Jean Fréville

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Jean Fréville
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Jean Fréville, nom de plume d'Eugène Schkaff, né le à Kharkov (à l'époque en Russie) et mort le à Paris[1], est un journaliste et écrivain marxiste français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille bourgeoise russe venue en France en 1903, Eugène Schkaff fait ses études au lycée Janson-de-Sailly, puis suit des cours de droit et de philosophie à l'École libre des sciences politiques. Titulaire de deux doctorats en droit, il s’inscrit au barreau de Paris en 1925, année où il obtient la naturalisation française. Il se marie quatre ans plus tard[2].

En 1927, il se rend à Moscou pour les célébrations du 10e anniversaire de la Révolution d'Octobre. Il y rencontre Maurice Thorez et à son retour à Paris, il adhère au Parti communiste. En 1928, il entre au cabinet d'avocat d'Anatole de Monzie[2].

En 1931, il devient chroniqueur littéraire à l'Humanité sous le pseudonyme de Jean Fréville et fait connaître les écrits de Marx, Engels, Lénine, Plékhanov sur l’art et la littérature.

Il participe à la création de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR) à laquelle il adhère en mars 1932. Il écrit dans Commune, la revue culturelle de l'Association[2].

Proche collaborateur de Maurice Thorez, il écrit la biographie de celui-ci à sa demande en 1937 dans Fils de Peuple, à partir d'éléments fournis par oral[2]. Il est mobilisé en mars 1940 et, après sa démobilisation en juillet à Nice, il prête son concours au journal clandestin des intellectuels résistants, Pensée et action.

Après la guerre, il est chef-adjoint du cabinet de Thorez devenu ministre. Après l'éviction des ministres communistes en , il continue d'être un collaborateur proche mais discret de Maurice Thorez. C'est notamment lui qui fait de nombreux allers-retours en URSS pour rencontrer Thorez malade.

Jean Fréville reste membre du PCF jusqu'à la fin de sa vie. Il fait partie du comité de rédaction de La Nouvelle Critique en 1948 et a été l'un des présidents de l’Institut Maurice Thorez[2].

Fréville a traduit en français les écrits des grands penseurs du marxisme sur l’esthétique : Les Grands textes du marxisme sur la littérature et l'art (1937), L'art et la vie sociale. Plékhanov et les problèmes de l'art (1949). Il a écrit sur la place des femmes dans la société communiste (La Femme et le communisme, 1950 ; Une grande figure de la Révolution russe : Inessa Armand, 1957).

Son premier roman, Pain de brique (1937), décrit les grèves de juin 1936 dans une usine de petite métallurgie à Paris. Il remporte le prix de La Renaissance en 1938[2]. Son deuxième roman, Port-Famine (1939), s'attache à la condition des marins, les deux romans étant conçus selon les critères du réalisme socialiste[3]. Son recueil de nouvelles intitulé Les collabos (1946) et son roman Plein vent (1950) décrivent avec beaucoup de réalisme la vie et les difficultés de réinsertion des résistants dans l'immédiat après-guerre. Il est aussi l'auteur d'écrits historiques, comme Avec Maurice Thorez (1950), La Nuit finit à Tours (1950, récit du Congrès de Tours et des événements qui mènent à la scission d’avec la SFIO), ainsi que de biographies : Henri Barbusse (1946), Zola, semeur d'orages (1952), Lénine à Paris (1968).

Publications[modifier | modifier le code]

Les œuvres de Fréville par genre

Le marxisme et la littérature[modifier | modifier le code]

  • 1936 : Marx et Engels sur la littérature et l’art
  • 1936 : Paul Lafargue : Critiques Littéraires
  • 1937 : Lénine, Staline : Sur la littérature et l’art
  • 1950 : L’art et la vie sociale (étude sur Plekhanov)
  • 1954 : Marx et Engels sur la littérature et l’art (introduction de Thorez)
  • 1957 : Lénine sur la littérature et l’art

Biographies[modifier | modifier le code]

  • 1946 : Henri Barbusse (avec Jacques Duclos)
  • 1950 : Avec Maurice Thorez, Paris, Éditions sociales, 93 p. (BNF 35543015).
  • 1952 : Zola, semeur d’orages, Paris, Éditions sociales, 165 p..
  • 1957 : Une grande figure de la Révolution russe : Inessa Armand, Paris, Éditions sociales, 191 p. (BNF 32129921).
  • 1968 : Lénine à Paris, Paris, Éditions sociales, 248 p. (BNF 33016447)[4].

La question des femmes[modifier | modifier le code]

  • 1938 : Marx ; Engels, Lénine : sur la famille
  • 1950 : La femme et le communisme (introduction de Jeannette Vermeersch)

La naissance du PCF[modifier | modifier le code]

  • 1951 : La nuit finit à Tours : Naissance du Parti communiste français, Paris, Editions sociales, 160 p. (BNF 36254343) - nouvelle édition : édition du cinquantenaire 1970
  • 1960 : Né du feu : de la faillite de la IIe Internationale au Congrès de Tours, Paris, Editions sociales, 215 p. (BNF 33016448)

Essais politiques et philosophiques[modifier | modifier le code]

  • 1947 : Lénine et la liberté
  • 1948 : Les Briseurs de chaînes
  • 1956 : L’épouvantail malthusien

Romans, poèmes et nouvelles[modifier | modifier le code]

  • 1937 : Pain de brique (roman), Paris, Ernest Flammarion, 249 p. (BNF 32129926) - prix de La Renaissance 1938[5]. Édition définitive 1956.
  • 1939 : Port-Famine (roman), Paris, Flammarion, 261 p. (BNF 32129929).
  • 1945 : A la gueule des loups (poèmes), Paris, P. Seghers, 95 p. (BNF 32129916)
  • 1946 : Les Collabos (nouvelles), Paris, Flammarion, 237 p. (BNF 32129918).
  • 1950 : Plein vent (nouvelles), Paris, Flammarion, 275 p. (BNF 32129928).
  • 1969 : Sans un : Les Hommes des fardeaux (roman), Paris, les Éditeurs français réunis, 323 p. (BNF 33016446).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 7e, n° 673, vue 28/31.
  2. a b c d e et f Nicole Racine, « FRÉVILLE Jean. Pseudonyme d’Eugène SCHKAFF », sur maitron.fr, 2 juillet 2009, dernière modification le 24 février 2022.
  3. Bernard Pudal, « Récits édifiants du mythe prolétarien et réalisme socialiste en France (1934-1937) », Sociétés & Représentations, vol. 1, no 15,‎ , p. 77-96 (lire en ligne)
  4. Jean Relinger, « Jean Fréville : Lénine à Paris », La Pensée, nos 140-141,‎ , p. 243-245 (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Mai », Almanach Hachette,‎ , p. 136 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Jean Fréville n’est plus », Cahiers de l’Institut Maurice-Thorez, no 23,‎ .
  • Jean-Pierre Bernard, « Le Parti communiste français et les problèmes littéraires (1920-1939) », Revue française de science politique, vol. 17, no 3,‎ , p. 520-544
  • Michel Dreyfus, « Fréville Jean (Eugène Schkaff) », dans Pascal Ory, Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France, Groupe Robert Laffont, (ISBN 9782221140161, lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]