Jean Bouffet

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Jean Bouffet
Jean Bouffet
Général Jean Bouffet

Naissance
à Lille (Nord)
Décès (à 57 ans)
à Nalinnes (Belgique)

Mort pour la France

Origine Française
Allégeance Armée française
Arme Cavalerie puis Infanterie
Grade Général de corps d'armée
Années de service 19001940 (†)
Commandement
Conflits
Faits d'armes
Distinctions
Hommages Stèle commémorative à Ham-sur-Heure-Nalinnes
Famille

Jean Bouffet (1882-1940) est un général français, mort au cours des opérations de mai-juin 1940.

Biographie

Jeunesse et études

Né le , Jean, Gabriel, Ferdinand Bouffet est le fils du préfet Gabriel Alexis Bouffet et d'Anna Gabrielle Koechlin. En 1884, sa sœur Andrée, Isabelle, Suzanne naît (elle se mariera avec Jacques, Édouard Guerlain, industriel, propriétaire des parfumeries Guerlain). Sa mère décède en 1890 alors qu'il est âgé de huit ans.

Jean fit ses études au lycée Janson-de-Sailly. Bachelier ès-lettres et ès-sciences, en 1900. Il entra à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion du Tchad)[1] à dix-neuf ans, porte en deuxième année les galons de maréchal des logis-chef, et finit deuxième de sa promotion en 1902 avec le grade de sous-lieutenant. Il choisira la cavalerie et suivra dès le 10 octobre 1902 le cours des sous-lieutenants élèves à l’École d'application de la cavalerie à Saumur.

Temps de troupes

Il servira alors :

- le 1er régiment de dragons à partir du , où il se fera une contusion de l'épaule gauche à la suite d'une chute à cheval le (ce sera sa seule blessure en service commandé).

- le 27e régiment de dragons à partir du . Après quelques années passées dans ce régiment, il suit les cours de lieutenant d'instruction à l'École de cavalerie de Saumur et obtient la mention exceptionnelle "Parfaitement bien".

Entre-temps, il suivra le premier cours des officiers à l'École d'application pour le tir de l'infanterie du Camp du Ruchard en 1909. Le , il recevra un témoignage de satisfaction du Ministre en reconnaissance de son zèle et de son travail et de ses excellents résultats qu’il a obtenus à la suite du cours de tir qu’il a suivi du 11 janvier au à l’école du Ruchard.

- le 5e régiment de chasseurs à cheval à partir du où il est promu capitaine.

- le 21e régiment de chasseurs à cheval à partir du .

Il est admis en 1913 à l'École supérieure de guerre et il obtiendra son brevet d'état-major.

Première Guerre mondiale

En État-Major

Il servira les États-majors :
- de la 5e division de cavalerie (3e bureau[2]) à partir du .

- du 2e corps de cavalerie (3e bureau) à partir du .

- de la Ire armée française (3e bureau) à partir du .

- du Grand quartier général (1er bureau[5]) à partir du .

- du 1er corps d'armée (3e bureau) à partir du .

- du Groupe d'armées de réserve (3e bureau) à partir du .

- du Groupe d'armées du centre (3e bureau) à partir du .

Sur le Front

Désireux de servir dans la troupe, il regagne le front militaire le avec le 9e régiment de cuirassiers à pied. Ensuite, il rejoint le 106e régiment d'infanterie de ligne le , il y commandera le 2° bataillon. Lors de la Bataille de Montdidier en (Offensive Michael), son bataillon sera cité à l'ordre de la Ie Armée.

Le il est nommé chef de bataillon (T.T.).

Au cours de la Grande Guerre, il a mérité la Croix de guerre 1914-1918 avec cinq citations et les insignes de chevalier de la Légion d'honneur tant pour sa haute compétence que pour son courage au feu.

Période de responsabilité en État-Major

Il est placé hors-cadre et il servira les états-majors :

- du détachement des armées du Nord à partir du , où il sera promu chef de bataillon (T.D.) le .

- de la IXe armée française à partir du .

- de la 1re division d'infanterie en tant que chef à partir du .

