Hindi

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Hindi
हिन्दी
Image illustrative de l’article Hindi
Pays Inde, Fidji, minorités dans les Philippines, Thaïlande, Bangladesh, Pakistan, Népal Royaume-Uni, États-Unis, Canada, Émirats arabes unis, Qatar, Oman, Suriname, Koweït, Bahrain, Maurice
Nombre de locuteurs 229 millions (langue maternelle), entre 226 et 460 millions (langue seconde)[1] (2011)
Typologie SOV, flexionnelle, à fracture d'actance, syllabique
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Drapeau de l'Inde Inde[2]
Codes de langue
IETF hi
ISO 639-1 hi
ISO 639-2 hin
ISO 639-3 hin
Étendue Langue individuelle
Type Langue vivante
Linguasphere 59-AAF-qf
WALS hin
Glottolog hind1269
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme[3] (voir le texte en français[4])

अनुच्छेद १.

सभी मनुष्यों को गौरव और अधिकारों के मामले में जन्मजात स्वतन्त्रता और समानता प्राप्त है । उन्हें बुद्धि और अन्तरात्मा की देन प्राप्त है और परस्पर उन्हें भाईचारे के भाव से बर्ताव करना चाहिए ।

Anucched ek

Sabhī manuṣyoṃ ko gaurav aur adhikāroṃ ke māmale mein janmajāt svatantrata aur samānatā prāpt hai. Unheṃ buddhi aur antarātmā kī den prāpt hai aur paraspar unhen bhāīcāre ke bhāv se bartāv karanā cāhiye.
Carte
Image illustrative de l’article Hindi
Aire de répartition (en rouge) des locuteurs natifs du hindi et des langues/dialectes assimilés.

Le hindi (autonyme : हिन्दी hindī) est une langue indo-européenne, issue d'une standardisation des langues hindoustanies, utilisant les caractères et du vocabulaire sanskrit. Parlée essentiellement dans le nord et le centre de l'Inde, c'est une langue indo-européenne de la branche des langues indo-aryennes, qui en est la plus vaste famille, dérivée du sanskrit et de divers prâkrits, écrite la plupart du temps au moyen de l'alphasyllabaire devanagari, qui se lit et s'écrit de gauche à droite.

Le hindi, une des principales langues en Inde, est une des deux langues utilisées par le gouvernement fédéral avec l'anglais. Officiellement, le hindi devrait servir de lingua franca dans le pays, ce qui, dans les faits, n'est pas toujours le cas. En 2001, 41 % de la population indienne a déclaré avoir le hindi (ou un de ses dialectes) comme langue maternelle[5]. Le hindi serait parlé en langue seconde par 20 à 25 % des Indiens, et son importance continue d'évoluer, car il est enseigné dans tous les États de l'Inde.

Avant la partition de 1947 entre l'Inde et le Pakistan, le hindi, langue officielle de l'Inde, et l'ourdou, langue officielle du Pakistan, constituaient une seule et même langue dans leur version familière appelée hindoustani. Cette version familière est toujours utilisée dans le cinéma indien en langue hindi dont fait partie Bollywood.

Dans leurs versions courante et soutenue le hindi s'écrit officiellement avec l'alphasyllabaire devanāgarī (de gauche à droite) et son vocabulaire provient essentiellement du sanskrit, alors que l'ourdou s'écrit au moyen de l'alphabet arabe (de droite à gauche), avec un vocabulaire dérivé du persan.

La syntaxe et les verbes des deux langues sont issus du sanskrit, ce qui rend les deux langues mutuellement compréhensibles à l'oral dans leur version familière où elles partagent une partie de leurs vocabulaires. Néanmoins, la sanskritisation du hindi et la persianisation de l'ourdou depuis la partition de 1947 dans les écoles et institutions respectives des deux pays ne permettent plus une aussi grande compréhension entre les locuteurs des deux langues.

De nos jours, le hindi et ses dialectes tels que le bhojpuri sont parlés par au moins un milliard d'habitants dans le monde, principalement en Inde, au Népal et par la diaspora nord-indienne, comme à Maurice. Aussi, un locuteur du hindi communique aisément avec un locuteur de l'ourdou, lequel est presque la même langue : les différences sont dans les accents et les mots à caractères religieux ; à propos de l'islam pour l'ourdou et de l'hindouisme pour le hindi[réf. souhaitée]. Cependant, les alphabets sont différents.

Peu répandu dans les États du sud de l'Inde avant 1970, le hindi y est de nos jours de plus en plus choisi en seconde langue, le plus souvent bien avant l'anglais[réf. nécessaire].

