Jacqueline Gourault

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Jacqueline Gourault
Illustration.
Jacqueline Gourault en juillet 2017.
Fonctions
Membre du Conseil constitutionnel français
En fonction depuis le
(2 ans et 14 jours)
Président Laurent Fabius
Prédécesseur Nicole Maestracci
Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales

(3 ans, 4 mois et 17 jours)
Président Emmanuel Macron
Premier ministre Édouard Philippe
Jean Castex
Gouvernement Philippe II
Castex
Prédécesseur Jacques Mézard (Cohésion des territoires)
Successeur Joël Giraud
Ministre auprès du ministre d'État,
ministre de l'Intérieur

(1 an, 3 mois et 25 jours)
Président Emmanuel Macron
Premier ministre Édouard Philippe
Ministre Gérard Collomb
Gouvernement Philippe II
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Laurent Nuñez (secrétaire d’État)
Vice-présidente du Sénat

(2 ans, 8 mois et 13 jours)
Élection
Président Gérard Larcher
Présidente de la délégation sénatoriale aux Collectivités territoriales et à la Décentralisation

(2 ans, 10 mois et 29 jours)
Prédécesseur Claude Belot
Successeur Jean-Marie Bockel
Première vice-présidente de l'Association des maires de France

(4 ans et 9 jours)
Prédécesseur Jacques Pélissard
Successeur André Laignel
Sénatrice française

(1 mois)
Réélection 24 septembre 2017
Circonscription Loir-et-Cher
Successeur Jean-Paul Prince

(15 ans, 9 mois et 21 jours)
Élection 23 septembre 2001
Réélection 25 septembre 2011
Circonscription Loir-et-Cher
Groupe politique UDI-UC
Présidente de la communauté d'agglomération de Blois-Agglopolys

(4 ans et 11 jours)
Prédécesseur Collectivité créée
Successeur Nicolas Perruchot
Conseillère générale de Loir-et-Cher

(3 ans, 9 mois et 9 jours)
Élection 22 mars 1998
Circonscription Canton de Blois-1
Prédécesseur Yves Genet
Successeur Marie-Hélène Millet
Conseillère régionale du Centre

(9 ans et 1 jour)
Élection 22 mars 1992
Circonscription Loir-et-Cher
Successeur Jean-Luc Schnoering
Maire de La Chaussée-Saint-Victor

(25 ans et 10 jours)
Prédécesseur Danièle Charron
Successeur Stéphane Baudu
Biographie
Nom de naissance Jacqueline Doliveux
Date de naissance (73 ans)
Lieu de naissance Montoire-sur-le-Loir (France)
Nationalité Française
Parti politique UDF puis MoDem
Profession Professeure d'Histoire-Géographie

Signature de

Jacqueline Gourault, née le à Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher), est une femme politique française.

Sénatrice de 2001 à 2017 et vice-présidente du Sénat de 2014 à 2017, elle est nommée ministre auprès du ministre d'État, ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, en 2017. Issue de l'UDF, elle est également vice-présidente du Mouvement démocrate (MoDem) chargée de la formation et des élus. En 2018, elle est nommée ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. Elle est nommée au Conseil constitutionnel par le président Emmanuel Macron en 2022.

Origines et profession[modifier | modifier le code]

Née Jacqueline Doliveux, elle est la fille de Martial Doliveux, un marchand de bestiaux de Montoire-sur-le-Loir, et de son épouse Madeleine, travaillant avec lui. Son époux, Gérard Gourault, a repris l'élevage de chevaux de son père[1],[2].

Elle est professeure d'histoire-géographie, entre autres, au lycée Sainte-Marie de Blois.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Élue du Loir-et-Cher[modifier | modifier le code]

Elle s'engage en politique en 1974, lors de la campagne présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing[2]. Élue conseillère municipale en 1983, elle est maire de La Chaussée-Saint-Victor de 1989 à 2014.

C'est en 1993, lors des élections législatives, que Jacqueline Gourault émerge sur la scène politique départementale en menant campagne contre Jack Lang, alors maire de Blois. Celui-ci est réélu avec 51,5 % des voix, mais elle parvient à faire annuler son élection par le Conseil constitutionnel, qui le condamne, en outre, à un an d'inéligibilité[3]. Lors de l'élection partielle de 1994, le candidat socialiste, Michel Fromet, suppléant de Jack Lang en 1993, est élu avec 59,7 % des voix[4]. En 1997, elle se présente de nouveau aux élections législatives et est défaite (46,8 %) face à Jack Lang[5].

En 1998, elle est une des rares élues de Loir-et-Cher à refuser toute alliance avec le Front national au conseil régional. Elle mène campagne pour Nicolas Perruchot (UDF), qui ravit la ville de Blois au PS lors des élections municipales de 2001.

