Humbert (comte de Savoie)

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Humbert de Savoie
Humbert aux Blanches-Mains
Humbert de Maurienne
Image illustrative de l’article Humbert (comte de Savoie)
Cénotaphe dit d'Humbert aux Blanches Mains,
cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Maurienne.

Titre simplement donné comme comte
(v. 1000-1003-v. 1042-1048)
Autres titres détient des droits sur les comtés de Salmourenc/Salmorenc (1003)
de Savoie (1003)
de Nyon (1018)
d'Aoste (1024)
de Maurienne (1038)
Successeur Amédée Ier de Savoie
Autres fonctions Abbé laïc de Saint-Maurice d'Agaune (v. 1032)
Biographie
Dynastie Humbertiens
Maison de Savoie
Naissance Entre 970 et 980
Décès v. 1042 ou 1048
Père Inconnu
Mère Inconnu
Conjoint Ancilie / Auxilia / Auxiliende
Enfants Amédée
Burchard
Aymon
Othon
Adélaïde

Humbert, dit « Humbert-aux-Blanches-Mains », appelé aussi Humbert de Maurienne ou encore Humbert Ier de Savoie (en italien, Umberto I di Savoia dit Umberto Biancamano[Note 1]), né probablement entre 970 et 980 et mort un , entre 1042 et 1048, selon la tradition, est un comte, proche du dernier roi des Deux Bourgognes, Rodolphe III, et à l'origine de la dynastie des Humbertiens connus plus tard comme comtes de Savoie, et dont est issue la maison de Savoie.

Le comte Humbert doit son cognomen (surnom) aux-Blanches-Mains (Albimanus) non pas à la couleur de ses mains, mais en référence, selon certains historiens, à ses qualités politiques[2]. Pour d’autres, l’appellation pourrait provenir d’une déformation de aux blanches murailles montagneuses faisant référence aux montagnes enneigées, c'est-à-dire celui qui contrôle — qui a la main sur — le passage stratégique des grandes vallées alpines de la Savoie[2]. Par ailleurs, ce surnom est apparu bien après sa disparition entre le XIVe siècle[2], ou plus probablement au XVe siècle[3], dans les chroniques savoyardes[4]. Il n'est cependant désigné dans les chartes et par les annalistes contemporains que sous la forme de « comte Humbert »[4].

Les origines familiales[modifier | modifier le code]

À ce jour, les ascendances du comte Humbert sont inconnues tout comme ses date et lieu de naissance. Les historiens avancent généralement une après 970. Toutefois, du fait de l'importance du personnage à partir de l'an mil, les historiens de différentes époques ont cherché à trouver les ascendances de ce noble, en tentant parfois de le relier à une origine aristocratique prestigieuse, jusqu'à créer un mythe officiel. Les historiens contemporains semblent au gré des recherches s'éloigner des anciennes thèses en proposant quelques pistes nouvelles.

La légende[modifier | modifier le code]

Les différentes chroniques de Savoie depuis le XVe siècle, à la suite des origines avancées par Jehan d'Orieville (ou Orronville), dit Cabaret[5],[6] — reprise par le généalogiste Samuel Guichenon (1607-1664) ou encore l'érudit Xavier de Vignet (1780-1844)[Note 2] —, donne pour père au comte Humbert un certain Bérold (parfois Berthold)[7]. Ce personnage serait un proche parent de l'empereur Otton III — parfois présenté comme neveu[6] — qui selon la Chronique de Savoye de Cabaret[8] aurait fui le Saint-Empire pour se réfugier dans le royaume de Provence, après avoir découvert puis assassiné la femme de l’empereur et son amant[8],[7]. Il se mit au service du roi d'Arles jusqu'à devenir son capitaine général[8]. Victorieux face aux Piémontais, il devient par la suite le régent à la mort du roi. L'Empereur lui pardonne et donne la Maurienne à son fils, Humbert[8].

Cabaret apportait ainsi au comte Amédée VIII de Savoie une justification prestigieuse quant à l'origine des Savoie[9],[10]. Cette origine permettait de prouver leur origine saxonne, tout comme la maison impériale des Ottoniens, et donc leur droit à ceindre, en tant que princes du Saint-Empire, la couronne impériale[6],[11].

