Jean-Luc Bennahmias

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Jean-Luc Bennahmias
Illustration.
Jean-Luc Bennahmias en 2012.
Fonctions
Président du Front démocrate

(3 ans, 5 mois et 23 jours)
Prédécesseur Nouveau parti
Successeur Parti dissous
Député européen

(9 ans, 11 mois et 10 jours)
Élection 13 juin 2004
Réélection 7 juin 2009
Circonscription Sud-Est
Législature 6e et 7e
Groupe politique Verts/ALE (2004-2009)
ADLE (2009-2014)
Vice-président du MoDem

(7 ans, 1 mois et 6 jours)
Président François Bayrou
Conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur

(5 ans, 2 mois et 5 jours)
Élection 28 mars 2004
Président Michel Vauzelle
Conseiller régional d'Île-de-France

(4 ans)
Élection 22 mars 1992
Président Michel Giraud
Biographie
Nom de naissance Jean-Luc Paul Bennahmias
Date de naissance (69 ans)
Lieu de naissance Paris
Nationalité Français
Parti politique LV (1984-2007)
MoDem (2007-2014)
FD (2014-2017)
UDE (2015-2019)
PP (2021-)
Profession Journaliste

Jean-Luc Bennahmias, né le dans le 12e arrondissement de Paris, est un journaliste et homme politique français.

Il est membre du Conseil économique et social de 1999 à 2004 puis à nouveau depuis 2015.

Il est élu pour la première fois député européen en 2004, sous l'étiquette des Verts. En 2007, il rejoint le Mouvement démocrate (MoDem) de François Bayrou pour en devenir vice-président ; il reste néanmoins dans le groupe des Verts au Parlement européen jusqu'en 2009. À la tête de la liste du MoDem dans la circonscription Sud-Est, il est réélu député européen à l'issue des européennes de 2009.

Il quitte le MoDem en 2014 pour fonder son propre parti de centre-gauche, le Front démocrate. Candidat à la primaire de la gauche de 2017, il obtient 1 % des suffrages.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Jean-Luc Bennahmias est fils d'un représentant de commerce, et frère cadet d'un pasteur. Il fréquente dans sa jeunesse les Éclaireurs unionistes de France. Lors du Bourdin Direct du , il se déclare non croyant bien que très attaché à sa culture protestante[réf. souhaitée].

Après avoir quitté ses parents et rejoint une communauté libertaire[1], il connaît son premier engagement politique dans les rangs du Parti socialiste unifié (PSU), mais manifeste également avec la Ligue communiste, et connaît un passage aux Comités communistes pour l'autogestion[2]. Il participe aussi aux rassemblements de l'appel du 18 joint pour la légalisation du cannabis[1]. Lors des élections législatives de 1981, il se porte candidat pour les CCA dans la cinquième circonscription du Val-de-Marne, où il arrive en avant-dernière position avec 0% des voix (quatre suffrages).

À l'époque[Laquelle ?], il porte une boucle d'oreille comme « marque identitaire »[2]. Il obtient un BTS technico-commercial en 1976 et un diplôme universitaire de formation pour adultes (DUFA) en 1984.

Militant à Information pour les droits du soldat après la mobilisation contre la loi Debré de 1973, il est journaliste à Antirouille, La Gueule ouverte et Tumulte de 1975 à 1980, puis à Paris-Villages, Télé 7 jours, La Vie et L'Événement du jeudi de 1980 à 1990, enfin à Verts-Europe de 1990 à 1994. Il intervient dans l'émission Europe sports sur Europe 1 en 2002.

Il est aussi chargé de cours en communication aux universités Paris-VII et Paris-VIII de 1988 à 1996.

Membre des Verts[modifier | modifier le code]

Il adhère aux Verts en 1984, l'année qui suit sa fondation, et soutient le premier courant qui demande la possibilité d'alliance avec la gauche, Verts pluriel, avec Dominique Voynet, qui finit par mettre en minorité la ligne « ni-gauche-ni droite » d'Antoine Waechter, puis négocie l'arrivée de Noël Mamère dans son parti.

En 1994, il devient administrateur du Réseau Voltaire fondé par Thierry Meyssan, dont il se distanciera en 2002 après ses déclarations complotistes[3],[4].

Secrétaire national des Verts de 1997 à 2001, il est aussi coordinateur du Comité national de vigilance contre l'extrême droite depuis 1998 et membre du Conseil économique et social de 1999 à 2004 (puis à nouveau depuis 2015[5]).

En 1998, il participe au lancement de la fondation Copernic[6].

En 2002, il est en dernière minute candidat des Verts soutenu par le PS à Marseille, où il obtient 19 % face à Renaud Muselier (RPR), sur proposition de Christophe Madrolle (Vert). Celui-ci l'aidera à s'implanter dans les Bouches-du-Rhône, deviendra son attaché parlementaire en 2004, et le suivra au MoDem.