Lors des élections régionales de 2004, elle est la tête de liste de l'UDF en région Centre. Sa liste arrive en quatrième position au niveau régional au premier tour, avec 13,7 % des voix[6]. Elle fusionne au second tour avec la liste de l'UMP.

En , elle est élue conseillère municipale à La Chaussée Saint-Victor sur la liste conduite par Stéphane Baudu. Elle est également conseillère communautaire de la Communauté d'agglomération de Blois « Agglopolys ».

Sénatrice[modifier | modifier le code]

En 2001, elle est élue au premier tour sénatrice dans le Loir-et-Cher. Elle est réélue sénatrice, également au premier tour, lors des élections sénatoriales de 2011. Elle est élue vice-présidente du Sénat en 2014[7].

Jacqueline Gourault s'oppose à la loi de 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe[8].

Dirigeante centriste[modifier | modifier le code]

Après le départ de nombreux responsables centristes en 2002 pour l'UMP, Jacqueline Gourault reste fidèle à François Bayrou. Elle est membre du bureau exécutif de l’UDF en tant que vice-présidente exécutive. Contrairement à la plupart des parlementaires UDF qui se rallient à Nicolas Sarkozy lors du second tour de l'élection présidentielle de 2007, Jacqueline Gourault ne donne pas de consigne de vote. Elle fait partie de l'équipe dirigeante du Mouvement démocrate, créé le . Présidente de la fédération MoDem de Loir-et-Cher, elle ne se représente pas à cette fonction lors des élections internes de 2008.

Elle soutient Alain Juppé pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016[9] puis parraine Emmanuel Macron à l'élection présidentielle de 2017.

Ministre sous la présidence d'Emmanuel Macron[modifier | modifier le code]

Jacqueline Gourault en 2018.

Elle est nommée ministre auprès du ministre d'État, ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, le , dans le deuxième gouvernement d'Édouard Philippe. Cette nomination intervient grâce à François Bayrou, selon ses propres dires[10],[11]. Elle dispose d'un cabinet composé de huit personnes[12]. Elle partage l'ensemble des attributions de son ministre de tutelle[13]. Contexte indique qu'« auprès de Gérard Collomb, à la fibre plus sécuritaire, elle incarne la voix des territoires au gouvernement. Concrètement, elle reçoit chaque semaine des associations d’élus, se déplace auprès des maires, traite le dossier Corse quasiment en direct avec le Premier ministre »[14].

En , lors des élections sénatoriales, elle est réélue sénatrice. Restant au gouvernement, elle n'exerce pas ce mandat[15], puisqu'elle occupe déjà des fonctions gouvernementales.

Le , le Premier ministre, Édouard Philippe, lui confie la fonction informelle de suivi du « dossier corse », à la suite de la victoire des nationalistes aux élections territoriales de 2017[16]. Elle utilise l'expression de « prisonniers politiques » pour désigner des détenus de droit commun[17],[18]. Les négociations restent bloquées[19].

Le , le Premier ministre lui confie la mission d'ouvrir le dialogue entre les élus locaux du Haut et Bas-Rhin afin d'organiser la fusion de ces deux départements dans une « collectivité européenne » d’Alsace[20],[21] en suite du rapport du préfet Jean-Luc Marx.

Le , elle est nommée ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, succédant à Jacques Mézard[22].

En juillet 2021, le Sénat adopte en première lecture son projet de loi 3DS (initialement 4D)[23]. Si son objectif initial était de « donner du souffle à notre démocratie », son manque d'ambition a été critiqué initialement par les sénateurs, parmi lesquels Françoise Gatel[24]. Le texte regroupe des mesures variées telles que la création d'un « contrat de mixité sociale » dans le cadre de la pérennisation de la loi SRU, d'un droit de véto aux maires pour l'installation d'éoliennes, le renforcement des pouvoirs du département pour le versement du RSA et des présidents des conseils régionaux sur l'ARS qui deviendraient co-présidents du conseil d'administration[24],[23],[25].

Membre du Conseil constitutionnel[modifier | modifier le code]

En février 2022, Emmanuel Macron propose de nommer Jacqueline Gourault au Conseil constitutionnel[26]. Cette proposition fait polémique sur les bancs de l'opposition de droite, car contrairement à l'usage, Jacqueline Gourault n'est ni juriste, ni publiciste[27]. Pour le souligner, lors de son audition à l’Assemblée nationale, Guillaume Larrivé présente des questions pointues. À l'inverse, Philippe Bas (ancien président de la commission des Lois du Sénat), a précisé que « le Conseil constitutionnel n’a pas seulement besoin de juristes, mais aussi des personnalités qui connaissent la société française »[27].

