Jean-Bertrand Pégot-Ogier

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Souvenir des inondations de Paris 1910, lithographie, Marseille, musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée.

Jean-Bertrand Pégot-Ogier, ou Jean-Bertrand Alexis Pégot-Ogier, raccourci parfois en Jean Pégot-Ogier, connu sous le nom de Jean Pégot en tant que sportif, né le à Salamanque (Espagne), mort le au front à Moulin-sous-Touvent[1],[2],[3],[4] (Oise), est un peintre, graveur, illustrateur, photographe, écrivain et coureur cycliste français.

Biographie

La famille de Jean-Bertrand Pégot-Ogier est originaire de Saint-Gaudens[5] et de Toulouse. Les Pégot-Ogier sont issus des Ogier de Pégot, famille noble installée en Gascogne depuis le XIIIe siècle et se disant issue d'Ogier le Danois, compagnon de Charlemagne.

Son grand-père, Jean-Baptiste Pégot-Ogier, est commissaire de la République dans le Gers, député[6] et opposant résolu au coup d'État du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte[5]. Cela lui valut d'être proscrit et de s'exiler en Espagne[5].

Son père Eugène Pégot-Ogier est écrivain, homme d'affaires, banquier, grand voyageur, éditeur, journaliste, polyglotte, photographe, peintre amateur, collectionneur, érudit[7],[1] ; il fait partie du cercle d'intellectuels gravitant autour de Victor Hugo lors de son exil à Guernesey. Eugène épouse en 1877, Jean Airlie Euphenia Géraldine Fitzgerald, née à Hastings en Angleterre, fille d'un maréchal et arrière petit fille par sa mère d'un lord écossais[1],[8]. Ils ont deux fils, Jean-Bertrand, né à Salamanque le et Fernand né à Jersey en 1878[8].

Le couple Pégot-Ogier acquiert en 1879 une belle propriété à Hennebont, la villa Bellevue, appelée « le château de Bellevue » par Eugène Pégot-Ogier[7].

Les époux Pégot-Ogier instruisent leurs enfants dans les sciences et les arts, la musique et la peinture notamment, ainsi que la photographie et la littérature. La maison et les jardins qui l'entourent donnent sur une vue splendide des berges du Blavet[7].

Jean-Bertrand et Ferdinand Pégot-Ogier font leurs études à Hennebont et au lycée de lorient, où ils obtiennent leur baccalauréat[5],[9].

Jean-Bertrand Pégot-Ogier fait son apprentissage de peintre avec son père. Il reçoit une éducation bourgeoise et « Bellevue » devient le refuge des idéalistes et de la bonne société du secteur[9].

La mort de son père en 1895 oblige Jean-Bertrand Pégot-Ogier à travailler de façon plus rationnelle et c'est ainsi qu'il s'intègre à l'école de Concarneau[9].

Le 30 mai 1902, sa mère, Géraldine Fitzgerald, meurt à l'âge de 52 ans, laissant Jean-Bertrand Pégot-Ogier désemparé et révélant son caractère hypersensible teinté de pessimisme. Cette brutale solitude le conduit à réfléchir sur ses capacités personnes et artistiques. C'est le moment où il accueille un élève qui restera son ami : Pierre Bertrand[10].

Au cours de l'été 1902, Pégot-Ogier fait la connaissance d'une jeune musicienne en vacances à Doëlan, Marie Joséphine Ross. Elle a 15 ans et ils se marieront à Montrouge le [10].

Aspirant au 266e régiment d'infanterie, Jean-Bertrand Pégot-Ogier est tué le au front à Attichy dans l'Oise[5].

Le peintre

En vacances à Concarneau, il rencontre deux folkloristes, Théophile Deyrolle et Alfred Guillou, inspirateurs de l'École de Concarneau, qui éveillent en lui une sensibilité bretonne[5] et lui donnent un enseignement[1].

