Yacouba Isaac Zida

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Yacouba Isaac Zida
Illustration.
Fonctions
Premier ministre du Burkina Faso
[N 1]
(1 an, 1 mois et 16 jours)
Président Michel Kafando
(transition)
Roch Marc Christian Kaboré
Gouvernement Zida
Prédécesseur Luc-Adolphe Tiao
Successeur Paul Kaba Thiéba
Ministre de la Défense et des Anciens combattants du Burkina Faso

(7 mois et 23 jours)
Président Michel Kafando
Premier ministre Lui-même
Gouvernement Zida
Successeur Michel Kafando
Chef de l'État du Burkina Faso
(transition, de facto)

(20 jours)
Prédécesseur Blaise Compaoré
(président)
Successeur Michel Kafando
(président de la Transition)
Biographie
Nom de naissance Yacouba Isaac Zida
Date de naissance (58 ans)
Lieu de naissance Yako (Haute-Volta)
Nationalité Burkinabè
Diplômé de Université de Ouagadougou
Université Lyon III
Profession Officier supérieur
Religion Évangélique[1]
Résidence Palais de Kossyam

Yacouba Isaac Zida
Chefs d'État du Burkina Faso
Premiers ministres du Burkina Faso

Yacouba Isaac Zida, né le à Yako[2], dans la province du Passoré, est un officier et homme d'État burkinabè. Il est désigné chef de l'État de transition du Burkina Faso par l'armée le avant d'être nommé, le 21 du même mois, Premier ministre par le président de la transition, Michel Kafando. Il fait face au coup d'État du 17 septembre 2015 qui échoue. Il quitte son poste en janvier 2016, remplacé par Paul Kaba Thieba. Il vit depuis 2016 au Canada et a, en conséquence, été radié de l'armée.

Biographie[modifier | modifier le code]

D'ethnie mossi[3], il parle couramment moré, dioula, français et anglais. Il se convertit au protestantisme évangélique (il était musulman) après l'université sous l’influence du pasteur Patrice Tiendrébéogo[3].

Il est père de trois enfants.

Formation universitaire[modifier | modifier le code]

Jusqu’en 1989, il suit des études de langue anglaise à l'université de Ouagadougou avant d'entrer, en 1993, à l'académie militaire Georges-Namoano de Pô.

Il est titulaire d'un master II en management international obtenu à l'université Jean-Moulin-Lyon-III en France[4].

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Il suit différentes formations militaires spécialisées à l'étranger : Taiwan, Yaoundé (Cameroun), États-Unis[3].

Il intègre en 1996 le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne du régime du président Blaise Compaoré comme commandant de compagnie, commandant de groupement. Il est nommé adjoint du chef de corps du RSP, le colonel Boureima Kéré, avec le grade de lieutenant-colonel.

Gilbert Diendéré, un des piliers du régime, originaire comme lui de la région de Yako (nord-ouest), le prend sous son aile[3]. Il est chargé de la sécurisation des déplacements présidentiels, puis placé à la division renseignements de la présidence[3].

De 2002 à 2011, il est officier de liaison dans le cadre de la médiation Compaoré durant la crise ivoirienne.[réf. nécessaire]

De 2008 à 2009, il est observateur casque bleu en République démocratique du Congo (RDC). En 2012, il participe à une formation antiterroriste à l'université des forces spéciales de Tampa en Floride (Joint Special Operations University (en)).

Officier d'état-major dans la manœuvre multilatérale contre le terrorisme transsaharien dénommée « Flintlock 10 ».

Prise du pouvoir et transition[modifier | modifier le code]

Palais de Kosyam, où Zida refusa de faire tirer sur les manifestants.

Jusqu’à ce qu’il rallie la cause des manifestants après que le chef d'état-major général de l'armée (CEMGA) lui a donné l'ordre de tirer sur les manifestants, il défend le palais de Kosyam, dernier bastion de Blaise Compaoré. Ses hommes sont essentiellement de jeunes lieutenants dirigés par le lieutenant Flavien Kaboré.

Blaise Compaoré comprenant que la partie est perdue décide, avec le général Diendéré, d'imposer Zida, en qui ils ont une totale confiance, à la tête de la transition militaire malgré la résistance de certains officiers généraux qui doivent laisser la place à cet officier de second rang[3].

Dans la soirée du , il annonce le départ du président et déclare assumer les responsabilités de chef de l'État du Burkina Faso[5] par intérim. Il suspend la constitution de 1991 et annonce qu'un organe consensuel de transition serait mis en place.