Les travaux des XIXe et XXe siècles[modifier | modifier le code]

Les historiens piémontais ont tenté de démontrer que Humbert descendait de la maison d'Ivrée[11],[6].

L'historien français Georges de Manteyer (1899) imagine lui une provenance de Bourgogne, du fait d'une proximité territoriale mais aussi d'alliances observées entre les Hugonides, comtes de Provence, et les Humbertiens[12],[6]. Cette orientation se retrouve dans les travaux du médiéviste Maurice Chaume (1947)[13].

Le suisse Gingins La Sarraz (1865), dans un mémoire consacré aux origines de la maison de Savoie, avance l'hypothèse d'une proximité avec les Bosonides, descendants de Boson l'Ancien[14],[11].

Maxime Reymond (1919), archiviste vaudois, propose comme ancêtres d'Humbert les Vermandois, du diocèse de Belley[15].

Le médiéviste anglais Charles William Previté-Orton (1912) fait une synthèse des travaux précédents et s'interroge sur la possibilité de l'émergence d'une famille locale les Savoie-Belley avec un père Amédée (Amadeus), fils d'un certain Humbert (v. 927-v. 976), comte de Belley[16],[6],[11]. Cette ascendance peut trouver un certain écho dans la mesure où le prénom, rare pour la période et la région, est portée par le fils du comte Humbert (Amédée). Selon cette généalogie, Humbert de Belley serait le fils de Charles-Constantin, comte de Viennois[16],[17].

Les hypothèses actuelles[modifier | modifier le code]

Selon les historiens, Laurent Ripart (1999), maître de conférence à l'université de Savoie, ou encore Cyrille Ducourthial (2008), le personnage est mentionné dans une vingtaine à une soixantaine d'actes autour de l'an mil[18],[19]. L'origine d'Humbert pourrait être, d'après ces mêmes historiens, le Viennois. Lui, ainsi que son frère, Burchard, et l'évêque de Belley, Odon, qui semble très probablement être aussi un frère aîné, possèdent des terres et des droits dans le Sud de l'évêché de Belley[19]. Toutefois, à ce jour, aucun acte ne mentionne le nom du père ou d'un quelconque ascendant. Le médiéviste François Demotz (2003) avance l'hypothèse que ce que l'on peut nommer les préhumbertiens correspond à un ensemble de plusieurs familles provenant de la Bourgogne et qui se seraient installées, là aussi, dans le Viennois[20]. Ces approches des années 2000-2010 reprennent en partie les hypothèses sur l'origine bourguignonne, avancées par l'historien Georges de Manteyer (1899)[12]. L'hypothèse d'un lien entre les premiers Savoie et les Bosonides reste toujours présente dans la recherche actuelle[11],[20]. L'usage de l'anthroponyme « Humbert », relèvent François Demotz ou encore Laurent Ripart, semble confirmer ce lien. Bernard Demotz souligne quant à lui que les droits des Humbertiens sur les comtés de Belley et de Savoie n'ont jamais été contestés indiquant une implantation probablement ancienne mais qui reste à être précisée[11].

Les deux plus anciens actes connus mentionnant le comte Humbert remontent au tout début du XIe siècle. Une source extraite des Cartulaires de l'église-cathédrale de Grenoble, dits Cartulaires de saint Hugues, du , contient une souscription (signature) composée des trois noms : Signum domni Oddoni, episcopi. Signum Buorchardi. Signum Uberti, signé au château de Bocsozel (castrum Bocizelo)[21]. Ces trois personnages que l'on associe à une fratrie, sont énoncés avec en premier, Odon, évêque de Belley, qui pourrait être le grand frère, suivi du cadet, Burchard, et enfin le benjamin, Humbert. Un autre document daté du , castrum Bocissello (le même que le précédent ?), mentionne les trois frères, mais dans un ordre différent : Signum domni Hotdoni, episcopus. Signum Umberto, comiti, et uxori sua. Signum Borcardi[21]. Humbert est, durant l'intervalle devenu, comte.