Il commence à peindre lors de séjours à l'île de Groix[5].

En 1900, il expose à Paris au Salon des artistes français[5] avec le soutien d'Alfred Guillou et de Théophile Deyrolle. Il devient sociétaire de la Société des artistes français[1],[10].

En 1901, il expose à nouveau à Paris au Salon des artistes français[1].

En 1904, il expose deux œuvres à Nantes[1].
Il se rend également à Port-Blanc avec son frère Ferdinand pour répondre à l'invitation d'Anatole Le Braz. Il est membre de l'association des bleus de Bretagne[1].

En 1905, il expose deux œuvres à Rennes[1].

Il partage son existence entre Hennebont et Paris. Il devient collaborateur artistique du journal Le Breton de Paris, secrétaire de l'Association des Morbihannais de Paris, puis secrétaire de la Fédération des Bretons de Paris[5].

Ses œuvres sont fortement inspirées par la Bretagne. Il fait partie de l'École de Concarneau et crée une école de dessin à Lorient[5].

Il épouse en 1905, à Montrouge, Marie-Joséphine Ross, virtuose de piano et d'origine autrichienne. Le mariage passe mal auprès des habitants d'Hennebont, au point qu'il y retourne de moins en moins[5].

Il organise, en 1907, une grande exposition à Lorient sous le patronage des Sauveteurs breton et de la Marine[5].

En mars 1908, est créé la Société lorientaise des beaux-arts dont il devient vice-président.

En août 1909, il réalise la vente de tous les meubles de sa maison Belle-Vue d'Hennebont avec laquelle il espère se renflouer et fait envoyer tout son atelier à Paris. Il trouve un locataire en octobre.

En 1909, il fait une exposition à Cologne en Allemagne.

À partir de 1910, le couple Pégot-Ogier connaît des difficultés d'argent qui les amènent à vendre deux tableaux de Paul Gauguin que le peintre leur avaient offerts[5].

Le photographe

À partir de 1902, déçu par l'image d'une Bretagne pittoresque vidée de son âme, il rompt avec l'École de Concarneau et s'isole. Il délaisse un peu la peinture au profit de la photographie et du cyclisme[1].

Le coureur cycliste

Jean-Bertrand Pégot-Ogier est aussi un grand sportif. Il est contrôleur en 1904[1] d'une société de gymnastique à Hennebont et champion cycliste[5].

Il participe à la fin des années 1890 à des compétitions « vélocipédiques ».

Le 4 septembre 1898, il participe à Châteaulin aux deux course traditionnelles de la fête patronale : la première course de 9 km sur la route de Quimper avec neuf coureurs au départ et la deuxième course de 5 km sur la route de Port-Launay, organisée par l'UVB, Union vélocipédique bretonne, qui constitue le championnat officiel de Bretagne sur route[5].

Les courses[5] :

  • Classement de la première course[11] : 1er Gaby (Rennes), 2e Henri Auffret (Brest), 3e Jean Pégot (Lorient), 4e Léon Rannou (Le Faou).
  • Classement de la deuxième course : 1er Jean Pégot (Lorient), 2e Léon Rannou (Le Faou) et Henri Auffret (Brest) ex-aequo. Ainsi J.-B. Pégot-Ogier devient l'officiel champion de Bretagne sur route de l'année 1898.

En 1899, il s'impose dans les courses d'Auray et continue de pratiquer la compétition cycliste pendant quelques saisons[5].

