Jean Lesage
Jean Lesage | |
Photographie d'une sculpture de Jean Lesage | |
Fonctions | |
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19e premier ministre du Québec | |
– (5 ans, 11 mois et 11 jours) |
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Lieutenant-gouverneur | Onésime Gagnon, Paul Comtois et Hugues Lapointe |
Gouvernement | Gouvernement Lesage |
Prédécesseur | Antonio Barrette |
Successeur | Daniel Johnson |
Député de la circonscription fédérale de Montmagny—L'Islet | |
– (10 ans, 5 mois et 20 jours) |
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Prédécesseur | Louis Fortin |
Successeur | Léo-Kemner Laflamme |
Adjoint parlementaire du secrétaire d'État aux Affaires extérieures du Canada | |
– (1 an, 11 mois et 7 jours) |
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Gouvernement | Gouvernement St-Laurent |
Adjoint parlementaire du ministre des Finances du Canada | |
– (5 mois et 12 jours) |
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Gouvernement | Gouvernement St-Laurent |
Ministre des Ressources et du Développement économique du Canada | |
– (2 mois et 28 jours) |
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Gouvernement | Gouvernement St-Laurent |
Prédécesseur | Robert Henry Winters |
Ministre du Nord canadien et des Ressources nationales du Canada | |
– (3 ans, 6 mois et 5 jours) |
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Gouvernement | Gouvernement St-Laurent |
Successeur | Douglas Scott Harkness |
10e chef du Parti libéral du Québec | |
– (11 ans, 7 mois et 17 jours) |
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Prédécesseur | Georges-Émile Lapalme |
Successeur | Robert Bourassa |
Député de la circonscription provinciale de Québec-Ouest | |
– (5 ans, 11 mois et 11 jours) |
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Prédécesseur | Jean-Paul Galipeault |
Successeur | circonscription abolie |
3e Ministre des Finances du Québec | |
– (5 ans, 11 mois et 11 jours) |
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Prédécesseur | John Samuel Bourque |
Successeur | Paul Dozois |
1e Ministre des Affaires fédérales-provinciales du Québec | |
– (5 ans, 2 mois et 19 jours) |
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Successeur | Daniel Johnson (père) |
2e Ministre du Revenu du Québec | |
– (2 mois et 9 jours) |
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Prédécesseur | Paul Earl |
Successeur | Eric William Kierans |
Député de la circonscription provinciale de Louis-Hébert | |
– (3 ans, 7 mois et 1 jour) |
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Prédécesseur | nouvelle circonscription |
Successeur | Claude Castonguay |
22e chef de l'opposition officielle du Québec | |
– (3 ans, 7 mois et 1 jour) |
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Prédécesseur | Daniel Johnson (père) |
Successeur | Robert Bourassa |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | à Montréal, Québec, Canada |
Date de décès | (à 68 ans) |
Lieu de décès | à Québec, Québec, Canada |
Parti politique | Libéral |
Profession | Avocat |
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Jean Lesage (né le à Montréal, mort le à Québec) est un avocat et un homme politique québécois. Il fut premier ministre du Québec du au . Il est souvent vu comme le père de la Révolution tranquille. Il est notamment père de René Lesage, ancien professeur de linguistique à l'Université Laval.
Biographie
Une carrière juridique
Fils de Xavéri Lesage, enseignant et fonctionnaire à Montréal, et de Cécile Côté, Jean Lesage fit ses études au jardin de l'enfance Saint-Enfant-Jésus de Montréal, au pensionnat Saint-Louis-de-Gonzague à Québec, au Séminaire de Québec et à l'Université Laval. Diplômé en droit, Jean Lesage fut admis au barreau du Québec le . Il est le neveu d'Arthur Lesage sénateur.
Il exerça sa profession d'avocat à Québec avec Me Paul Lesage en 1934, puis avec Charles Gavan Power, Valmore Bienvenue, Paul Lesage et Jean Turgeon. Il épousa Corinne Lagarde, cantatrice, fille d'Alexandre Lagarde, gérant de commerce, et de Valéria Matte. Le deuxième père de Corinne Lagarde est Jules Desrochers père d'un certain Paul Desrochers. Il fut Procureur de la couronne et procureur de la Commission des prix et du commerce en temps de guerre, de 1939 à 1944.
