Jacques Stosskopf

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Jacques Stosskopf
Fonction
Directeur adjoint (d)
Arsenal de Lorient
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jacques-Camille-Louis StosskopfVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Grade militaire
Ingénieur général (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conflit
Distinction

Jacques Camille Louis Stosskopf, né dans le 10e arrondissement de Paris le et mort exécuté le au camp de concentration de Natzweiler-Struthof, est un ingénieur général du génie maritime français, membre de la résistance française et héros de la Seconde Guerre mondiale.

Marié le , à Schiltigheim, avec Marianne Thérèse Joséphine Hemmerlé, il est père de deux enfants.

Militaire de carrière[modifier | modifier le code]

Parisien de naissance, Jacques Stosskopf est d'origine alsacienne et parle couramment l'allemand. Pendant ses études au collège Rollin à Paris, en math sup, il est mobilisé le comme aspirant au 22e régiment d'artillerie. Il est décoré de la croix de guerre et est démobilisé avec le grade de sous-lieutenant le [1].

Admis à l'École polytechnique en octobre 1920, il sort 23e de sa promotion en 1922. Il devient ingénieur du génie maritime en 1924 à l'arsenal de Cherbourg. Il est ingénieur principal en 1929, puis nommé chevalier de la Légion d'honneur l'année suivante le . En 1936, il prend la direction de la circonscription de Nantes au Service de la surveillance. Ingénieur en chef de 2e classe en 1937, il est promu officier de la Légion d'honneur le . Il est nommé en octobre 1939 chef de la section des constructions neuves à l'arsenal de Lorient et promu ingénieur en chef de 1re classe[2].

Héros de la Résistance[modifier | modifier le code]

La base sous-marine de Lorient en construction, en 1942.

À Lorient : le contexte de la débâcle[modifier | modifier le code]

Lors de la prise de Lorient après de brefs combats, le , face aux troupes du IIIe Reich, l'amiral Hervé de Penfentenyo, préfet maritime, fait détruire les installations portuaires et évacuer les bâtiments militaires vers Casablanca. À l'arrivée de l'amiral Dönitz, dans les jours suivants, ce dernier demande la validation du site comme premier port opérationnel français des U-boote. Ses nombreux atouts et le peu de réparations à mettre en œuvre finissent de convaincre le commandant en chef de la Kriegsmarine, Erich Raeder, le . Le , c'est l'état-major des U-boote qui y installe son quartier général. La caserne du Péristyle « Saltzwedel Kaserne » est réquisitionnée, et la construction de trois bunkers est commandée au ministre du Reich pour l'Armement et les munitions Fritz Todt sur la pointe de Kernével afin d'installer le « Département Opération ». Si les fonctionnaires et manœuvres français demeurent à poste afin de poursuivre l'entretien des installations portuaires et des navires encore en service, ils voient très vite arriver les ouvriers du chantier naval de guerre « Kriegsmarinewerft Wilhelmshaven » chargés du ravitaillement des premiers U-boote. Une fois débarrassé des mines magnétiques, le port est déclaré ouvert le et accueille le U.30 type VII du Kapitänleutnant Fritz-Julius Lemp et la 2e Unterseebootsflottille (puis la 10e en )[3]. Le , le service de réparation des U-boote est effectif à la base sous-marine de Lorient.

L'abri des loups[modifier | modifier le code]

Mais face aux premiers bombardements britanniques les 22 et , Dönitz s'inquiète de la vulnérabilité de ses U-boote lors des sorties en mer et pour leur entretien. Les contacts avec l'Occupant ne sont pas simples d'autant plus qu'aucun ouvrier français ne travaille sous les ordres directs des Allemands. Mis à contribution de par son origine alsacienne, Jacques Stosskopf se contente de transmettre les observations et les directives allemandes entre le sous-directeur Jacques Théry ou l'ingénieur général Antoine[4]. Le arrive le U-47 à l'emblème du « Taureau fumant » dit taureau de Scapa Flow du commandant Günther Prien de retour de sa 7e mission. Günther décoré par le Führer en personne, est reçu avec tous les honneurs et loge le soir même à l'hôtel Beauséjour sur la place Alsace-Lorraine à Lorient[5]. Le , Dönitz s'installe dans une des trois villas du quartier de Kernével à Larmor-Plage, Margaret, Kerozen et Kerlilon surnommée « le Château des Sardines ». Dès lors, il pousse Fritz Todt à étudier et renforcer les défenses des installations militaires de Lorient. Concomitamment, la Résistance se développe aussi sur le chantier naval. Les relevés géologiques demandés par les Allemands sont truqués pour ralentir les travaux. Insensiblement, Jacques Stosskopf gagne la confiance de l'Occupant, par sa rigueur, son attitude autoritaire envers les ouvriers français de l'arsenal, sa présence au sein même des effectifs du port. Avec l'accord de l'amirauté et du Führer, le , les travaux commencent au mois de , sous le contrôle de l'ingénieur en chef Triebel (Heligoland) et réclament 15 000 manœuvres au sein de l'Organisation Todt.