Œuvres

Peinture

Liste des principales œuvres[12] :

  • Rivière bretonne (1897)
  • Séchage du linge près de la rivière (1898)
  • Paysage (1898)
  • Propos de buveurs (1900), présenté au Salon des artistes français
  • Éloge du cidre (1900), présenté au Salon des artistes français
  • Le cidre répandu (1901), présenté au Salon des artistes français
  • Étude de neige (1904)
  • Le chapelet (1905)
  • La procession (1905)
  • Nu (1905)
  • Deux pivoines (1905)
  • Les grèves des forges en 1906 (1906), mairie d'Hennebont[3]
  • À Sainte-Anne-d'Auray (1907), présenté en avril à Rennes à l'exposition de l'Association artistique et littéraire de Bretagne
  • Matin de mai (1907), présenté en avril à Rennes à l'exposition de l'Association artistique et littéraire de Bretagne
  • L'attente au pied du phare de Doëlan (1907), présenté en avril à Rennes à l'exposition de l'Association artistique et littéraire de Bretagne
  • La vigne vierge (1907), présenté en avril à Rennes à l'exposition de l'Association artistique et littéraire de Bretagne
  • Odette au chapeau (1907)
  • Étude de femme au bord de la mer (1907), présenté en octobre à Paris au Salon d'automne
  • Un effet de soleil à tout casser sur des laveuses (1908)
  • Les barques au sec (1908), présenté en mars à Paris au Salon des indépendants
  • Les laveuses (1908), présenté en mars à Paris auSalon des indépendants
  • Sainte-Anne-d'Auray (1908), présenté en mars à Paris au Salon des indépendants
  • Étude de Bretonnes (1908), présenté en mars à Paris au Salon des indépendants
  • Sardinières de Doëlan (1908), présenté en mars à Paris au Salon des indépendants
  • Marché à Hennebont (1908), présenté en mars à Paris au Salon des indépendants
  • Paysage breton, le Blavet (1908), présenté en octobre à Paris au Salon d'automne, acheté par le musée de Lorient
  • Les quatre saisons (1908), paravent
  • Paysage à vaches (1908)
  • Triptyque de fleurs (1908)
  • Fleurs sur la terrasse (1909), présenté en mars à Paris au Salon de la Société nationale des beaux-arts
  • Les choux (1909), présenté en mars à Paris au Salon des indépendants
  • Bretonne à la poupée (1909), présenté en mars à Paris au Salon des indépendants
  • Fleurs sur la terrasse (1909), présenté en novembre à Paris au Salon d'automne
  • Blavet (marée haute) (1909), présenté en novembre à Paris au Salon d'automne
  • Pardon de Saint-Philibert (1909), pastel, présenté en décembre à Nantes au Société des artistes bretons
  • Noël breton (1909)
  • Pour les matelots bretons (1910), lithographie faite à l'occasion des grands inondations de Paris et publiée par Le Breton de Paris[5],[13]
  • Soir en Bretagne, bateaux de pêche (1910), exposé en février à Nantes aux Amis des Arts
  • La robe rouge (1910), exposé en février à Nantes aux Amis des Arts
  • La moisson (1910), présenté en mars à Paris au Salon des indépendants
  • La danse (1910), présenté en mars à Paris au Salon des indépendants
  • Le lavoir (1910), présenté en mars à Paris au Salon des indépendants
  • Le pardon (1910), présenté en mars à Paris au Salon des indépendants
  • Le jardin (1910), présenté en mars à Paris au Salon des indépendants
  • Matin de mai (1911), présenté en avril à Paris au Salon des indépendants
  • Procession bretonne (1911), présenté en avril à Paris au Salon des indépendants
  • Pardon breton (1911), présenté en avril à Paris au Salon des indépendants
  • Paysage breton (1911), présenté en avril à Paris au Salon des indépendants
  • Moissonneurs (1911), présenté en avril à Paris au Salon des indépendants
  • Femmes dans un jardin (1911), présenté en avril à Paris au Salon des indépendants
  • L'arrosage du potager (1911), présenté en octobre à Paris au Salon d'automne
  • Paysage au Pouldu, Bretagne (1) (1912), présenté en avril à Paris au Salon des indépendants
  • Paysage au Pouldu, Bretagne (2) (1912), présenté en avril à Paris au Salon des indépendants
  • Paysage au Pouldu, Bretagne (3) (1912), présenté en avril à Pari au Salon des indépendants
  • Moisson en Bretagne ou Maison en Bretagne (1911)
  • Lavoir de Sherbilling, Pouldu (1911), présenté en octobre à Paris au Salon d'automne
  • La cale du Pouldu (1911), présenté en octobre à Paris au Salon d'automne
  • Jeune breton au panier. À l'ami Maxence (1911)
  • Scène bretonnes (1913), présenté en avril à Paris au Salon des indépendants
  • Le Pouldu, Finistère (1) (1913), présenté en avril à Paris au Salon des indépendants
  • Le Pouldu, Finistère (2) (1913), présenté en avril à Paris au Salon des indépendants
  • Bretagne, triptyque (1913), présenté en octobre à Paris au Salon d'automne
  • Marine au Pouldu (1913), présenté en octobre à Paris au Salon d'automne
  • Paysage au Pouldu (1) (1913), présenté en octobre à Paris au Salon d'automne
  • Paysage au Pouldu (2) (1913), présenté en octobre à Paris au Salon d'automne
  • Lecture (1913), dessin, lavis et encre, présenté en octobre à Paris au Salon d'automne
  • À Concarneau (1913), dessin-plume-rehaussé, présenté en octobre à Paris au Salon d'automne
  • Procession au Pouldu (1914), présenté en avril à Paris au Salon des indépendants
  • Jeune bretonne d'Hennebont (1914), présenté en avril à Paris au Salon des indépendants
  • Pardon en Bretagne (1914), présenté en avril à Paris au Salon des indépendants
  • Fleurs sur la terrasse (1914), présenté en avril à Paris au Salon des artistes français.
  • Le Pouldu, Finistère (1914), aquarelle, présenté en avril à Paris au Salon des artistes français
  • Le vieux pont, Pont-Scorff (1914)[14]
  • La gavotte, Morbihan (1914)[15]
  • Le Scorff à Pont-Scorff (1914), huile sur toile, 46 × 65 cm, col. particulière[16]
Œuvres non datées