Une vocation politique
Jean Lesage fut élu député de la circonscription fédérale de Montmagny-L'Islet pour le compte du Parti libéral du Canada pour la première fois lors de l'élection générale de 1945. Réélu en 1949, il fut par la suite nommé adjoint parlementaire du secrétaire d'État aux Affaires extérieures, poste qu'il occupa du au , pour ensuite devenir adjoint parlementaire du ministre des Finances du 1er janvier au . Réélu à nouveau en 1953, Jean Lesage devint ministre des Ressources et du Développement économique dans le cabinet Saint-Laurent du 17 septembre au , puis ministre du Nord canadien et des Ressources nationales du 16 décembre 1953 au . Il survécut à la vague progressiste-conservatrice de John George Diefenbaker, ayant été réélu en 1957 et 1958, mais démissionna de ce poste le 13 juin 1958 à la suite de son élection à la direction du Parti libéral du Québec le 31 mai de la même année.
Le fonds d’archives de Jean Lesage est conservé au centre d’archives de Québec de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec[1].
Premier ministre
Élu député à l'Assemblée nationale du Québec, Jean Lesage remporta le scrutin de 1960, faisant campagne avec le slogan C’est le temps que ça change, et mit ainsi fin au long règne de l'Union nationale, qui avait gouverné le Québec depuis 1944 sous la direction de Maurice Duplessis. Lesage devint premier ministre, président du Conseil exécutif et ministre des Finances du 5 juillet 1960 au , et également ministre des Affaires fédérales-provinciales du au et ministre du Revenu du 30 mai au .
D'après Pierre Virion, il participa à la rencontre Bilderberg de 1965[2].
Le plébiscite de la nationalisation
Le programme de Jean Lesage et de son gouvernement est allé bien au-delà de simples réformes économiques. Ancré dans une tradition conservatrice, le Québec disposait d'une autonomie relative, tant sur le plan politique qu'économique. Lesage voulait transformer les institutions et les mentalités, et la nationalisation des toutes puissantes compagnies hydroélectriques de la province devait être un « détonateur ».
Il convoqua prématurément des élections générales le mercredi 19 septembre 1962 sur le thème de la nationalisation de l'électricité. Un débat politique télévisé, le premier de l'histoire du Canada, eut lieu le dimanche 11 novembre au soir, et opposa le chef du gouvernement et président du Parti libéral Jean Lesage, au chef de l'opposition et chef de l'Union nationale Daniel Johnson. Le Premier ministre en chef réussit ce tour de force et remporta un scrutin aux enjeux vitaux pour la province :
« Il faut rendre au peuple du Québec ce qui appartient au peuple du Québec ; son plus riche patrimoine, celui de l'électricité. Et ça presse, demain il sera trop tard. C'est maintenant ou jamais que nous serons maître chez nous. »
La Révolution tranquille
Profitant d'une forte croissance économique, le gouvernement Lesage remodela profondément l'État québécois en lançant des projets majeurs d'investissements publics, comme la nationalisation des richesses naturelles, avec la création des sociétés d'État : Sidérurgie du Québec en 1964 et Société québécoise d'exploration minière en 1965. Préoccupé par l'indépendance et la compétence de l'État, Jean Lesage initia une vaste réforme de l'enseignement public, conduite par son gouvernement, dont l'apogée fut la création du ministère de l'Éducation en 1964. La période Lesage vit également la création en 1961 de l'assurance maladie québécoise, « l'assurance-hospitalisation », et des ministères des Affaires culturelles, du Revenu et des Affaires fédérales-provinciales. D'importantes institutions économiques et sociales sont aussi créées, comme la Caisse de dépôt et placement du Québec et la Régie des rentes, toutes deux en 1965. Enfin, la représentation du Québec à l'étranger fut développée, avec l'inauguration des Délégations du Québec à Paris en 1961 et à Londres en 1963.
Le gouvernement du parti Libéral a grandement profité des surplus accumulés par le gouvernement précédent (l'Union Nationale). Il faut ainsi constater que le gouvernement de l'Union nationale de Duplessis avait géré convenablement les avoirs et les entrées de l'État (à l'époque, il était l'un des seuls gouvernements du Canada à obtenir un bilan économique positif). À la mort de Duplessis en 1959, le Québec n'a pas de déficit mais, au contraire, accumule un surplus qui sera utilisé par les Libéraux pour la création notamment des ministères de l'Éducation et des Ressources naturelles (Hydro-Québec).
