Jacques Barbaut

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Jacques Barbaut
Naissance (64 ans)
Auchel
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture français
Genres
poésie, récit

Jacques Barbaut est un écrivain et poète français, né le à Auchel, dans le Pas-de-Calais.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jacques Barbaut est titulaire d'une maîtrise de lettres modernes et d'un diplôme d'études approfondies (DEA) de littérature française et comparée, de l'université Lille III en 1983 (mémoires sur les œuvres de Robert Pinget et de Claude Simon effectués sous la direction de Philippe Bonnefis).

De 1985 à 1989, il travaille comme metteur à part à la librairie La Hune, boulevard Saint-Germain, à Paris.

Il enseigne l'orthotypographie, le secrétariat de rédaction, la réécriture ; il est aussi lecteur-correcteur indépendant pour la presse et l’édition.

Jacques Barbaut a publié notamment dans les revues littéraires Tartalacrème, Le Moule à gaufres, Perpendiculaire, Java, Les Épisodes[1], Rue Saint Ambroise, Le Corps du texte[2], Hapax, Action poétique, TXT, 591...

Il contribue régulièrement à la rubrique « Parutions » pour la revue Sitaudis[3].

L'œuvre de Jacques Barbaut[4] accueille citations, collages, fragments[5], extraits de publications de toute nature (littérature, BD, encyclopédies, presse, comptines…), dans une mise en pages spécifique où les figures de style (typoésie, contraintes et procédés…) forment un réseau complexe de jeux de mots, de nombres, d’images, dans un ordre furieusement prémédité[6]. Sa poésie, visuelle et sonore, malicieuse et savante[7], alterne entre absurde et extrême minutie, engendrant un autotélisme souvent considéré comme inclassable et singulier[8].

Jacques Barbaut est l'un des rares auteurs français à s'être essayé « avec panache » au limerick, « ce genre réputé intraduisible et intranscriptible en des quintils français[9]. »

Citation[modifier | modifier le code]

Dans L’Ouverture de la pêche, l'auteur se définit lui-même :

« Jacques Barbaut n'est ni roussellien, ni duchampien, ni quenaldien, ni oulipien, ni perecquien — ni rien de rien en -ien. »

Publications[modifier | modifier le code]

Livres[modifier | modifier le code]

  • Sans titre, roman, éd. Sillages/Noël Blandin, 1987
  • Entrez chez les fictifs, récit, éd. Plume, 1991
  • Le Cahier-Décharge, éd. Voix/Richard Meier, 2002[10]
  • L'Ouverture de la pêche, éd. Les Petits Matins, coll. « Les grands soirs », postface d'Alain Frontier, 2006
  • A As Anything. Anthologie de la lettre A, éd. Nous, coll. « Disparate », 2010
  • 1960. Chronique d'une année exemplaire, éd. Nous, coll. « Disparate », 2013
  • H ! Hache ! Hasch ! Hallucinations de la lettre H, éd. Nous, coll. « Disparate », 2016[11]
  • Alice à Zanzibar, 238 limericks, suivis de leurs règles, d'une postface et d'un index, éd. Æthalides, coll. « Freaks », 2017[12]
  • C’est du propre. Traité d’onomastique amusante, éd. Nous, coll. « Disparate », 2020

Tirages limités[modifier | modifier le code]

  • Yvan, yogi, tautogrammes, Ficelle, no 44, 2001
  • [alabarbote], homophonies, Les Petits Classiques du Grand Pirate, 2005[13]
  • WARNING — en feux, clignotant, Hapax, 2010[14]
  • Carnet de santé, … [points de suspension], no 2, 2013

Autres publications[modifier | modifier le code]

  • Histoires de la naissance à travers le monde, beau livre, éd. Plume, 1990 (traduit en portugais sous le titre O nascimento através dos tempos e dos povos, éd. Terramar, 1991)
  • Des ch 1 ffres & des 1 ettres d’A. J. (1907-2007), in Omajajari, collectif de seize auteurs, Cynthia 3000, 2007[15]
  • Opération Lucot, entretien avec Hubert Lucot, sous la direction de Jean-Charles Massera, avec Jacques-François Marchandise et Jean Perrier, éd. e®e, 2010