Phonologie et écriture[modifier | modifier le code]

L'écriture devanāgarī, de type alphasyllabaire, est constituée de signes consonantiques comportant une voyelle inhérente, susceptible d'être modifiée ou supprimée par des signes annexes. Le tableau ci-dessous récapitule les voyelles en forme pleine et avec leur forme abrégée (signe diacritique ou mātrā, मात्रा) accolée à la consonne /p/.

Forme pleine Forme abrégée (mātrā, मात्रा) avec प् Phonème (API) Prononciation avec /p/ Romanisation IAST Romanisation ITRANS Équivalent français
/ə/ /pə/ a a (brève) schwa : je ou de — mais sans arrondir les lèvres
पा /ɑː/ /pɑː/ ā A (longue) Voyelle ouverte postérieure non arrondie : comme le a de bas
पि / i / /pi/ i i (brève) Voyelle fermée antérieure non arrondie : comme le i de vision, mais bref
पी /iː/ /piː/ ī I (longue) Voyelle fermée antérieure non arrondie : comme ie dans chimie
पु /u/ /pu/ u u (brève) Voyelle fermée postérieure arrondie : comme le ou de goulot, mais bref
पू /uː/ /puː/ ū U (longue) Voyelle fermée postérieure arrondie : comme le ou de ours
पे /eː/ /peː/ e e (longue) Voyelle mi-fermée antérieure non arrondie : comme le é de café
पै /æː/ /pæː/ ai ai (longue) Voyelle mi-ouverte antérieure non arrondie : comme le è de très, mais long
पो /oː/ /poː/ o o (longue) Voyelle mi-fermée postérieure arrondie : comme le eau de beau
पौ /ɔː/ /pɔː/ au au (longue) Voyelle mi-ouverte postérieure arrondie : comme le o de pomme, mais long
पृ /ri/ /pri/ R (brève) Consonne spirante rétroflexe sonore comme une consonne syllabique ; la prononciation originale a été perdue et ce phonème n'est plus considéré comme syllabique.)

Son? Prononciation courante des principales voyelles (dans l'ordre : अ, आ, इ, ई, उ, ऊ, ए, ऐ, ओ, औ, अं, अः) [Fiche]

Le tableau ci-dessous indique l'ordre traditionnel du sanscrit et du hindi avec les équivalents en français. Chaque consonne indiquée ci-dessous est considérée comme suivie de sa voyelle inhérente « neutre » schwa (/ə/), et est nommée comme telle. La prononciation est indiquée à l'aide de l'alphabet phonétique international (API).

Occlusives
Non-aspirée
sourde
Aspirée
sourde
Non-aspirée
sonore
Aspirée
sonore
nasale
Vélaires
/kə/ ; français : clair

/ kʰə / ; /k/ avec une bouffée de souffle

/ gə / ; français : garçon

/ gʱə / ; /g/ avec une bouffée de souffle

/ ŋə / ; français : parking
Palatales
/t͡ʃ/ ; français : match

/ t͡ʃʰə/ ; /t͡ʃ/ avec une bouffée de souffle

/d͡ʒ/ ; ≈ anglais : jam

/d͡ʒʱə/ ; /d͡ʒ/ avec une bouffée de souffle

/ɲə/ ; français : signe
Rétroflexes
/ʈə/

/ʈʰə/ ; /ʈ/ avec une bouffée de souffle

/ɖə/

/ɖʱə/ ; /ɖ/ avec une bouffée de souffle

/ɳə/
Dentales
/ə/ ; français : toute

/ʰə/ ; // avec une bouffée de souffle

/ə/ ; français : double

/ʱə/ ; / / avec une bouffée de souffle

/nə/ ; français : notre
Labiales
/pə/ ; français : plus

/pʰə/ ; /p/ avec une bouffée de souffle

/bə/ ; français : bonne

/bʱə/ ; /b/ avec une bouffée de souffle

/mə/ ; français : maison
Non occlusives/sonores
Palatale Rétroflexe Dentale/
Alvéolaire
Labiale/
Glottale
Spirante
/jə/ ; français : yoga

/rə/ ; français : rose, mais roulé

/lə/ ; français : livre

/ʋə/ ; français : vase
Sifflante/
Fricative

/ʃə/ ; français : chanter

/ʂə/ ; français : chanter

/sə/ ; français : salut

/hə/ ; français : ha

Son? Prononciation courante des principales consonnes (dans l'ordre : क, ख, ग, घ, च, छ, ज, झ, ञ, ट, ठ, ड, ढ, ण, त, थ, द, ध, न, प, फ, ब, भ, म, य, र, ल, व, स, श, ष, ह, ड़ ou ळ, क्ष, ज्ञ) [Fiche]

