Jean Linard

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 2 décembre 2014 à 15:28 et modifiée en dernier par Keymap9 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Jean Linard
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
Décès
(à 78 ans)
Bourges (Cher)
Nom de naissance
Jean Robert Linard
Nationalité
France
Activité
Formation
Conjoint
Anne Kjærsgaard (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Œuvres principales
La Cathédrale à Neuvy-Deux-Clochers
Céramique (un bol) par Jean Linard
Bol, par Jean Linard.
Maison de Jean Linard, depuis la tour Rocard
Maison de Jean Linard, vue depuis la tour Rocard.

Jean Linard (La MarcheBourges) est un céramiste, sculpteur, peintre, graveur et architecte français.

Déjà connu comme céramiste, il entreprend à partir de 1983 son œuvre majeure, la Cathédrale, construction monumentale, à la fois architecturale et sculpturale, inclassable et rangée sous le vocable d’environnement visionnaire.

Biographie

Fils aîné de Clobert Linard (1908-1967) et de Lucienne Fernande Fromenté (1911-2006), il grandit avec son frère Robert (1932-1985), à La Marche, près de La Charité-sur-Loire dans la Nièvre. Après avoir étudié à l’École Estienne, section gravure, de 1945 à 1949, il exerce le métier de graveur à Paris, notamment à l’imprimerie Del Duca. En 1953, il épouse à Paris Andrée Thumerelle. Ils auront deux enfants dont un fils, Joël Linard, verrier, mort à 48 ans.

Dès son adolescence, il s’intéresse à la terre et va régulièrement visiter les artisans et artistes du village de La Borne, centre de poterie depuis cinq siècles. En 1959, il s’y installe comme potier avec la céramiste Anne Kjærsgaard. En 1961, il achète une ancienne carrière de silex à Neuvy-Deux-Clochers, dans le hameau des Poteries. Il épouse Anne Kjærsgaard en 1964 : ils auront quatre enfants. Ensemble ils construiront une grande partie de la maison d’habitation et des ateliers, utilisant presque uniquement des matériaux de récupération : poutres, chevrons, huisseries, tuiles, pierres issues de démolitions, briques de four de potier.

En 1972, il rencontre Françoise Dupuis. Ils auront un fils ensemble.

En 1974, il épouse Anne-Marie Guenin qui sera sa compagne pendant 36 ans, jusqu’à la mort de l’artiste. De leur union naîtra une fille.

Parcours artistique

Il est à la fois potier, sculpteur, peintre et bâtisseur. Il crée des bols, des assiettes, des coupes aux émaux clairs et lumineux, allant du crème, au rose et jusqu’au noir en passant par de tendres bleus et céladons. Dès les années soixante, il sculpte avec la terre ses premiers personnages tels La Vierge et l’enfant, La Pin-up, ses premiers Oiseaux et Machine à écrire.

En 1974, il crée son premier Chat en grès — inspiré par Moustique, le chat de la maison — et va peu à peu enrichir son œuvre de toute une variété d’animaux aux regards humains et aux expressions tour à tour étonnées, espiègles, rêveuses ou malicieuses. Des oiseaux, des chats, des vaches, des chouettes et des éléphants viendront enrichir sa production artistique. Des anges un peu démons, des monstres moins effrayants que drôles et des buissons de roses d’où émergent des visages témoignent de cette inventivité[réf. souhaitée].

Tout au long de sa vie, il évoluera sans cesse dans la forme et le choix des matériaux. ses premiers sujets seront en grès puis viendra le raku, le fer et la mosaïque en passant par le ciment. Parmi les créations de ses dix dernières années, certaines seront monumentales tels ses grands personnages atteignant parfois plus de 2 m de haut, en fer et mosaïque qu’il appellera Les Gardiens du temple.[réf. nécessaire]

Quant à son œuvre picturale, elle est faite de paysages du Berry, de marines, de portraits, de bouquets de fleurs et de peintures abstraites.[réf. souhaitée]

Il remodèlera sa maison plusieurs fois, créant de nouvelles pièces, transformant et refaisant les toitures qu’il agrémentera de tuiles de couleur et de tuiles-personnages de sa fabrication, décorant les cheminées, le tour des portes et des fenêtres de mosaïques aux couleurs éclatantes[1].

En 1981, il construit la Tour Rocard et tout un espace attenant, avec les briques d’un ancien four qui appartenait au scientifique Yves Rocard, amateur des créations de Jean Linard.[réf. souhaitée]

En 1983, il commence ce qu’il a d’abord appelé une chapelle, puis une église et qui deviendra la Cathédrale. Il y consacrera une grande partie des vingt-six dernières années de sa vie. Il disait d’elle que c’était la cathédrale la plus haute du monde puisque « c’est le ciel qui en est le toit ».[réf. souhaitée] C’est une œuvre majeure, représentative de l’art singulier[réf. nécessaire], et les réactions qu’elle suscite (positives ou négatives) sont souvent très tranchées dans un sens comme dans l’autre[réf. souhaitée].

La Cathédrale

La Cathédrale de Jean Linard
La Cathédrale à Neuvy-Deux-Clochers
Présentation
Type
Architecte
Jean Linard
Construction
1984-2010
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
Département
Commune
Coordonnées
Localisation sur la carte de Cher
voir sur la carte de Cher
Localisation sur la carte du Centre-Val de Loire
voir sur la carte du Centre-Val de Loire
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France

De triangle en triangle, accompagnés par la musique de ses « planètes-musiciennes » dont le vent règle la mélodie, le visiteur découvre gravés sur la mosaïque les noms de Jésus, Mahomet, Bouddha, Bahá’u’lláh, Gandhi, Martin Luther King, Sœur Emmanuelle, Mère Teresa, Picassiette, Gaudí, Picasso et autres personnages que Jean Linard affectionnait particulièrement. Un chemin de croix s’y termine avec une croix de résurrection aux couleurs éclatantes. Et tout au fond de l’ancienne carrière, en s’asseyant sur son théâtre-gradins, témoin de nombreux spectacles de tout genre — théâtre, musique, récital de chansons et même, en 2008, un défilé de mode —[réf. nécessaire], les visiteurs apprécient la paix et la sérénité du lieu[réf. souhaitée].