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cf. revues-litteraires.com.
  2. Le site des éditions Le Corps du texte.
  3. Voir sur sitaudis.fr.
  4. Commentée notamment par Henri Zukowski (Revue des sciences humaines, n°214, 1989-2, p. 205-208, Presses universitaires de Lille, et sur le site La République des lettres), Christophe Kantcheff (« Histoires d’A », Politis, n° 1110, 8-14 juillet 2010, et « Une année yé-yé-yeah », Politis, n° 1277, 14-20 nov. 2013), Christophe Claro, (« L'A cité selon Barbaut », mai 2010,« L'almanach des mots: Barbaut dans les grands fonds »,novembre 2013).
  5. En 2002, Philippe Di Folco (« La mécanique de soi », in Nova magazine, n° 88, avril 2002) conclut son article consacré au Cahier-Décharge par ces mots : «  Au fond, ce n’est pas un journal mais un “ récit à fragmentations rapides ” qui peut, à n’importe quelle page, vous exploser de joie à la figure: avec Barbaut, on nage en pleine ichtyologie du moi, le sourire des profondeurs en plus. »
  6. Sophie Coiffier écrit (in Artpress, n° 279, mai 2002) : « Le Cahier-Décharge, soit C-D : entre ces lettres s’intercale un monde complexe et drôle, vraisemblable et fictif, référencé et personnel, sous la forme d’un abécédaire barré, commençant par la lettre Q et se bouclant avec elle » et, en 2006, Samuel Lequette rend compte de L’Ouverture de la pêche sur le site Sitaudis : « Comptines, non-sens, chansonnettes & historiettes, fragments littéraires, pastiches, listes, je-me-souviens, montages, alambiquages, acrobaties typographiques, poèmes à voir et à entendre […] Patois, argots, onomatopées, babioles phoniques, carambolages syllabiques, copulations du visuel et du sonore, bons et mauvais jeux de mots, finesses lettrées, sont omniprésents et omnivoyants. Mais si la langue de Barbaut ne méconnaît pas sa dimension d’artefact, qu’elle exhibe à loisir, pour autant – comme le souligne Alain Frontier (un grammairien, tiens) dans sa postface – cette instabilité sémantique généralisée n’a rien d’un bouillonnant tohu-bohu génésique ou d’un bébégaiement enfantin. »
  7. David Lespiau, pour rendre compte de la publication de A As Anything, Anthologie de la lettre A, (in Cahier critique de poésie, cipM, n° 21, mars 2011), produit un long lipogramme en « a », qu’il intitule « ∀. Quel que soit » : « Sous ce titre, presque l’inverse de WWW, est livrée ici une encyclopédie intelligente et drôle dressée sur cette première lettre de nos vingt-six (que le nom complet du scripteur utilise trois fois, c’est un signe), première entrée de ce précis dérisoire, esthète, érudit, modèle du genre, qui nous mène bientôt en plus de cent sections (suivies d’un index) vers l’ensemble du monde tout court (et donc long, rond), livresque, lettré, lu. »
  8. Concluant son compte rendu publié sur Poezibao de 1960. Chronique d’une année exemplaire, Jacques Demarcq écrit : « Ni roman ni essai historique, encore moins l’un de ces éphémérides composés par quelque journaliste répertoriant les tendances d’une année ou décennie, 1960 n’appartient à aucun genre. Parce qu’il est une expérience nouvelle proposée à l’esprit, par un écrivain d’une finesse aussi pertinente que sa discrétion. »
  9. En 2018, Guillaume Decourt (« Quintil-Express », in La Nouvelle Quinzaine Littéraire, n°1189, mars 2018) ouvre son article consacré à Alice à Zanzibar par ces mots : « Jacques Barbaut fait prime dans le paysage contemporain français : mis à part Luc Etienne, régent de fondation du Collège de pataphysique, et Jean-Claude Carrière, régent de beaucoup d'autres choses, aucun auteur français ne s'était essayé avec autant de panache au limerick, ce genre réputé intraduisible et intranscriptible en des quintils français. »
  10. Sur voixeditions.com.
  11. Entre autres échos, H ! Hache ! Hasch ! Hallucinations de la lettre H fait l’objet d’une recension par Bruno Fern, ainsi que d’un rebond, « Album Barbaut », de François Huglo, sur le site Sitaudis (Pierre Le Pillouër) ; également d’un article de Grégory Haleux sur son blog « Soli Loci », puis d’un autre de Christophe Claro sur « le Clavier Cannibale » ; Éric Dussert lui accorde une colonne en page 4 du Matricule des anges (mars 2016) ; Alain Frontier lui adresse une « lettre publique » publiée sur le site Poezibao (Florence Trocmé) ; Anthony Bellanger lui consacre son « Coup de cœur » sur France Inter le 21 juin 2016, et Alain Helissen publie une notule dans les Cahiers critiques de poésie (# 33-2, déc. 2016).
  12. Outre l'article de Guillaume Decourt (« Quintil-Express », in La Nouvelle Quinzaine Littéraire, n°1189, mars 2018), l'ouvrage Alice à Zanzibar a fait l'objet d'un article d'Agnès Giard dans son blog Les 400 culs sur libération.fr, ainsi que de nombreuses recensions, notamment par Bruno Fern sur libr-critique, François Huglo sur le site le Sitaudis, Florence Trocmé sur Poezibao et Eric Dussert.
  13. La mort de Jean Marcourel, éditeur des Petits Classiques du Grand Pirate.
  14. Hapax éditions.
  15. OmajaJari - L'Alamblog, novembre 2007.

Liens externes[modifier | modifier le code]