Les sons avec nukhta :
Alphabet (Phonème API) Exemple Description hindi Description française Lettre de base
क़ (/q/) क़त्ल अघोष अलिजिह्वीय स्पर्श Stop uvulaire sourde (/k/)
ख़ (/x/ ou /χ/) ख़ास अघोष अलिजिह्वीय या कण्ठ्य संघर्षी Fricative uvulaire ou vélaire sourde (/kʰ/)
ग़ (/ɣ/ ou /ʁ/) ग़ैर घोष अलिजिह्वीय या कण्ठ्य संघर्षी Fricative uvulaire ou vélaire sonore (/g/)
फ़ (/f/) फ़र्क अघोष दन्त्यौष्ठ्य संघर्षी Fricative labio-dentale sourd (/pʰ/)
ज़ (/z/) ज़ालिम घोष वर्त्स्य संघर्षी Fricative alvéolaire voisée (/d͡ʒ/)
ड़ (/ɽ/) पेड़ अल्पप्राण मूर्धन्य उत्क्षिप्त Battue rétroflexe non aspirée (/ɖ/)
ढ़ (/ɽʰ/) पढ़ना महाप्राण मूर्धन्य उत्क्षिप्त Battue rétroflexe aspirée (/ɖʱ/)

Ligatures (consonnes conjointes)[modifier | modifier le code]

Texte rédigé en devanagari

Lexique[modifier | modifier le code]

Le lexique de hindi comporte les mots natifs qui sont dérivés du sanskrit au moyen des prâkrits, les emprunts sanskrits, les emprunts persans et arabes, et les emprunts anglais. Généralement, les mots persans et arabes non techniques sont plus familiers et plus connus que les mots empruntés directement au sanskrit. Cependant depuis la partition, on note une réelle sanskritisation de la langue écrite, particulièrement dans la presse et dans les ouvrages savants.

Adjectifs numéraux cardinaux[modifier | modifier le code]

Le hindi présente la particularité d'avoir des adjectifs numéraux cardinaux (chiffres et nombres) tous différents de 0 à 100. Même si certains éléments sont récurrents, 45, par exemple, ne pourra se déduire ni de 5, ni de 40, ni de 25 ou 35. En d'autres termes, il faut les apprendre individuellement.

La nasalisation se marque soit par un point au-dessus de la voyelle : anusvāra exemple पंद्रह pandrah ou par un signe ँ au-dessus de la lettre : candrabindu (चन्द्रबिन्दु)(exemple : पँ prononcé « pan »). L'anusvara peut être remplacé par un demi N दन्त dant ou दंत dant : dent 0:० - 1:१ - 2:२ - 3:३ - 4:४ - 5:५ - 6:६ - 7:७ - 8:८ - 9:९

