Jacques Hittorff

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Jacques Ignace Hittorff est un architecte français d'origine allemande, né Jakob Ignaz Hittorff le à Cologne (Saint-Empire) et mort le à Paris 9e.

Biographie[modifier | modifier le code]

Panneau Histoire de Paris
« Le Cirque d'Hiver ».

Jacques Hittorff naît le à Cologne, comme citoyen allemand, dans une famille d'artisans modestes. L'occupation de la ville par les armées révolutionnaires françaises à partir de 1794 et son intégration au sein de la République en 1801 font de ses habitants des citoyens français. Son père le destine à l'architecture et, en plus des mathématiques et du dessin, il fait étudier au jeune homme la maçonnerie et la taille de pierre.

Madame Hittorff par Ingres, (1829), musée du Louvre.

Hittorff se rend à Paris en 1810 pour étudier à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier de Charles Percier. Il voyage en Europe et se rend notamment en Sicile où, confronté à l'architecture de la Grèce antique, il remet en évidence l'existence de la polychromie qui décorait chaque monument et qui avait été jusque-là niée par une partie des archéologues. Le congrès de Vienne en 1815 ayant ramené la France à ses frontières de 1791, Hittorff redevient allemand. Il épouse la fille de l'architecte Jean-Baptiste Lepère.

Sous le règne de Charles X, il se voit confier l'organisation de fêtes, à commencer par celles du sacre du roi, ou de cérémonies funèbres dont les obsèques de Louis XVIII à Saint-Denis. Il devient architecte en 1818.

Pendant la monarchie de Juillet, à partir de 1830, il travaille à l'église Saint-Vincent-de-Paul conjointement avec son beau-père. En 1830, il est l'un des cofondateurs de la Société libre des beaux-arts de Paris, dont il sera élu président en 1831 et une seconde fois en 1842-1843[2].

En 1834, il s'attache à l'aménagement de la place de la Concorde et de l'avenue des Champs-Élysées : son projet d'aménagement de la place de la Concorde, incluant l'érection de l'obélisque arrivé de Louqsor le , est adopté le par le conseil municipal de Paris[3].

En 1842, il obtient de nouveau la nationalité française par un arrêt du roi des Français Louis-Philippe, condition de sa candidature pour l'Institut de France. Cela ne lui fait pas perdre pour autant le surnom « le Prussien » que lui donnent ses ennemis. Hittorff achève la mairie du 5e arrondissement, place du Panthéon commencée en 1844 par Jean-Baptiste Guenepin.

Après plusieurs tentatives[4], Hittorff est élu membre de l'Académie des beaux-arts au fauteuil laissé vacant par la mort de Jean-Jacques-Marie Huvé, qui avait lui-même succédé à Charles Percier.

Sous le Second Empire, il collabore aux grands travaux du baron Haussmann. Il est à l'origine de plusieurs réalisations à Paris le réaménagement du bois de Boulogne, l'actuel théâtre du Rond-Point des Champs-Élysées, le Cirque d'Hiver, des immeubles rue de Rivoli, la mairie du 1er arrondissement. En outre, il est l'architecte de la gare du Nord, ainsi que de la Fondation Eugène-Napoléon (1856) dans le 12e arrondissement de Paris.

Jacques Ignace Hittorff meurt le au 40, rue Lamartine. Il est enterré à Paris au cimetière de Montmartre dans la quatrième division, où sa tombe est toujours visible.

Tombe de Jacques Ignace Hittorff (cimetière de Montmartre, division 4).

Réalisations[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Restitution du temple d'Empédocle à Sélinonte ou L'architecture polychrome chez les Grecs (1851), [lire en ligne]
  • Architecture antique de la Sicile (3 volumes, 1826-1830 ; 1866-1867).
  • Architecture moderne de la Sicile (1826-1835), [lire en ligne]

Hommages[modifier | modifier le code]

Dans le dixième arrondissement de Paris, une rue et une cité portent son nom[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-1ikkztl1l--148vsq8fvro4b »
  2. Hommage rendu à Mr Hittorff par le comité central de la Société libre des beaux-arts de Paris
  3. Robert Solé, Le grand voyage de l'obélisque, p. 277
  4. Dominique Massouni, Procès-verbaux de l'Académie des beaux-arts 1845-1849, éd. Librairie Droz, 2008.
  5. Paris Fontaine, Les fontaines des Champs-Élysées, Paris 8e
  6. Mairie du 5e arrondissement
  7. (en) « Paris 1: 39 rue du Faubourg St Honore 1725-1815 », sur Room for Diplomacy, (consulté le )
  8. Conservatoire des jardins et paysages
  9. Mémoires du baron Haussmann, volume III, p. 125, Victor-Havard éditeur, Paris, 1893
  10. mairie du 1er
  11. Rue Hittorff dans la nomenclature des rues de Paris

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Encyclopédie des gens du monde, éd. Treuttel et Würtz, 1840
  • Hittorff, un architecte du XIXe, catalogue de l'exposition au musée Carnavalet du au , 1986
  • Jacques Ignace Hittorff, précurseur du Paris d'Haussmann, Michael Kiene, traduit de l'allemand par Claude Checconi, éd. du Patrimoine, 2011

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