Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux

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Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux
Biographie
Naissance
Décès
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Père
Mère
Fratrie
Blason

Jacques-Armand Dupin, dit Dupin de Chenonceaux, né à Paris le et mort à l'Île de France le , est une personnalité du XVIIIe siècle français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux est né le à Paris, paroisse Saint-Paul[1]. Il est le fils du fermier général Claude Dupin (1686-1769) et de sa seconde épouse, Louise de Fontaine (1706-1799). Jacques-Armand Dupin se fait appeler « Dupin de Chenonceaux » par référence au château de Chenonceau, acquis par ses parents le . Le château s'orthographiait alors comme le village, c'est-à-dire avec un « x ».

Le à Paris en l'Église Saint-Sulpice[2], il épouse Louise-Alexandrine-Julie de Rochechouart-Pontville[note 1]. Elle lui donne un fils, Claude Sophie Dupin dit « Dupin de Rochefort » (né en 1751), capitaine au régiment de Jarnac Dragons, mais qui marié à Anne-Jeanne-Sophie de Serre de Saint Roman le en l'Église Saint-Eustache[2], meurt sans postérité à Chenonceau, le dans sa trente-huitième année[3].

Dupin de Chenonceaux est un mauvais sujet, dont Jean-Jacques Rousseau blâme l'inconduite dans son ouvrage, Les Confessions[4] :

« Je passai ces huit jours dans un supplice que le plaisir d'obéir à madame Dupin pouvait seul me rendre souffrable ; car le pauvre Chenonceaux avait dès lors cette mauvaise tête qui a failli déshonorer sa famille, et qui l'a fait mourir dans l'île de Bourbon. Pendant que je fus auprès de lui, je l'empêchai de faire du mal à lui-même ou à d'autres, et voilà tout : encore ne fut-ce pas une médiocre peine, et je ne m’en serais pas chargé huit autres jours de plus, quand madame Dupin se serait donnée à moi pour récompense. »

Jacques-Armand accumule d'énormes dettes de jeu dont l'une oblige son père pour l'honorer, à vendre plusieurs de ses biens en 1750[note 2]. Les écarts de leur fils unique qui se livre également à des spéculations risquées, se poursuivent. Claude Dupin est obligé de faire appel à la justice. Jacques-Armand est envoyé dans la Maison des religieuses de Charenton où il s'échappe en 1762[5]. Il gagne la Hollande et poursuit sa mauvaise vie à Amsterdam. Placé sous la tutelle de son père, Jacques-Armand est extradé de Hollande. Arrêté, il est enfermé à la forteresse de Pierre Encise près de Lyon par une lettre de cachet, sous prétexte de folie. Par crainte d'une nouvelle évasion ou d'un suicide, ses parents le font sortir et décident de l'exiler le pour ses inconduites à l'Île de France, où il meurt de la fièvre jaune le [5]. Avant d'embarquer à bord du « Comte d'Artois », navire marchand de la Compagnie des Indes orientales, il aurait confié à sa mère une fille illégitime, Marie-Thérèse Adam (Paris, 1755 - Chenonceaux, 1836)[note 3] qui deviendra plus tard l'épouse du médecin Pierre Bretonneau.

Contrat de mariage (extraits) entre Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux (1727-1767) et Julie de Rochechouart-Pontville (1730-1797), le chez Me Claude Aleaume, notaire à Paris.
La dernière page de cet acte notarié comporte des signatures prestigieuses dont celles de : Louise-Anne de Bourbon-Condé, Fontenelle, Claude Dupin, Louise Marie Magdeleine Guillaume de Fontaine, Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux, Julie de Rochechouart-Pontville, Louis Dupin de Francueil ainsi que la plupart des membres de la famille de Rochechouart.
Source : Archives nationales.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., « Monsieur et madame Dupin », p. 177 à 210. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Gaston de Villeneuve-Guibert, Le portefeuille de madame Dupin : Dame de Chenonceaux, Paris, Éditions Calmann-Lévy, , 606 p. (lire en ligne)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Louise-Alexandrine-Julie de Rochechouart-Pontville (1730-1797) : orthographe correcte des prénoms suivant les actes notariés dont celui de son contrat de mariage avec Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux en date du 8 octobre 1749 à Paris. Source : Archives nationales - Minutier central des notaires de Paris, étude Aleaume MC-XCI - Liasse 858.
  2. Plusieurs ouvrages mentionnent une somme exorbitante de 700 000 livres et la vente de l'Hôtel Lambert pour régler cette dette. Mais l'Hôtel Lambert est vendu le 31 mars 1739 (Minutier central des notaires de Paris, LXXXVIII-856). Cette année-là, Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux a … douze ans. Ce qui est bien jeune pour jouer et perdre une pareille somme dont le montant semble par ailleurs nettement exagéré.
  3. Les origines de la naissance de Marie-Thérèse Adam (1755-1836) restent toutefois mystérieuses et Madame Dupin se serait chargée d'élever cette enfant qui deviendra plus tard sa lectrice et son héritière. Consulter l'ouvrage de Casimir Chevalier, Histoire abrégée de Chenonceau, Lyon, Éditions Alphonse Louis Perrin et Marinet, , 361 p. (lire en ligne), chap. XXII (« Travaux et acquisitions des Dupin 1733-1788 »), p. 309.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Paris : Paroisse de Saint-Paul. État civil - Acte de naissance reconstitué. Cote du document : V3E/N 812. Archives de Paris 18 boulevard Sérurier 75019 Paris
  2. a et b État civil de Paris : mariages à Paris (1613-1805) - Fonds Archives généalogiques Andriveau.
  3. Archives municipales de Chenonceaux : État civil - acte de décès de Claude Sophie Dupin de Rochefort. Mairie de Chenonceaux, 1 place de la Mairie 37150 Chenonceaux. Voir aussi les archives numérisées de Chenonceaux aux Archives départementales d'Indre-et-Loire.
  4. Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, vol. 1er (2e partie), Paris, xviiie siècle, 182 p. (présentation en ligne, lire en ligne), chap. VII (« Madame Dupin »), p. 151 à 152 (Paris) et 177 à 178 (Chenonceau).
  5. a et b Jean Buon (préf. Michelle Perrot), Madame Dupin : Une féministe à Chenonceau au siècle des Lumières, Joué-lès-Tours, Éditions La Simarre, , 224 p. (ISBN 978-2-36536-027-2, présentation en ligne), « Après les belles années, les années sombres », p. 102 à 105