Cette famille peut être considérée comme puissante au niveau régional puisqu'une proche parente, peut être une sœur[Note 3], Hermengarde ou Ermengarde, épouse en 1011 le dernier roi de Bourgogne, Rodolphe III, pour qui c'est le second mariage[3]. Cette influence familiale s'observe déjà vers la fin du Xe siècle, lorsque Odon, fut qualifié par l'archevêque de Vienne Thibaud de quidam illustris stemmate, ecclesie Bellicensis onomate Odo presul[24]. L'archevêque Thibaud laisserait ainsi entendre que les Humbertiens pourraient provenir d'une naissance illustre (illustris stemma), sans pour autant en apporter de preuves[25].

Carrière comtale[modifier | modifier le code]

Les premières mentions[modifier | modifier le code]

La première mention d'Humbert se fait aux alentours de l'an mil dans un acte de l'église-cathédrale de Grenoble, dits Cartulaires de saint Hugues, du [21]. Il s'agit d'un acte signé par Humbert concernant l'échange de biens par lequel Odon, évêque du Belley, obtient le précaire de Traize et son pagus, dans le comté de Belley, de Thibaud, archevêque de Vienne[25]. Une clause précise que l'évêque dispose de ces terres et peut les léguer à l'un des membres de sa famille, dont ses frères[25]. Trois années après, un second acte le mentionne comme comte, Umberto, comiti, sans autre précision[21].

Humbert s’installe au château-fort de Charbonnières, bâti vers le milieu du IXe siècle et qui dominait la ville d’Aiguebelle, la capitale du comté, et défendait la vallée de la Maurienne. Il était situé à un endroit stratégique, aux marches de la vallée de La Rochette et de ce qui est aujourd’hui la Savoie Propre et la Haute-Savoie. Ce castel féodal resta jusque vers le milieu du XIIIe siècle la résidence ordinaire des premiers comtes de Savoie.

Humbert intervient dans différentes affaires de la région. Ainsi en , il représente l'abbé de Cluny lors d'un échange entre un certain Ratcherius et l'abbaye de Romainmôtier[ReG 1]. En 1022, il est mentionné comme « comte de Maurienne » — Laurent Ripart insiste pour que l'on transcrive la titulature sous la forme de « comte en Maurienne » — dans la donation de la terre d'Ambilly, dans le comté de Genève, par Lambert, évêque de Langres, en échange des droits sur l'église de Cusy[25],[ReG 2]. Trois ans plus tard, le , il intervient pour approuver un échange entre Brochard, évêque d'Aoste et fils du comte, et un certain nommé Katelme[ReG 3].

Le comte Humbert domine la partie septentrionale du Viennois avant 1025 avec le comté de Sermorens (ou Salmorenc, Salmourenc) (v. 1003)[2]. Ces deux comitatus de Vienne et du Sermorens sont reçus en douaire (1014-1016) par la reine Ermengarde, à la suite de son mariage avec Rodolphe III[26],[27]. Le fils d'Humbert, Buchard, obtient des suites de ce mariage l'évêché d'Aoste, entre 1018 et 1022[27]. Il prête serment pour ces différents comtés au concile d'Anse de 1025[28]. Il obtient, grâce à son mariage, des droits en Valais et dans le Chablais[29], devenant notamment l'abbé laïc de abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune vers 1032[29],[30],[31].

La reine Ermengarde, après avoir fondé l'abbaye de Talloires en 1030, lègue des terres en amont du lac d'Annecy après avoir pris conseils auprès des grands personnages. Parmi eux, l'archevêque de Vienne, Léger, l'archevêque de Tarentaise, Aimon (?), les évêques de Genève, Frédéric, et de Valence, Ponce, ainsi que le comte Humbert[ReG 4],[32].

La succession de Bourgogne[modifier | modifier le code]

À la suite de la mort du roi Rodolphe III en 1032, la reine Ermengarde se réfugie auprès de son parent, le comte Humbert. Celui-ci devient son advocatus[33], ou du moins selon Bernard Demotz son conseiller[29].

Face au conflit de succession du roi, deux camps s'opposent. La reine Ermengarde et le comte Humbert prennent le parti de l'empereur du Saint-Empire Conrad II, dit Le Salique, duc de Franconie[ReG 5],[27]. Durant le conflit de succession qui oppose l'empereur à son neveu Eudes II de Blois, le comte est chargé du commandement d'une armée qui en provenance du val d'Aoste envahie les terres conquises par Eudes II[27]. Il intervient notamment dans la marche de Maurienne (marquis) en 1033 pour soumettre l’évêque rebelle de Maurienne, qui avait reçu le soutien d'Eudes II. Avec quelques troupes qu’il avait levées en Piémont, Humbert organisa un long siège de la ville de Saint-Jean-de-Maurienne, résidence de l’évêque, puis la prit d’assaut et la fit entièrement raser[34]. Il marche ensuite sur la cité de Genève où il obtient la reddition du comte de Genève, Gérold II, et l'archevêque de Lyon, Buchard, le propre fils du comte[19]. La victoire est obtenue l'année suivante[27].

L’empereur Conrad annexa l’évêché de Maurienne à celui de Turin, et le siège épiscopal de Saint-Jean-de-Maurienne fut interdit jusqu’en 1061. En remerciement de ce soutien, l'empereur Conrad II aurait fait une donation importante à Ermengarde et Humbert[27]. Humbert est nommé lieutenant, recevant le titre comte souverain en Savoie (comes in agro Savojensi), selon une charte de l'abbaye de la Novalaise, en l'an 1036. il obtient, vers 1043[29] et 1046[31], le comté de Maurienne. Il est le premier seigneur — à porter ce titre, mais qui sera surtout utilisé par ses successeurs[35] —. Cette première concession ne s’étendait qu’à une partie de la Maurienne et à quelques-unes de ses petites vallées. Peut-être également au même moment à la Tarentaise, mais les sources ne permettent pas de l'énoncer clairement[27]. En tout cas quelque temps après, Humbert possède les titres de comte de Tarentaise, du Val d'Aoste, du Bugey et de Sermorens (1038) et possède le Chablais (après 1032)[31].

L'extension du pouvoir du comte s'étend également avec ses fils. Son second fils, Buchard (Burckard), devient coadjuteur de l'évêché d'Aoste (1025-1032), avant de devenir archevêque de Lyon (1033-1034), puis enfin prieur de l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune[2],[31]. Aymon de Savoie, son quatrième fils, obtient l'évêché de Sion et le titre d'abbé de Saint-Maurice d'Agaune[27]. Othon (Odon) épouse Adélaïde, fille Oldéric-Manfred II d'Oriate, descendante des Arduinides[36] et héritière des titres de marquise (margrave) de Suse et de comtesse de Turin[31].

Mort et lieu de sépulture[modifier | modifier le code]

La mort du comte est incertaine. Selon la légende construite dans ses Chroniques de Savoie, Cabaret donne la date de 1048[37],[38]. L'obituaire de l'abbaye de Talloires donne pour date de cette mort un  : Kal. Julii obiit Upertus amicus noster[38]. Cependant, les recherches récentes estiment la mort du comte avant cette date, l'historien Laurent Ripart proposant ainsi l'année 1042[19],[37]. La tradition veut qu'il soit également mort au château d'Hermillon (ou « tour du Châtel », en face de Saint-Jean-de-Maurienne)[39].

Selon la tradition historiographique, le comte Humbert serait enterré dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Maurienne[37]. Le cénotaphe que l'on peut voir aujourd'hui (cf. photographie) date du XVIIIe siècle. Jean Cabaret d'Orville dit Cabaret, dans ses Chroniques de Savoie, indique que « fust sevellis en grant pleurs de ses barons et subgés en l’église de Saint Jehan en la cité de Maurianne, en laquelle il fonda le chapitre pour moytié »[37]. Cette affirmation semble en fait reposer sur une fausse charte de la cathédrale[37]. Selon l'approche récente de l'historien Laurent Ripart, la sépulture se trouverait plus du côté du prieuré des Échelles, que le comte avait fondé en 1042[37],[40]. Sa présence dans la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne semble être une confusion avec son arrière-petit-fils Humbert II[41]. Ce choix pour les Échelles doit être perçu comme le « marquage de [son] corps l’espace politique qu’il [est] en train de construire », placé à la frontière de son domaine et de son voisin le comte guigonides de Grenoble[40].

Famille[modifier | modifier le code]

Humbert épouse aux alentours de l'an mil une certaine Auxiliende ou Ancilie (ou Ancilia, Ancilla, Auxilia). Toutefois, son identité n'est pas connue, son appartenance fait débat. Par ailleurs, les travaux des historiens Szabolcs de Vajay (en) (1921-2010)[42] ou plus récemment François Demotz avancent qu'en raison de sa longue vie, le comte Humbert aurait pu avoir eu une seconde épouse.

Selon les différentes analyses, Auxiliende ou Ancilie pourrait être membre de l'une des familles suivantes :

Selon la Foundation for Medieval Genealogy, la filiation d'Auxilia est déduite du fait que son fils Buchard est décrit par Rodolfus Glaber, moine chroniqueur, comme nepos (neveu) de l'archevêque Burchard de Lyon qui était le fils illégitime de Conrad III, roi de Bourgogne et de sa maîtresse Aldiud. Aldiud était l'épouse d'Anselm, ce couple étant possiblement les parents d'Auxilia. Un autre élément est également suggéré par la charte du [53] en vertu de laquelle son fils Aymon, a fait don d'un bien, hérité de son oncle Oudolric (Odalric, Ulrich), également supposé fils d'Anselm et Aldiud, à l'église de Sion[54].

Son épouse décède probablement après , puisqu'elle semble présente lors d'une donation de son fils Amé pour la fondation du prieuré du Bourget[55]. Cependant, le document semble être un faux selon l'historien Pierre Duparc[56].

De ce mariage naissent quatre enfants, dont[57] :

L'évêque de Maurienne (v. 1060), Brochard ou Burchard, a été donné, sans preuves, pour un frère ou un fils d'Humbert[59], notamment le curé Esprit Combet, dans son Histoire chronologique des évêques de Maurienne (1633-1636)[60].

Georges de Manteyer (1925) avancait qu'il pouvait avoir eu une Adélaïde/Alix (v. 1025), qui épouse Guigues le Vieux (1000-1070), comte d’Albon et de Grésivaudan[61].

Titres et possessions[modifier | modifier le code]

Pagi sous l'époque carolingienne.

Mentionné comte en 1003 mais sans autre précision[21], Humbert semble détenir les droits sur les comtés de Savoie en 1003 (dont le titre ne sera mentionné pour la première fois qu'en 1143[35]), puis celui de Belley, de Nyon ou des Équestres (Comitatus equestricus) en 1018[62], enfin celui d’Aoste (comitatus Augustensis) en 1024[29],[63]. Sur ce dernier territoire, le placement de son fils à la tête de l'évêché permet à la famille de s'implanter, faisant dire au médiéviste Laurent Ripart qu'elle y possédait une « autorité de nature princière sur le diocèse d’Aoste »[41].

Le comte Humbert semble prendre le contrôle du comté de Vienne (ou de Viennois) que l'on appellera le « Viennois savoyard » par la suite, avant 1025, ainsi que celui de Sermorens (ou Salmorenc, Salmourenc, Selmourenc). Ces deux comitatus appartiennent à la reine Ermengarde, à la suite de son mariage avec le roi Rodolphe III[27]. Afin de garantir ses droits sur ces différents territoires (Aoste, Sermorens et Viennois), il prête un serment de paix lors du concile d'Anse de [28],[64], dit paix en Viennois, selon une publication de Georges de Manteyer[65]. Il obtient, grâce à son mariage, des droits en Valais et dans le Chablais[29],[66], devenant notamment l'abbé laïc de abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune vers 1032[29],[31]. Il semble enfin posséder des droits dans la haute-vallée de la Tarentaise[66]. En 1036, cette implantation en Valais s'accroit avec l'arrivée de son fils, Aymon, à la tête de l'évêché de Sion[41].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En italien, Biancamano est un singulier[1].
  2. Xavier de Vignet est l'auteur d'un Mémoire sur Humbert aux Blanches-Mains (1828). Il reconnaît qu'aucune source n'indique la présence de ce prince saxon en Savoie.
  3. Le médiéviste François Demotz (2012) défend l'idée d'une parenté proche (d'alliance) puisqu'aucun document ne mentionne un lien familial entre les deux personnages[20],[22]. Il considère ainsi que la reine Ermengarde appartient à la famille de Sigibold, que l'on trouve dans l'entourage du roi Rodolphe III. L'historien Laurent Ripart, maître de conférence à l'université de Savoie, avance l'idée dans sa thèse — Les fondements idéologiques du pouvoir des comtes de la maison de Savoie (de la fin du Xe au début du XIIIe siècle) — (1999) qu'elle peut être la sœur du comte[23].
  4. Selon Marie-Claude Guigue de 1037 à 1053[58].

Références[modifier | modifier le code]

Régeste genevois(1866)[modifier | modifier le code]

  1. Acte du (REG 0/0/1/157).
  2. Acte du (REG 0/0/1/165).
  3. Acte du (REG 0/0/1/298).
  4. Acte du (REG 0/0/1/182).
  5. Acte du (REG 0/0/1/185).

Autres références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Portail, La Savoie, Paris, Fernand Nathan, , 160 p., p. 28.
  2. a b c d et e Palluel-Guillard, p. 4.
  3. a et b Christian Sorrel (sous la direction de), Haute-Savoie en images : 1000 ans d'histoire, 1000 images, Les Marches, La Fontaine de Siloé, coll. « Histoire de la Savoie en images : images, récits », , 461 p. (ISBN 978-2-84206-347-4, lire en ligne), p. 116-117.
  4. a et b Paul Guichonnet (dir.), Histoire de la Savoie, Toulouse, éd. Privat, (réimpr. 1988), 484 p. (ISBN 2-7089-1637-8), p. 131.
  5. Isabelle Parron-Kontis, Bénédicte Palazzo-Bertholon et Gabrielle Michaux, La cathédrale Saint-Pierre en Tarentaise et le groupe épiscopal de Maurienne, Association lyonnaise pour la promotion de l'archéologie en Rhône-Alpes, , 154 p., p. 35.
  6. a b c d e et f Histoire de Savoie 1984, p. 23.
  7. a et b Claude Genoux, Histoire de la Savoie, 1852, réédition La Fontaine de Siloé, Montmélian, 1997 (ISBN 284206044X), « Bérold de Saxe » p. 69-70.
  8. a b c et d Jehan d'Orieville, dit Cabaret (traduction de Daniel Chaubet), La Chronique de Savoye, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 297 p. (ISBN 978-2-908697-95-7, lire en ligne), p. 19-37 (chap. 1).
  9. Daniel Chaubet, « Bérold de Saxe, un héros mythique fondateur de dynasties parmi d'autres », dans Mémoires de l'Académie de Savoie, 1990, p. 225.
  10. Laurent Ripart, « Les origines saxonnes de la Maison de Savoie », publié dans Razo - Cahiers du Centre d'études médiévales de Nice, No 12, Université de Nice 1992, p. 147.
  11. a b c d e et f Demotz, 2000, p. 21-23.
  12. a et b Georges de Manteyer, Les Origines de la maison de Savoie en Bourgogne (910-1060), Rome, Cuggiani, Volume 19, numéro 1, 1899, p. 363-540 (lire en ligne).
  13. a et b Maurice Chaume, Recherches d'histoire chrétienne et médiévale : Mélanges publiés à la mémoire de l'historien avec une biographie par Charles Oursel, Académie des sciences, arts et belles-lettres, impr. de Bernigaud et Privat, 1947, 350 pages (lire en ligne).
  14. Frédéric Charles Jean Gingins de la Sarraz (1790-1863), « Mémoire sur l'origine de la maison de Savoie », 1865, paru dans Histoire de la Cité et du canton des Equestres.
  15. Maxime Reymond, Les origines de la maison de Savoie, Anzeiger für schweizerische Geschichte = Indicateur de l'histoire suisse, 1919 (lire en ligne).
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  17. Laurent Ripart, Les fondements idéologiques du pouvoir des comtes de la maison de Savoie (de la fin du Xe au début du XIIIe siècle), vol. 3, Université de Nice, coll. « thèse sous la dir. de Henri Bresc », , 833 p. (lire en ligne), p. 178-180, « Une autre hypothèse semble donc plus simple et plus probable : le comte Humbert pourrait bien être le fils de Charles-Constantin, ce qui permettrait de résoudre le vieux problème de la mystérieuse disparition de la descendance de la lignée de Louis l'Aveugle. […] il existe une très forte probabilité pour que notre comte Humbert soit le fils de Charles-Constantin ».