1: एक - 2: दो - 3: तीन - 4: चार - 5: पाँच - 6:छ - 7: सात

8: आठ - 9: नौ - 10: दस - 11: ग्यारह - 12: बारह - 13: तेरह

14: चैदह - 15: पंद्रह - 16: सोलह - 17: सत्रह - 18: अठारह

19: उन्नीस - 20: बीस - 21: इक्कीस - 22: बाईस - 23: तेईस

24: चौबीस - 25: पच्चीस - 26: छब्बीस - 27: सत्ताईस

28: अट्ठाईस - 29: उनतीस - 30: तीस - 31: इकत्तीस - 32:बत्तीस

33: तैंतीस - 34: चौंतीस - 35: पैंतीस - 36: छत्तीस - 37: सैंतीस

38: अड़तीस - 39: उनतालीस - 40: चालीस - 41: इकतालीस

42: बयालीस - 43: तैंतालीस - 44: चवालीस - 45: पैंतालीस

46: छयालीस - 47: सैंतालीस - 48: अड़तालीस - 49: उनचास

50: पचास - 51:इक्यावन - 52: बावन - 53: तिरपन

54: चौवन - 55: पचपन - 56: छप्पन - 57: सत्तवन

58: अट्ठावन - 59: उनसठ - 60: साठ - 61: इकसठ - 62: बासठ

63: तिरसठ - 64: चौसठ - 65: पैंसठ - 66: छियासठ - 67: सड़स

68: अड़सठ - 69: उनहत्तर - 70: सत्तर - 71: इकहत्तर - 72: बहत्तर

73: तिहत्तर - 74: चौहत्तर - 75: पचहत्तर - 76: छिहत्तर

77: सतहत्तर - 78: अठहत्तर - 79: उनासी - 80: अस्सी

81: इक्यासी - 82: बयासी - 83: तिरासी - 84: चौरासी

85: पचासी - 86: छियासी - 87: सतासी - 88: अठासी

89: नवासी - 90: नब्बे - 91: इक्यानवे - 92: बानवे

93: तिरानवे - 94: चौरानवे - 95: पचानवे - 96: छियानवे

97: सत्तानवे - 98: अट्ठानवे - 99: निन्यानवे - 100: सौ

101: एक सौ एक - 1000: हज़ार - 100 000: लाख

10 000 000: करोड़

Ressemblances lexicales avec le français[modifier | modifier le code]

Malgré la distance qui sépare la France du sous-continent indien, certains mots en hindi ressemblent beaucoup au français, car ces deux langues, la première (surtout issue du sanskrit), et la seconde (surtout issue du latin), sont indo-européennes et ont donc des origines linguistiques communes. « Je », « moi » se dit mai (mè), « lèvre » lab, « tu » , « meurs » mar, « mère » , « quoi » kyā, « deux » do, « sept » sāt, « neuf » nau, « dix » das, « donner » dena, « nez » nak, « nom » nam, « divin » déva, « jalouse » jale.

Emprunts en français[modifier | modifier le code]

On trouve en français quelques mots issus du hindi, notamment « bégum », « bungalow », « nabab », « jungle », « punch », « pyjama », « shampooing », « calicot », « palanquin », « bonduc », « candi », « véranda », « gymkhana », « khaki », « chutney », « achards » (à l'île de la Réunion). La plupart ont été introduits par l'intermédiaire de l'anglais, du portugais ou de l'arabe, comme « avatar ». Certains mots, plus anciens, remontent à la colonisation française en Inde, avant 1757, quand la France était influente sur de vastes territoires indiens.

Phrases communes[modifier | modifier le code]

Français Hindi (translittération) Hindi (devanagari)
Hindi hindī हिन्दी
Français fransīsī फ़्राँसीसी
Oui hān / dji / dji hān हाँ
Vous / Tu āp (vouvoiement différent du français) आप
Tu tum (Informel) तुम
Tu tū (intime, parfois péjoratif) तू
Non nahīn नहीं
Bonjour namaste, namaskār नमस्ते, नमस्कार
Au revoir namaste नमस्ते,
Comment allez-vous ? āp kaise hain ? आप कैसे हैं?
À plus tard ! phir milenge फिर मिलेंगे
Merci dhanyavād, shukriyā धन्यवाद, शुक्रिया
Je suis désolé kshamā kījiye, (aussi māf kījiye) क्षमा कीजिये (माफ कीजिये)
Pourquoi ? kyon? क्यों?
Qui ? kaun? कौन?
Quoi ? kyā? क्या?
Quand ? kab? कब?
Où ? kahān? कहाँ?
Comment ? kaise? कैसे?
Combien ? kitne? कितने?
Je ne comprends pas maiṃ samjhā nahīn मैं समझा नहीं
Aidez-moi ! meri madad kījiye / sahāyatā kījie! मेरी मदद कीजिये / सहायता कीजिये
Parlez-vous anglais ? kyā āp angrezī bolte hain? क्या आप अंग्रेज़ी बोलते हैं?
Quelle heure est-il ? samay kyā huā? / kitne baje hain? समय क्या हुआ? / कितने बजे हैं?
Je ne sais pas mujhe nahīn patā मुझे नहीं पता

Locuteurs[modifier | modifier le code]

Un locuteur du hindi.

Le hindi est parlé dans plusieurs États du Nord. Ces derniers forment un ensemble régional que l’on appelle la « Hindi Belt » (ceinture hindie) et dans lequel le hindi peut être considéré comme la langue maternelle de la grande majorité des habitants. C'est la langue officiellement adoptée dans la Constitution pour les îles Andaman et Nicobar, pour le Bihar, le Chandigarh, le Chhattisgarh, Delhi, le Haryana, le Himachal Pradesh, le Jharkhand, le Madhya Pradesh, le Rajasthan, l'Uttar Pradesh et l'Uttarakhand. C'est l'une des vingt-deux langues de la Constitution indienne (assamais, bengali, bodo, dogri, gujarati, hindi, kannada, cachemiri, konkani, maïthili, malayalam, manipuri (meitei), marathi, népalais, oriya, pendjabi, sanskrit, santali, sindhi, tamoul, télougou, et ourdou). Le hindi, associé à l'anglais, est aujourd'hui la langue officielle de l'Union indienne. Après la partition en 1947, l'anglais devait demeurer la langue officielle à titre provisoire durant 15 ans et être progressivement remplacé par le seul hindi. Rencontrant une forte opposition des États dravidophones (dans le sud du pays), particulièrement au Tamil Nadu et handicapé par sa difficulté à moderniser son lexique et sa syntaxe, le hindi n'a pu se substituer à l'anglais et n'a pu se diffuser dans tous les États de l'Union indienne. Bien que n’étant plus à parité avec le hindi depuis 1965, l’anglais a retrouvé aujourd’hui une place essentielle. En effet, l'ouverture de l'industrie indienne vers le monde extérieur depuis les années 1990 et la mondialisation de l'économie rendent les projets de son élimination inenvisageables.

