Intronisation

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Lors de l'intronisation de Cyrille de Moscou à la fonction de patriarche de Moscou et de toutes les Russies, en 2009.

L'intronisation , ou entrônement[réf. nécessaire], est une cérémonie marquant l'accession officielle d'un monarque à son pouvoir (symbolisé par un trône), d'un dignitaire de l'Église à son poste[1] (dont la vocation d'enseigner est représentée par un siège) ou l'entrée d'un membre dans une confrérie. Par analogie, il s'agit aussi de l'action de placer une personne à une haute fonction, par exemple la présidence. Enfin, on parle aussi d'intronisation pour l'introduction solennelle d'un nouveau membre dans une assemblée, une association ou encore une confrérie[1].

Étymologie[modifier | modifier le code]

En français, le substantif intronisation s'emploie d'abord au sens de « introniser un évêque » (fin du XIVe siècle), puis « introniser un souverain » (début du XVIe siècle)[1].

Il dérive de introniser, littéralement « placer sur un trône », dont on trouve la trace vers 1223[2], qui est lui-même un emprunt au latin ecclésiastique inthronizar, « placer sur un trône épiscopal », verbe venant à son tour du grec ancien ἐνθρονíζειν (enthronizein, mettre sur un trône), au sens civil (introniser un roi), mais aussi ecclésiastique (introniser un évêque, par exemple chez Grégoire de Nazianze au IVe siècle)[2],[3].

Principe[modifier | modifier le code]

Le premier ministre Shinzō Abe à la cérémonie d'intronisation de l'empereur du Japon, Naruhito, en 2019.

Ce type d'évènement est marqué par un aspect solennel, parfois religieux (comme l'acte de prêter serment), et même quand personne n'est, au sens strict, couronné, on retrouve différents objets symboliques qui jouent un rôle important. Quand on intronise un souverain ou un chef d'État, les membres et chefs d'autres familles royales sont présents, tout comme des personnalités religieuses et politiques. Dans le cas de l'intronisation d'un monarque, il est courant que la population fête y assistent, tandis que la population participe à de grandes fêtes, comme lors de l'intronisation du prince Willem-Alexander, en 2013, aux Pays-Bas[4].

En fait, on retrouve la pratique de l'intronisation dans des cultures très diverses, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours.

Grèce antique[modifier | modifier le code]

Dans la mythologie grecque, c'est après avoir mené la guerre et avoir tué son père Laomédon qu'Héraclès intronise comme nouveau roi de Troie, Priam, le fils de Laodémon[5].

Rois de France[modifier | modifier le code]

Lors du sacre des rois de France, qui se déroulait dans la cathédrale de Reims, le futur souverain était conduit sur le trône par le dignitaire[Lequel ?] et par ses pairs portant la couronne. Une fois sur le trône, il est revêtu du manteau royal et tient le sceptre et la main de justice. Après les prières d'intronisation, les pairs l'acclament en criant Vivat rex in aeternum (Que le roi vive à jamais !). Après ce rite, le peuple peut entrer dans la cathédrale[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Intronisation », sur cnrtl.fr (consulté le )
  2. a et b « introniser (étymologie) », sur cnrtl.fr (consulté le )
  3. Anatole Bailly, Dictionnaire Grec Français, Paris, Hachette, 1935, p. 680 [lire en ligne (page consultée le 9 mars 2022)]
  4. lefigaro.fr Constance Jamet, « Liesse aux Pays-Bas pour l'intronisation du nouveau souverain », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  5. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 32.
  6. Richard A. Jackson, Vivat rex : histoire des sacres et couronnements en France, Éditions Ophrys, , p. 179

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Bernard Dumortier, « Un rituel d'intronisation: le Ps. LXXXIX 2-38 », Vetus Testamentum, vol. 22, no 2,‎ , p. 176-196 (lire en ligne)
  • (en) Edward Shils, Michael Young, « The Meaning of the Coronation », The Sociological Review,‎ , p. 63-81 (DOI https://doi.org/10.1111/j.1467-954X.1953.tb00953.x)
  • (en) Boris A. Uspenskij, « Enthronement in the Russian and Byzantine Traditions », dans Marcus C. Levitt, "Tsar and God": and Other Essays in Russian Cultural Semiotics, Academic Studies Press, (lire en ligne), p. 153-174

Articles connexes[modifier | modifier le code]