Islam à Bahreïn

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La mosquée Siyadi, sur l'île de Muharraq

L'islam chiite est religion d'État au Royaume de Bahreïn, où presque tous les citoyens sont musulmans. Néanmoins, c'est la famille sunnite Al Khalifa, régnante depuis 1783, qui dirige souverainement le pays depuis l'indépendance du royaume en 1971[1]. La proportion de musulmans dans l'île a diminué depuis la fin du XXe siècle du fait de l'immigration de travail en provenance de pays comme l'Inde, les Philippines ou le Sri Lanka. Les musulmans barheïni sont à 70 % chiites, et représentent 55 % de la population locale, estimée à 1,1 millions d'habitants[2].

Histoire

Les débuts de l'islam à Bahreïn

Depuis la période de l'Hégire et l'exercice du pouvoir politique à Médine, Mahomet voulu unifier la péninsule Arabique autour de l'islam. Une partie de cette unification a consisté à inciter les différents pouvoirs locaux à embrasser l'islam. En 628, Mahomet envoya son ambassadeur Al-Ala'a Al-Hadrami à la rencontre de Munzir ibn Sawa Tamimi. Ce souverain régnait sur la région historique de Bahreïn, qui s'étendait du Koweït au Sud du Qatar, incluant les villes d'Al-Hasa, Qatif, et les îles de Bahreïn. Munzir se convertit officiellement à l'islam, et tous les arabes habitants dans le Royaume de Barheïn et du Qatar devinrent musulmans, y compris les Perses qui vivaient là.

Lettre envoyée par Mahomet au souverain Munzir

les Qarmates

Le courant chiite ismaélien des Qarmates s'empara de Barheïn en l'an 899, faisant de l'île un bastion et une base opérationnelle. Ils s'emparèrent de Bagdad et mirent à sac La Mecque et Médine en 930. Ils profanèrent la source sacrée de Zamzam en y mettant les corps de pèlerins du hadj qu'ils avaient tués. Ils emportèrent aussi la Pierre Noire à Bahreïn, où elle resta pendant 20 ans. Les Qarmates furent battus par les chiites Ismaéliens, puis par les abassides en 976, et leur pouvoir déclina.

Avec leurs défaites militaires, le courant révolutionnaire des Qarmates disparut au sein du chiisme ismaélien. Le chiisme duodécimain, en revanche, put s'établir et se fortifier dans la région au cours des quatre siècles suivants, avec l'appui du pouvoir sunnite[3].

L'école de Barheïn

Au XIIIe siècle apparut le terme « d'école de Barheïn » pour désigner une philosophie et une mystique qui se développèrent dans la pratique orthodoxe du chiisme duodécimain. Cette école produisit des théologiens, comme le cheikh Sheikh Kamal al-Din Ibn Sa’adah al Bahrani (mort en 1242), le cheikh Jamal al-Din ‘Ali ibn Sulayman al-Bahrani (mort en 1271), et le cheikh Maitham Al Bahrani (mort en 1280)[4]

L'islam actuel

La grande mosquée du Royaume de Bahreïn

Les différentes communautés musulmanes

Les trois quarts des Bahreïnis sont des chiites de courant jafarite, et les autres sont sunnites. Au sein des sunnites, la famille régnante Al Khalifa suit le courant malékite, de même que certaines tribus qui la soutiennent. L'ethnie sunnite Huwala, venue d'Iran au XIXe siècle, suit le courant chaféite. Au sein de la nombreuse population venant d'Asie du Sud, la plupart des immigrants sont sunnites de rite hanafite, mais il y a aussi des chiites jafarites.

l'islam officiel

Le pays observe les jeûnes de l'aïd el-Adha et de l'Aïd el-Fitr, la fête de la naissance de Mahomet, mawlid, et le nouvel an islamique. Ces quatre fêtes religieuses sont des jours fériés.

Situation politique

Après la politique de libéralisation de la société du roi Hamed ben Issa al-Khalifa, des partis islamistes ont contesté les élections, et sont devenus un parti important du parlement. Ces partis islamistes, les salafistes du parti Asalah et les frères musulmans affiliés à la Société Islamique Al-Menbar, sont deux des partis importants du parlement.

Il était prévu que le parti nationaliste islamiste chiite de Wefaq domine les élections générales de 2006, après avoir boycotté celui de 2002. Lors des élections de 2006, ce parti chiite reçut le soutien du Conseil des Érudits Musulmans, qui l'aida à obtenir 17 des 18 sièges qui lui étaient contestés. Aux élections de 2010, le parti Wefaq prit un siège de plus, de sorte qu'il a actuellement 18 des 40 sièges du parlement[5].

Références

  1. Présentation de Bahreïn par le Ministère français des Affaires étrangères
  2. Chiffres du Ministère français des Affaires étrangères issus d'un recensement de 2001
  3. (en) Sacred Space and Holy War, de Juan Cole, IB Tauris, 2007, p. 32
  4. (en) Rationalism in the school of Bahrain: a historical perspective, de Ali Al Oraibi, in Shīʻite Heritage: Essays on Classical and Modern Traditions de Lynda Clarke, Global Academic Publishing, 2001, p. 331
  5. (en) Article du Gulf Daily News

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