Infogrames Entertainment

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Infogrames Entertainment SA
logo de Infogrames Entertainment

Création Juin 1983
Disparition 7 mai 2003 (fusion avec Atari[1])
Fondateurs Bruno Bonnell[2],[3] et Christophe Sapet (d)[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Personnages clés Bruno Bonnell
Thomas Schmider
Jean-Michel Perbet
Christophe Sapet
Phill Harrison
Forme juridique Public
Siège social Lyon
Drapeau de la France France
Activité Jeu vidéo
Produits North and South, Alone in the Dark, V-Rally, Neverwinter Nights 1/2, Kya: Dark Lineage
Filiales Atari, Inc.
Atari Interactive, Inc.
Effectif 20 en 2020
Site web www.atari.com

Chiffre d'affaires en augmentation 20,6 millions d' en 2019[4]
Société précédente Accolade et Gremlin Graphics SoftwareVoir et modifier les données sur Wikidata

Infogrames Entertainment SA (ou Infogrames, ou IESA) était une société française de développement, d'édition et de distribution de jeux vidéo, fondée en 1983 par Bruno Bonnell et Christophe Sapet. Infogrames Entertainment SA est devenue Atari SA en 2009.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans une interview diffusée à la télévision française en 1994, Bruno Bonnell a expliqué que le nom de la société avait été créé en associant deux mots « Informatique » et « programmes » (un des « m » de programmes étant supprimé). Christophe Sapet aurait écrit un programme pour générer un nom de société au hasard[5].

De 1983 à 1989, la société édite plus de 75 jeux pour les ordinateurs Thomson[6] mais aussi Amstrad CPC, MSX, Atari ST et Amiga. Outre les jeux, elle a également commercialisé un temps des composeurs de page vidéotex sur PC pour les services Minitel, chassant au passage les onéreux appareils spécialisés FIET qui étaient utilisés pour cette fonction. Gilles Lioret fut chargé du développement de cette activité.

À partir de la fin des années 1980, Infogrames, en partenariat avec le studio espagnol Bit Managers, se fait une spécialité de l'adaptation en jeu vidéo de célèbres séries de bande dessinée franco-belge, avec des titres tels que Astérix, Tintin au Tibet, Spirou, Les Schtroumpfs, North and South (d'après Les Tuniques bleues), ou encore Bobo.

Dans les années 1980 puis 1990, Infogrames se démarque par son importante politique d'acquisitions[7] : rachat de la marque Cobra soft en 1986[8], d'Ère informatique en juin 1987[9] et des éditeurs Nice Ideas et Carraz Editions en 1987[8] ; rachat des sociétés britanniques Ocean Software et Gremlin, et des sociétés américaines Accolade, GT Interactive, Paradigm Entertainment, Hasbro Interactive et Shiny Entertainment dans les années 1990. La société acquiert par ailleurs le studio français Eden Games en 2002. Ces achats font augmenter fortement la dette du groupe, qui atteint 580 millions d'euros en 2002[10]. La charge de cette dette rend déficitaires tous les exercices comptables suivants, faisant chuter le cours de l'action en bourse de 5 160 euros en juin 2000 à 0,80 euros en 2012. Une grande partie des actifs d'Infogrames doit être revendue.

Avec l'achat d'Hasbro Interactive, le , Infogrames est associé au nom d'Atari, commercialement plus parlant sur le continent américain. Le site Games.com, hérité d'Hasbro, est revendu en mai 2006 à AOL[11].

Le , à l'issue de l'assemblée générale, le plan de recapitalisation qui prévoit une augmentation de capital de 74 millions d'euros, suivie d'une offre publique d'échange visant les obligations convertibles ou échangeables en actions nouvelles ou existantes (Océanes) qui représentent un encours de 124,3 millions d'euros, est accepté (réduction de la dette d'Infogrames). Le fonds d'investissement britannique BlueBay détient 20 % du capital. Il est, de très loin, le premier actionnaire et a deux sièges d'administrateurs. Le , le conseil d'administration d'Infogrames décide du départ de Bruno Bonnell en tant que PDG. Il est remplacé par Patrick Leleu puis par David Gardner, ex-vice-président d'Electronic Arts. Le , Phil Harrison, ex-responsable des studios Sony pour les consoles PlayStation, devient directeur général délégué.