- de la VIe armée française - Armée française de Belgique - (3e bureau) à partir du .

- de la 11e division d'infanterie en tant que chef à partir du .

- de l'Armée française (section d'orient) à partir du puis (3e bureau) à partir du où il est promu lieutenant-colonel le .

- du général Pierre Georges Duport (membre du Conseil supérieur de la guerre) à partir du .

- du maréchal Philippe Pétain (vice-président du Conseil supérieur de la guerre) à partir du .

Commandement en unité opérationnelle et hautes responsabilités en État-Major

Il reçoit alors le commandement du 67e régiment d'infanterie de ligne le où il est promu colonel. Le , il est fait officier de la Légion d'honneur.

En 1932, il suit les cours du Centre d’études tactiques d’artillerie de Metz. Après un stage au centre des hautes études militaires, il entre à l’État-major particulier de l'infanterie et devient chef d'État-major de l'Inspection générale de l'infanterie du au .

Nommé général de brigade, le , il est affecté à l'État-major général de l'armée à la disposition d'un général de division membre du Conseil supérieur de la guerre jusqu'au .

Puis il prend, en 1936, le commandement de la 14e division d'infanterie de Mulhouse, qu'il conservera lors de l'engagement de cette grande unité en Sarre en 1939. Il est promu général de division le . Ce sera le général Jean de Lattre de Tassigny, qui le remplacera le .

Seconde Guerre mondiale

Il commande le 2e corps d'armée à partir de janvier 1940 où il sera élevé aux rang et appellation de général de corps d'armée, le .

Le 2e corps d'armée appartient à la IXe armée[8] (général Corap), dont il constitue l'aile gauche, lorsque, le , elle pénètre en Belgique. Conformément au plan Dyle, le général Bouffet est chargé de la défense de la Meuse de Namur à Anhée et doit faire face aux difficiles problèmes posés, dès le 12 au soir, par les infiltrations de l'infanterie de la 5. Panzer-Division du général Max von Hartlieb-Walsporn au niveau de l'île de Houx, à la limite des zones de responsabilités des 2e corps d'armée et 11e corps d'armée, ce secteur n'est pas encore occupé. En cette circonstance, le général Bouffet fait preuve d'une activité intense, se portant à tous les points critiques, ne donnant pas d'ordres sans être venu sur place juger la situation et donnant l'exemple du calme et de la lucidité.

Le 16 mai au matin, le 2e corps d'armée reçoit l'ordre de se replier. Jean Bouffet définit alors un itinéraire de repli qui passe au sud de Charleroi. À 7 heures, il ordonne au colonel Marteau, commandant la 4e division légère de cavalerie, de replier ses unités par les villages d’Acoz, de Gerpinnes, de Tarcienne, de Gourdinne et de Thy-le-Château.

Le poste de commandement avancé de la division s’installe au carrefour de Nalinnes Bultia, au sud de Charleroi, où le 2e corps d'armée établit également le sien. D’autre part, la 14e Brigade Légère Mécanisée et le 2e Bataillon du 14e régiment de dragons installent respectivement leurs postes de commandement à Nalinnes-Centre dans les bâtiments de la maison communale et au lieu-dit "Pairain".

L’installation de ces différents postes de commandement est terminée dès 14 heures. Les importantes colonnes de véhicules qui stationnent près de ces postes de commandement sont repérées par l’aviation ennemie et, vers 15 heures, les stukas commencent les bombardements et les mitraillades. Sans se soucier des bombes qui éclatent autour de lui, le général Bouffet continue à donner ses ordres. C'est alors qu'il tombe mortellement blessé.

Le capitaine Durant de Saint-André, du 3e bureau du 2e corps d'armée, décrit l’attaque au Bultia dans les termes suivants :

"…Vagues successives de groupes de trois avions volant bas, attaques en piqué avec lâchage de chapelets de quatre bombes et rafales de mitrailleuses… Le PC fut bouleversé par les bombes et de nombreux cadavres ou blessés gisaient dans le verger et le long de la route ; parmi eux, le Commandant Janet, grièvement blessé, et le général Bouffet, couché au pied d’un arbre, apparemment tué par le souffle d’une bombe mais de plus transpercé par un certain nombre de balles de mitrailleuses… L’attaque aérienne se prolongea jusque 17h30, quelques minutes seulement d’interruption séparant les vagues d’avions successives. Par moments, soixante appareils étaient visibles à la fois…".

