Il corsaro

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Il corsaro
Description de cette image, également commentée ci-après
Lord Byron (1835), Thomas Phillips,
National Portrait Gallery, Londres
Son Corsair, en grande partie autobiographique,
est à l'origine de l'opéra de Verdi.
Genre Melodramma tragico
Nbre d'actes 3
Musique Giuseppe Verdi
Livret Francesco Maria Piave
Langue
originale
Italien
Sources
littéraires
The Corsair, poème (1814) de
Lord Byron
Dates de
composition
Hiver 1847-1848
Création
Teatro Grande, Trieste Drapeau de l'Italie Italie

Personnages

  • Corrado, capitaine des corsaires (ténor)
  • Medora, sa jeune amante (soprano)
  • Seid, pacha de Coron (baryton)
  • Gulnara, son esclave préférée (soprano)
  • Selimo, lieutenant de Seid (ténor)
  • Giovanni, corsaire (basse)
  • Un eunuque (ténor)
  • Un esclave (ténor)
  • Corsaires, gardes, Turcs, esclaves, odalisques, servantes de Medora (chœurs)

Airs

  • « Sì, di corsari il fulmine » - Corrado, acte I, scène 1
  • « Tutto parea sorridere » - Corrado, acte I, scène 1
  • « Non so le tetre immagini » - Medora, acte I, scène 2
  • « Ah conforto è sol la speme » - Gulnara, acte II,scène 1
  • « Vola talor dal carcere » - Gulnara, acte II, scène 1
  • « Salve, Allah! tutta quanta » - Seid, acte II, scène 2
  • « Cento leggiadre vergini » - Seid, acte III, scène 1
  • « Il fiero corsaro è mio prigione! » - Seid, acte III,scène 1
  • « S'avvincina il tuo momento » - Seid, acte III, scène 1
  • « Eccomi prigioniero! » - Corrado, acte III, scène 2
  • « Oh mio Corrado appressati » - Medora et trio final, acte III, scène 3

Il corsaro est un drame lyrique (« melodramma tragico ») en trois actes de Giuseppe Verdi, sur un livret de Francesco Maria Piave, tiré du poème de Lord Byron The Corsair, et créé au Teatro Grande de Trieste le .

Genèse

Le projet d'un opéra tiré du Corsair de Byron apparaît dans une lettre du au comte Mocenigo par laquelle Verdi suggère le sujet, en même temps que celui de Re Lear[1], pour la Fenice, où sera finalement monté Ernani. Le compositeur propose alors Il corsaro à l'éditeur Lucca pour honorer le contrat signé en 1845 qui prévoit que l'une des trois œuvres qu'il s'est engagé à écrire doit être créée à Londres. Il en commande le livret à Francesco Maria Piave et, enthousiaste, en commence la composition dès l'été 1846.

Puis il change d'avis, choisit I masnadieri pour Her Majesty's Theatre et se consacre à l'écriture de son Macbeth et au remaniement des Lombardi pour Paris. Nourrissant une véritable passion pour Schiller et surtout pour Shakespeare, il se désintéresse d'Il corsaro qu'il termine malgré tout, en deux mois, à Paris, durant l'hiver 1847-1848, pour se débarrasser de son contrat avec Lucca et parce que, après tout, Piave a été payé. D'autres raisons de ce revirement sont évoquées dans la correspondance de Verdi avec Piave, Lucca ou Benjamin Lumley, l'impresario londonien, mais, embrouillées dans la mauvaise foi dont était capable le maestro, restent assez confuses. Pour Roland Mancini, la relation nouvelle avec Giuseppina Strepponi n'y serait en outre pas étrangère[2].

Quoi qu'il en soit, le , Verdi fait parvenir sa musique à Lucca par l'intermédiaire d'Emanuele Muzio, laissant carte blanche à l'éditeur quant aux conditions de la création, sans omettre toutefois de réclamer le paiement de ses 1 200 napoléons[3].

Création

Désaffection pour son œuvre, retard pris dans La battaglia di Legnano, priorité accordée à sa vie privée, toujours est-il que Verdi ne se déplace pas à Trieste pour la première[4]. Muzio, en exil en Suisse après les cinque giornate, ne pouvant assurer la direction comme prévu est remplacé par Luigi Ricci, maestro al cembalo du Teatro Grande, pendant que Lucca engage pour les premiers rôles trois des chanteurs favoris de Verdi et parmi les meilleurs de la scène européenne.

Distribution

Représentations successives

Il corsaro ne connaît que de rares reprises :

après lesquelles il disparaît du répertoire jusqu'en 1954 où il est donné à Venise en version de concert par Carlo Bergonzi (dir. Tullio Serafin) puis en version scénique en 1963 avant d'être donné pour la première fois hors d'Italie en 1966 à Londres (St Pancras).

Réception

Malgré le caractère exemplaire de la distribution, la première d'Il corsaro au Teatro Grande de Trieste est un échec total. L'opéra est retiré de l'affiche après trois représentations et remplacé par Macbeth.

La critique

Le public

Argument

L'action se déroule sur une île grecque de la mer Égée et dans la ville turque de Coron au début du XIXe siècle.

Acte I

Acte II

Acte III

Analyse

Orchestration

Commentaires

Il corsaro n'est pas pour Verdi la première approche de l'œuvre de Lord Byron : il avait déjà emprunté le sujet des Due Foscari au poète anglais. En revanche la méthode de composition est bien une première : il n'a jusque là jamais écrit de musique sur un livret terminé ; et c'est ce qui se passe ici : il compose d'un trait, sans même se relire, et l'on retrouve ainsi quelques erreurs dans la partition.

Autre nouveauté par rapport à ses précédents opéras « risorgimentaux » : l'apparition d'une situation contemporaine et non sa transpositions dans l'histoire plus ou moins antique, et le recentrage de l'histoire d'amour sur la sphère privée, intimiste et non plus portée par l'allégorie de l'Histoire. À ce titre, Roland Mancini se dit tenté par la comparaison entre la situation de Verdi et celle du corsaire déjà « oublieux de la délicate jeune fille qui l'aima, soudain pris en main par une femme d'une autre trempe. »[6]

Voir aussi

Bibliographie

  • Roland Mancini, Il corsaro dans Guide des opéras de Verdi, Jean Cabourg, directeur de la publication Fayard, collection Les indispensables de la musique, Paris, 1990, pp. 262-293 (ISBN 2-213-02409-X)
  • Piotr Kaminski, Il corsaro dans Mille et un opéras, Fayard, collection Les indispensables de la musique, Paris, 2004, pp. 1588-1589 (ISBN 978-2-213-60017-8)

Sources

  • Istituto di studi verdiani
  • Ouvrages cités

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Phillips-Matz, Verdi, pp. 191-192 (Cf. la bibliographie de l'article Verdi).
  2. Mancini, op. cit., p. 283.
  3. Kaminski, op. cit., p. 1588
  4. Mary Jane Phillips-Matz publie une lettre de Verdi à Marianna Barbieri-Nini détaillant jusqu'à la minutie les indications de son rôle, démontrant ainsi que, contrairement à ce qui a pu être affirmé par ailleurs, notamment au travers des commentaires de sa lettre à Benjamin Lumley, où il confie trouver « les vers froids et peu dramatiques », le maestro ne se désintéresse pas de la production de son œuvre (Phillips-Matz, Verdi, op. cit. p. 277).
  5. Verdi s'opposant à la représentation de ses opéras à la Scala après le mauvais traitement qu'eut à y subir Giovanna d'Arco
  6. Mancini, op. cit. p. 284.