Ilia Selvinski

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Ilia Selvinski
Selvinski, élève du lycée d'Eupatoria.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Allégeance
Formation
Faculté de sciences sociales de l'université d'État de Moscou (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
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Parti politique
Membre de
Butun Rossiya shoirlari ittifoqi (d) ()
Union des écrivains soviétiques ()Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions
signature d'Ilia Selvinski
Signature
Vue de la sépulture.

Ilia Lvovitch Selvinski (en russe : Илья Львович Сельвинский) est un poète soviétique né le 12 octobre 1899 ( dans le calendrier grégorien) à Simferopol, Russie, et décédé le à Moscou, RSFSR.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est né dans une famille krymtchak[1] dont le père, Lev (Leyb) Ilitch [2] était fourreur à Simféropol et la mère femme au foyer. Selvinski fait des études primaires et secondaires à Eupatoria et toujours dans cette ville, commence à publier ses œuvres dans un journal dès 1915. Pendant la guerre civile, il prend part dans les rangs de l'Armée rouge aux combats de l'isthme de Perekop. En 1921, il entre à la Faculté des sciences sociales de l'Université de Moscou et fait conjointement son droit. Parallèlement, il exerce divers métiers: matelot sur une baleinière, ouvrier dans une usine de conserves, moniteur d'athlétisme, pelletier, modèle, journaliste, docker, artiste de cirque.

En 1923, il obtient son diplôme de la Faculté et participe à la vie du centre de structure littéraire qui vient d'être crée et à partir de 1924 il est le leader du Centre littéraire des constructivistes (1924-1930), où l'on trouve Korneli Zelinski, Vladimir Lougovskoi, Edouard Bagritski, Evgueni Gabrilovitch, Boris Matveïevitch Lapine, Boris Nikolaevitch Agapov, Véra Inber... qui délaissent l'esthétique au profit du fonctionnel, rationalisation qui a pour but de renforcer la charge sémantique des mots. Au début des années 1930, il tente de faire revivre les vers traditionnels dans ses poèmes, ses romans et ses tragédies, tous au service de sujets révolutionnaires et socialistes.

De 1927 à 1930, il soutient une grande controverse avec Vladimir Maïakovski qui se termine à ses dépens par une déclaration de repentir. Le , naissance de sa fille, Tatiana, qui deviendra peintre et poète.

En 1934, il accompagne l'expédition polaire de sauvetage du brise-glace Tcheliouskine en tant que correspondant de la Pravda, (la Vérité], journal officiel du PCUS. Durant la grande guerre patriotique il devient membre du Parti communiste de l'Union soviétique et participe aux opérations sur plusieurs fronts en tant que commissaire de bataillon. Promu colonel il est victime de deux commotions cérébrales et grièvement blessé à Bataisk. En 1939, il anime un séminaire qui accueille Boris Sloutski qui deviendra aussi un poète important.

Analyse[modifier | modifier le code]

Dans Vivre en russe, Georges Nivat, qui assista à son jubilé, tire une leçon amère de sa vie ainsi « Étudiant j'ai assisté au jubilé du poète Ilya Selvinski qui devait avoir 60 ans. On entendait de délicieuses et minuscules allusions aux épreuves subies par le jubilaire, au chemin difficile qu'avait parcouru l'auteur constructiviste de Oulialiaevchtchina. C'était l'initiation à une langue secrète où le bon poète devait avoir souffert tout en restant bon communiste ».

Dans la Poésie Russe, anthologie bilingue réunie et publiée sous la direction d'Elsa Triolet chez Seghers en 1965, on trouve une biographie d'où sont tirés la presque totalité des renseignements de cette page. On y trouve aussi ce commentaire sur son œuvre : « Selvinski a le goût moderniste de l'école constructiviste dans la vigueur d'organisation du matériau poétique et un vif intérêt pour l'expérimentation verbale, utilisant de façon originale les ressources phonétiques et imagées du parler vulgaire ». Cette dernière considération est relayée par Gérard Conio dans Le formalisme et le futurisme russe lorsqu'il écrit « Il apporte à la poésie une intonation canaille, l'intonation des romances tziganes. Selvinski dans ses Poèmes de brigands est un Babel en vers. Ici dans son Voleur l'introduction de l'argot des voleurs dans le poème n'est pas très grave... ce qui est curieux ici, c'est la nouveauté de l'intonation venue de la rue ».

