Jean-Baptiste Mailhe

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Jean-Baptiste Mailhe, né à Guizerix (Hautes-Pyrénées) le et mort à Paris le 1er juin 1834, est un homme politique français, député de la Haute-Garonne à la Convention nationale. Il laisse son nom à l'« amendement Mailhe », vœu qu'il émit lors du procès de Louis XVI, et tendant à retarder son exécution.

Biographie

Fils d'un propriétaire foncier, il devint avocat au Parlement de Toulouse. En 1785, il fut élu mainteneur de l'Académie des Jeux floraux de Toulouse et, en 1789, il adhéra à la Société des amis de la Constitution. En 1790, il fut élu procureur général syndic du département.

Élu à l'Assemblée législative en 1791, il fit partie du Comité diplomatique et siégea aux côtés des Girondins, dont il soutint la politique de la guerre contre l'Autriche. Il vota les décrets contre les émigrés et les prêtres réfractaires.

Réélu, en septembre 1792, député de la Haute-Garonne à la Convention nationale, il siégea avec la Plaine, tout en étant très proche des Girondins, et comme membre du Comité de législation, il fit lecture, le 7 décembre 1792, du rapport concluant que le roi Louis XVI pouvait être jugé par la Convention.

Lors du procès du roi, il vota pour la culpabilité de Louis XVI, contre la ratification du jugement de la Convention par le peuple et sur la peine à infliger, appelé à s'exprimer le premier, il vota pour « la mort, mais pense qu'il serait digne de la Convention d'examiner s'il ne serait pas politique et utile de presser ou de retarder le moment de l'exécution », et fut suivi par vingt-six députés. Ce qui entraîna un appel nominal supplémentaire aux fins de savoir s'il sera sursis à l'exécution du jugement rendu contre Louis Capet. Cet « amendement Mailhe » du 16 janvier 1793 fut considéré par les Montagnards comme une tentative pour sauver le roi. Mailhe vota pour le sursis avec une grande partie des Girondins.

Par décret du 9 mars 1793, il fut envoyé, avec Lombard-Lachaux, dans l'Aude et la Haute-Garonne pour y accélérer le recrutement. Absent, il ne participa pas au vote sur la mise en accusation de Marat ni au scrutin sur le rapport du décret qui avait cassé la Commission des Douze.

Après le 2 juin 1793 et la proscription des Girondins, Mailhe se confina au Comité de législation, ne réapparaissant à la Convention nationale que plusieurs semaines après le 9 thermidor et la chute de Robespierre. D'abord anti-royaliste, il devint farouchement anti-jacobin après les insurrections du printemps de l'an III, notamment lors de ses missions en Côte-d'Or et dans l'Yonne où il fut envoyé par décret du 2 pluviôse an III (21 janvier 1795).

Réélu au conseil des Cinq-Cents par les Hautes-Pyrénées, il plaida en faveur d'une loi d'amnistie envers les émigrés et devint membre du Club de Clichy. Non réélu, devenu journaliste, rédacteur du Journal général de France, à tendance royaliste, il fut proscrit après le coup d'État du 18 fructidor. Réfugié à Hambourg, il se constitua prisonnier et bénéficia de l'amnistie de Bonaparte le 13 nivôse an VIII (3 janvier 1800).

Avocat à Paris dès 1801, il n'exerça plus aucune fonction politique, refusant le poste de secrétaire général de la préfecture des Hautes-Pyrénées. Proscrit à la Restauration en tant que régicide, il s'établit à Bruxelles, où il continua d'exercer sa fonction d'avocat, ne rentrant en France qu'après 1830.

Bibliographie

  • Roger Caratini, Dictionnaire des personnages de la Révolution, Ed. Le pré aux Clercs, 1988, 580 p. ISBN 2714422322