Hossein Ala'

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Hossein Ala'
(fa) حسین علاء
Illustration.
Hossein Ala, Premier Ministre, entre 1955 et 1957
Fonctions
Ministre de la Cour Impériale

(6 ans, 2 mois et 3 jours)
Monarque Mohammad Reza Chah
Prédécesseur Manouchehr Eghbal
Successeur Hossein Ghods Nakhaï
Premier ministre d'Iran

(1 an, 11 mois et 27 jours)
Monarque Mohammad Reza Chah
Prédécesseur Fazlollah Zahedi
Successeur Manouchehr Eghbal

(1 mois et 18 jours)
Monarque Mohammad Reza Chah
Prédécesseur Haj Ali Razmara
Successeur Mohammad Mossadegh
Ministre de la Cour Impériale

(1 an, 7 mois et 19 jours)

(1 an, 11 mois et 16 jours)

(1 an)

(2 ans, 3 mois et 4 jours)
Ministre des Affaires étrangères

(1 an, 10 mois et 5 jours)
Monarque Mohammad Reza Chah
Premier ministre Ali Soheili
Mohammad Saed
Morteza Gholi Bayat
Prédécesseur Mozaffar Alam
Successeur Mahmoud Saheili
Biographie
Nom de naissance Hussayn Ala'
Date de naissance
Lieu de naissance Téhéran (Perse)
Date de décès (à 81 ans)
Lieu de décès Téhéran (Iran)
Nationalité iranienne
Enfants Fereydoune Ala'
Religion Chiisme duodécimain

Hossein Ala'
Liste des premiers ministres de l'Iran

Hossein Alaʾ Écouter(en persan : حسین علاء), né le à Téhéran et mort le dans la même ville, est un homme politique iranien. Il a étudié à Londres et a commencé la politique après un poste au ministère des Affaires étrangères iranien. Il est ensuite devenu député au Majles et faisait partie de ceux qui s'opposaient à la chute de la dynastie des Qajar à l'époque où Reza Shah Pahlavi a pris le pouvoir en 1925.

Il est ambassadeur d'Iran au Royaume-Uni de 1934 à 1936 puis aux États-Unis entre 1946 et 1950.

Il est nommé Premier ministre en 1951, et ne reste qu'un mois au pouvoir avant d'être remplacé par Mohammad Mossadegh[1]. Il est de nouveau Premier ministre entre le et le . Il exerce à plusieurs reprises les fonctions de ministre de la Cour jusqu'en 1963, où il devient sénateur, un poste qu'il occupe jusqu'à sa mort en 1964.

Biographie[modifier | modifier le code]

Hussayn (Hossein) Ala' est né en 1882. Son père Mohammad Ali Khan Ala al-Saltaneh était un notable politique sous Nasser al-Din Shah. À quatre ans, Hossein accompagna son père en Russie, qui y travaillait en tant que fonctionnaire consulaire iranien. Plus tard, la famille déménagea à Londres, car le père de Hossein Ala' était maintenant ambassadeur d'Iran à Londres. Hossein alla à l'école en Angleterre, puis étudia le droit à l'université de Londres.

Début de carrière politique[modifier | modifier le code]

Après avoir passé avec succès ses examens, Hossein Ala' commença à travailler comme secrétaire à l'ambassade d'Iran à Londres sous l'égide de son père. Quand son père retourna en Iran pour devenir ministre des Affaires étrangères, il nomma son fils directeur général de son bureau. Hossein Ala' resta au département d'état jusqu'en 1915.

En janvier 1918, Hossein Ala obtint son premier poste ministériel en devenant « ministre des Travaux publics » avec la responsabilité de tous travaux publics. En 1919 Ala' est membre de la délégation iranienne, envoyée par Ahmad Chah Kadjar à la Conférence de paix de Paris en 1919 pour faire entendre les revendications iraniennes. La délégation iranienne, cependant, n'est pas approuvée comme une délégation officielle à la Conférence (à cause la pression britannique) et dû retourner en Iran sans avoir rien obtenu.

De retour en Iran, Hossein Ala' devint député au Parlement iranien. Ala' est élu en tant que représentant de Téhéran au Parlement et devait être l'un des quatre députés qui s'opposèrent à l'abolition de la dynastie Qajar et la nomination de Reza Khan comme nouvel empereur, le . Dans un bref discours Ala' a souligné que le Parlement n'avait pas le droit de procéder à l'amendement constitutionnel nécessaire [2], et mis son veto au Parlement sur la révision de la Constitution [3]. Ala' - contrairement à Mohammad Mossadegh, qui avait également voté contre l'amendement constitutionnel - travailla plus tard en étroite collaboration avec Reza Chah et après son abdication avec Mohammad Reza Chah, ce qui nous laisse imaginer que les deux empereur ne tinrent pas compte de son opposition initiale à la dynastie Pahlavi.