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • 1927 : Oulialaïevchtchina, poème
  • 1928 : Chef d'armée n°2, drame
  • 1928 : Le trust des fourrures
  • 1929 : Pouchtorg, roman en vers
  • 1929 : Anthologie constructiviste, business écrit avec Korneli Zelinski; éditions de Moscou.
  • 1932 : La chasse au phoque, poème qui doit faire partie d'un recueil paru peut être sous un autre titre.
  • 1937 : Le chevalier Jean
  • 1943 : Le général Alexeï Broussilov
  • 1944-1957 : Russie trilogie dramatique.
  • 1945 : Filles du peuple russe: 15 récits de guerre édité par Charlot à Alger.
  • 1947 : des poèmes du film Le Dit de la terre sibérienne d'Ivan Pyriev
  • 1960 : Arctique, roman

Poèmes mis en musique :

Œuvres non datées qui font peut être partie d'un recueil paru sous un autre titre.

  • Dans la Patrie
  • Kazakja, poème
  • Valse tzigane sur une guitare
  • Poèmes de brigands
  • Voleur

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Vera S. Babenko, Voina glazami poeta: Krymskie stranitsy iz dnevnikov i pisem I. L. Sel’vinskogo. Simferopol’: Krymskaia Akademiia gumanitarnykh nauk; Dom-muzei I. L. Sel’vinskogo, 1994.
  • Aleksandr Gol'dshtein, “O Sel’vinskom.” Zerkalo 15-16 (2000)[3].
  • Iakov Khelemskii, “Kurliandskaia vesna.” In O Sel’vinskom: vospominaniia, edited by Ts. A. Voskresenskaia and I. P. Sirotinskaia, 125-175. Moscow: Sovetskii pisatel’, 1982.
  • Maxim D. Shrayer, “Ilya Selvinsky.” In An Anthology of Jewish-Russian Literature: Two Centuries of Dual Identity in Prose and Poetry, 1801-2001, 2 vol., edited by Maxim D. Shrayer, 1: 226-227. Armonk, NY: M. E. Sharpe, 2007.
  • Maxim D. Shrayer, “Selvinskii, Ilia Lvovich.” In The YIVO Encyclopedia of Jews in Eastern Europe, 2 vol., edited by Gershon David Hundert, 2: 1684-1685. New Haven: Yale University Press, 2008[4].
  • Maxim D. Shrayer. Jewish-Russian Poets Bearing Witness to the Shoah, 1941-1946: Textual Evidence and Preliminary Conclusions.” In Studies in Slavic Languages and Literatures. ICCEES, edited by Stefano Garzonio, 59-119. Bologna: Portal on Central Eastern and Balkan Europe, 2011[5].
  • Maxim D. Shrayer. I SAW IT: Ilya Selvinsky and the Legacy of Bearing Witness to the Shoah. Boston: Academic Studies Press, 2013.
  • Gérard Conio, Le Formalisme et le futurisme russes devant le marxisme : Problèmes de la révolution culturelle, L'Âge d'homme, 1975, (ASIN B0014K9U24), 234 pages

Sources[modifier | modifier le code]

  • Un article dans le Grand Larousse universel d'où ont été pris quelques renseignements.
  • La poésie russe anthologie bilingue réunie et publiée sous la direction Elsa Triolet chez Seghers, en 1965, d'où ont été pris presque tous les éléments de la biographie. On y trouve aussi le poème La chasse au phoque traduit par Jean Marcenac.
  • Les autres sources sont citées dans la page au fur et à mesure de leur utilisation.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) « YouTube », sur YouTube (consulté le ).
  2. Mikhail Kizilov, « What were the real Hebrew names of poet Ilya Selvinsky and his parents? Reflections on the ethnic identity of the poet. In Za gorizont zovushchii.… », sur academia.edu, (consulté le ).
  3. [1]
  4. [2]
  5. [3]

Liens externes[modifier | modifier le code]