Inès de Bourgoing

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Inès de Bourgoing
Fonction
Présidente
Comité des Dames de la Société de Secours aux blessés militaires (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 91 ans)
CasablancaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Père
Mère
Anne Dollfus (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Joseph Fortoul (d) (de à )
Hubert Lyautey (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Antoine Fortoul (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction

Inès de Bourgoing, née le à Paris, et morte le à Casablanca, est une infirmière française, d'abord civile puis militaire. Elle épouse Joseph Antoine Fortoul, fils d'Hippolyte Fortoul. Veuve en 1900, elle devient en 1909 l'épouse du maréchal Lyautey.

Biographie[modifier | modifier le code]

Naissance et enfance[modifier | modifier le code]

Inès de Bourgoing voit le jour à Paris, au no 1 de l'avenue de Marigny (8e arrondissement)[1]. Elle est la fille du baron Philippe La Beaume de Bourgoing (1827-1882), écuyer de Napoléon III, puis inspecteur du service des Haras avant d'être élu cinq fois député de la Nièvre, et d'Anne-Marie Dollfus (1837-1917)[2], dame d'honneur de l'impératrice Eugénie, dont Inès de Bourgoing fut la filleule.

Premier mariage[modifier | modifier le code]

En 1880, elle épouse le capitaine d'artillerie Joseph Antoine Fortoul[3] avec qui elle a trois enfants : Antoine en 1881, Mathieu en 1882 et Victoire (décédée en 1888). Joseph Fortoul décède[4] le à Alger[5].

Infirmière[modifier | modifier le code]

Elle suit des cours d'infirmière, passe son diplôme en 1901 et officie à l'hôpital Beaujon à Paris comme bénévole de la Société de secours aux blessés militaires (S.S.B.M.). Dès ce moment, elle met en place des actions innovantes dans le domaine humanitaire et social.

Cousine de Paul Mirabaud, un ami de Marcel Proust, elle participe, en août 1904, à la croisière entre Dinard et Guernesey à laquelle Mirabaud a invité l'écrivain[6].

L'infirmière-major Fortoul à la tête d'un détachement d'infirmières volontaires part en au Maroc, à Casablanca. Elle rencontre le général[7] futur maréchal Lyautey alors qu'elle convoie des blessés à Oran où il commande la division.

Elle repart à Messine secourir les blessés du tremblement de terre du .

Second mariage[modifier | modifier le code]

Son mariage avec Lyautey est célébré le à Paris. Le couple rejoint l'Algérie où le général commande toujours la division d'Oran. En , Lyautey est nommé Résident général de France au Maroc. Elle déploie alors une activité importante du fait de l'élargissement du champ de ses activités.

Œuvre au Maroc[modifier | modifier le code]

Inès Liautey à Casablanca en 1918.

Inés Lyautey organise de nombreuses œuvres d'assistance à l'enfance, « gouttes de lait », pouponnières, crèches, orphelinats, jardins de soleil et la « maternité maréchale Lyautey » est la première maternité au Maroc. Elle crée les premiers dispensaires antituberculeux, les premières colonies de vacances du Maroc, ainsi que les écoles d'infirmières.

Elle fonde la Maison de convalescence de Salé, pour les légionnaires et soldats convalescents, et la maison de retraite de Balme-les-Grottes dans l'Isère. En reconnaissance, elle est nommée 1re classe d'honneur de la Légion étrangère.

Retour en France[modifier | modifier le code]

Rentrés en France en , les Lyautey résident dans leur château à Thorey (Meurthe-et-Moselle). Ils y font construire un dispensaire familial et une maison pour les jeunes. Elle devient, en 1926, présidente du comité central des dames de la Croix-Rouge française.

Inès Lyautey observe la sculpture d'un artiste marocain présentée à l'exposition universelle de 1937.

En 1939, elle assure la direction d'un service de trois cents lits. Elle soutient les combattants marocains durant toute la Seconde Guerre mondiale.

Fin de vie[modifier | modifier le code]

Elle meurt à Casablanca le , et est inhumée à côté du maréchal Lyautey au mausolée de Rabat. Lorsque la dépouille de celui-ci est transférée à Paris à l'hôtel des Invalides le , elle est inhumée en dans le cimetière du village de Thorey, devenu Thorey-Lyautey à la demande de ses habitants.

Distinctions[modifier | modifier le code]

En 1953, elle est une des premières femmes (avec Colette) à être élevée à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur. Elle est aussi promue grand officier de l'ordre du Ouissam alaouite en reconnaissance de son œuvre au Maroc.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance, Archives de la ville de Paris, V4E 881, acte no 25.
  2. Fille de Mathieu Dollfus, associé de Dollfus-Mieg et Compagnie, et de Salomé Koechlin.
  3. Fils d'Hippolyte Fortoul.
  4. À 53 ans, alors qu'il commande le 3e Régiment d'Artillerie à Castres, il décède subitement, le 1er octobre 1900, d'un accident cardiaque. op. cit. Geoffroy 2007, p. 135-140
  5. « Archives de la Défense », in Marie-José Chavenon, Inès Lyautey - L’Infirmière, la Maréchale, Gérard Louis éditeur, 2010.
  6. François Rosset, Lieux proustiens au pays de Cherbourg, Communication à la société nationale académique de Cherbourg, 10 septembre 2008.
  7. op. cit. Richou 2014, p. 122

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Richou, ASAF, « Son meilleur collaborateur », Mémoire et vérité, vol. Hors-série,‎ , p. 121-123 (lire en ligne, consulté le )
  • Marie-José Chavenon, Inès Lyautey : l'infirmière, la maréchale, Gérard Louis éditeur, 2010
prix Erckmann-Chatrian Histoire en 2011
  • Pierre Geoffroy, « Biographie de Mme Lyautey », Association nationale Maréchal Lyautey,
  • Colonel Pierre Geoffroy, « La maréchale Lyautey », Études coloniales,‎ (lire en ligne)
  • Alain de Savigny, L'incroyable destin d’Inès de Bourgoing, Erick Bonnier Eds, 2021

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]