Jacques-Guy Lentaigne de Logivière

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Jacques-Guy Lentaigne de Logivière
Fonctions
Maire de Caen

(9 ans, 11 mois et 2 jours)
Prédécesseur Jean-Baptiste Daigremont Saint-Manvieux
Successeur Augustin Le Forestier, comte de Vendeuvre
maire de Soliers

(8 ans, 1 mois et 27 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Caen
Date de décès (à 69 ans)
Lieu de décès Soliers

Jacques-Guy Lentaigne de Logivière, né à Caen le et décédé le à Soliers, est un homme politique français. Il est maire de Caen du au .

Biographie[modifier | modifier le code]

Jacques-Guy Lentaigne de Logivière est né à Caen, paroisse Saint-Sauveur, le , fils de Pierre Jean François Lentaigne, sieur de Logivière, et de Marie Anne Angélique Thérèse Le Hot du Férage. Il est apparenté avec Benjamin Lentaigne, dont son père est un cousin issu de germain.

Originaire de Saint Germain de Tallevende, sa famille paternelle acquiert en 1730 la charge de receveur des Tailles de l'élection de Mortain, qu'elle tient jusqu'à la Révolution. Son grand-père, François Jean Lentaigne, sieur de Logivière, acquiert en 1780 une charge de conseiller-secrétaire du Roi en la chancellerie près le Parlement de Normandie et meurt en charge l'année suivante, apportant la noblesse héréditaire à sa descendance[1],[2].

Issu d'une lignée de receveurs des Tailles, il fait des études dans la finance et l'administration[3]. Il est ensuite placé à Paris à la veille de la Révolution chez un parent, Pierre-Etienne Oursin de Montchevrel, receveur général des finances de l'élection de Caen[3]. Il revient à Caen le [4].

Il reste dans sa famille jusqu'en août 1793 où il est appelé sous les drapeaux par la réquisition du . Il est incorporé comme fusilier au sein de la 6e compagnie du 1er bataillon du district de Caen[4]. Il rejoint ensuite, comme volontaire, le 8e bataillon de Paris alors stationné à Arras ; on l'affecte à l'intendance. Il suit la progression de son bataillon, fin mars 1795, il est affecté aux hôpitaux militaires comme commis aux écritures en poste à Amsterdam[4].

En août 1795, il quitte Amsterdam pour Bruxelles puis il est affecté à Alençon. Il devient chef de correspondance des hôpitaux militaires de l'armée de l'océan[4]. Il est licencié de l'armée le , il revient chez ses parents à Caen.

Le 6 floréal an VIII (), il est nommé maire-adjoint de Caen[3] puis entre au collège du département à partir de l'an X pour le canton de Caen-sud[4]. Il est nommé maire par un décret impérial du [3] en remplacement de Jean-Baptiste Daigremont Saint-Manvieux, nommé au corps législatif[4].

Il est remplacé à son poste le par Augustin Le Forestier, comte de Vendeuvre.

Il se retire à Soliers où il est nommé maire le jusqu'au . Il est ensuite simple conseiller municipal jusqu'à sa mort[4].

Réputé pour sa rigueur financière, il est nommé administrateur des hospices de Caen en 1830, jusqu'à sa mort, en 1839[4].

Il décède le à Soliers[5].

Action municipale[modifier | modifier le code]

Il est nommé maire le , soutenu par le préfet Caffarelli car « depuis 6 ans, [il] se livre avec zèle le plus soutenu à ses fonctions pénibles et, qui réunit à beaucoup de capacité, une moralité héréditaire reconnue »[4].

C'est sous son mandat que sont créés la bibliothèque et le musée des beaux-arts de Caen[3]. En mai 1807, le conseil municipal décide de séparer l'ancienne église du séminaire des Eudistes dans le sens de la hauteur par un plancher et en installant les livres dans sa partie supérieure pour créer la bibliothèque. Elle est inaugurée le [4]. Après avoir constaté qu'il n'existait pas de plan des rues de la ville, il passe un traité le pour « le dressement d'un plan géométrique de la ville »[4].

