Jacques Dupont (réalisateur)

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Jacques Dupont
Nom de naissance Claude Jacques Dupont
Naissance
Ruelle-sur-Touvre, Charente, France
Nationalité Drapeau de la France française
Décès (à 91 ans)
Quimper, Finistère, France
Profession Réalisateur

Jacques Dupont est un réalisateur français, né le à Ruelle-sur-Touvre (Charente) et mort le à Quimper (Finistère)[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfant unique, issu d'un milieu relativement modeste, Jacques Dupont poursuit ses études au Lycée Henri-IV à Paris. Il s'y lie d'amitié avec de jeunes maurassiens de l'Action française, époque dont il gardera toute sa vie des convictions royalistes.
Le , Jacques Dupont arbore un drapeau tricolore à sa fenêtre[2]. Il participe ensuite à la manifestation étudiante place de l'Étoile pour commémorer l'Armistice de 1918. L'occupant allemand réprime durement cette manifestation interdite et Jacques Dupont est incarcéré quelques jours à la Prison de la Santé, à quelques pas du domicile familial, boulevard Blanqui.
Il tente par la suite de rejoindre les Forces françaises libres du général de Gaulle, mais après une traversée homérique de la France occupée et des Pyrénées, il est finalement arrêté avec ses camarades par la Garde civile espagnole. Ils ne devront leur salut qu'à l'intervention du Consul de France à Madrid.
De retour en France, Jacques Dupont poursuit des études de droit et, lui qui a toujours rêvé de devenir administrateur colonial, sort finalement major de la première promotion de l'IDHEC, l'Institut des hautes études cinématographiques.

En 1944, peu après la Libération de Paris, il s'engage dans la première armée française du général de Lattre, ce qui le conduira jusqu'en Allemagne.

Jacques Dupont réalise son premier film en 1946, Au pays des Pygmées, une aventure pour l'époque, que Noël Ballif a bien décrite dans son ouvrage Les Pygmées de la Grande Forêt.

Ensuite, Jacques Dupont est notamment connu pour avoir tourné Crèvecœur, documentaire sur le bataillon français de la guerre de Corée. Puis La Passe du Diable avec Pierre Schoendoerffer, Joseph Kessel et Raoul Coutard, tournage qui subit de multiples rebondissements, dont son interruption pour cause de crise du canal de Suez. Yves Courrière narre cet épisode dans sa biographie, Joseph Kessel ou sur la piste du lion, Plon, 1985.

Jacques Dupont tourne ensuite ce qui sera son dernier long métrage de cinéma Les Distractions où il dirige Jean-Paul Belmondo et Alexandra Stewart, film de fiction qui n'a pas remporté un grand succès à sa sortie en 1960. En 1961, Jacques Dupont se trouve à nouveau incarcéré à la prison de la Santé à Paris, puis placé en rétention administrative au camp de Saint-Maurice-l'Ardoise dans le Gard. En effet, il est impliqué dans le Complot de Paris du général Faure, complot qui était censé relayer en métropole l'action du putsch des généraux du , mais qui sera en fait étouffé dans l'œuf faute de troupes.

Vient alors pour lui le temps des vaches maigres, son propre fils Jean-Jacques Dupont, arrêté à 18 ans par le commissaire Jacques Delarue, est l'un des plus jeunes chefs de l'OAS-métropole du capitaine Pierre Sergent[3] et reste incarcéré à la prison de Saint-Martin-de-Ré jusqu'en .

Dans les années 1960, Jacques Dupont réalise de nombreux reportages pour les actualités de Pathé, développant parfois ses thèmes de prédilection que sont l'histoire, l'ésotérisme et le fait religieux. C'est ainsi qu'il réalise plusieurs des Grandes Batailles du passé en compagnie de Daniel Costelle et Henri de Turenne durant les années 1970, ainsi qu'une série sur les Grands Fleuves et les Grands Pèlerinages.

À la suite d'une semi-retraite liée à l'arrivée au pouvoir des socialistes en 1981 auprès desquels il ne se sent pas en odeur de sainteté, Jacques Dupont se lance dans l'écriture d'une grande fresque historique sur les guerres carlistes. Cette fresque ne sera jamais achevée, et à la place il réalise en 1987 Les Grandes Chroniques du millénaire, une série pour FR3 consacrée au millénaire capétien et à l'histoire de France à travers ses rois depuis Hugues Capet.

Suivent plusieurs documentaires sur : Honoré d'Estienne d'Orves, le premier fusillé de la France libre (1990), L'Abbé Stock, le passeur d'âmes (1991), Les Vendéens (1993), qui brosse l'histoire des guerres de Vendée durant la Révolution française.

À partir de 1994 jusqu'à sa mort, Jacques Dupont vit sur la presqu'île de Crozon en se consacrant à l'écriture de ses mémoires.

Outre Jean-Jacques Dupont, il est le père de la militante identitaire Claudine Dupont-Tingaud[4].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Courts-métrages principaux[modifier | modifier le code]

Longs métrages[modifier | modifier le code]

Assistant réalisateur

Références[modifier | modifier le code]

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Maxime Tandonnet, 1940, un autre 11 novembre : "étudiant de France, malgré l'ordre des autorités opprimantes, tu iras honorer le Soldat inconnu", Paris, Tallandier, , 249 p. (ISBN 978-2-84734-605-3)
  3. « UN JEUNE HOMME DE 18 ANS avait remplacé Marcel Bouyer à la tête des réseaux poujadistes de l'O.A.S. », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Présidentielle. Claudine Dupont-Tingaud, militante Reconquête : "Zemmour a stimulé Le Pen" », Ouest-France, 11 avril 2022, (lire en ligne, consulté le 30 janvier 2023)

Liens externes[modifier | modifier le code]