La même année, il est condamné pour « provocation à l'usage de stupéfiants » et « cession de stupéfiants », pour ne pas avoir empêché la consommation de substances illicites lors de l'université d'été des Verts de 1999 à Lorient ainsi que la vente d'ouvrages faisant l'apologie de l'usage de stupéfiants ; jugé non coupable en appel, il voit néanmoins cette relaxe annulée par la Cour de cassation[7] le 22 juin 2004[8] sur requête du procureur général. Il est finalement condamné par la cour d'appel de Paris à 1 500 euros d'amende[9].

Il est élu député européen le 13 juin 2004 au Parlement européen (liste l'Écologie, les Verts-Parti Vert européen), après avoir été élu conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Il s'était prononcé dès l'été 2006, en faveur du soutien des Verts à une candidature de Nicolas Hulot à l'élection présidentielle de 2007, estimant qu'il n'y avait pas d'espace politique pour la candidature des Verts. Il défendra ce point de vue lors de l'Assemblée générale de Bordeaux en septembre 2006 et lancera le 12 janvier 2007 avec Marie-Hélène Aubert et Marie-Anne Isler-Beguin un appel public pour que Dominique Voynet cède sa place à Nicolas Hulot[10],[11].

Au MoDem[modifier | modifier le code]

Après le scrutin, il annonce son départ pour le Mouvement démocrate de François Bayrou[12],[13]. Il justifie cette décision par le score de la candidate des Verts au premier tour de l'élection présidentielle de 2007 qui « ramène [le parti] trente ans en arrière ». Il ajoute ne plus « croire à la structure du parti ». Il voit dans la création du Mouvement démocrate « le cassage des blocs et une façon de faire de la politique différemment, sur la base du compromis et d'une société réformiste ». C'est l'aboutissement d'une évolution politique qui l'avait mené de la radicalité écologiste au Mouvement démocrate, il avait déjà aux Journées d'été des Verts de Coutances en 2006 publié une tribune dans Libération où il demandait que les Verts alignent leur programme sur les opinions de leur électorat qu'il définissait comme démocrate et écologiste[14].

François Bayrou l'a nommé membre du bureau exécutif national provisoire[15].

Il continue néanmoins de siéger au sein du groupe des Verts[16] au Parlement européen et au conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur.

En 2008, il est tête de liste pour les élections municipales à Marseille (liste Démocrate et Écologiste soutenue par le Mouvement démocrate). Il obtient 7,75 % des voix dans le 4e secteur où il se présente contre Jean-Claude Gaudin (lui-même candidat dans les 6e et 8e arrondissements qui constituent ce secteur) et 5,54 % sur l'ensemble de la cité phocéenne. Au deuxième tour, il fusionne sa liste avec celle de Jean-Noël Guerini (PS). Ils emportent 47,75% des suffrages et échouent à emporter la mairie.

Il est nommé vice-président du Mouvement démocrate et élu coprésident du Mouvement démocrate Bouches-du-Rhône. Il est par ailleurs trésorier de l'Institut de Formation des Élus Démocrates (IFED).

En février 2009, il est désigné tête de liste du MoDem pour la circonscription Sud-Est (Rhône-Alpes, PACA, Corse) pour les élections européennes du 7 juin 2009. Il est le seul élu de cette liste, le MoDem n'obtenant que 7,37 % des voix.

Logo de la fédération Écologie et démocratie

Le , il lance la fédération Écologie et Démocratie en France et en Europe avec Yann Wehrling, et comme parrain et marraine, Francesco Rutelli et Marie-Hélène Aubert, afin de participer avec le Mouvement démocrate à la « construction d'une alternative politique, démocrate, écologiste et sociale »[17]. Une « Charte des valeurs fondamentales » en 21 points prône notamment la diversification des ressources, l’abandon immédiat des centrales EPR, une gestion raisonnée des déchets ménagers, le développement du logement social respectant les critères Haute qualité environnementale (HQE), la redéfinition de la politique migratoire, axée sur le droit de circulation, le maintien des services de proximité et la redéfinition de la notion de « services publics », la réaffirmation de la laïcitéetc.

Entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2012, il appelle à voter pour François Hollande.

En 2013, représentant de l'aile gauche du parti, il s'interroge sans s'opposer à une alliance avec l'UDI[18].

Président du Front démocrate[modifier | modifier le code]

En 2014, avec Christophe Madrolle, il apporte son soutien au candidat socialiste à la mairie de Marseille en se mettant en congé du parti de François Bayrou, désormais engagé dans une coalition de centre droit avec l'UDI. En juin de la même année, Jean-Luc Bennahmias rompt avec le MoDem en annonçant la création, en septembre, d'un nouveau parti de centre gauche, le Front démocrate[19]. En septembre 2015, il participe à la création de l'Union des démocrates et écologistes, un mouvement écologiste de centre-gauche comprenant le Front démocrate[20].

