Jean Morel (poète latiniste)

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Jean Morel
Nom de naissance Jean Morel
Naissance
Avesgres
Décès (à 94 ans)
Paris
Activité principale
Principal du Collège de Reims
Auteur
Langue d’écriture Français.
Genres
Poésie latine

Œuvres principales

Lyra plectri Horatiani æmula

Jean Morel, né à Avesgres le et mort à Paris le , est un poète latiniste français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean Morel est né dans une famille de laboureurs champenois[1]. Dans sa jeunesse, il étudia les lettres humaines et la philosophie dans l'Université de Reims. Sa formation terminée, il fut choisi pour enseigner la rhétorique.

Il se rendit, en 1577, à Clermont, où on lui donna la chaire d'éloquence, qu'il remplit pendant six ans. C'est à cette époque qu'il eut un différend, sans grand intérêt, mais qui s'enfla de polémiques, avec Jean de Boyssières[2].

Vers la fin de l'année 1583, il vint enseigner à Paris, d'abord au Collège du Cardinal Lemoine, puis, en , au Collège de Bourgogne, puis au Collège de Calvy. Son plus prestigieux élève sera Pierre de Bérulle[3].

Il avait été nommé, en 1593, à la principalité du Collège de Reims (dans l'Université de Paris) vacante par la mort de Charles Gilmer. Il ne put en prendre la fonction qu'après que la soldatesque ligueuse qui l'occupait l'eût quitté, en 1594. Il dut rebâtir le collège, gêné en cela par Nicolas Lefebvre, avocat au Châtelet, homme hargneux et processif, qui y exerçait alors les fonctions d'économe. Son premier soin fut de rattacher à son collège de bons professeurs, de le peupler d'élèves et d'y rétablir l'ordre et le travail.

En 1528, Érasme s'était élevé dans son Ciceronianus contre ceux qui enseignaient que Cicéron était le seul écrivain qu'on dût lire et imiter. Une nouvelle école naquit qui bannissait Cicéron de l'Université. Morel combattit avec force ces anti-cicéroniens dans des thèses publiques.

Il accueillit son ami, le poète Charles de Navières, jusqu'au décès de celui-ci en 1616, dans les locaux du collège de Reims

Ses œuvres[modifier | modifier le code]

Que valent ses œuvres ? J.-B. Boulliot est sévère : « On ne pouvait assurément faire plus d'honneur à Morel que de le comparer à Horace, qu'il a mis en pièces dans ses écrits. Mais ce parallèle était-il juste ? Son peu de verve, son manque d'enthousiasme, témoignent assez que ce favori d'Auguste ne lui avait pas inspiré son génie. »

Jean-Claude Margolin[4] est encore plus abrupt dans son propos : « Fort dévot, défenseur sans pareil du trône et de l'autel, il a également composé, en tant que régent et principal du Collège de Reims, un nombre important de poèmes, de manuels scolaires et de traités éducatifs nourris de bonnes intentions moralisantes. »

On a de lui:

