groupe d'écrivains qui s'associent pour pouvoir publier : « Les auteurs associés » et y publie son plus fameux roman, Malpertuis (1943), mais aussi : Le Grand Nocturne (1942), Les Cercles de l'épouvante (1943), La Cité de l'indicible peur (1943) et Les Derniers Contes de Canterbury (1944). Il ne cessera d'écrire jusqu'à sa mort le , dans sa ville natale de Gand. Au nombre de ses recueils s'ajoute une nouvelle série : Les Contes noirs du golf, série de récits noirs avec pour cadre le monde du golf, écrits pour un journal sportif.

Le centre ville de Gand

Au début des années 1960, Jean Ray annote avec Henri Vernes, le créateur de Bob Morane, un listing de toutes les aventures de Harry Dickson afin de préciser lesquelles étaient de sa plume. Il fait quelques erreurs, mais il gardera un excellent souvenir de ces aventures vieilles de trente ans.

Jean Ray a aussi été secrétaire de rédaction à l'hebdomadaire Bravo de 1936 à 1940 (cette publication paraissait alors exclusivement en néerlandais). Il y a écrit de nombreux contes ainsi que les scénarios de la série Edmund Bell, mise en images par le grand peintre expressionniste Frits van den Berghe. Après la guerre, il continue d'écrire pour la jeunesse dans plusieurs revues dont l'hebdomadaire Petits Belges. On peut retrouver des nouvelles en français dans le Journal de Mickey.

Réception de l'œuvre de Jean Ray

Jean Ray occupe la place la plus importante au sein de l'école belge du fantastique. Son œuvre se caractérise surtout par des histoires peuplées de fantômes et de créatures de l'au-delà. La peur en est le moteur principal, ainsi que ce que cache chaque masque que porte tout individu et l'idée de la survivance des dieux. Son écriture baroque doit beaucoup au roman gothique anglais du XVIIIe siècle

L'œuvre de Dickens a énormément influencé Jean Ray. Dickens est évoqué dans bon nombre de nouvelles ainsi que dans la série des Harry Dickson. Selon Jacques Van Herp et d'autres spécialistes, Jean Ray et Lovecraft ont été influencés par William Hope Hodgson.

Œuvres de Jean Ray

Sous le nom de Jean Ray

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Sous le nom de John Flanders

Pseudonymes

On prête à Jean Ray une bibliographie surabondante approchant 9300 contes et nouvelles et 5000 reportages, chroniques, critiques et textes divers. Les biographes reconnaissent avoir beaucoup de mal à reconnaître l'auteur qui usa largement de nombreux pseudonymes, en voici quelques-uns : Abrosius, Acker, Newton Baralong, B. Bachelor, Alix R. Bantam, Leslie Bram-Westlock, Gérard Bryne, Philip Clayson Jr, Martin J. Cross, Alphonse Denouwe, Eustache Gill-Banks, Lizzie Hattle, Telka-G. Haigh, W. Morton Haigh, Larssen Hegel, Warton Hepburns, Benjamin Herscher, Fritz Ichauson, Sidney Irving, W. W. Kolman, Lower Ritchard, John S. Meril, Marius Motin, Matt O’Monroy, Beryl Orths, William Preston, Werner Price, John M. Ray, John R. Ray, King Ray, Harold D. Raynes, Walt Reeves, Axel Reiss, Baldwin Ross-Marden, Alice Sauton, John Sailor, Sedgemoor, Richard Sherman-Wheel, Harry V. Smiles, J. White Stewart, R. M. Temple, S. Tombs, Reginald Turner, J. Terrence Vannes, Gustave Vigoureux, Harry D. Whale, Philip Waters Jr, Ethel M. Wright, Albin D. Young...

Adaptations

Alain Resnais envisagea dans les années soixante d'adapter plusieurs aventures d'Harry Dickson, et rencontra Jean Ray pour discuter de ce projet. Des repérages ont été menés à Londres par Resnais et son équipe avant que le projet ne soit finalement abandonné.

Cinéma

Bandes dessinées

Postérité

  • En 2003, l'illusionniste belge Christian Chelman lui a dédié Le Mauvais Lieu, conte magique inspiré de Malpertuis.
  • En 2008, pour le soixantième anniversaire de l'ouvrage Le Livre des fantômes, la revue de nouvelles canadienne Virages a publié un numéro thématique intitulé Mon fantôme à moi (d'après le titre de la première nouvelle du recueil de Jean Ray, où il introduit son lecteur au mystérieux petit homme au foulard rouge qui hanta son enfance).

Bibliographie

  • François Truchaud, Jacques Van Herp, Cahier Jean Ray, Editions de l'Herne, Cahiers de l'Herne, n° 38, Paris, 1980, 416 p.
  • Jean-Baptiste Baronian, Jean Ray, l'Archange fantastique, (Librairie des Champs Elysées, 1982).
  • Cahiers de l'Herne n° 38 : Jean Ray sous la direction de Jacques Van Herp et François Truchaud (Cahiers de l'Herne, 1981).
  • Jean Ray / John Flanders, Croisement d'ombres, sous la direction d'Arnaud Huftier et André Verbrugghen, Otrante, Art et littérature fantastiques no 14, automne 2003.
  • Jean-Baptiste Baronian et Françoise Levie, Jean Ray, une Bio-bibliographie tout en couleur (Éditions La Maison d'à Côté, 2010).

Biographie

  • Arnaud Huftier (2010), Jean Ray : L'Alchimie du mystère[3], édition Encrage, collection Travaux : 767 p. (ISBN 2251742433)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Notice sur la Bibliothèque nationale de France
  2. Revue mensuelle Mystère Magazine, n° 41, juin 1951
  3. Jean Ray, l’insaisissable Article de www.lalibre.be, section culture/livres, 31 mai 2010