Industrie minière

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Carte simplifiée des grandes activités minières dans le monde.

L'industrie minière est le secteur économique qui regroupe les activités de prospection et d'exploitation de mines.

Elle concerne l'extraction des minéraux, de terres rares et des métaux dont par exemple le cuivre, le fer ou l'or. Son activité est cadrée dans la plupart des pays par un Code minier.

Elle est une source importante de revenus (directe et indirecte) de pollution de l'eau, de l'air, des sols et des écosystèmes par les métaux[1]. Elle exploite des ressources fossiles ou non-renouvelables aux échelles humaines de temps, en nécessitant d'importantes quantité d'énergie et parfois d'eau. Elle laisse des séquelles minières, que la législation demande dans un nombre croissant de pays de réduire, traiter et compenser au fur et à mesure de l'exploitation ou dans le cadre de « l'après-mine ».

Enjeux

L'Industrie minière a fourni l'essentiel du charbon exploité depuis le début de la révolution industrielle (ici dans une mine à ciel ouvert. Elle doit faire face à une raréfaction des ressources facilement accessibles, et dans le cas du charbon au problème posé par les ressources fossiles en termes d'impacts sur le dérèglement climatique.

Cette industrie, dans un contexte de mondialisation et alors que certains secteurs sont déjà confrontés à une ressource qui se raréfie doit répondre à des demandes multiples et parfois contradictoires[2] ;

  • une demande de profit à court terme, de la part des actionnaires et des marchés
  • une demande croissante de matière de la part notamment des industriels, du secteur de l'énergie (charbon..) et du BTP notamment,
  • une demande de respect des principes de soutenabilité du développement et des équilibres géostratégiques.

Après avoir épuisé les gisements les plus facilement accessibles[3], et alors que la pression de la demande croit sur certains métaux ou terres rares, l'industrie minière doit souvent consommer plus d'énergie et parfois prendre plus de risques, tout en produisant souvent plus de déchets, et des déchets parfois plus "sales" pour extraire les ressources minérales du sol. Ou il faut aller les chercher plus loin, plus haut (en montagne dans les Andes par exemple) ou plus profondément sous la mer ou dans le sous-sol.

L'industrie minière est donc confrontée à de nouveaux enjeux de rentabilité et de soutenabilité, qui dépassent le seul champ de l'environnement et de la mitigation[2].

La demande sociale porte[2] notamment sur l'esthétique et l'écologie du paysage, une réduction de la pollution et de ses effets, une bonne gestion des friches et des séquelles minières, de moindres impacts sur la santé publique et environnementale (santé des ouvriers, des riverains, etc.) et sur la santé des écosystèmes[2], le respect des droits des peuples autochtones[2] et des profits mieux partagés avec les pays et communautés où se pratiquent les activités minières. Certains acteurs souhaitent un contrôle externe[2] et indépendant, une meilleure gestion des droits sur les ressources minières qui sont de caractère non-renouvelable[2], et une justice environnementale[2]

Rôle économique

Elle est à la source de la production de nombreux biens d'équipements et de consommation.

En cela, les entreprises qui contrôlent cette activité jouent un rôle de poids dans l'économie mondiale. En 2007, la plus importante des entreprises de cette industrie est BHP Billiton.

Modèle économique

Une tendance naturelle est de rechercher les métaux de grande valeur (or, platinoïdes...) ; La course à l'or le classe en tête des métaux les plus recherchés avec 47 % des dépenses mondiales d’exploration minière [4] ce taux peut être bien plus élevé dans certains pays (plus de 60 % au Québec en 2005 [5]. La joaillerie serait encore le premier moteur de la demande mondiale pour l'or : plus de 80 % de l’or extrait chaque année est transformé en bijoux[6],[7].

Au XXIe siècle, l'industrie minière tend à intégrer celle de la métallurgie, rejoignant un modèle économique approchant celui établi dans de l'industrie du pétrole où un même acteur prospecte de nouveaux gisements, exploite les gisements connus, raffine la matière première et commercialise des produits finis. Ainsi la concentration des entreprises dans cette industrie a mis en place des acteurs qui extraient et fabrique des lingots de métal pur ou d'alliages.

Le cas du Canada : 75 % des sociétés mondiales d'exploration ou d'exploitation y ont leur siège social. Et près de 60 % de celles qui sont cotées sont enregistrées à la bourse de Toronto grâce à la législation de convenance (réglementaire et judiciaire) et le régime fiscal spécifique de ce pays pour ce secteur industriel. Le Canada a une politique proactive favorable à cette industrie[8]. Il appuie ainsi politiquement et financièrement des sociétés minières canadiennes (telle Anvil Mining (en), First Quantum Minerals) dont certaines exploitent le sol africain et se rendent coupables d'abus (pillage, expropriation, évasion fiscale, corruption)[9],[10].

Principaux acteurs

En 2005, les principales entreprises de production de minerais métalliques étaient les suivantes :

Capitalisation boursière en milliards de dollars, en 2005[11]
Raison sociale Valeur
de l'entreprise
Cumul
des entreprises
BHP Billiton 210 (26 %) 210
CVRD 160 (20 %) 370
Rio Tinto 140 (17 %) 510
Anglo American 90 (11 %) 600
Xstrata 67 (<10 %) 667
Norilsk Nickel 59 (< 10 %) 726
Southern Copper C 39 (< 5 %) 765
Anglo Plat 3 (< 5 %) 803[12]

Notes et références

  1. Allan R (1997) Mining and metals in the environment. Journal of Geochemical Exploration 58, 95 - 100.
  2. a b c d e f g et h Bridge, G. 2004. “Contested Terrain: Mining and the Environment”. Annual Review of Environment and Resources, vol. 29, p. 205-259. 11 (http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=16299171 résumé avec Inist-CNRS])
  3. Craig, J.R., Vaughan, D.J. et B.J. Skinner (1996), Resources of the Earth. Origin, Use, and environmental impacts. Second edition, New Jersey : Prentice-Hall, inc. 472pp
  4. Metals Economics Group (MEC), 2006. World Exploration Trends : A special report from Metals Economics Group : for the PDAC International Convention . Halifax : Metals Economics Group.
  5. Simard, A., C. Dussault, P. Verpaelst, A. Moukhsil, J. Choinière (éd.) et C. Grenier, 2006. Rapport sur les activités minières au Québec : 2005
  6. Canada, Ressources naturelles Canada (2006), Perspectives concernant les métaux non ferreux décembre 2005 . Secteur des minéraux et des métaux, Ottawa : Ministre des travaux publics et Services gouvernementaux Canada. p.41.
  7. MMSD (2002), Breaking New Ground: Mining, Minerals, and Sustainable Development. The Report of the MMSD Project .
  8. Ugo Lapointe (2006), Enjeux environnementaux associés aux mines aurifères : le Nord du Québec et du Canada ; Communication présentée au Congrès de l’ACFAS-2006- Université McGill, Montréal, 18 mai 2006
  9. Alain Deneault, William Sacher, Paradis sous terre : comment le Canada est devenu une plaque tournante pour l’industrie minière mondiale, Rue de l'échiquier, , 192 p. (ISBN 978-2917770436)
  10. Alain Deneault et William Sacher, « L’industrie minière reine du Canada : La Bourse de Toronto séduit les sociétés de prospection et d’extraction », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  11. Le Monde 13 novembre 2007
  12. La capitalisation boursière d'ExxonMobil de 2006 est de 450 milliards de dollars.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) CRU International, 2001. Precious Metals Market Outlook . CRU International, London.