Antéhypophyse

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Coupe sagittale du cerveau.
Hypophyse[1].

L'antéhypophyse (ou adénohypophyse ou hypophyse antérieure) est le lobe antérieur de l'hypophyse et fait partie de l'appareil endocrinien.

Sous l'influence de l'hypothalamus, l'antéhypophyse produit et sécrète diverses hormones peptidiques qui régulent divers processus physiologiques, tels le stress, la croissance et la reproduction.

Elle sécrète l'hormone de croissance (GH), la prolactine (PRL), l'hormone folliculo-stimulante (FSH) et l'hormone lutéinisante (LH), la thyréostimuline (TSH), l'hormone adrénocorticotrope (ACTH), la mélano-stimuline (MSH), des endorphines, et d'autres hormones (beta-lipotropine notamment). Hormis l'hormone de croissance et la prolactine, ce sont des stimulines, dont le rôle est d'activer les sécrétions hormonales des glandes endocrines périphériques.

En cas de défaut de production on parle d'hypopituitarisme (insuffisance antéhypophysaire). Il peut s'agir d'un déficit global ou localisé (insuffisance thyréotrope par exemple). Lorsque le déficit concerne toutes les hormones produites par l'hypophyse on parle alors de panhypopituitarisme (retrouvé par exemple lors d'une hypophysectomie totale).

Anatomie et développement[modifier | modifier le code]

L'antéhypophyse est une glande qui représente moins de 1 % de la masse de l'encéphale, elle a le même volume qu'une petite bille et est située dans l'axe central du cerveau. Elle se situe en avant de la neurohypophyse (ou posthypophyse ou hypophyse postérieure) et dans le prolongement de l'hypothalamus. Elle est par ailleurs irriguée par l'artère hypophysaire, et secrète ses hormones dans la veine hypophysaire.

L'origine de l’antéhypophyse est une invagination de l'ectoderme stomodéal (poche de Rathke).

Histologie et physiologie[modifier | modifier le code]

Cinq types cellulaires se distinguent selon l'hormone qu'elles produisent, et d'un point de vue histologique par leurs caractères tinctoriaux (basophile, acidophile) et leurs granulations (plus ou moins épaisses).

La microscopie électronique et l'immunohistochimie permettent une identification plus détaillée du type cellulaire (et de l'hormone sécrétée).

Principales hormones sécrétées[modifier | modifier le code]

Hormone Cible Effet
hormone adrénocorticotrope (ACTH) Surrénale Sécrétion de glucocorticoïdes
hormone folliculo-stimulante (FSH) Gonades Développement du système reproducteur
hormone de croissance (GH) Foie, adipocytes Stimule la croissance ; métabolisme des lipides & hydrate de carbone
hormone lutéinisante (LH) Gonades Production d'hormone sexuelles
prolactine (PRL) Ovaires, glande mammaires Sécrétion d'œstrogènes/progestérone ; production de lait
thyréostimuline (TSH) Glande thyroïde Sécrétion d'hormone thyroïdiennes

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Attention au schéma du Gray's, bien que fiable anatomiquement, il y a tout de même une erreur à ne pas négliger, la couleur. En effet, l'hypophyse antérieure est plus foncée que la postérieure et non l'inverse. Le tissu de l'hypophyse postérieure est composé des axones des fibres neuronales venant directement de l'hypothalamus (et passant par l'éminence médiane). C'est pour cette même raison que ce tissu se nomme la "pars nervosa", signifiant "partie - plein de - nerf" soit "partie majoritairement composée de fibres nerveuses". Les axones ont une couleur plus claire que les corps neuronaux, expliquant la coloration. Il est important de le savoir pour comprendre son fonctionnement et son utilité: la post-hypophyse ne sécrète pas d'hormone à proprement parler. La vasopressine et l'ocytocine sont sécrétées au niveau des capillaires de la post-hypophyse mais leur synthèse est faite dans les neurones hypothalamiques, les neurones endocrines magnocellulaires.