Le passage à la Résistance[modifier | modifier le code]

Pour sa part, dès , le gouvernement de Vichy met en place des réunions entre ingénieurs pour faire le point de la situation en zone occupée. Placées sous l'autorité de l'ingénieur général Chevalier, ces rencontres poussent Jacques Stosskopf à se rendre à Vichy une fois par mois dans le cadre de ses fonctions. Il y côtoie de manière informelle le capitaine de corvette Henri Trautmann[6], chef de secteur Nord du 2e Bureau de la Marine. Lorsque ce dernier monte un réseau d'agents en zone occupée, il pense à Stosskopf. Chemin faisant, en , l'ingénieur réunit un groupe d'informateurs discrets, et livre des informations de mémoire, jamais par écrit, tous les mois à son retour sur Vichy. Puis à partir de , il rend compte au commandant Ferran du 2e bureau[7]. La secrétaire Jeanne Librairie, les ingénieurs Castel, Giraud, Labbens et Perrais, le grutier Marcel Mellac[8] notent toutes sortes d'informations jour après jour. Les écussons sur les kiosques des U-boote, les fanions, les sorties et les retours de missions, des bons de commande adressés à l'arsenal français, les sacs de linge déposés en blanchisserie avec le nom des soldats, rien n'échappe à l'équipe de Jacques Stosskopf[9].

Le double-jeu[modifier | modifier le code]

En fin de compte, la réputation de collaborateur zélé qui est imputée à Stosskopf par les Lorientais constitue une excellente couverture pour le double jeu mené par l'ingénieur.

Le , il devient sous-directeur aux côtés de l'ingénieur général Renvoisé. Les exigences allemandes pèsent de plus en plus sur le régime de Vichy. Le [10], Jacques Stosskopf accompagne un convoi d'ouvriers de l'arsenal à travers les rues de Lorient, ouvriers désignés pour travailler aux chantiers de la société allemande de construction navale et mécanique (Deschimag) à Wesermünde. Il a réussi à négocier le départ de 246 ouvriers sur 498 exigés par les autorités allemandes, mais il se fait copieusement huer par les Lorientais car aucun d'entre eux n'est volontaire. Faisant fi de tout cela, Stosskopf poursuit son activité d'observateur sur la construction de la base d'U-Boote de Keroman et espionne les activités de la Kriegsmarine grâce à son accès privilégié aux installations secrètes allemandes, les allées et venues des U-Boote et leur présence à Lorient alors que les services secrets britanniques les pensaient disparus. Selon l'historien Sönke Neitzel, 5 780 Français travaillent sur le chantier parmi 3 178 Allemands et 1 467 Néerlandais[11].

Au sein du réseau Alliance[modifier | modifier le code]

Après l'invasion de la Zone Libre, le , Jacques Stosskopf rejoint le réseau Alliance probablement par l'intermédiaire du général Raynal[12], chef de secteur « Asile », au sein même du réseau Alliance à Vichy[13]. Il lui fait prendre contact avec le chef de secteur du sous-réseau marine Sea-Star, le fonctionnaire de marine Joël Lemoigne[14] alias « Triton », de la section d'études économiques (SEE)[15].

Ses renseignements d'une grande importance tactique sont transmis à Londres. Ainsi les Britanniques découvrent-ils que les U-Boote sont équipés de matériels leur permettant de naviguer dans les mers chaudes, ou d'utilisation de peintures spéciales. Révélation leur est faite également sur la réception de tungstène, de caoutchouc et de quinine par l'intermédiaire de sous-marins de la marine impériale japonaise. Stosskopf, qui travaille directement pour Sea-Star à partir de février 1943[16], arrive à rédiger une carte détaillée complète de la base de Lorient, qui est transmise aux Alliés[17].

Fin tragique[modifier | modifier le code]

Plaque commémorative apposée en 1946 sur un des murs de la base sous-marine de Lorient en l'honneur de Jacques Stosskopf.