Ambassadeur et ministre sous Reza Chah[modifier | modifier le code]

En 1927 Hossein Ala' redevint Ministre des Travaux publics. Un peu plus tard, il fut envoyé en tant que représentant de l'Iran à la Société des Nations pour régler un important litige avec l'Anglo-Persian Oil Company. Avant cela, le gouvernement avait déposé plainte contre la compagnie pétrolière : Depuis les années 1900, seule une partie infime de la production des bénéfices pétroliers et financiers de la raffinerie d'Abadan revenaient à la Perse. Reza Chah voulant renégocier le traité signé sous Muzaffar al-Din Shah, les négociations n'avaient abouti sur rien si ce n'est la déposition de la plainte. Après les négociations, un nouveau contrat pétrolier fut signé en 1933, plus avantageux pour les perses mais bien en dessous des espérances de Reza Chah. Après que la Perse soit devenue l'Iran en 1935, la compagnie changea de nom et devint l'Anglo-Iranian Oil Company.

De retour en Iran en 1931, Hossein Ala fut chargé par Reza Chah de gestion de la Banque Nationale iranienne. Auparavant, les britanniques dirigeaient la Banque Impériale de Perse qui était chargé de l'émission des billets de banque et avaient de ce fait un contrôle important sur la monnaie du pays.

Hossein Ala fut actif, en plus de ses fonctions politiques, dans les domaines social et culturel. Il a été le président fondateur de la Croix-Rouge (Lion-et-Soleil-Rouge) iranienne, membre du Comité d'organisation pour la célébration du millénaire de Ferdowsi.

Hossein Ala' est envoyé comme ambassadeur à Londres en 1934. Initialement, le gouvernement britannique n'avait pas confirmé Ala' comme ambassadeur à Londres, lui tenant rigueur de son rôle dans le litige avec l'APOC. Mais de par le refus de Reza Chah de proposer un autre ambassadeur, le Foreign Office finit par céder, et le confirma. Après deux ans passés comme ambassadeur iranien à Londres, Hossein Ala' rentra en Iran en 1936 et devint ministre de l'économie.

Ministre de la Cour sous Mohammad Reza Chah[modifier | modifier le code]

Le Premier Ministre Hossein Ala'

Après l'abdication de Reza Chah en faveur de son fils Mohammad Reza Chah en 1941, Hossein Ala' devint ministre de la Cour. Pour les vingt prochaines années Hossein Ala' devait être un proche voire l'homme de main de Mohammad Reza Chah. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Ala fut envoyé à la tête d'une délégation iranienne auprès des Nations unies à New York. Ala y informa le Conseil de sécurité des Nations unies que les troupes soviétiques ne s'étaient pas retirées, comme convenu, de l'Iran, mais qu'elles occupaient illégalement le nord du pays et soutenaient le mouvement séparatiste. Le Conseil de sécurité et le président Harry S. Truman firent ensuite pression sur Joseph Staline pour qu'il cède et retire les troupes soviétiques de l'Iran. Ce qu'il fit en 1947, à la suite d'un arrangement avec Ghavam os-Saltaneh.

Ambassadeur aux États-Unis[modifier | modifier le code]

Hossein Ala' fut ambassadeur iranien aux États-Unis de 1946 à 1950. À la demande de Mohammad Reza Chah, il rechercha l'approbation des États-Unis à l'adhésion de l'Iran à l'OTAN, mais cela échoua parce que l'Iran n'apportait pas les moyens d'une contribution substantielle à l'Alliance de défense.

Premier ministre (12 mars - 30 avril 1951)[modifier | modifier le code]

Loi sur la nationalisation de l'industrie pétrolière en Iran, 15 mars 1953

À son retour à l'Iran, Hossein Ala, après l'assassinat de Haj Ali Razmara par les membres du groupe islamiste Fedayin Islam, devint Premier ministre le . Le , le Parlement adopta la loi sur la nationalisation de l'industrie pétrolière. Le , le Sénat, la deuxième chambre de l'Iran, valida la loi, et elle reçut la signature de Mohammad Reza Shah. Le , la National Iranian Oil Company (NIOC) fut mise en place et pris possession des locaux et ses raffineries de l'Anglo-Iranian Oil Company pour poursuivre les activités pétrolières, mais dans les mains de l'industrie pétrolière de l'État iranien.

Mais le gouvernement de Ala' devait prendre fin deux mois plus tard, car ses activités gouvernementales furent attaquées par Mohammad Mossadegh, avec le soutien des députés du Front national. Le Parlement iranien ayant permis avec Hossein Ala la nationalisation de l'AIOC, de ses installations de production de pétrole et de raffinage dans Abandan, la première tâche du Premier ministre Ala devait être d'élaborer les dispositions d'application de la présente loi, ainsi que de négocier avec les britanniques avec un comité (créé pour l'occasion) du Parlement sur l'indemnisation des biens nationalisés.

Mossadegh conçu un « plan en neuf points » et le soumis au Parlement sans même en avoir parlé avec Ala. Hossein Ala', en conflit avec Mossadegh sur la façon de régler le litige, dû se rendre compte qu'il ne pourra pas gouverner contre les voix des députés du Front national, qui eux soutenaient Mossadegh. Après seulement quelques semaines en fonction Ala démissionna le et fut remplacé comme premier ministre par Mossadegh. Ala repris le ministère de la Cour à nouveau jusqu'à ce que Mossadegh ne l'en évince et ne le remplace par un de ses disciples, Abol Ghasem Amini.