Dessin et illustration d'ouvrages

Œuvres non datées

Photographie

Publications

  • « Nos compatriotes : Paul Sérusier », Le Breton de Paris,‎
  • « Nos compatriotes : Ulman », Le Breton de Paris,‎
  • « La Bretagne au Salon : Société des artistes français », Le Breton de Paris,‎
  • « Exposition des 100 portraits de femmes », Le Breton de Paris,‎
  • « Morbihan : exposition à Lorient », Le Breton de Paris,‎
  • « La Bretagne au Salon d'automne », Le Breton de Paris,‎
  • « M. Guillevic, peintre et sculpteur », Le Breton de Paris,‎
  • « 15e exposition des Artistes Bretons, Nantes », Le Breton de Paris,‎
  • « Exposition Maxime Maufra, chez Durand-Ruel, rue Lafitte », Le Breton de Paris,‎
  • « Exposition de peintres bretons : Yann d'Argent, Lucas, Cottet, Simon, d'Estienne, Lemordant », Le Breton de Paris,‎
  • « Un artiste breton : Henry Moret », Le Breton de Paris,‎
  • « Exposition "Jeune Bretagne" », Le Temps,‎

Notes et références

Sources

Voir aussi

Bibliographie

  • Marie-Christine Train, Jean-Bertrand Pégot-Ogier : mémoire de maîtrise d'histoire de l'art,
  • Marie-Christine Train, « Jean-Bertrand Pégot-Ogier », ArMen, Telgruc-sur-Mer, no 37,‎ (ISSN 0297-8644)
  • Jacques Guilchet, « Un artiste à Hennebont : Jean-Bertrand Alexis Pégot-Ogier (1877-1915) », Revue de Comminges et de Pyrénées centrales, Saint-Gaudens, Société des études du Comminges, vol. CXXV, no 2,‎ , p. 441-448 (ISSN 0035-1059)

Liens externes

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