Le , le conseil municipal émet le vœu d'acheter par la ville les terrains le long de l'Orne afin d'y faire des plantations et une promenade[4]. Le , la promenade à droite de l'Orne prend le nom de Montalivet. Sur l'autre rive, le premier arbre est planté par le préfet Caffarelli. Plus tard, la promenade prend le nom du préfet[4].

Il est invité le au mariage de l'empereur Napoléon Ier avec qui il entretient de bonnes relations. Celles-ci lui permettent de faire venir à Caen Napoléon et Marie-Louise du 22 au [4]. Après le visite de l'Empereur et de l'impératrice, il est convié au baptême du prince impérial, à Paris le 9 juin 1811, et nommé chevalier de la Légion d'honneur.

Il est confronté, avec le préfet Alexandre Méchin, aux émeutes de 1812, provoquées par la pénurie de blé, à la suite desquelles plusieurs caennais sont condamnés. Son mandat de maire est renouvelé par décret impérial du 25 mars 1813. Le 24 août 1813, il reçoit à Caen, à nouveau l'impératrice Marie-Louise, en route vers Cherbourg.

Il se rallie à la Restauration en avril 1814. Du 16 au 18 avril 1814, il reçoit à Caen le duc de Berry, débarqué de Jersey à Granville.

Il est reçu aux Tuileries le 12 mai 1814, avec une délégation du conseil municipal, par le Roi Louis XVIII.

Lors des Cent-Jours, il continue ses fonctions malgré des relations difficiles avec le préfet, le régicide Joseph Etienne Richard.

Avec la chute définitive de l'Empire, après Waterloo, la ville de Caen se rallie à nouveau aux Bourbons et il a à résister à l'occupation prussienne et aux réquisitions concomitantes [3].

Le conseil municipal le félicite lors d'une délibération municipale du d'être parvenu à éviter tout trouble dans ces circonstances[3]. Cela ne l'empêche pas d'être révoqué par le nouveau préfet, Ferdinand de Bertier, le pour « opinions bonapartistes »[3].

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Il épouse à Caen le , civilement et religieusement par un « prêtre non jureur »[4], Marie-Élisabeth du Bisson (Caen, paroisse Saint-Pierre, 5 août 1771 - Caen, 6 octobre 1846), fille de François Laurent du Bisson, marchand drapier, échevin de Caen, et de Marie Ygouf.

Elle était une cousine de Frédéric du Bisson, père de Raoul du Bisson. Tous deux ont quatre enfants :

  • enfant anonyme, né et mort à Caen le 8 août 1798 ;
  • Marie Mélanie de Lentaigne de Logivière (Caen, 27 février 1800 - Caen, 5 mai 1878), mariée à Caen en 1822 avec Victor Le Jolis de Villiers, conseiller à la Cour royale de Caen, chevalier de la légion d'honneur (1790-1847), fils de François Alexandre Léonor Le Jolis de Villiers, député et maire de Saint-Lô, puis en 1850 avec Charles Doynel , marquis de Montécot (1786-1863), sans descendance des deux mariages ;
  • Cyrille François de Lentaigne de Logivière, avocat (Caen, 18 juillet 1803 - Saint Germain de Livet, 10 septembre 1829), marié en 1827 avec Félicité Désirée de Chaumontel (1804-1863), dont postérité ;
  • Edouard François Etienne de Lentaigne de Logivière (Caen, 16 mai 1805 - Caen, 27 janvier 1815).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Comte d'Arundel de Condé, Les Anoblis par charge en Haute-Normandie de 1670 à 1790, Paris, Patrice du Puy, , 413 p. (ISBN 2-908003-31-7), p. 194
  2. Charge de secrétaire du roi en 1781 (24 janvier au 20 juin) (Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle, 2002, page 124).
  3. a b c d e f g et h « Sur M. Lentaigne de Logivière, ancien maire de Caen », Annuaire des cinq départements de la Normandie, Caen, vol. 6,‎ (lire en ligne)
  4. a b c d e f g h i j k l m n et o Marie-Thérèse Colas des Francs, Un maire impérial, Jacques-Guy Lentaigne de Logivières, Caen,
  5. M. Dumont, Dictionnaire de Biographie française, tome XXI, Paris, Letouzey & Ané, (ISBN 978-2-7063-0286-2), col. 408-410

Articles connexes[modifier | modifier le code]