Premier ministre (7 avril 1955 - 3 avril 1957)[modifier | modifier le code]

Portrait du Premier Ministre Ala', vers 1955

Après le renversement de Mossadegh par le nouveau Premier Ministre Fazlollah Zahedi, Ala' repris en , le poste de ministre de la Cour. Après sa démission le , Hossein Ala' devient pour la deuxième fois premier ministre. Sous son mandat, la durée du mandat de député passe de deux à quatre ans. Durant cette période, il a échappé à une tentative de meurtre de la part du groupe islamiste Fada'iyan-e Islam de Navvab Safavi. Ala' fut légèrement blessé dans l'attaque. Le groupe islamiste radical, ensuite affaibli par l'arrestation et l'exécution de leur chef (Navvad Safavi), devint un des supports de Khomeiny quelques années plus tard.

En 1952 la Turquie fut acceptée dans l'OTAN, et la question de l'adhésion de l'Iran à une alliance de défense soutenu par l'Occident fut remise sur la table. Le est mis en place le pacte de Bagdad (Traité d'organisation du Moyen-Orient), pendant de l'OTAN au Moyen-Orient, auquel appartient l'Iran. Il sera rebaptisé plus tard CENTO, à la suite du retrait de l'Irak de l'alliance.

Ministre de la Cour (3 avril 1957 - juin 1963)[modifier | modifier le code]

Après deux ans en tant que Premier ministre Hossein Ala' démissionna et Manouchehr Eghbal a pris ses fonctions. Ala' retourna à son ancien poste en tant que ministre de la Cour. Sa tâche principale devrait être de négocier secrètement en 1959 un pacte de non-agression avec l'Union soviétique. Mais après que le gouvernement des États-Unis ait appris l'existence de ces négociations, le président américain Dwight D. Eisenhower écrivit à Mohammad Reza Chah qu'il considèrerait la conclusion d'un tel accord entre l'Iran et l'Union soviétique comme un acte inamical. Les négociations avortèrent. En retour, les États-Unis se sont engagés à aider l'Iran dans la construction de forces armées modernes.

Hossein Ala' cessa d'être ministre de la Cour le . Rouhollah Khomeiny, le 3 juin 1963, dans son discours Contre le tyran de notre temps critiqua fortement le chah et la politique menée à travers la Révolution Blanche et fut arrêté le . Il eut en réaction des manifestations violentes et Hossein Ala' alla le jour même suggérer à Mohammad Reza Chah de forcer à la démission Asadollah Alam pour faire place à un gouvernement de réconciliation nationale. Mohammad Reza Chah, visiblement très contrarié par cette demande, appela le ministre le lendemain par téléphone pour lui signifier qu'il n'aurait plus « à venir au ministère ». Après cette disgrâce abrupte, amère de plusieurs décennies de coopération avec le Shah, Ala' fut nommé en compensation par Mohammad Reza Chah membre du Sénat.

Le , Hossein Ala' mourut à son domicile à Téhéran à l'âge de 82 ans.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Ala a été marié à Rodiye Garagozlou. Elle a été parmi les premières femmes de sa génération qui abandonnèrent le tchador et portèrent des vêtements occidentaux. Ils eurent deux enfants issus de ce mariage, un fils et une fille.

Autres[modifier | modifier le code]

Cabinet de Hossein Ala', 1951 : Il est au centre, et on peut voir aussi, troisième en partant de la droite, Asadollah Alam.

Ses tendances politiques étaient considérées comme pro-britanniques, et certains disent qu'il était membre de la franc-maçonnerie [4].

En 1959, lors de la création de la Grande loge d'Iran, il fut un des 3 candidats à la Grande Maîtrise. Finalement, le choix s'est porté sur Jafar Sharif-Emami.

Hossein Ala a été titulaire de l'ordre du Tadj, première classe, dont le nombre des titulaires était limité à 10.

Décorations[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Abbas Milani : Eminent Persians. The men and women who have made Iran, 1941-1979. Volume 1. Syracuse University Press, Syracuse NY, 2008, (ISBN 978-0-8156-0907-0), p. 37-43.
  • Alireza Avsati, Iran in the last 3 Centuries, Téhéran, 2003. Vol 1 (ISBN 964-93406-6-1) Vol 2 (ISBN 964-93406-5-3)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (fr) Exécutif Iran, Perspective Monde, Université de Sherbrooke
  2. Pour permettre à Reza Khan de devenir chahanchah
  3. (en) Cyrus Ghani, Iran and the rise of Reza Shah : From Qajar Collapse to Pahlavi Power, I.B. Tauris, , 434 p. (ISBN 978-1-86064-629-4), p. 370
  4. (en) electricpulp.com, « ALA, HOSAYN – Encyclopaedia Iranica », sur www.iranicaonline.org (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]