Le , Dönitz qui remplace Raeder est promu Großadmiral. Les U-Boote connaissent une mauvaise passe : nombre d'entre eux sont coulés. Au , le STO mobilise 22 285 travailleurs sur Lorient et ses environs afin de construire conjointement le mur de l'Atlantique et la base navale des sous-marins, les 2/3 monopolisés sur Kéroman[18]. Les bombardements alliés sur le secteur du au causent de graves dégâts aux infrastructures et détruisent en grande partie la ville de Lorient. Jacques Stosskopf est contraint de quitter la ville pour habiter à Quimper avec sa famille. Il y emporte chaque soir les renseignements recueillis dans la journée. La sœur de sa secrétaire-interprète Claire Libraire-Schneider, mademoiselle Frédérique Schneider, elle-même interprète à la Feldkommandantur de Quimper, lui communique également des informations[19].

Le tournant[modifier | modifier le code]

Les infiltrations de l'agent double Jean-Paul Lien au sein du réseau Alliance conduisent à de nombreuses arrestations sur le territoire national, à partir du , à commencer par le chef du réseau Léon Faye[20] ; le , c'est à Lucien Poulard alias « Mathurin » de tomber, à Paris, entraînant bientôt la chute du secteur de la Bretagne dont il est le responsable[21].

Selon Roger Leroux, un premier avertissement est donné à Jacques Stosskopf[22]. À l'issue d'une conférence du commandement allemand de l'arsenal, le lieutenant de vaisseau Bernardi informe l'interprète, le lieutenant Pauchard, que Stosskopf ne fait plus l'affaire ; que les ouvriers placés sous ses ordres ne travaillent pas et qu'il prend leur défense ; que les ingénieurs allemands se plaignent de lui et qu'il est temps de le remplacer. Pauchard avertit sa hiérarchie. Informé par l'ingénieur mécanicien Louis Le Puth des soupçons qui pèsent sur lui, Stosskopf ne renonce pas pour autant à jouer son rôle d'infiltré.

L'arrestation[modifier | modifier le code]

Stosskopf est arrêté le [23] par deux policiers du SD de Vannes sur ordre de la SIPO-SD de Rennes. L'ingénieur Perrais qui habite Quimper se rend à son domicile et détruit toute trace compromettante avant une éventuelle perquisition. Si son départ pour l'Allemagne est généralement interprété par les Lorientais comme une promotion avec d'importantes responsabilités, en remerciement de sa collaboration, la réalité est tout autre. Le , il est transféré à Strasbourg et interné au block 10, du camp de Schirmeck, en Alsace. Mis en accusation avec les autres membres du réseau arrêtés en septembre, il se voit déporté Nacht und Nebel au camp de concentration de Natzweiler-Struthof (en Alsace alors annexée au Troisième Reich), où il est exécuté le , sur ordre du SS-Obersturmführer Julius Gehrum de l'AST III de Strasbourg, avant l'arrivée des Alliés[24].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Reconnaissance et honneurs posthumes[modifier | modifier le code]

Jacques Stosskopf est nommé ingénieur général du génie maritime et promu commandeur de la Légion d'honneur à titre posthume en 1945. La Marine a donné son nom en 1946 à la base sous-marine de Lorient qui servira encore quelque cinquante ans.

La promotion 2010 des élèves militaires de l'ENSIETA porte son nom.

Le second des futurs bâtiments ravitailleurs de forces de la Marine nationale, en cours de construction, portera son nom[27].

