Jean-Louis Faure (chirurgien)

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Jean-Louis Faure
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Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Faure (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Madeleine Faure (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Jean-Louis Faure est un chirurgien français, né le à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) et mort le , à Saint-Laurent-des-Combes (Gironde), surtout connu pour avoir rénové les méthodes d'intervention de la chirurgie gynécologique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille, études et carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Jean-Louis Faure est issu d'une famille protestante. Il est le frère aîné d'Élie Faure.

À la rentrée d', Jean-Louis Faure est inscrit au collège protestant de Sainte-Foy[1], que ses oncles Reclus ont fréquenté plusieurs dizaines d'années auparavant[2]. En 1879, il entre au lycée Louis-le-Grand à Paris. Il est hébergé par son oncle Élie Reclus. En 1884, il s'inscrit à la faculté de médecine. Il s'oriente vers la chirurgie. Reçu interne des Hôpitaux en 1887, il devient l'assistant de son oncle Paul Reclus à l'hôpital de la Pitié.

Pendant plus de trente ans, Faure publie des ouvrages qui font autorité. En 1918, il remplace Samuel Pozzi à la chaire de clinique gynécologique de la faculté de médecine. Il prend sa retraite en 1934 mais continue à fréquenter les sociétés savantes[3].

Il est élu membre de l'Académie de médecine en 1924, président de la Société de chirurgie en 1925 et membre de l'Académie des sciences (1934), l'une des cinq académies formant l'Institut de France[3].

Engagements politiques[modifier | modifier le code]

Il est membre du comité de patronage du Redressement français en 1927[4] et membre du conseil d'administration des fonds de propagande du Centre de propagande des républicains nationaux. Il préside aussi la Ligue civique[5], qui forme en 1934-1935 avec d'autres associations le Comité d'entente des grandes associations pour l'union nationale, présidé par l'amiral Lucien Lacaze.

Sous l'Occupation, il donne en janvier 1941 une déclaration à l'agence de presse Inter-France, répercutée par les journaux : elle loue le maréchal Pétain et plus encore la collaboration franco-allemande, Faure se posant en précurseur, dès 1929, d'une entente entre la France et l'Allemagne[6]. En mai 1943, la presse du Parti populaire français, parti collaborationniste, publie une déclaration anticommuniste de Faure appuyant le combat de Jacques Doriot, chef du PPF, contre l'URSS aux côtés des Allemands[7]. L'historien Pascal Ory relativise cependant ces déclarations : « Pour un Lumière, un d'Arsonval, un Jean-Louis Faure, le stade d'une ou deux déclarations à la presse ne sera guère dépassé, même si la propagande sait en tirer le maximum[8] ».

Expédition au Groenland[modifier | modifier le code]

Il participe en 1932 à l'expédition polaire au Groenland dans le cadre de l'année polaire décidée en 1930 par l'assemblée générale de l'Union géodésique et géophysique internationale, réunie à Stockholm. Il embarque sur le navire polaire de Jean Charcot, le Pourquoi pas ?, qui part pour son sixième voyage. La mission embarque outre Jean-Louis Faure, M. Maurain, directeur scientifique de la mission, le docteur Parat, docteur ès sciences, chef de travaux à la Sorbonne, M. Devaux, attaché à l'Observatoire du pic du Midi de Bigorre, M. Drach, ancien élève de l'École normale supérieure, attaché au laboratoire de Zoologie de la Sorbonne. Le Pourquoi pas ? quitte Saint-Malo le 3 juillet 1932, retour à Brest le 16 septembre 1932. Le but de l'expédition est de compléter les installations de la mission scientifique, installées l'année précédente, à Rosenvinge, au bord du Scoresby Sund (Ittoqqortoormiit) sur la côte est du Groenland. Le Pourquoi pas ? fait successivement escale à Guernesey, où Jean-Louis Faure visite Hauteville House et y rend un hommage à Victor Hugo, Stornoway (îles Hébrides, le 9 juillet), Thorshavn (les îles Féroé, le 12 juillet), Akureyri (Islande, le 18 juillet puis le 25 août lors du voyage retour), Rosenvinge (Groenland, du 27 juillet au 22 août), Vatneyri (Patreksfjord le 29 juillet pour cause de tempête), Reykjavik (du 4 septembre au 9 septembre), où Jean-Louis Faure visite notamment les deux hôpitaux dont il loue la qualité remarquable des installations. Il publie son carnet de voyage sous le titre Au Groenland avec Charcot, ouvrage illustré de 42 photographies, 5 cartes, dédié à la mémoire de Jean Charcot et de l'équipage du Pourquoi pas ?, tous morts ou disparus en mer dans le naufrage du navire le 16 septembre 1936. Il fait à plusieurs reprises référence à son attachement à sa région natale et à sa propriété viticole sise à Saint-Émilion, héritée de son père Pierre Faure (1834-1910), Château Bellefont-Belcier, aujourd'hui cru classé de Saint-Émilion.

Mort[modifier | modifier le code]

Il meurt le et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (19e division)[9].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Leçons de clinique et de technique chirurgicale, 1905
  • Sur la chirurgie de guerre, 1916.
  • L'âme du chirurgien, en frontispice portrait de Jean-Louis Faure gravé d'après Berthold Mahn, Les éditions Georges Crès et Cie, 1920.
  • En marge de la chirurgie, 1927, quatre volumes.
  • Dupuytren 1777-1835, collection Anniversaires, édité par les Laboratoires G. Beytout, 10e arrondissement de Paris, 1935.
  • Au Groenland avec Charcot, 1933.

Hommage[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Daniel Provain, « Jean-Louis Faure 1863-1944 », Société d'histoire de l'Association des amis de Sainte-Foy (consulté le ).
  2. Christophe Brun, Élisée Reclus, une chronologie familiale, 1796-2015, 2e version, avril 2015, 440 p., illustrations, tableaux généalogiques, documents. Centrée sur Élisée Reclus, cette chronologie concerne conjointement les membres de la famille Reclus.
  3. a et b cths.fr : site du Comité des travaux historiques et scientifiques, fiche biographique de J-L Faure
  4. L'Echo de Paris, 16 mars 1927.
  5. Journal des débats, 21 avril 1934.
  6. « Une déclaration du professeur Jean-Louis Faure en faveur de la collaboration franco-allemande », La Petite Gironde, 25 janvier 1941, « La politique de collaboration. Ce qu'en pense le professeur Jean-Louis Faure », Courrier du Puy-de-Dôme, 1er février 1941, Le Petit Parisien, 25 janvier 1941
  7. « Une déclaration du professeur Jean-Louis Faure », L'Émancipation nationale, 22 mai 1943, Le Cri du peuple de Paris, 12 mai 1943
  8. Pascal Ory, Les Collaborateurs, Seuil, 1976, 331 pages, p. 222.
  9. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 326.

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