Jan Jambon

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Jan Jambon
Illustration.
Fonctions
Ministre-président du gouvernement flamand
En fonction depuis le
(4 ans, 6 mois et 18 jours)
Monarque Philippe
Gouvernement Jambon
Coalition N-VA / CD&V / Open Vld
Prédécesseur Liesbeth Homans
Bourgmestre de Brasschaat
En fonction depuis le
(11 ans, 3 mois et 19 jours)
Élection 14 octobre 2012
Réélection 14 octobre 2018
Coalition NV-A-Open Vld
Prédécesseur Dirk de Kort
Député fédéral à la Chambre des représentants

(3 mois et 13 jours)
Élection 26 mai 2019
Circonscription Province d'Anvers
Législature 55e
Successeur Wim Van der Donckt
Vice-Premier ministre de Belgique

(4 ans, 1 mois et 28 jours)
Premier ministre Charles Michel
Gouvernement Michel I
Ministre fédéral de la Sécurité et de l'Intérieur
chargé de la Régie des Bâtiments

(4 ans, 1 mois et 28 jours)
Premier ministre Charles Michel
Gouvernement Michel I
Prédécesseur Melchior Wathelet (Intérieur)
Jean-Pascal Labille
(Grandes Villes)
Servais Verherstraeten
(Régie des Bâtiments)
Successeur Pieter De Crem (Intérieur)
Biographie
Nom de naissance Johan Jambon
Date de naissance (63 ans)
Lieu de naissance Genk (Belgique)
Nationalité Belge
Parti politique N-VA
Diplômé de Vrije Universiteit Brussel
Université d'Anvers
Résidence Brasschaat

Jan Jambon
Ministres belges de l'Intérieur

Johan Jambon, dit Jan Jambon, parfois francisé en Jean Jambon[1],[2], né le à Genk, est un homme politique belge, membre de la Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA).

Il est Vice-Premier ministre et Ministre fédéral de la Sécurité et de l'Intérieur, chargé de la Régie des Bâtiments, au sein du Gouvernement Michel I du au . Le , Jan Jambon est remplacé par Pieter De Crem à l'Intérieur à la suite de la crise gouvernementale provoquée par le Pacte mondial sur les migrations.

En 2019, il devient le nouveau ministre-président flamand du gouvernement Jambon. Il est, en outre, bourgmestre de la commune de Brasschaat.

Il est critiqué pour ses déclarations sur la collaboration pendant la Seconde guerre mondiale, pour des propos jugés xénophobes et pour ses supposées accointances avec l'extrême droite.

Études et vie professionnelle[modifier | modifier le code]

Diplômé en informatique de la Vrije Universiteit Brussel, il obtient un master en administration des affaires à l'université d'Anvers. Il commence sa carrière professionnelle chez IBM puis se tourne vers la gestion des ressources humaines, travaillant notamment pour l'éditeur du Standaard, du Nieuwsblad et du Volk mais aussi comme sous-directeur régional de Creyfs. En 2002, il est directeur de Bank Card Company ; il a de bons contacts avec le Voka et la Vlaamse Management Associatie.

Engagement dans le mouvement flamand[modifier | modifier le code]

Jan Jambon débute en politique dans le Volksuniejongeren et dans l'aile droite de la Volksunie. Il quitte ce parti en 1988 après l'élargissement voulu par Hugo Schiltz et Jaak Gabriëls, et passe avec Peter De Roover au Vlaamse Volksbeweging (VVB). À la même époque, il participe à la création de la section Vlaams Blok à Brasschaat [3]. Au milieu des années 1990, il participe à la politisation du pèlerinage annuel de Dixmude.

En 1992, il est co-auteur avec Peter de Roover du livre Vlaanderen staat in Europa et devient membre du groupe de réflexion indépendantiste In de Warande.

Durant plusieurs années, il a été président du Centre de réflexion des associations flamandes (en néerlandais : Overlegcentrum van Vlaamse Verenigingen) ainsi que membre de la direction du Vlaamse Volksbeweging (Mouvement populaire flamand), un mouvement séparatiste revendiquant l'indépendance de la Flandre dont il a été élu trésorier en avant d'en devenir secrétaire administratif et politique. Le , il prend la parole au nom du Vlaamse Volksbeweging lors d'une réunion jubilaire du Sint-Maartensfonds, organisation fondée par d'anciens volontaires flamands de la Légion flamande (partis se battre sur le front de l'Est avec les troupes allemandes) ; la présence du ministre Johan Sauwens à cette même réunion, mise en évidence par les médias flamands, force ce ministre à démissionner du Gouvernement flamand en mai 2001 alors même qu'il est établi qu'il avait quitté la séance après avoir entendu Jan Jambon affirmer que les Flamands n'ont pas à présenter des excuses pour leur collaboration avec l'occupant allemand.