  • Lyra plectri Horatiani æmula, Paris : Bertault, 1608, in-8°, 536 p[5].
  • Hendecasyllabi sive epigrammatum centuria prima, Paris : Bertault , 1612, in-8°, 198 p.
  • Alteri Hendecasyllabi, sive epigrammatum centuria secunda, Paris : Bertault, 1613 in-8°, 132 p.
  • Hymni sacri ; item pleraque alia Poemata quæ ad pietatem Christianam pertinent, Paris : Febvrier & Bessin, 1623, in-4°, 162 p.
  • L'entrée du comte de Randan[6], gouverneur et lieutenant général pour Sa Majesté au bas pays d'Auvergne ; faite en la cité de Clermont, Lyon : Rigaud, 1579, in-8°.
  • In necem miserabilem indignamque Eduardi Monini, panegyrica oratio, Paris : Étienne Prevosteau, 1586, in-8°.
  • In catholicorum Societatem nuper à rege Christianiss. sancitam atque confirmatam heroicum carmen, Paris, 1588, in-4°.
  • De conjunctione scholarum Remensis et Cenomacensis, Joan. Morelli, Rhem. Gymnasiarchæ oratio, Paris : Étienne Prevosteau, 1597, in-4°, 29 p.
  • Scholæ Rhemensis rhetorica brevissima, sed absolutissima, et ad initiandos eloquentiæ sacræ juvenes accommodatissima, Paris : Étienne Prevosteau, 1598, in-8°, 24 p[7].
  • In statuam æneam Henrico magna IV supra pontem (novum) positam : item Calotta, Paris : Libert, 1614, in-4°, 12 p.
  • Quinque Acrosticha, régi Ludovico Justo nuncupata ; item, Hymnus de S. Ludovico, Paris : Bessin, 1622, in-4°, 15 p.
  • Calotta, salutare admodum capitis operimentum, Paris : Bessin, 1612, in-4°, 15 p. (réédité en 1614, 1622 & 1626)[8].
  • Carmen in obitum R.P. Claudii de Montigny, è congr. Oratorii, 1624, in-4°, 4 p[9].
  • Pulvinar matutinum, 1625, in-4°
  • Urbis Parisiorum encomium, pro strenâ anni 1627, Hendecasyllabum, Paris, 1627, in-4°, 16 p.
  • Cardinali de Richelieu è captâ devictâque Rupellâ, gratulatio, Paris, 1628, in-4, 8 p.
  • Acrostichis in perduelles Hærcticos Rupellanos.
  • In triumphalem currum regis.
  • In fulmina bruta Anglorum Hendecasyllabum,
  • In obsidionem et deditionem Rupellæ
  • Tetrastichon.
  • Satyra ad Auditores suos, in-4°.
  • Vale mundo, Paris, 1629, in-4°, 8 p.
  • Comment Jean Morel a ménagé le collège de Reims, fondé en l’Université de Paris (en 1412) tant et autant de temps qu'il y a été principal, Paris, 1630, in-4°, 16 p.
  • Hymni (tres) pro Beatificatione B. Joannis de Deo, Paris, 1631, in-4°

Notes & références[modifier | modifier le code]

  1. Selon J.-B. Boulliot : Guillaume Colletet assure qu'il était issu d'une famille noble de Champagne.
  2. Cette polémique, aussi inconsistante que la Bataille d'Hernani, valut que Boyssières produisit contre Morel :L'estrille et drogue au quereleux pédant ou régent du collège de Clermont en Auvergne, jadis farceur de Reins en Champaigne. Avec les epigrames de tous les poètes françois de ce temps contre luy, en profitant de sa position académique, pour faire donner ses amis (Pierre de Ronsard, Jean-Antoine de Baïf, Desportes, Amadis Jamyn, Garnier, Scévole de Sainte-Marthe, etc.) contre Morel. (cf : Claude Longeon, Une province française à la Renaissance: la vie intellectuelle en Forez au XVIe siècle, Saint-Étienne : Centre d'études foréziennes, 1975, p. 332 [1])
  3. Jean-Claude Margolin, Code vestimentaire ou recommandations médicales controversées sur le port de la calotte au début du XVIIe siècle ?, dans Paraître et se vêtir au XVIe siècle: actes du XIIIe Colloque du Puy-en-Velay, Université de Saint-Étienne, 2006, p. 39 [2]
  4. Jean-Claude Margolin, ibid, p. 39
  5. Guillaume Colletet remarque que les mots plectri Horatiani æmula furent ajoutés par une main étrangère.
  6. Il s'agit de Jean-Louis de La Rochefoucault, ligueur, tué à l'assaut d'Issoire (bataille de Cros-Rolland), le 14 mars 1590.
  7. J.-B. Boulliot précise que cet ouvrage « a eu au moins dix éditions ».
  8. Il y a des augmentations dans ces deux éditions de 1622 & 1626. René Moreau du Moulin, professeur de médecine au collége royal y a opposé : Anti Calotta insalubre admodum capitis tegumentum, Paris : Libert, 1613, in -4°, 16 p.
  9. Il est aussi inséré aussi dans l'ouvrage de Jacques Le Vasseur (chanoine et doyen de la cathédrale de Noyon), Tombeau dressé à la B. H. mémoire du R.P. Claude de Montigny, prêtre et supérieur de la Congr. de l'oratoire de Jésus en la ville d'Orléans, où il décéda le 16 de nov. 1624, Paris : De Bresche, 1625, in-8°, 136 p.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie ardennaise ou Histoire des Ardennais qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs vertus et leurs erreurs, Paris, 1830, vol.2, p. 234 [3]. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • La Grande encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, Paris : H. Lamirault et Cie, 1886, vol.24, p.331
  • Henri Lacaille, Étude sur le Collège de Reims à Paris, 1412-1763, dans Travaux de l'Académie de Reims, CIV, 1897-98 [4] — tiré à part : Reims : Imp. de l'Académie, 1899, 182 p. —— voir le chapitre II, p. 31

Liens externes[modifier | modifier le code]