Infection urinaire chez l'enfant

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Les infections urinaires de l'enfant sont une atteinte infectieuse de l'appareil urinaire et doivent faire rechercher certaines anomalies, dont le reflux vésico-urétéral

Épidémiologie[modifier | modifier le code]

Avant l'âge de deux ans, 2 % des enfants font une infection urinaire. Avant 16 ans, elle concerne 11 % des filles et 4 % des garçons[1].

Causes[modifier | modifier le code]

Il s'agit le plus souvent d'une cystite. Les bactéries en cause sont le plus souvent E. coli, parfois Proteus mirabilis, Klebsiella pneumoniæ[1].

Les infections urinaires sont favorisées par l'existence d'un reflux urétéral[2] ou d'une stase urinaire (par mictions incomplètes du fait d'une constipation ou d'une maladie neurologique, malformations obstructives ou obstructions des voies urinaires, mictions peu nombreuses).

Être en surpoids ou obèse en multiplie par 2,2 la survenue, boire trop peu par 6 et uriner trop rarement par 3,5 ; avoir été allaité diminue le risque par 2,5 et avoir été circoncit par 10[3].

Clinique[modifier | modifier le code]

D'un point de vue clinique elle est à évoquer en cas de fièvre, vomissements, somnolence, irritabilité, refus d'alimentation, stagnation du poids[4], douleurs abdominales. Chez l'enfant en âge de parler : douleurs en urinant, mictions fréquentes, parfois énurésie. L'hématurie est peu fréquente[1].

Les récidives sont assez fréquentes, surtout si le premier épisode d'infection urinaire est survenu avant l'âge de six mois. Par contre les reflux ne sont pas un facteur prédictif de récidives, au contraire de la stase urinaire[1].

Évolution[modifier | modifier le code]

Les complications sont rares : cicatrices rénales (responsables d'hypertension artérielle, d'insuffisance rénale).

Examens complémentaires[modifier | modifier le code]

L'isolement du germe responsable doit être faite par un examen cytobactériologique des urines.

Le bilan des infections urinaires chez les enfants dépend de l'âge[1] :

  • avant 6 mois : échographie des voies urinaires dans les six semaines suivant l'infection
  • après 6 mois : pas d'exploration en cas d'infection typique, non compliquée et répondant bien à un traitement antibiotique.

En cas de récidive d'infection urinaire :

  • avant 6 mois : échographie pendant l'infection, scintigraphie rénale à distance, recherche d'un reflux
  • après 6 mois : échographie dans les six semaines suivant l'infection. La recherche d'un reflux se fait dans les cas suivants : dilatation à l'échographie, faible débit urinaire, autres germes qu'E. coli, antécédent familial de reflux.

Traitement[modifier | modifier le code]

Les traitements des infections urinaires typiques répondent bien à une antibiothérapie adaptée.

En cas de récidives, une antibioprophylaxie n'est pas justifiée s'il n'y a pas d'anomalies sur les voies urinaires. En cas de reflux vésico-urétral bilatéral, de cicatrices rénales, une antibioprophylaxie est préconisée : co-trimoxazole (sulfaméthoxazole + triméthoprime) ou triméthoprime seul ou nitrofurantoïne.

Les conseils de prévention habituellement donnés sont : la lutte contre la constipation, les boissons abondantes de façon à uriner souvent, laver le périnée à l'eau après les selles[1].

Prévention[modifier | modifier le code]

Chez les enfants sans anomalie des voies urinaires, les probiotiques et la canneberge peuvent avoir un effet positif plus ou moins grand[5],[6]. La canneberge est environ efficace à 50%[7].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Revue prescrire, n°292, février 2008
  2. jusqu'à 40 % des enfants ayant eu une infection urinaire ont un reflux vésico-urététal
  3. Marjo Renko, Jarmo Salo, Milka Ekstrand et Tytti Pokka, « Meta-analysis of the Risk Factors for Urinary Tract Infection in Children », The Pediatric Infectious Disease Journal, vol. 41, no 10,‎ , p. 787–792 (ISSN 1532-0987, PMID 35788126, PMCID 9508987, DOI 10.1097/INF.0000000000003628, lire en ligne, consulté le )
  4. National collaborating centre for women's and children's health "Urinary tract infection in children diagnosis, treatment and long-term management", RCOG, London 2007
  5. (en) Jitendra Meena, Christy C. Thomas, Jogender Kumar et Sumantra Raut, « Non-antibiotic interventions for prevention of urinary tract infections in children: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials », European Journal of Pediatrics, vol. 180, no 12,‎ , p. 3535–3545 (ISSN 0340-6199 et 1432-1076, DOI 10.1007/s00431-021-04091-2, lire en ligne, consulté le )
  6. ís Ângelo Lu, Fernanda Domingues et Luísa Pereira, « Can Cranberries Contribute to Reduce the Incidence of Urinary Tract Infections? A Systematic Review with Meta-Analysis and Trial Sequential Analysis of Clinical Trials », Journal of Urology, vol. 198, no 3,‎ , p. 614–621 (DOI 10.1016/j.juro.2017.03.078, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Gabrielle Williams, Deirdre Hahn, Jacqueline H Stephens et Jonathan C Craig, « Cranberries for preventing urinary tract infections », Cochrane Database of Systematic Reviews, vol. 2023, no 4,‎ (PMID 37068952, PMCID PMC10108827, DOI 10.1002/14651858.CD001321.pub6, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]