Hydace de Chaves

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Hydace de Chaves
Fonction
Évêque
Gallécie
-
Biographie
Naissance
Décès
Après Voir et modifier les données sur Wikidata
Époque
Activités
Historien, prêtre chrétien, écrivainVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Maître
Œuvres principales
Chronicle of Hydatius (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Hydace de Chaves (en latin Hydatius ; on trouve aussi « Idace » ou « Hidace ») est un évêque de la péninsule Ibérique au Ve siècle, évêque de la province de Gallaecia (Galice) selon ses affirmations rapportées dans sa chronique (Hydatii Gallaeciae episcopi chronicon).

Sources[modifier | modifier le code]

Hydace, malgré le rôle important qu'il semble avoir joué durant sa vie, n'est connu que par sa Chronique et par une mention dans la correspondance entre le pape Léon Ier et l'évêque Thoribius (Léon le Grand, Epistolae, XV).

Biographie[modifier | modifier le code]

Hydace est né vers 395 à Lemica. Hydace lui-même, dans la préface de la Chronique, nous indique qu'il est né précisément dans la cité de Lémica, qui correspond aujourd'hui au lieu-dit « A Cibda », près de Xinzo de Limia (Galice). La date de sa naissance, par contre, ne peut qu'être déduite des personnalités qu'il cite et du fait qu'il voyage en Orient « infantulus et pupillus », le voyage lui-même se situant approximativement dans les premières années du Ve siècle.

Le voyage qu'il effectue en Orient dans sa jeunesse, et son éducation soutenue laissent penser qu'il est né dans une famille hispano-romaine de rang assez élevé. Cependant, nous ne possédons aucune information solide sur les origines familiales d'Hydace. On soupçonne une parenté avec l'évêque Hydace de Mérida. Christian Matthias Theodor Mommsen propose même qu'Hydace soit son fils (Monumenta Germaniae Historica, Auctores antiquissimi, t. XI, p. 4.).

Son voyage en Orient fut pour lui très important. En dehors du dépaysement qu'ont dû provoquer la Palestine et l'Égypte sur un jeune galicien, sa rencontre avec saint Jérôme, alors moine à Bethléem, fut si marquante, qu'il l'évoque à deux reprises dans sa Chronique. Il en conçut peut-être le projet d'écrire cette Chronique, qui est une continuation de celle de saint Jérôme.

Rentré en Hispanie, Hydace opère une « conversion ». Il ne s'agit pas de la conversion d'un païen au christianisme, - comment alors expliquer son voyage en Orient -, mais plutôt de son entrée dans la cléricature (416) avant de devenir, en 427, évêque d’Aquae Flaviae (actuellement Chaves, ville de la province romaine Gallaecia).

Contemporain des invasions dans la péninsule ibérique, il s’oppose surtout aux Suèves, protège la population galaïco-romaine, et part même rencontrer le général romain Aetius pour un appel à l’aide (431).

Sur le plan religieux, il combat activement les nombreuses sectes et lutte fermement contre les hérésies, notamment le manichéisme en 445 et le priscillianisme[1]. En 460, son opposition aux Suèves le fait arrêter dans son église de Chaves. Il reste trois mois prisonnier du roi Frumarius.

Il meurt quelques années plus tard, après 469 (date à laquelle s'achève la Chronique), probablement en 470.

L'œuvre : la Chronique[modifier | modifier le code]

Idace, témoin oculaire du début des Grandes invasions en péninsule ibérique, contemporain des Suèves, est l’auteur d’une précieuse Chronique allant de l’année 379, à 469. Il se concentre principalement sur les éléments politiques, militaires et religieux. De plus, comme à partir de 451 la Gallaecia se retrouve de plus en plus isolée du monde méditerranéen, il a tendance à restreindre son propos à l'Hispanie.

Ayant vu l'effondrement de l'Empire romain en Occident, il craint fortement les Germains polythéistes ou ariens, qui en prennent la succession en Europe. Il ne peut imaginer l'avenir du christianisme hors de l'empire. C'est pourquoi, la fin de sa Chronique recense de plus en plus de prodiges pouvant être interprétés comme des signes de la fin du monde. Il semblait attendre celle-ci pour l'année 482.

Sa Chronique est également l'un des plus anciens écrits, faisant référence à l'Ère d'Espagne, énoncée sous la référence Aer. Hisp.

Édition et traduction[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Alberto Ferreiro, « Martin, Ithace et Maxime, après l'exécution de Priscillien » dans, sous la direction de Bruno Judic, Robert Beck, Christine Bousquet-Labouérie et Élisabeth Lorans, Un nouveau Martin - Essor et renouveau de la figure de Saint-Martin, Ive-XXIe siècle, collection « Perspectives historiques », Presses universitaires François-Rabelais, TTours, 2019, pp. 217-247.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Courtois (Christian), « Auteurs et scribes. Remarques sur la Chronique d'Hydace », Byzantion, 21, 1951, p. 23-54.
  • Burgess, (R. W.), Hydatius, a Late roman Chronicler in Post-Roman spain. An Historiographical and New Critical Edition, Oxford, 1988.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]