Cette nomination est validée par le Parlement le 23 février 2022 par 41 voix pour, 31 voix contre et 4 abstentions (29 voix pour et 15 voix contre pour les députés, 12 voix pour et 16 voix contre pour les sénateurs)[27]. Elle prête serment le 8 mars 2022[28].

Détail des mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

Au gouvernement[modifier | modifier le code]

  • 2017-2018 : ministre auprès du ministre d'État, ministre de l'Intérieur.
  • 2018-2022 : ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales.

Au Sénat[modifier | modifier le code]

  • 2001-2017 : sénatrice, élue dans le Loir-et-Cher.
  • 2014-2017 : vice-présidente du Sénat.

Au niveau local[modifier | modifier le code]

Autres fonctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Éric Hacquemand, « Jacqueline Gourault : "Le cheval, une tradition familiale" », Paris Match, semaine du 26 juillet au 1er août 2018, p. 32.
  2. a et b « Jacqueline Gourault, une ministre née à Montoire », actu.fr/, 2 juillet 2017.
  3. Décision no 93-1328/1487 AN du 9 décembre 1993 du Conseil constitutionnel
  4. « Résultats des élections législatives partielles à Blois », sur L’Humanité, (consulté le )
  5. « Résultats des élections législatives partielles de 1997 », sur data.gouv.fr, (consulté le )
  6. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections régionales 2004 », sur interieur.gouv.fr.
  7. « Jacqueline Gourrault élue à la vice-présidence du Sénat : ses nouvelles missions », sur jgourault.fr, .
  8. Mathieu Dejean, « Quand la nouvelle ministre Jacqueline Gourault votait contre le mariage pour tous », lesinrocks.com, 22 juin 2017.
  9. Ludovic Vigogne, « Primaire à droite: la liste des premiers soutiens parlementaires », lopinion.fr, 20 avril 2016.
  10. « Jacqueline Gourault au gouvernement : une très proche de Bayrou chargée des collectivités », sur Public Sénat, .
  11. Décret no 2017-1146 du 10 juillet 2017 relatif aux attributions de la ministre auprès du ministre d'État, ministre de l'intérieur.
  12. Ministère de l'Intérieur, « Cabinet de la ministre auprès », sur interieur.gouv.fr.
  13. Dominique Albertini, « Jacqueline Gourault, «agent traitant» de l’exécutif auprès des élus », sur liberation.fr, (consulté le ).
  14. Samuel Le Goff, Simon Prigent, Diane de Fortanier et Hortense Goulard, « Les attributions informelles des secrétaires d’État « sans attribution », sur contexte.com, (consulté le ).
  15. « Fiche de Jacqueline Gourault », sur senat.fr.
  16. Le Monde, « Jacqueline Gourault nommée « Madame Corse » du gouvernement», lemonde.fr, 12 décembre 2017.
  17. « Quand la ministre chargée du dossier corse Jacqueline Gourault évoque des "prisonniers politiques" », sur France Info, .
  18. « Jacqueline Gourault, Madame Corse du gouvernement, gaffe en parlant de "prisonniers politiques" », sur Le HuffPost, .
  19. « Les députés rejettent un statut d'autonomie pour la Corse », sur Europe 1, .
  20. Le Huffingtonpost, « Jacqueline Gourault, la "Madame Corse" du gouvernement devient la "Madame Alsace"», www.huffingtonpost.fr, 3 août 2018.
  21. « Collectivité européenne d'Alsace : loi, décret ... "si l'ensemble ne convient pas, nous ne l'accepterons pas" (F. Bierry) », DNA - Dernières Nouvelles d'Alsace,‎ (lire en ligne)
  22. « Jacqueline Gourault, une centriste à la cohésion des territoires », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  23. a et b « Transports, logement, emploi, santé... Ce que prévoit le projet de loi sur la décentralisation », sur Boursorama, (consulté le )
  24. a et b « Projet de loi décentralisation: le Sénat va adopter un texte enrichi », sur LEFIGARO (consulté le )
  25. « Décentralisation : transports, logement social, RSA… les principales mesures du projet de loi », sur SudOuest.fr (consulté le )
  26. AFP, « Emmanuel Macron propose de nommer Jacqueline Gourault au Conseil constitutionnel », sur Le Figaro, (consulté le ).
  27. a b et c « Conseil constitutionnel : la nomination de Jacqueline Gourault validée contre l’avis du Sénat », sur Public Senat, (consulté le )
  28. Agenda du président de la République sur le site Elysee.fr

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]