L'intercompréhension entre un locuteur du hindi et de l'ourdou se passe généralement très bien, et globalement, il n'y a pas de problème de compréhension entre les deux locuteurs, sinon des accents régionaux souvent très prononcés. La principale différence est que l'ourdou a dans son vocabulaire de nombreux mots issus de la religion islamique, dont des mots d'origine arabe, qui ne concernent pas les locuteurs non musulmans du hindi. À l'inverse, en hindi, de nombreux mots de vocabulaire concernent la religion et les pratiques hindoues, et ne concernent donc pas les locuteurs de l'ourdou. La différence la plus notable est l'écriture des deux langues avec deux alphabets différents (alphabet arabe pour l'ourdou et devanagari pour le hindi). Donc, les deux langues sont intercompréhensibles par plus d'un milliard d'individus, ce qui la rapproche du chinois mandarin et ses multiples dialectes, parlés par plus de 1,3 milliard de personnes (mais le chinois et ses dialectes s'écrivent de manière unique).

Avec l'enseignement du hindi qui se développe, surtout dans les états du sud de l'Inde, cette langue pourrait être comprise, et parlée à des degrés divers par environ 80 à 85 % de la population Indienne, en 2050. En 2013, le hindi était déjà la langue maternelle de 230 millions d'Indiens, et parlée en seconde langue entre environ 230 millions de personnes, et jusqu'à 460 millions de personnes, ce qui signifierait que déjà, en 2013, entre 460 millions et 690 millions de personnes, pourraient parler à des degrés divers le hindi, soit entre 30 % de la population pour le taux le plus bas, et plus de 50 % de la population, pour le taux le plus haut (sans compter les locuteurs du ourdou). Globalement, d'ici à 2025, au moins un citoyen Indien sur deux serait en mesure de parler à des degrés divers le hindi, ce qui en ferait donc la première langue véhiculaire de l'Inde, loin devant l'anglais, parlé par 1 % des Indiens, et compris ou parlé à des degrés divers par environ 9 % de la population. Il n'y a en Inde que 300 000 locuteurs de langue maternelle anglaise.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Leclerc, « Aménagement linguistique dans le monde : Union indienne », sur axl.cefan.ulaval.ca, Université Laval (consulté le ).
  2. Liste des langues officielles de l'Inde.
  3. (hi) « Déclaration universelle des droits de l'homme en hindi » [PDF], sur ohchr.org (consulté le ).
  4. « La Déclaration universelle des droits de l'homme », sur un.org (consulté le ).
  5. (en) « Census of India – Statement 4 – Scheduled Languages in Descending Order of Speakers' Strength », sur censusindia.gov.in, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Annie Montaut, « Comment une langue « libérée » et « libératrice » en vient à agir comme langue d’oppression : le cas du hindi », dans Anne-Maire Laurian, La langue libérée : Études de socio-lexicologie, Bern/Berlin/Bruxelles, Peter Lang, coll. « Études contrastives », , 244 p., broché (ISBN 978-3-906769-05-9, lire en ligne [PDF]), p. 137-150.
  • Annie Montaut, « Le hindi en 1947 : la question de la langue nationale, ses origines et ses conséquences », Les Cahiers du Sahib, Rennes, Presses universitaires de Rennes, no 5 « Inde : l'année 1947 »,‎ (ISBN 2-86847-259-1, lire en ligne [RTF], consulté le ).
  • Annie Montaut, « Les langues indo-aryennes (à paraître dans L’Encyclopédie des Sciences du langage) » [PDF], sur anniemontaut.free.fr (consulté le ).
  • (en) Amrit Rai, A House Divided : The Origin and Development of Hindi-Hindavi [« Une maison divisée : L'origine et le développement du hindi-hindavi »], Delhi, Oxford University Press, , 332 p. (OCLC 12408865, SUDOC 027251489).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]