Par cette déclaration, il s'oppose au général Honoré Traoré, chef d'état-major des armées, qui avait lui aussi revendiqué le pouvoir après la démission et la fuite vers la Côte d'Ivoire du président Blaise Compaoré plus tôt dans la journée[6]. Proche de l'ancien président Compaoré et personnalité trouble, Traoré ne faisait cependant pas l'unanimité, notamment au sein de l'armée.

Le , l'armée par le biais du général de brigade Pingrenoma Zagré, chef d’état-major général adjoint publie et diffuse un communiqué qui affirme son soutien à Zida comme président de transition[7],[8]. Le chef d’état-major général des armées, le général Honoré Traoré en est l'un des signataires, ce qui implique son renoncement au pouvoir[9].

Le , il est violemment pris à partie par ses anciens camarades du RSP qui remettent en cause leurs nouvelles affectations et certaines nominations[3]. Zida s'engage à ne pas toucher au RSP, mais finit, le , par se réfugier chez le Moro Naba, le roi traditionnel des Mossis. Il n'en sortira que grâce à la médiation du président Michel Kafando, du général Gilbert Diendéré et de l’ancien chef de l’État Jean-Baptiste Ouédraogo[3].

Le , il est promu au grade de général de division à titre exceptionnel par décret du président Michel Kafando[10].

Il démissionne ainsi que son gouvernement, le [11], [12]. Le lendemain, le nouveau président de la République, Roch Marc Christian Kaboré, le charge alors d'expédier les affaires courantes[13]. Le , Paul Kaba Thiéba lui succède[14].

En septembre 2016, après la fin de sa permission et son départ au Canada, le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré ordonne à la justice de le poursuivre pour « désertion »[15]. Il est par ailleurs accusé de corruption durant la transition, ainsi que de la répression de l'insurrection d', en tant que chef des opérations de l'ex-RSP[16]. En , le président Kaboré radie Isaac Zida de l'effectif des Forces armées nationales pour désertion[17].

Toujours au Canada, il participe à l'élection présidentielle de 2020 au Burkina Faso[18]. À la faveur de la réconciliation nationale, Yacouba Isaac Zida était attendu au Burkina Faso mais pour des raisons administratives, il n'a pas pu effectuer le déplacement.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Déposé du 17 au par le général Gilbert Diendéré.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Burkina : Zida l'affranchi - JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  2. « Burkina Faso: qui est Isaac Zida, adoubé par l'armée et déjà contesté? », RFI,
  3. a b c d e f g et h Benjamin Roger, « Burkina : Zida l’affranchi », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Biographie – SEM Yacouba Isaac Zida », sur www.isaaczida.com (consulté le )
  5. « La déclaration du lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur le site de Sidwaya, quotidien burkinabé d'information
  6. « Burkina: Le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida, commandant adjoint du Régiment de sécurité présidentielle, se proclame Président de la transition et déclare assumer la charge de chef de l'Etat », sur IVOIREBUSINESS, (consulté le ).
  7. « Le Lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida désigné à l’unanimité comme chef de la transition par l’armée. », sur Noastalgie, Guinée.
  8. Maureen Grisot, « Le jour où le colonel Zida a pris le pouvoir à Ouagadougou », Le Monde,
  9. Le Monde avec AFP, « Burkina Faso : l'armée soutient Zida pour conduire la transition »,
  10. « Zida nommé général de division »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Burkina Online,
  11. Lefigaro.fr avec AFP, « Burkina: démission du gouvernement », sur Le Figaro (consulté le ).
  12. « Fin de la Transition : Démission du PM Zida et de son Gouvernement »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),
  13. « Burkina : Qui gère les affaires courantes en attendant le nouveau gouvernement ? », sur L'Actualité du Burkina Faso 24h/24 (consulté le ).
  14. « Burkina Faso: Paul Kaba Thieba nommé au poste de Premier ministre », sur RFI Afrique (consulté le ).
  15. « Burkina Faso: le président Kaboré ordonne des poursuites contre Isaac Zida - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )
  16. « Burkina : Yacouba Isaac Zida se fait discret - JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  17. AFP, « Burkina : l'ex-Premier ministre Isaac Zida radié de l'armée pour "désertion" », sur www.afriqueexpansion.com (consulté le )
  18. AFP, « Burkina Faso : l'ancien Premier ministre, Isaac Zida pourrait postuler à la présidentielle de 2020 », africanews.com,‎ (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Site officiel - Yacouba Isaac Zida