Jamagne (Philippeville)

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Jamagne
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Namur Province de Namur
Arrondissement Philippeville
Commune Philippeville
Code postal 5600
Démographie
Gentilé Jamagnois(e)
Population 309 hab. (1/1/2020)
Densité 40 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 13′ nord, 4° 31′ est
Superficie 768 ha = 7,68 km2
Localisation
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Jamagne

Jamagne (en wallon Djamagne) est une section de la ville belge de Philippeville située en Région wallonne dans la province de Namur.

C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.

Petit village établi sur le versant Est du Ri des Gattes et groupé principalement autour de la butte de l’église classique[1]. Sur le haut, la place allongée du XIXe siècle. Sur le versant opposé, bâtiments du siècle passé au-delà du chemin de fer qui longe la vallée. Bornée au nord par Yves-Gomezée, à l'est par Hemptinne; elle touche au sud à Philippeville et à l'ouest à Jamiolle.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Évolution du nom : Gemonias en 1018, Gamonnis en 1166, Gamonias en 1180, Jammonias en 1188, Jamongne en 1215, etc.

Évolution démographique[modifier | modifier le code]

  • Source: DGS, 1831 à 1970=recensements population, 1976= habitants au 31 décembre

Histoire[modifier | modifier le code]

Ancienne seigneurie hautaine et foncière du bailliage de Bouvignes, elle longuement contestée entre le comte de Namur et le seigneur de Florennes, vassal du prince évêque de Liège, puis devenue française à partir de 1659.

L'abbaye de Florennes est propriétaire de la partie importante de Jamagne qui est du domaine de la famille de Rumigny-Florennes. Les empereurs Henri II, en 1018, Conrad, en 1033, le pape Alexandre III, en 1180, et enfin le pape Clément III, en 1188, confirment à l'abbaye de Saint-Jean ses possessions de Jamagne.

Henri l'Aveugle, comte de Namur, octroie aux bourgeois de Jamange des libertés : il n'est dû aucun droit d'étalage sur le marché public, ni tonlieu sur tout le territoire et les bourgeois peuvent prendre le mort bois dans les forêts comtales.

Jamagne figure dans le domaine de Florennes mais à titre d'arrière-fief namurois. Du fait de son appartenance liégeoise, il sera incorporé du point de vue militaire dans la châtellenie de Dinant. Au début du XVIIe siècle, Jamagne entre dans le domaine immédiat du souverain des Pays-Bas par suite de la vente que consent Marguerite de Joyeuse, veuve de Hanscraft de Milendonck, baron de Pesche, pour le prix de 7 000 florins.

Depuis 1617, le village fait partie, comme dépendance de Philippeville, du domaine de l’État, alors dirigé par les rois d’Espagne. Après le traité des Pyrénées, en 1659, la place de Philippeville devient française et Jamagne, village satellite, également.

Le moulin de Crèvecœur ou Neuf moulin a été construit vers 1530 par Antoine de Vaudémont et détruit fin par les troupes allemandes pendant la guerre de Dévolution. Il est reconstruit (sur le Ri des Gattes) en 1689-1690 par Jean Dumont à qui sont adjugés la place du moulin de Crèvecœur et les moulins à vent de Philippeville.

Le , la seigneurie de Jamagne est attribuée à Pierre Gauteu du Coudray (1651-1734), commissaire des guerres à Philippeville, qui y avait épousé le Marie-Geneviève Lenorman (1674-1704). La seigneurie passe à leur fille Anne-Rose, épouse du baron Georges de Ratky, un Hongrois, qui s’était mis au service de la France. Ce dernier est maréchal des camps et armées du Roy et propriétaire d’un régiment de hussards qui porte son nom (pierre tombale dans l’église de Philippeville). Il mourra en 1742 au siège de Prague.

Le , on vend la dépouille des biens nationaux appartenant ci-devant à la cure de Jamaigne.

En 1830, le village compte 241 habitants. On y élève de chevaux pour l'agriculture, de gros bétail. On y dénombre aussi cinq troupeaux de moutons, dont le total s'élève à 980 têtes.

On y a extrait longtemps des minerais de fer.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le , un chasseur de nuit Messerschmitt 109 de la base de Florennes est abattu ici par l’aviation américaine.

La 1re gare de Philippeville, de la Compagnie de l’Entre-Sambre-et-Meuse, en pierre et de style néo-classique, construite vers 1850, comme celle de Saint-Lambert ou la 1re gare de Cerfontaine, a été bâtie sur le territoire de Jamagne.

La nuit du 11 au , eut lieu, à Jamagne, un des vols pour lesquels la bande noire fut jugée en 1862. Deux septuagénaires furent cambriolés par la bande mais ils furent interrompus par un voisin. La même nuit les malfrats perpétrèrent un second vol à Chaumont (près de Florennes).

La ligne 136A Senzeilles - Florennes-Est, inaugurée le , avait un arrêt à Jamagne. Depuis la construction des barrages de l’Eau d’Heure, en 1970, la ligne 132 passe par le village.

Depuis 1984, existe dans le village un Service d’accueil de jour pour adultes, le Pouly, qui reçoit journellement vingt personnes handicapées.

Une brasserie artisanale, Mortal’s beers, exista de 2004 à 2008 à la rue Belle ruelle.

Après de longues discussions et quelques polémiques, l'ancienne église Saint-Martin a été démolie et remplacée récemment par un bâtiment moderne, où outre le culte, sont organisées des activités culturelles.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André Lépine, « Le baron de Ratky † 1742, seigneur de Jamagne », Cahier de la Bibliothèque Historique de l'Entre-Sambre-et-Meuse, ASBL Musée de Cerfontaine, no 200,‎
  • André Lépine, « Les soirées du grenadier de Joachim Delmarche, de Philippeville, 1806-1815 », Cahier de la Bibliothèque Historique de l'Entre-Sambre-et-Meuse, ASBL Musée de Cerfontaine, no 413,‎
  • Jean-Louis Javaux, « Une église en sursis : Saint-Martin à Jamagne (1779-1780) », Le guetteur wallon, no 1,‎ , p. 18-33 (lire en ligne, consulté le )
  • Joseph Gonze et André Lépine, « L’état civil de Jamagne au 19e s. », Cahier de la Bibliothèque Historique de l'Entre-Sambre-et-Meuse, ASBL Musée de Cerfontaine, no 232,‎
  • André Lépine, « Jamagne — Notes d’histoire. La paroisse », Cahier de la Bibliothèque Historique de l'Entre-Sambre-et-Meuse, ASBL Musée de Cerfontaine, no 299,‎
  • André Lépine, « La seigneurie de Jamagne en 1757 », Cahier de la Bibliothèque Historique de l'Entre-Sambre-et-Meuse, ASBL Musée de Cerfontaine, no 407,‎ , p. 1-9

Liens internes[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Aujourd'hui l'église de 1780 a été démolie et remplacée par une église recente en 2012.