Lancement dans la politique[modifier | modifier le code]

Le , Jan Jambon quitte le Vlaamse Volksbeweging afin de s'engager pour l'indépendance de la Flandre au sein du parti nationaliste et séparatiste Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA). Il a fondé la section locale de ce parti à Brasschaat et en devient en 2007 échevin des finances et de l'économie. La même année, il est candidat sur la liste CD&V/N-VA au Parlement fédéral et obtient 9 099 voix de préférence.

Il succède à la Chambre à Kris Peeters à partir du . Lors des élections de et de , il est réélu en tant que leader de la N-VA pour Anvers et devient chef de ce parti au Parlement.

Il a cumulé les mandats à diverses reprises ; c'est un membre essentiel des groupes de réflexion Res Publica et Libera ! et il est membre du Marnixring, un club de service dont il a été pendant un temps membre du conseil d'administration.

Nommé bourgmestre de Braschaat en 2012, il devient le , vice-premier ministre et Ministre fédéral de la Sécurité et de l'Intérieur, chargé des Grandes Villes et de la Régie des Bâtiments dans le gouvernement Michel, premier gouvernement fédéral à intégrer la N-VA. Le , il laisse la charge de la politique des Grandes Villes à Elke Sleurs[4],[5].

Jan Jambon présente sa démission après les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles mais elle est refusée par le Premier ministre Charles Michel[6].

Depuis 2016, il s'engage également contre le mal logement et souhaite en faire une cause nationale. Il dénonce les logements insalubres, et s'en prend notamment aux sites de petites annonces en ligne qui, selon lui, permettent aux marchands de sommeil de louer des taudis.

Le , en raison du différend qui oppose son parti aux autres partis de la majorité, Jan Jambon démissionne en même temps que les autres ministres nationalistes. Il est remplacé par Pieter De Crem[7],[8],[9],[10].

En , il annonce qu'il est candidat au poste de Premier ministre lors des élections fédérales de , alors que Bart De Wever est candidat au poste de Ministre-président flamand[11]. Il est élu à la Chambre des représentants avec 187 826 voix dans la circonscription d'Anvers[12]. Le , il est nommé formateur du Gouvernement flamand regroupant, dans une coalition, la N-VA, le CD&V et l'Open VLD et donc pressenti pour occuper le poste de Ministre-président flamand[13]. En , il devient le nouveau ministre-président flamand du gouvernement Jambon[14].

En , il prend position sur le budget de la culture, réduisant celui-ci de près de 60 %. Cette décision provoque l'indignation des artistes flamands et wallons[15].

Dans un contexte de propagation du coronavirus en Belgique, il déclare vouloir voir davantage de gens au travail, notamment dans les secteurs de la construction et des titres-services, où le mécanisme du chômage temporaire est, selon lui, trop rapidement demandé. Le gouvernement flamand a également fait savoir qu'il n'avait par l’intention d’élargir le système d’indemnités[16].

En août 2020, les révélations autour de l'affaire Jozef Chovanec mènent à une controverse politique centrée sur Jan Jambon, qui était Ministre fédéral de la Sécurité et de l'Intérieur au sein du gouvernement Michel I lors de l'évènement. Les critiques portent en particulier sur sa communication à propos de ce qu'il savait de cette affaire[17],[18]. Jan Jambon donne une conférence de presse pour clarifier ce qu'il savait des faits à l'époque[19],[20], lors de laquelle il affirme qu'il n'a pas commis d'erreur en-dehors de sa communication et rejette les appels à la démission[21],[22].

Les sondages d'opinion indiquent que sa popularité ne dépasse pas 20% en 2021[23].

Polémiques[modifier | modifier le code]

Déclarations sur la collaboration[modifier | modifier le code]

Trois jours après sa nomination comme ministre fédéral, en octobre 2014, il essuie les critiques de l'opposition où certains vont jusqu'à demander sa démission en raison de ses déclarations sur la collaboration avec les nazis pendant l’occupation de la Belgique[24]. Dans une interview à La Libre Belgique, il ne la condamne pas mais la qualifie d'erreur, affirmant que les collaborateurs avaient leurs raisons : « La collaboration a été une erreur. Le mouvement flamand a été isolé pendant des dizaines d’années. Mais c’est plus facile à dire après. Les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons. Moi, je ne vivais pas à cette époque-là. »[25] Par communiqué à l'agence Belga, Jan Jambon critique « l'exploitation malhonnête » de ses propos[26] mais ceux-ci passent mal, notamment chez les francophones et sont épinglés tant par les organisations juives[27] que par la Ligue des droits de l'homme[28], créant un malaise que note la presse étrangère[29].

Il a également pris en photo en train d'assister à un discours de Jean-Marie Le Pen en Belgique et a pris la parole en 2001 lors du 50e anniversaire du Sint-Maartensfonds, une association d’anciens collaborateurs flamands partis se battre aux côtés de l’Allemagne nazie sur le front de l’Est pendant la Seconde guerre mondiale[30].