Proche de la nature, jardinier à ses heures, sa création est parfaitement intégrée[2] au bois où se trouve sa maison. Un dialogue s’instaure entre l’œuvre et la nature, permettant à ces éléments de se valoriser l’un l’autre.[réf. souhaitée]

Hommage[réf. souhaitée] à la Sagrada Família de Gaudí, mais également au Palais Idéal du Facteur Cheval et à la Maison Picassiette de Raymond Isidore, respectivement classés monuments historiques en 1969 et en 1983, la Cathédrale de Jean Linard est un important témoignage d’architecture insolite en France.

Jean Linard est mort le .

Mise en vente de la Cathédrale et pétition

Un article de Patrick Martinat, du Modèle:Dts, paru sur Le Berry républicain, puis dans Le Monde, annonce pour la première fois la décision de la famille Linard, consciente de ne pouvoir entretenir le lieu, de vendre la Cathédrale. Début 2012, quarante-trois spécialistes de l’art brut et de l’art singulier signent une pétition adressée à Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication demandant au gouvernement de prendre une mesure de sauvegarde du lieu [3]. Cette décision attire la colère d’un groupe local de contribuables[4].

Lors de sa visite du Modèle:Dts et au cours de son interview par Pierre Bouchenot pour le 19/20 de France 3, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, a défini ainsi l’œuvre de Jean Linard : « C’est une œuvre de l’esprit, là où nous sommes, et c’est tout à fait extraordinaire ; et j’espère bien que ce lieu pourra être préservé et pourra être visité par de nombreux promeneurs et de nombreux visiteurs étrangers car c’est un endroit extraordinaire. »

Depuis le Modèle:Dts, l’ensemble de l’œuvre de Jean Linard (maison et Cathédrale) est inscrit au titre des monuments historiques[2],[5].

En avril 2012 est née l’association « Autour de la Cathédrale de Jean Linard » avec pour premier objectif l’ouverture du site au public durant les mois de juillet et août 2012. Ce projet fut soutenu entre autres, par la DRAC (Direction régionale des Affaires culturelles), le Conseil général du Cher, la communauté de communes et la commune de Neuvy-Deux-Clochers. Fin 2012, l’association compte plus de 120 adhérents et, durant les deux mois d’été 3 000 personnes ont visité le lieu, laissant leurs témoignages enthousiastes sur le Livre d’Or[réf. souhaitée].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Ouvrages

  • (fr + de) Jean Linard, Im Garten deines Herzens… : Dans le Jardin de ton cœur, Carouge, Éditions Heuwinkel, (ISBN 978-3-906410-09-8)Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • John Maizels et Deidi von Schaewen (trad. Corinne Hewlett & Catherine Ianco), Mondes imaginaires [« Fantasy Worlds »], Paris, Taschen, (ISBN 978-3-8228-7101-0)
  • Antoinette Faÿ-Hallé, Cinquante ans de céramique française (1955-2005) : Une collection nationale, Paris, RMN, (ISBN 978-2-7118-4953-6), p. 161-187
  • Claude Arz, La France Insolite, Paris, Hachette, (ISBN 978-2-01-015374-7)
    Claude Arz a aussi réalisé en 1993 le film La cathédrale du vent, documentaire de Claude Arz et Michel Quinejure, L’atelier 256, France 3
  • Hervé Ronné, Maisons de l’Imaginaire : À la rencontre d’univers insolites, Éditions Ouest-France, (ISBN 978-2-7373-3167-1)

Articles

  • (en) Claude Arz, « The Ceramic Cathedral of Jean Linard », Raw Vision, no 14,‎ , p. 36-39
  • Antoinette Faÿ-Hallé, « La cathédrale de Jean Linard : Un chef-d’œuvre de l’art naïf en péril ? », L’Estampille - L’Objet d’art, no 476,‎ , p. 54-59Document utilisé pour la rédaction de l’article

Émissions

Liens externes

Références

  1. « Jean Linard », Art insolite,‎ (lire en ligne)
  2. a et b Extrait de l’arrêté d’inscription comme monument historique : « … l’ensemble bâti par le céramiste Jean Linard (1931-2010), au lieu-dit « les Poteries » à Neuvy-Deux-Clochers (Cher), présente un intérêt d’histoire et d’art suffisant pour en rendre désirable la préservation, en raison d’une part, de la singularité, de la poésie et de l’ambition de cette création originale, hors courant, conçue de 1961 à 2010, par l’artiste potier, (…) d’autre part, de sa parfaite intégration dans le site environnant. »
  3. Voir Patrick Bolland, Jean-Michel Chesné, Laurent Danchin et Roberta Trapani, « Il faut sauver la Cathédrale du sculpteur Jean Linard », L’Humanité,‎ (lire en ligne) et Dominique Poiret, « Cathédrale en péril », Libération,‎ (lire en ligne)
  4. « « Cathédrale » (sic) Linard : les bobos veulent faire payer le contribuable », Associations des Contribuables Berrichons,‎ (lire en ligne)
  5. Liste des immeubles protégés au titre des monuments historiques en 2012, Notice no PA18000056, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture