Hypnotique

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Les hypnotiques (ou somnifères) sont une classe de médicaments ayant la propriété d'induire le sommeil chez des patients qui souffrent de difficultés d'endormissement et/ou de réveils précoces.

Tablette de Normison 10 mg (hypnotique).

Liste des médicaments

Effets secondaires

La prise d'hypnotiques induit de nombreux effets secondaires. Elle altère la vigilance et cause des troubles de la mémoire à court terme. Le Zolpidem a été dans de rares cas associé à un syndrome de somnambulisme amnésique[10], voire, en cas de prise nocturne de nourriture, à l'obésité[11].

Elle peut être associée à une légère réduction du sommeil paradoxal ainsi qu'à une augmentation du ronflement[12] et du risque d'apnée obstructive du sommeil[13],[14]. La prise d'hypnotique est associée (pour certains hypnotiques) à un risque accru de survenue de cancer[15], dont cancer de la peau [16]. Elle est également associée à un risque accru de mortalité, selon des indices forts (notamment relatifs aux liens entre dépression et mortalité accrue[17],[18] ou selon des conclusions scientifiques respectivement et successivements publiées en 1979[19], 1998[20], en 2009[21], 2010[22] confirmée en février 2012[23] par une nouvelle étude américaine publiée ayant porté sur plus de 10 000 patients auxquels on avait prescrit du zolpidem, témazépam, eszopiclone, zaleplon, d'autres benzodiazépines, les barbituriques et les antihistaminiques sédatifs. Cette étude a conclu à un risque de décès quatre fois plus élevé que dans la population générale, chez ces utilisateurs de somnifères[24].
Avec moins de 18 pilules par an, le risque de mort pour ces patients était déjà multiplié par trois[23], ensuite, le risque augmente encore avec la dose, les auteurs précisant que le risque de décès et de cancer associés aux médicaments hypnotiques ne pouvaient pas être imputables à une maladie préexistante[23].
Cette dernière étude ne concerne cependant pas l'usage médical de la mélatonine [25].

Chez les sujets âgés, elle est associée à une augmentation du risque de chute et de fracture du col du fémur[26],[27],[28]. Elle est également associée à un risque accru de troubles cognitifs[29],[28] et de troubles cardiaques [30]. Chez les sujets de plus de 60 ans : des effets indésirables accrus, de type fatigue, troubles cognitifs, céphalées, cauchemars, nausées, sans différence entre hypnotiques et benzodiazépines, pour un gain de sommeil d'une demi-heure en moyenne[31].

Étant donné que des résidus de ces médicaments sont retrouvés en quantités significatives et croissantes dans les stations d'épuration ou à leur aval, ou dans certains milieu naturel, la question d'éventuels effets écoépidémiologiques et écologiques pourrait aussi être posée ;

Précaution

En raison de l'altération de la vigilance, les patients ne doivent pas prendre de médicaments hypnotiques avant d'avoir des activités dangereuses demandant une attention soutenue[32], et en particulier ne pas conduire[33].

De nombreux hypnotiques sont incompatibles avec d'autres médicaments et avec l'alcool. Des prises conjointes sont des sources fréquentes d'hospitalisation[34].

Dépendance

Les somnifères peuvent entraîner une certaine dépendance : « Il est désormais bien connu que les tranquillisants et les somnifères de la classe des benzodiazépines peuvent causer une pharmacodépendance, aussi dans des doses dites thérapeutiques et ce, même après un traitement de courte durée. La découverte de ce risque est cependant de date relativement récente[35]. »

Situation très préoccupante

Avec environ 4 millions de personnes exposées, les Français comptent parmi les plus grands consommateurs de somnifères en Europe[36].

Les personnes qui prennent des somnifères risquent d’être vite (quelques semaines ou mois) dépendantes de ces médicaments notamment car la qualité du sommeil devient moins bonne avec l’utilisation de ces hypnotiques[37].

Effet paradoxal

Des effets secondaires tels que dépression[38], avec ou sans tendances suicidaires[39], états phobiques, agressivité et comportement violent peuvent apparaître, dans 5 % des cas selon Malcolm Lader, de l'Institute of Psychiatry à Londres[40]. Ce qui, rapporté aux 7 millions de personnes (chiffre publié en 2001) en France qui consomment des somnifères, représenterait 350 000 personnes.