Propos jugés xénophobes[modifier | modifier le code]

Il est parfois accusé de flirter avec la xénophobie, appelant par exemple à faire sortir « les Wallons de leurs hamacs » ou affirmant qu'« une partie significative de la communauté musulmane dansait » après les attentats à Bruxelles de [31].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Nord: les policiers belges transportant des migrants remis en liberté », L'Express,‎ (lire en ligne)
  2. « Attentat de Liège : la femme de ménage qui a retenu l'assaillant témoigne », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  3. Connaît-on vraiment la N-VA ?, entretien avec Dirk Jacobs (professeur de sociologie à l'ULB) dans le magazine Agir par la Culture, printemps 2018, p. 31. https://www.agirparlaculture.be/pdf/apc_53.pdf
  4. « La Secrétaire d'État Elke Sleurs perd une compétence », sur Le Vif.be, (consulté le )
  5. (nl) « Elke Sleurs krijgt bevoegdheid "Grootstedenbeleid" en "Fiscale fraudebestrijding" gaat naar Johan Van Overtveldt », sur N-VA, (consulté le )
  6. Bernard Demonty, Véronique Lamquin et David Coppi, « Jan Jambon et Koen Geens ont présenté leur démission, Charles Michel les refuse » dans Le Soir, 24 mars 2016.
  7. « Le Roi a accepté la démission des ministres et secrétaires d'Etat N-VA : voici le nouveau casting du gouvernement », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Maggie De Block succède à Theo Francken à l'Asile et à la Migration », L'Echo,
  9. Didier Swysen, « Crise gouvernementale: Maggie de Block remplace Theo Francken à l’Asile et à la Migration », SudInfo,
  10. « Maggie De Block remplace Theo Francken à l'Asile et à la Migration », 7sur7,
  11. (nl) « Bart De Wever wil Vlaams minister-president worden, Jambon is kandidaat-premier », sur De Morgen, (consulté le )
  12. « Résultats officiels : Votes nominatifs - Circonscription d'Anvers », sur le site du SPF Intérieur (consulté le ).
  13. « Jan Jambon nommé formateur d’une coalition N-VA, Open VLD et CD&V en Flandre », sur Le Soir, (consulté le ).
  14. « Jambon Ier est né: la Flandre a un gouvernement », Le Soir,‎ (lire en ligne)
  15. « Bruxelles ressentira les coupes budgétaires réalisées en Flandre », sur L'Echo, (consulté le )
  16. « Coronavirus: Jan Jambon veut voir plus de gens au travail, «il est trop facile d’obtenir le chômage économique» », sur Le Soir,
  17. Simon Demeulemeester et Kamiel Vermeylen, « Les (nombreuses) bévues et contrevérités de Jan Jambon », Le Vif, (consulté le )
  18. Sophie Leroy, « Nouvelles révélations dans l'affaire Chovanec », L'Echo, (consulté le )
  19. « Que savait Jan Jambon sur l'affaire Chovanec? », 7sur7,‎ (lire en ligne)
  20. Belga, « Jan Jambon sur l'affaire Chovanec: "Je n'ai jamais eu l'intention de déformer la vérité" », Le Vif,‎ (lire en ligne)
  21. Maxime Biermé, « Affaire Chovanec: «J’ai uniquement commis une faute de communication», justifie Jan Jambon », Le Soir, (consulté le )
  22. « Affaire Chovanec: démissionner? «Ce n’est pas nécessaire» pour Jan Jambon », Le Soir, (consulté le )
  23. « En Belgique, Bart De Wever relance son projet séparatiste », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  24. « PS et FDF réclament aussi la démission de Jan Jambon » dans LaLibre.be, quotidien belge du 14 octobre 2014, consulté le 18 octobre 2014.
  25. Frédéric Chardon et Vincent Rocour, Jan Jambon : « Les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons », La Libre Belgique 13/10/2014.
  26. « Jan Jambon condamne l'exploitation « malhonnête » de ses propos sur la collaboration » dans LaLibre.be, quotidien belge du 13 octobre 2014, consulté le 18 octobre 2014.
  27. « Les organisations juives demandent des explications sur les déclarations de Jan Jambon » dans LaLibre.be, quotidien belge du 14 octobre 2014, consulté le 18 octobre 2014.
  28. J.-C.M., « Jan Jambon : pour la Ligue des droits de l'homme « l’incident n’est pas clos » », loin de là dans LaLibre.be, quotidien belge du 14 octobre 2014, consulté le 18 octobre 2014.
  29. R.T., Collaboration avec les nazis : le nouveau gouvernement belge tangue déjà, Le Parisien 13/10/2014.
  30. « Jan Jambon, le ministre qui scandalise la Belgique », sur Europe 1,
  31. « En Belgique, le poker menteur comme méthode de gouvernement », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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