Depuis le , Infogrames change définitivement sa dénomination officielle en Atari SA, entreprise américaine qu'elle a acquise en 2001, par le biais du rachat d'Hasbro Interactive. En raison des pressions économiques continues sur l'entreprise et de la difficulté à trouver des investisseurs, l'entreprise est placée en cessation des paiements dans le cadre de la loi française en [12]. Ses filiales américaines obtiennent la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites des États-Unis. Depuis , Atari SA et ses trois filiales sont sorties de la faillite et mènent une campagne de redressement.

Logo, signification et évolution[modifier | modifier le code]

Infogrames a choisi comme logo publicitaire un tatou à cause de la pérennité de cet animal, comme l'explique Bruno Bonnell : « Ce dinosaure est notre symbole, déclare alors Bonnell. Le tatou a toujours survécu aux changements de son environnement, de la fonte des glaces aux pires des canicules. Nous voulons pareillement être là dans des millions d’années »[13]. Ce logo, fixe aux débuts de la société, est présenté en 3D et en rotation sur ses productions récentes.

Ludographie[modifier | modifier le code]

La politique de rachat de sociétés menée par Infogrames dès les années 1980 permet à la société de diversifier son catalogue d'offre de jeux vidéo et de logiciels : jeu d'aventure et d'enquêtes avec Cobra soft, logiciel éducatif avec Carraz Editions[8], etc.

A partir de la deuxième moitié des années 1980, Infogrames se démarque par une production importante de jeux à licence, en particulier des adaptations de bandes dessinées franco-belges (adaptation des Passagers du vent en 1986, d'Iznogoud en 1987, des Tuniques bleues en 1989 avec le jeu North & South...), mais également de romans (adaptations de Bob Morane) et de films (Les Ripoux adapté en jeu vidéo par Cobra Soft en 1987)[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « [BUSINESS] Infogrames et Atari fusionnent », sur jeuxvideo-live.com (consulté le ).
  2. a et b MobyGames, (site web), consulté le Voir et modifier les données sur Wikidata
  3. Bibliothèque nationale de France, Autorités BnF, (autorité), consulté le Voir et modifier les données sur Wikidata
  4. Boursorama
  5. GameTrip.net, « Ces histoires derrière les noms des studios du jeu vidéo (dossier) | GameTrip | Jeux Vidéo Oldies », sur GameTrip.net (consulté le )
  6. Émulateur DCMOTO — Programmes Infogrames pour DCMOTO et ordinateurs Thomson. Consulté le 25 mars 2012
  7. Alexis Blanchet, Guillaume Montagnon, Une histoire du jeu vidéo en France - 1960/1991 : Des labos aux chambres d'ados, Houdan, Pix'n love éditions, 2020, p. 300-304.
  8. a b et c Colin Sidre et Élisabeth Parinet (dir.), (thèse pour le diplôme d'archiviste paléographe), Paris, École nationale des chartes, 2014, p. 304-307.
  9. Daniel Ichbiah, La saga des jeux vidéo, Pix'n love éd, (ISBN 978-2-918272-32-8)
  10. (en) « The Euro Vision: 'Bye-Bye Bruno' », sur gamasutra.com, (consulté le )
  11. (en) John Fox Jr, « The New Games.com: The Latest From AOL, an Online Gaming Pioneer », sur huffpost.com, (consulté le )
  12. « Atari, de la gloire à la faillite », sur lsa-conso.fr,
  13. Daniel Ichbiah, Bâtisseur de rêves, First Interactive, (lire en ligne), « 5. L'arche du capitaine Blood »
  14. Alexis Blanchet, Guillaume Montagnon, Une Histoire du jeu vidéo en France - 1960/1991 : Des labos aux chambres d'ados, Houdan, Pix'n love éditions, , p. 311-312.

Liens externes[modifier | modifier le code]