Jean-Rodolphe Perronet
Jean-Rodolphe Perronet | |
Portrait de Jean-Rodolphe Perronet, 1764 | |
Présentation | |
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Naissance | Suresnes |
Décès | (à 85 ans) Paris |
Diplôme | ingénieur des ponts et chaussées |
Formation | auprès de Jean Beausire |
Œuvre | |
Réalisations | Pont de la Concorde, Paris |
Distinctions | Académie royale d'architecture, 1756 Académie royale des sciences, 1765 |
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Jean-Rodolphe Perronet, né à Suresnes le , mort à Paris le , est un ingénieur et architecte français, fondateur et premier directeur de l’École nationale des ponts et chaussées[1].
Vie et carrière
Fils d’un garde-suisse, il entre à dix-sept ans comme apprenti-architecte au cabinet de Jean Beausire, premier architecte de la ville de Paris[1]. Il est chargé du projet et de la conduite du grand égout de Paris, des travaux des quais et de l’entretien des chemins de banlieue. En 1735, il est nommé sous-ingénieur à Alençon et il entre en 1736 au corps des ponts et chaussées. Néanmoins, il aimera toujours se dire architecte et c'est en cette qualité qu'il apparaît dans son portrait par Alexandre Roslin (musée de Göteborg)[2].
En 1737, il devient sous-ingénieur, puis ingénieur de la généralité d'Alençon[1]. En cette qualité, il construit la lanterne de la basilique Notre-Dame d'Alençon[2].
Le 14 février 1747, un arrêt nomme Perronet à la direction du Bureau des dessinateurs du Roi, que vient de créer Trudaine, pour lever les cartes et les plans du royaume. Il a pour mission de former les ingénieurs des ponts et chaussées et d’en contrôler l’action dans les généralités où ils sont employés. Il reçoit en outre la direction du lever de tous les plans des routes et le droit de projeter, conduire et inspecter tous les travaux dans les provinces, concurremment avec les inspecteurs généraux[1].
Le Bureau deviendra le Bureau des élèves des ponts et chaussées puis, en 1775, l’École des ponts et chaussées. Organisateur, animateur et pédagogue, il est le véritable père spirituel de ses élèves et met en œuvre une pédagogie originale qui, à l’heure actuelle, semble très contemporaine.
La première École des ponts et chaussées sera installée dans l’hôtel Libéral Bruant à Paris.
En 1750, il obtient le grade d'inspecteur général et, en 1764, celui de premier ingénieur dont il remplit les fonctions pendant plus de trente ans[1]. Il réalise de très nombreux ponts, dont le pont de la Concorde à Paris. Entre 1747 et 1791, 2 500 km de routes sont ouvertes ou rectifiées sous sa direction.
Il entre en 1756[2] à l'Académie royale d'architecture. Il est nommé premier ingénieur du roi en 1763 et devient membre associé de l’Académie royale des sciences en 1765[1].
Jean-Rodolphe Perronet a contribué aux articles Pompe à feu et Épinglier[3] dans l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, éditée de 1751 à 1772 sous la direction de Diderot et d’Alembert.
Selon Michel Gallet : « On est encore mal informé sur sa propriété de Perroy, sur le Lac de Genève, où la villa palladienne, de forme ronde, évoque l'architecture de son ami Louis Le Masson. »[4]
Le nom de Jean-Rodolphe Perronet est souvent cité dans la correspondance de Diderot, car Perronet était amoureux de Mme Legendre, la sœur de Sophie Volland et l'épouse de Jean-Gabriel Legendre, lui-même inspecteur général des ponts et chaussées[5].
Commémoration
La rue adjacente au site de l’École des ponts et chaussées porte aujourd’hui son nom, à la limite des 6e et le 7e arrondissements de Paris.
Une statue de Jean-Rodolphe Perronet a été érigée à la pointe nord-est de l’île de Puteaux, au pied du Pont de Neuilly dont il fut le créateur de la première version en pierre (1772 à 1942).