Le lieutenant Stein (I° G.R.C.A.) a recueilli le corps du Général puis ramené au Quesnoy, où il a reçu les honneurs de la sépulture au début de l’après-midi du 17 mai, peu de temps avant que les Allemands n’y entrent.

Hommages posthumes

Le général Bouffet fait partie des 13 officiers généraux français morts au cours des opérations de mai-juin 1940.

Il reçoit la croix de guerre 1939-1945 à titre posthume avec palme.

Le journal Paris-soir dimanche du samedi 7 septembre 1940, annonce la mort du général Jean Bouffet avec un article de Henry Bordeaux (Académie française) où il relate la nuit du 24 décembre 1915 (Henry Bordeaux et Jean Bouffet étaient tous deux à l'État-Major du 2e corps de cavalerie en 1915) "Le Général Bouffet tué debout à son poste de commandement".

Il repose au cimetière de Passy dans le caveau familial depuis 1945.

Louis Aragon dans Les Communistes (cinquième roman du cycle Le Monde réel) relate l'attaque du PC et la mort du général Bouffet: "Ici, les avions allemands anéantirent, l’instant de crier, tout un état-major, celui du 2e Corps ; trente officiers, dont le général Bouffet, une quarantaine de sous-officiers et de soldats".

Le , à Ham-sur-Heure-Nalinnes, une stèle "À la mémoire du général Jean Bouffet, des officiers, sous-officiers et soldats du 2e Corps de la IXe Armée française morts sur le territoire de Ham-sur-Heure-Nalinnes, le , pour la défense de nos libertés" a été inaugurée par le sénateur Dominique Tilmans[10].

Modèle:Message galerie

En grande tenue de général de brigade avec ses décorations

Décorations

Placard

Intitulé

Décorations françaises

Ordres étrangers

Grades

École Spéciale Militaire de Saint-Cyr

  • Élève de 2° classe - 30/10/1900
  • Élève de 1° classe - 02/04/1901
  • Brigadier - 24/08/1901
  • Maréchal des Logis-Chef - 05/11/1901

Officier subalterne

  • Sous-Lieutenant - 01/10/1902
  • Lieutenant - 01/10/1904
  • Capitaine - 24/06/1912

Officier supérieur

  • Chef de Bataillon à TT - 07/04/1918
  • Chef de Bataillon à TD - 28/06/1918
  • Lieutenant-Colonel - 25/03/1926
  • Colonel - 24/06/1930

Officier général

  • Général de Brigade - 12/12/1933
  • Général de Division - 19 /06/1937
  • Général de Corps d’Armée - 15/01/1940

MORT POUR LA FRANCE le 16 mai 1940

Famille

Jean, Gabriel épousa le [11] (sur autorisation du Général gouverneur militaire de Paris en date du ) Anne, Louise Laffon de Ladebat (1886-1971), fille du général Édouard Laffon de Ladebat, ils eurent quatre enfants:

  1. Jacqueline, Jeanne (1911-1974), qui se maria à Michel Weisgerber administrateur civil (chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'ordre national du Mérite, chevalier du Mérite agricole);
  2. Jean-René (1914-1942), ayant fait l'École polytechnique (X 1934), officier dans l'Armée française, lieutenant d'artillerie;
  3. Roger, Pierre (1918-2001), ayant fait l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion de Marne et Verdun), officier dans l'Armée française, combattant de la Seconde Guerre mondiale (il fut interné dans l'Oflag XVII-A), de Madagascar et de l'Algérie ; général de brigade (officier de la Légion d'honneur, commandeur de l'ordre national du Mérite, Croix de guerre 1939-1945, Croix de guerre des TOE, Croix de la Valeur militaire, Médaille coloniale,...);
  4. Gilberte, Gabrielle (1920-1938).

Sources et liens externes

Notes et références