Il annonce en 2016 sa candidature à la primaire présidentielle socialiste de 2017[21]. Il fait partie des sept candidats et participe notamment aux trois débats télévisés en janvier 2017. Au soir du premier tour, il termine dernier avec un peu plus d'1 % des voix exprimées.

Affaire judiciaire[modifier | modifier le code]

En 2017, son ex-assistant parlementaire indique auprès de la justice avoir bénéficié d'un emploi fictif auprès de Jean-Luc Bennahmias pour permettre au MoDem d’employer du personnel avec de l'argent public[22]. Le , Jean-Luc Bennahmias, élu au Parlement européen entre 2004 et 2014, est mis en examen pour détournement de fonds publics. Matthieu Lamarre, ancien employé du parti, affirme avoir été en partie rémunéré comme assistant du député européen, alors qu’il travaillait « uniquement pour le siège » parisien[23],[24].

Après six ans d’instruction, le procès s'ouvre le 16 octobre 2023, devant les juges de la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, pour « complicité » ou « recel de détournement de fonds publics ». Outre Jean-Luc Bennahmias, sont concernés en tant que personnes morales, le MoDem et son prédécesseur, l’Union pour la démocratie française. Mais aussi François Bayrou, Michel Mercier, Janelly Fourtou et trois cadres du parti [25],[26].

Il est condamné à douze mois d’emprisonnement avec sursis, 30 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité avec sursis[27].

Détail des mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

Au niveau local[modifier | modifier le code]

Au Parlement européen[modifier | modifier le code]

Au niveau national[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Clément Parrot, « Primaire de la gauche : cinq choses que vous ignorez peut-être sur Jean-Luc Bennahmias », sur francetvinfo.fr, Franceinfo, (consulté le ).
  2. a et b Sylvia Zappi, Jean-Luc Bennahmias : au centre l'herbe est plus verte, Sylvia Zappi, lemonde.fr, 22 mai 2007.
  3. Édouard Launet, « Dérapage au Réseau Voltaire », sur liberation.fr, .
  4. Édouard Launet, « Meyssan, une dérive conspirationniste mystérieuse », sur liberation.fr, .
  5. « BENNAHMIAS - Le Conseil économique social et environnemental », sur Le Conseil économique social et… (consulté le ).
  6. Pascal Virot, « La gauche radicale met en orbite la fondation Copernic. Plus de 300 chercheurs, politiques, militants associatifs se réunissent. Objectif : « Avoir un poids dans le débat. », sur liberation.fr, .
  7. Matthieu Ecoiffier, « Le mauvais trip judiciaire de Bennahmias », sur liberation.fr, .
  8. https://www.doctrine.fr/d/CASS/2004/JURITEXT000007068941 Cass. Crim., 22 juin 2004, no 03-85630
  9. « Chanvre : Bennahmias condamné », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Article de Syvia Zappi, in Le Monde, 14 janvier 2007
  11. « Vert de trouille en attendant Hulot », Libération, 20 janvier 2007,
  12. « Jean-Luc Bennahmias : au centre l'herbe est plus verte », Sylvia Zappi, Le Monde, 23 mai 207, https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-913335@51-910508,0.html
  13. .« Je suis Bayrou mais je ne passe pas à droite », entretien avec Libération, édition du 10 mai 2007
  14. « Une dream-team de l'Écologie », Libération du 24 août 2006
  15. Site du Modem
  16. « Jean-Luc Bennahmias », sur la base de données des députés au Parlement européen
  17. « Mouvement Démocrate : Lancement d'Écologie et Démocratie », site internet du Mouvement Démocrate, 16 février 2010
  18. [1], Liberation, 27 septembre 2013
  19. Martine Chevalet, « Bennahmias crée son parti, aux côtés du PS », leparisien.fr, 16 juin 2014.
  20. Laure Equy, « Les écolos sécessionnistes créent leur mouvement », liberation.fr, 2 septembre 2015.
  21. « Primaire de gauche. Bennahmias veut peser face aux frondeurs », Ouest-France.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. « Un ex-collaborateur du MoDem assure avoir été rémunéré sur l’enveloppe parlementaire d’un ex-eurodéputé », La voix du Nord,‎ (lire en ligne)
  23. L'Obs avec AFP, « Assistants du MoDem : Jean-Luc Bennahmias mis en examen pour « détournement de fonds publics » », sur nouvelobs.com, L'Obs, (consulté le ).
  24. « Qui est Matthieu Lamarre, l’homme qui fait trembler Bayrou et le MoDem ? », sur lesinrocks.com, Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  25. « Procès de François Bayrou : le président du Modem "blessé", le parti garde le silence », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le )
  26. Samuel Laurent, « François Bayrou et des cadres du MoDem devant la justice dans l’affaire des assistants parlementaires », sur Le Monde, (consulté le )
  27. « François Bayrou relaxé dans l’affaire des assistants parlementaires européens du MoDem », sur Le Monde (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]