Ponts réalisés par Jean-Rodolphe Perronet
- 1750-1760 : pont George-V à Orléans sur la Loire[1] ;
- 1757-1765 : pont de Mantes-la-Jolie sur la Seine[1] ;
- 1758-1764 : pont de Trilport sur la Marne, dans la banlieue Est de Meaux ;
- 1765-1786 : pont de Château-Thierry sur la Marne[1] ;
- 1766-1769 : pont Saint-Edne à Nogent-sur-Seine[1] ;
- 1768-1774 : pont de Neuilly-sur-Seine[1] ;
- 1770-1771 : pont Les Fontaines[réf. souhaitée] ;
- 1774-1785 : pont de Pont-Sainte-Maxence sur l’Oise[1] ;
- 1775 : pont de Biais-Bicheret[réf. souhaitée] ;
- 1776-1791 : plans du Grand-Pont de Nemours à Nemours, construit après sa mort de 1796 à 1804, sur deux périodes (1796-1797) et (1803-1804) ;
- 1784-1787 : pont de Brunoy sur l'Yerres, affluent de la Seine ;
- 1786-1787 : pont de Rosoy sur l'Yonne, entre Rosoy et Sens[réf. souhaitée] ;
- 1786-1791 : pont Louis XVI, futur pont de la Concorde à Paris.
Notes et références
- F.-P.-H Tarbé de Saint-Hardouin (1884), Notices biographiques sur les ingénieurs des ponts et chaussées, p 29
- Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : Dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, , 494 p. (ISBN 2-8562-0370-1), p. 403
- Tome II, Article «(Art de l') Epinglier», pages 450 à 478
- M. Gallet, Op. cit., p. 403. V. aussi : (it) P. Hofer, Palladio : La sua eredita nel mondo, Milan, , « Il Palladianesimo in Svizzera »
- Georges Roth, in Diderot, Correspondance, tome V, Minuit, 1959, p. 49
Voir aussi
Bibliographie
- François-Pierre-H. Tarbé de Saint-Hardouin, Notices biographiques sur les ingénieurs des ponts et chaussées depuis la création du corps, en 1716, jusqu'à nos jours – Jean-Rodolphe Perronet, Paris, Librairie Polytechnique,
- Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : Dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, , 494 p. (ISBN 2-8562-0370-1)
- François Moureau, Diderot et le portrait de Perronet : trois lettres inédites », Dix-Huitième Siècle , 1984, n° 16, p. 243-252.
- Guy Coriono, 250 ans de l’École des Ponts en cent portraits, Paris, Presses de l’École nationale des Ponts et Chaussées, 1997, p. 37 et suivantes.
- M. Guillot, Un destin helvétique, Jean-Rodophe Perronet et sa famille suresnoise (1708-1794) in Les gardes suisses et leurs ""familles au XVIIe et XVIIIe siècles en région parisienne, p. 108-116.
- Yvon Michel, Jean-Rodolphe Perronet (1708-1794) in Monuments historiques, Paris, avril-juin 1987, nos 150-151, p. 81-86.
- Claude Vacant, Jean-Rodolphe Perronet (1708-1794). Premier ingénieur du Roi et directeur de l’École des ponts et chaussées, Paris, Presses de l’École Nationale des Ponts et Chaussées, 2006. 24 cm, 344 p., ill.
- Emilie Sottiau, « Les réseaux de relations d’un homme de science au siècle des Lumières : Jean-Rodolphe Perronet (1708-1794) », Université de Marne la Vallée.
- Pierre Charles Lesage, Notice pour servir à l'éloge de M. Perronet, Premier ingénieur des ponts et chaussées, Paris, 1805 Lire en ligne
Articles connexes
Liens externes
- Notice biographique (ENPC)
- Notice biographique (Structurae)
- Histoire de l'Ecole des Ponts
- Jean-Rodolphe Perronet : article Pompe à feu de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers
- Portrait de Perronet et sa femme, par Alexandre Roslin 1759