Dix-huit actions sont officiellement recensées et attribuées à l'ingénieur en chef Jacques Stosskopf de à (site du réseau Alliance.com).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « STOSSKOPF Jacques, Camille, Louis - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr (consulté le )
  2. « STOSSKOPF Jacques », sur www.reseaualliance.org (consulté le )
  3. Luc Braeuer, Jennison, Balsa, Caniaux, U.47, le survivant, Zephyr éditions (ISBN 978-2-36118-036-2).
  4. Luc Brauer, U.47, zephir éditions (ISBN 978-2-36118-036-2).
  5. Luc Braeuer, U.47, zephir éditions, p 16 (ISBN 978-2-36118-036-2).
  6. « Jacques Stosskopf, une mémoire au service de la Résistance », sur enenvor.fr (consulté le )
  7. Servant sous les ordres de Trautmann, Ferran était aussi en étroite relation avec l'OSS, par l'intermédiaire de Thomas Cassidy, autrement dit les États-Unis. De sorte que grâce à Stosskopf, Ferran renseignait les services secrets américains sur l'ordre de bataille des U-Boote à travers l'Atlantique. Fabrizio Calvi, « OSS, la guerre secrète en France », Nouveau Monde éditions, 2017, p 129.
  8. « Résistances-Morbihan », sur resistances-morbihan.fr (consulté le )
  9. Les plans de la base sont communiqués à Londres par l'intermédiaire de l'ingénieur de l'arsenal Alphonse Tanguy du réseau CND (Confrérie Notre-Dame) dès décembre 1941). Roger Leroux, "Le Morbihan en guerre 1939-45", Mayenne édition, 1986, p. 182-188.
  10. René Estienne, "Jacques Stosskopf", Les Cahiers du Faouëdic, N°3, juillet 1992, p 3-18
  11. Sönke Neitzel, "Soldats, combattre, tuer, mourir", procès-verbaux des récits des soldats allemands, NRF-essais-Gallimard La main d'œuvre étrangère (ISBN 978-2-07-013590-5).
  12. « Notice LH du général Raynal », base Léonore, ministère français de la Culture, mort pour la France le 5 janvier 1945.
  13. Roger Leroux, "Le Morbihan en guerre 1939-45, Mayenne éditions, 1986
  14. « LEMOIGNE Joel », sur www.reseaualliance.org (consulté le )
  15. Pasquelot 1977, p. 271.
  16. Fourcade, tome 2, p. 58.
  17. Fourcade, tome 2, p. 57.
  18. Sönke Neitzel, "Soldats, Combattre, Tuer, Mourir", Procès verbaux des récits des soldats allemands, NRF-essais-Gallimard
  19. « Résistances-Morbihan », sur www.resistances-morbihan.fr (consulté le )
  20. Fourcade, tome 2, p. 177.
  21. Fourcade, tome 2, p. 186.
  22. Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-45, Mayenne édition, 1986.
  23. Mémorial de l'Alliance, p. 33.
  24. Fourcade, tome 2, p. 428.
  25. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  26. « Accueil - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  27. La ministre des Armées lance la construction du Jacques Chevallier, premier bâtiment ravitailleur de forces (BRF) du programme FLOTLOG, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Association Amicale Alliance, Mémorial de « l'Alliance », Paris, Durassié et Cie, , 80 p. (lire en ligne [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Mayenne, Joseph Floch éditeur, 1978, p. 427.
  • Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, 3e partie, chapitre XII pages 335 à 340 et 399.
  • Marie-Madeleine Fourcade, L'Arche de Noé, t. 2, Paris, éditions Fayard, coll. « Le Livre de poche » (no 3140), (réimpr. 1998) (1re éd. 1968), 446 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alexis Jaffrezic, "L'ingénieur Stosskopf m'a sauvé!", La Libération de la poche de Lorient, Rennes, Ouest-France, 1995, p. 15
  • Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, 2002, p. 491
  • Jean-Michel Guillon, Alliance, in François Marcot, "Dictionnaire historique de la Résistance", Paris, Robert Laffont, 2006, p. 144
  • Michèle Cointet, Marie-Madeleine Fourcade : un chef de la Résistance, Perrin, , 358 p. (ISBN 9782262023652, lire en ligne)
  • Luc Braeuer, U-Boote : Lorient, la base des as, Paris, Zephir éditions, coll. Combat (n°2) , p 88 (ISBN 978-2-36118-037-9)
  • Laurence Liban, « Lorient », dans Pascal Ory, Villes sous l'Occupation : L'histoire des Français au quotidien, Express Roularta, , 538 p. (ISBN 2-84343947-7), p. 181
  • Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : Résistants et héros inconnus 1939-1945, Cherche Midi / Ministère de la Défense, , 693 p. (ISBN 9782749120676, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Sönke Neitzel et Harald Welzer (trad. Olivier Mannoni), Soldats. Combattre, tuer, mourir : procès-verbaux de récits de soldats allemands, Paris, Gallimard, coll. « NRF Essais », 619 p. (ISBN 978-2-070-13590-5).
  • Luc Braeuer, "La base de sous-marins de Lorient", guide souvenir, Liv'éditions, (ISBN 2952565120)
  • Luc Braeuer, "U-Boote ! Lorient", juin 40-juin 41, le premier âge d'or, Liv'éditions, (ISBN 2844973469)
  • Luc Braeuer, "U-Boote ! Lorient", juin 41-juin 42, cap sur les côtes américaines, Liv'éditions, (ISBN 2844971776)
  • Luc Braeuer, "U-Boote ! Lorient", août 42-août 43, combats sur tous les océans, Liv'éditions, (ISBN 2844972527)
  • Luc Braeuer, "U-Boote ! Lorient", -, dernières missions jusqu'à la Libération, Liv'éditions, (ISBN 2844973450)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]