Jackie Sardou

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Jackie Sardou
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
Paris (Drapeau de la France France)
Sépulture
Nom de naissance
Jacqueline LabbéVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Période d'activité
Conjoint
Fernand Sardou (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant

Jacqueline Labbé dite Jackie Rollin puis Jackie Sardou, née le dans le 10e arrondissement de Paris[1] et morte le dans le 17e arrondissement, est une actrice française.

Elle est l'épouse de l'acteur et chanteur Fernand Sardou, la mère du chanteur Michel Sardou, et la grand-mère du romancier Romain Sardou et du comédien Davy Sardou.

Comédienne truculente, Jackie Sardou était un des piliers du théâtre de boulevard : en fin de carrière, elle triomphe au théâtre dans Le Clan des veuves (1990-1993) de Ginette Garcin, avec cette dernière et Mony Dalmès.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jacqueline Labbé naît de père inconnu[2] dans une mansarde du 8, rue de l'Échiquier, juste à côté du « Concert Mayol » (au n° 10) où sa mère Andrée Labbé, dite Bagatelle, est une danseuse du Concert Mayol et du quadrille du french-cancan au Moulin rouge.

À 16 ans, elle remplace au pied levé une danseuse dans l'opérette En plein pastis à laquelle participent sa mère et Fernand Sardou dans le rôle du jeune premier[3]. Ils se retrouvent par hasard à Paris le 14 juillet 1939 et ont une aventure d'un soir[4]. Ils se revoient ensuite très brièvement à Genève[5], puis après la Libération en octobre 1944[6] pour ne plus jamais se quitter[7], et se marient à Paris le . Elle donne naissance à son unique enfant, Michel, le . Elle occupe la scène du « Liberty’s » pendant dix ans, sous le nom de Jackie Rollin, du nom de son compagnon d'avant-guerre, un directeur de troupe de music-hall de trente ans son aîné[8], avec lequel elle a eu sa première expérience amoureuse à l'âge de 16 ans[9].

Elle enchaîne les cabarets, les opérettes et les tournages… la course aux cachets : elle tourne son premier film en 1948 avec Fernand Sardou intitulé Si ça peut vous faire plaisir de Jacques Daniel-Norman avec Fernandel en vedette.

À partir de 1948, le cinéma lui offre une succession de rôles de bonnes femmes gouailleuses, mais la cantonne aux mêmes rôles : "J'ai tout de suite été inscrite à la rubrique "rondeur". Dès qu'il fallait une concierge, une nourrice, une belle-mère irascible, une pute sur le retour, une poissonnière ou une marchande de journaux, hop, par ici la p'tite grosse ![10]" Elle n'obtiendra pas de grands rôles au cinéma. Néanmoins, citons : Retenez-moi... ou je fais un malheur ! (1983) de Michel Gérard, Par où t'es rentré, on t'a pas vu sortir (1983) de Philippe Clair avec Jerry Lewis, La Vengeance du serpent à plumes (1984) de Gérard Oury avec Coluche ou Les Mamies (1992) d'Annick Lanoë avec Danielle Darrieux, Sophie Desmarets, Odette Laure et Paulette Dubost.

Le , elle ouvre avec son mari à Paris, rue Lepic un cabaret appelé « Chez Fernand Sardou » qu'elle doit fermer en 1965 après avoir fait faillite[11]. Pour payer ses créanciers, elle devient alors, en tant que salariée, tenancière d'un bar à hôtesses à Paris rue Frochot[12], avant d'être engagée par Jean-Michel Rouzière au théâtre du Palais-Royal, ce qui lui permet de revenir au théâtre[13].

Tombe de Jackie et Fernand Sardou au cimetière du Grand Jas.

Jackie Sardou s'est réellement révélée au grand public lors des vingt dernières années de sa vie, en décidant, après la mort de son mari en 1976, d'abandonner son nom de scène Jackie Rollin pour son nom marital Sardou, beaucoup plus vendeur depuis la notoriété de son fils. Elle paraît souvent à la télévision (dans des jeux comme L'Académie des neuf avec Jean-Pierre Foucault) et à la radio (Les Grosses Têtes de Philippe Bouvard sur RTL et Allô Jackie sur RMC), ainsi que dans des pièces de théâtre populaires et comiques telles que Chéri de Colette avec Michèle Morgan en 1982, N'écoutez pas Mesdames de Sacha Guitry avec Pierre Dux et Micheline Boudet en 1985 ou Le Clan des veuves en 1992.

Avec Michel Sardou elle enregistre, en 1982, un sketch (écrit par Jean-Loup Dabadie), intitulé Maman et plus tard, en 1993, un album de chansons populaires sous le titre Jackie Sardou chante…. En 1987, elle publie chez Plon un livre de souvenirs, Hé, la petite grosse !.

Elle meurt le à Paris[14], à l'âge de 78 ans. Sa dépouille a été initialement inhumée dans le cimetière nouveau de Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, aux côtés de son mari. Les deux époux ont été ensuite transférés à Cannes au cimetière du Grand Jas (allée des lilas) en 2006.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Séries et téléfilms[modifier | modifier le code]

Au théâtre ce soir[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Chansons[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance n° 986 (vue 27/31) avec mentions marginales de la reconnaissance, du mariage et du décès. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 10e arrondissement, registre des naissances de 1919.
  2. Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.10 : "J'ai été déclarée à la mairie sous le nom de Jacqueline Labbé, celui de ma mère, car, naturellement, le monsieur qui m'avait fabriquée avait disparu depuis longtemps."
  3. Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, pp. 32 et 33
  4. Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p. 63 : "C'était le cœur pas très gai que j'errais sur les boulevards le soir du 14 juillet 1939... Assis à la table voisine, un flâneur regardait passer les filles avec l'attention du chasseur à l'affût. Je lui jetai un bref regard et, brusquement, mon cœur se mit à battre plus vite. Dans mon voisin de table, je venais de reconnaître mon jeune premier de Nice, celui dans les bras duquel j'avais chanté pour la première fois : le beau Fernand Sardou... On s'est retrouvés ainsi devant son hôtel, passage de l'Industrie et je suis restée avec lui. Quelques heures plus tard, Fernand repartait avec sa tournée."
  5. Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.69
  6. Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.97
  7. Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.100 : "Depuis ce jour-là, Fernand et moi, on ne s'est plus jamais quittés.
  8. Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.36 : "Comme je n'avais pas de nom d'artiste, Rollin m'a dit : -Tu n'as qu'à prendre le mien. Tu t'appelleras Jackie Rollin."
  9. Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.36 : "Le père Rollin qui avait trente ans de plus que moi, pas fou, me cavalait après, ce qui mettait ma mère en fureur. Et, ce qui devait arriver arriva. C'est à Lyon que j'ai perdu ma vertu, comme on dit."
  10. Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.207
  11. Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, pp.173-177
  12. Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.179-183
  13. Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.183
  14. Notice biographique sur LesGensduCinéma.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus, Mormoiron : éditions Cinéma, 2008, 1185 p. (ISBN 978-2-9531-1390-7)
  • Jackie Sardou, Hé, la p'tite grosse !, Paris : Plon, 1987, 234 p. (ISBN 2-259-01609-X)

Liens externes[modifier | modifier le code]