Aux États-Unis, les fabricants considèrent devoir faire état de ces effets secondaires et signalent par exemple le risque de dépressions. Dans plusieurs pays européens au contraire, les fabricants de médicaments gardent le silence sur cet effet secondaire, bien que la dépression soit un effet à long terme bien documenté dans les ouvrages médicaux.

Comme ces réactions sont souvent interprétées comme symptômes d'une aggravation de l'état de l'intéressé, de nombreux patients deviennent pharmacodépendants pour la raison même qu'ils présentent de graves effets secondaires, et, chose tragique, le lien entre ceux-ci et les benzodiazépines reste longtemps inconnu aussi bien au patient qu'au médecin prescripteur.

Précaution essentielle

Il est conseillé de faire une diminution très progressive des doses[réf. nécessaire], et de voir un médecin pour cela. Notamment dès que des troubles (physiologiques ou évolution vers la dépression), liés au sevrage (comme pour n’importe quelle autre dépendance) apparaissent.

Alternative

Selon le Dr Franck Gigon, médecin phytothérapeute[41], des plantes pourraient être utilisées sous forme d’infusions, de tilleul, camomille allemande, verveine, houblon, fleur d’orange amère.

Plantes qui peuvent être trouvées dans des pharmacies spécialisées en phytothérapie, ou chez les herboristes qui subsistent.

Notes et références

  1. Aqueous extract of valerian reduces latency to fall asleep in man, Planta Med., 1985, 51:144-148
  2. Modern valerian therapy of nervous disorders in elderly patients, Medwelt, 1984, 35:1450-1454
  3. Aqueous extract of valerian rot improves sleep quality in man, Pharmacol. Biochem. Behav., 1982, 17:65-71
  4. Improvement of sleep quality with high dose valerian/lemon balm preparation: a placebo-controlled double-blind study, Psychopharmakotherapie, 1996, 6:32-40
  5. Herrera-Arellano A. et al. Polysomnographic evaluation of the Valerianaedulis standardized extract suffering from insomnia, Panta Med, 2001, 67 : 695-9
  6. Vincieri F.F et al. An approcch to the study of the biological activity of Eschscholtzia californica cham, Pharmacological Research Communications, 1988, 20 : 41-4
  7. Rolland A, Fleurentin J, Lanhers MC, et al. Neurophysiological effects of an extract of Eschscholzia californica Cham. (Papaveraceae). Phytother Res, 2001;15:377-81
  8. Paul LD, Maurer HH. Studies on the metabolism and toxicological detection of the Eschscholtzia californica alkaloids californine and protopine in urine using gas chromatography-mass spectrometry. J Chromatogr B Analyt Technol Biomed Life Sci, 2003;789:43-57.
  9. Hanus M, Lafon J, Mathieu M. Double-blind, randomised, placebo-controlled study to evaluate the efficacy and safety of a fixed combination containing two plant extracts (Crataegus oxyacantha and Eschscholtzia californica) and magnesium in mild-to-moderate anxiety disorders. Curr Med Res Opin, 2004;20:63-71
  10. Tsai JH, Yang P, Chen CC et al., Zolpidem-induced amnesia and somnambulism: rare occurrences? Eur Neuropsychopharmacol 2009;19:74–6.
  11. Morgenthaler TI, Silber MH . Amnestic sleep-related eating disorder associated with zolpidem. Sleep Med ; 2002 ;3:323–7
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  13. Cirignotta F, Mondini S, Zucconi M et al. Zolpidem-polysomnographic study of the effect of a new hypnotic drug in sleep apnea syndrome. Pharmacol Biochem Behav 1988;29:807–9.
  14. Eckert DJ, Owens RL, Kehlmann GB et al. Eszopiclone increases the respiratory arousal threshold and lowers the apnea/hypopnea index in obstructive sleep apnea patients with low arousal threshold. Clin Sci (Lond) 2011 ; 120:505–14
  15. Kripke et al., Hypnotics' association with mortality or cancer: a matched cohort study ; BMJ Open 2012;2:e000850-e000850 (Résumé).
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  24. "L'express, étude sur les somnifères, 28 février 2012"
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  28. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées BMJ2005
  29. Vermeeren A, Coenen AM, Effects of the use of hypnotics on cognition. Prog Brain Res ; 2011 ; 190:89–103.
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  34. Zosel A, Osterberg EC, Mycyk MB., Zolpidem misuse with other medications or alcohol frequently results in intensive care unit admission. Am J Ther 2011;18:305–8.
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  41. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées magsanté

Annexes

Bibliographie

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Lien externe