Chef de l'Opposition
Mais le scrutin de 1966 eut raison du gouvernement de la « Révolution tranquille » ; bien que le Parti libéral ait obtenu le plus grand nombre de voix, les comtés ruraux, moins favorables aux libéraux, continuaient à jouir d'un poids disproportionné par rapport aux comtés urbains (et ce malgré une réforme de la carte électorale adoptée l'année précédente), ce qui permit à l'Union nationale de l'emporter. À la fin de son mandat exécutif, Jean Lesage devint député de la circonscription de Louis-Hébert en 1966, et chef de l'opposition jusqu'en 1970. Ayant fait part de sa décision d'abandonner le poste de chef du Parti libéral le , il demeura en fonction jusqu'au congrès de janvier 1970, au cours duquel il ne s'était pas représenté.
Reconversion professionnelle
Après avril 1970, Jean Lesage fit partie de la commission chargée par le gouvernement du Québec de la préparation de la législation. Colonel honoraire du 6e régiment d'artillerie de 1965 à 1970, il occupa dès lors le poste de directeur de plusieurs compagnies, notamment Lever Brothers Ltd., Montreal Trust Co., Mondev Corporation Ltd., Campbell Chibougamau Mines Ltd. et J.J. Baker Ltd. Membre du conseil d'administration de la Canadian Reynolds Metals Co. en 1971, Jean Lesage fut nommé président du conseil d'administration des Nordiques de Québec en juin 1972.
Décès
Jean Lesage mourut le à Québec. Il est enterré au cimetière Notre-Dame-de-Belmont situé dans le secteur Sainte-Foy de l'arrondissement Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge, à Québec.
Distinctions
Honorifiques
- Conseil privé de la Reine pour le Canada (C.P.)
- Compagnon de l'ordre du Canada (C.C.)
- Décoration des forces canadiennes (C.D.)
- Chevalier de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem
- Chevalier de l'ordre de Saint-Lazare-de-Jérusalem
- Grand Québécois du siècle de l'Académie des Grands Québécois (2000)
- Grand officier de l'ordre de la Pléiade à titre posthume ()
Universitaires
- Docteur honoris causa des universités :
- Bishop
- Concordia
- Laval
- McGill
- de Moncton
- de Montréal
- Mount Allison
- du Nouveau-Brunswick
- d'Ottawa
- de Sherbrooke
- Western
- du Dartmouth College
- de l'École des sciences politiques d'Athènes
- Récipiendaire de la médaille des Anciens de l'Université Laval en 1961
Autres
- L'Autoroute 20 (autoroute Jean-Lesage) entre Rivière-du-Loup et Montréal a été nommé en son honneur[3].
- L'aéroport de Québec a été nommé en son honneur: Aéroport international Jean-Lesage.
- Une circonscription électorale du Québec s'appelle Jean-Lesage.
- Un monument a été érigé en son honneur en 2000. Il est situé sur la place de l'Assemblée-Nationale.
- La Centrale hydoélectrique Manic-2 (« le barrage Manic-2 ») est renommée à son nom le 22 juin 2010[4].
Notes et références
- Bibliothèque et Archives nationales du Québec, « Bibliothèque et Archives nationales du Québec - Fonds Jean Lesage (688) » (consulté le )
- VIRION, Pierre. Vers un gouvernement mondial, 1989
- Ministère des transports du Québec, Répertoire des autoroutes du Québec, consulté le 14 janvier 2006.
- Presse canadienne, « Deux centrales porteront les noms de Jean Lesage et René Lévesque », La Presse, Montréal, (lire en ligne).
Annexes
Article connexe
Liens externes
- Naissance en juin 1912
- Naissance à Montréal
- Décès en décembre 1980
- Décès à Québec (ville)
- Décès à 68 ans
- Premier ministre du Québec
- Chef de l'opposition officielle du Québec
- Chef du Parti libéral du Québec
- Ministre des Finances et Trésorier du Québec
- Ancien député du Parti libéral du Québec
- Député fédéral canadien provenant du Québec
- Député du Parti libéral du Canada
- Membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada
- Étudiant de l'Université Laval
- Compagnon de l'ordre du Canada
- Grand officier de l'ordre de la Pléiade
- Personnage historique désigné du Québec