  18. Les différents actes sont étudiés dans la thèse de Laurent Ripart, « Les fondements idéologiques du pouvoir des comtes de la maison de Savoie (de la fin du Xe au début du XIIIe siècle) », Université de Nice, 1999, 3 volumes (sous la direction d'Henri Bresc), tome II, p. 496-695.
  19. a b c et d Cyrille Ducourthial, « Géographie du pouvoir en pays de Savoie au tournant de l’an mil », dans Christian Guilleré, Jean-Michel Poisson, Laurent Ripart, Cyrille Ducourthial, Le royaume de Bourgogne autour de l'an mil, Université de Savoie, coll. « Sociétés, Religions, Politiques », , 286 p. (ISBN 978-2915797350, lire en ligne), p. 223 et suivantes.
  20. a b et c Francois Demotz « Aux origines des Humbertiens : les Rodolphiens et le royaume de Bourgogne » in Aux origines des Humbertiens : les Rodolphiens et le royaume de Bourgogne, 2003, Ripaille, France p. 26-43, 2005.
  21. a b c d et e (en) Jules Marion, Cartulaires de l'église Cathédrale de Grenoble dits Cartulaires de Saint-Hugues, Cambridge University Press, coll. « Cambridge Library Collection - Medieval History », , 662 p. (ISBN 978-1-108-01982-8, lire en ligne), p. 16-17.
  22. Francois Demotz, L’An 888. Le Royaume de Bourgogne. Une puissance européenne au bord du Léman, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes (« Le savoir suisse », 83), 2012, 142 pages.
  23. Laurent Ripart, Les fondements idéologiques du pouvoir des comtes de la maison de Savoie (de la fin du Xe au début du XIIIe siècle), vol. 1, Université de Nice, coll. « thèse sous la dir. de Henri Bresc », , 833 p. (lire en ligne), p. 54 « Ermengarde, qui était très vraisemblablement la propre sœur du comte Humbert », analysé dans la Note 140.
  24. Abbé Chevalier, Documents inédits des IXe, Xe et XIe siècles relatifs à l'église de Lyon, Lyon, 1867, p. 15-6.
  25. a b c et d Cyrille Ducourthial, « Géographie du pouvoir en pays de Savoie au tournant de l’an mil », dans Christian Guilleré, Jean-Michel Poisson, Laurent Ripart, Cyrille Ducourthial, Le royaume de Bourgogne autour de l'an mil, Université de Savoie, coll. « Sociétés, Religions, Politiques », , 286 p. (ISBN 978-2915797350, lire en ligne), p. 228, « Thibaud ne peut dès lors ignorer l'évident enrichissement du lignage humbertien, qu'il se complait à définir comme une illustris stemma. ».
  26. Die Urkunden der Burgundischen Rudolfinger (Regum Burgundiae e stirpe Rudolfina Diplomata et Acta), no 98, p. 253-4.
  27. a b c d e f g h et i Article de Laurent Ripart, « Du royaume aux principautés : Savoie-Dauphiné, Xe-XIe siècles », dans Christian Guilleré, Jean-Marie Poisson, Laurent Ripart, Cyrille Ducourthial (dir.), Le royaume de Bourgogne autour de l’an mil, Chambéry, 2008, p. 247-276.
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Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

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  • Bernard Demotz et François Loridon, 1 000 ans d'histoire de la Savoie : La Maurienne, vol. 2, Cléopas, , 845 p. (ISBN 978-2-9522459-7-5), p. 54.
  • Bernard Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 p. (ISBN 2-05-101676-3). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Camille Renaux, Humbert Ier, dit aux Blanches-Mains, fondateur de l'État de Savoie, et le royaume de Bourgogne à son époque, 1000-1048, Carcassonne, Impr. de V. Bonnafous-Thomas, , 85 p. (lire en ligne), p. 60.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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