Homosexualité dans l'islam

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Un roi pointe avec réprobation une image de son fils et de son tuteur, qui en est tombé amoureux. Ata'ullah bin Yahyá 'Ata'i, illustration d'un manuscrit du XVIIe siècle.

Si le Coran, le livre sacré de l'islam, ne la condamne pas explicitement, les écoles traditionnelles de loi islamique décrivent l'homosexualité comme une turpitude condamnée moralement et socialement dans sa pratique publique ou dans l'incitation à sa pratique. Dans des pays appliquant la charia, la sodomie est un crime qui peut être puni par la lapidation.

Normes religieuses[modifier | modifier le code]

L'islam rejette l'homosexualité. La différence anatomique des sexes, présentée comme voulue par Dieu, sert souvent de socle à toute réflexion sur la sexualité selon laquelle cette différenciation primordiale doit être respectée, et tout comportement doit veiller à sa perpétuation. L’homosexualité est vue comme un péché[1].

Dans le Coran[modifier | modifier le code]

Dans le Coran, il est indiqué que les membres du peuple de Loth, prophète et neveu d'Abraham, étaient les premiers parmi les mondes à avoir une population homosexuelle. Loth dit à son peuple :

« Vous livrez vous à cette turpitude que nul, parmi les mondes, n'a commise avant vous ? Certes, vous assouvissez vos désirs charnels avec les hommes au lieu des femmes ! Vous êtes bien un peuple outrancier. »

— Sourate 7/80-81[2]

Certains pensent que ce serait une des raisons pour lesquelles la cité de Sodome aurait été détruite par Allah[3]. Les autres raisons seraient que ses habitants avaient traité leur prophète (Loth) de menteur, et qu'ils commettaient d'autres tyrannies[4].

Hadiths[modifier | modifier le code]

Certains hadiths attribués à Mahomet, prophète de l'islam, condamnent l'homosexualité, et prescrivent parfois également la peine de mort comme sanction, sans toutefois préciser comment pratiquer cette exécution[5]. Or, tous les hadiths présentés sur la question par les jurisconsultes pour appuyer la condamnation à mort ont été critiqués pour leur authenticité ; ainsi d'après ibn Hajar al-Asqalani, il n'existe pas de consensus sur un hadith authentique remontant jusqu'à Mahomet sur cette sentence[6]. C'est aussi ce qu'affirme l'anthropologue et historien Mohammed Mezziane dans Sodomie et masculinité chez les juristes musulmans du IXe au XIe siècle[7].

Empire ottoman[modifier | modifier le code]

Danseur köçek ottoman, affublé en femme esclave, servant souvent d'objet sexuel, XIXe

Tout au long des XVIIIe et XIXe siècles, l’esclavage sexuel n'est pas seulement au cœur de la pratique ottomane, mais figure comme une composante essentielle de la gouvernance impériale et la reproduction de l’élite sociale[8]. Les garçons dhimmis (juifs ou chrétiens) pris dans le devchirmé (rapt d'enfants, convertis à l’islam et enrôlés dans la branche des Kapıkulu, les janissaires)[9] travaillaient le plus souvent dans des lieux comme les hammams ou les cafés, mais ils pouvaient également servir d’esclaves sexuels, devenant masseurs, Köçek (en) (danseurs imberbes) ou Saqi, tant qu’ils étaient jeunes et imberbes[10].

Afghanistan[modifier | modifier le code]

Batcha au Turkestan russe dans les années 1870.

En Afghanistan, a été remise au goût du jour une ancienne tradition appelée Baht shahbazi (« jeu avec les garçons ») consistant à exploiter de jeunes garçons de famille pauvre, formés ensuite à la danse, devenant là aussi des objets de convoitise sexuelle, et s'ils ne sont pas doués pour la danse, limités aux pratiques homosexuelles[11],[12],[13].

Dans le nord de l'Afghanistan, posséder un jeune garçon (appelé bača bāzī ou Basha bazi ou BachaBereesh, ce qui signifie « garçon imberbe ») est signe de réussite sociale dans le civil comme aux postes de commandement de l'armée où nombre de ces propriétaires sont très puissants[14],[15],[16]. Ainsi, l'homosexualité s'allie-telle à la pédophilie (pédérastie) à travers cette sorte d'esclavage sexuel et de prostitution enfantile. De nos jours, les DVD des prestations artistiques de ces jeunes Basha bazi travestis en femmes, souvent maquillés, sont en vente libre dans les rues de Kaboul, dans la mesure où celles de femmes dansant sont strictement interdites[11].

L'OPFRA[17],l'ONU ou l'UNICEF tentent vainement de s'élever contre ces pratiques officiellement prohibées[18] par le gouvernement afghan mais communément admises dans tout le pays[14],[15],[12],[19].

Approche sociologique et juridique[modifier | modifier le code]

Le chercheur Mohammed Hocene Benkheira souligne que, dans l'islam des origines, seule la sexualité entre partenaires de sexes opposés est autorisée, la sodomie entre mâles étant décrite comme une « abomination sans pareil », un « crime horrible et révoltant » , car « il ne peut y avoir d'union qu'hétérosexuelle » par le vagin, lieu de la procréation et non l'anus prévu pour un autre effet[20]. Benkheira précise que la sodomie masculine entre mâles est considérée comme autrement grave que l'adultère et la fornication ; alors que la sodomie entre époux suscite la « malédiction divine »[20]. La sexualité intra-féminine, quant à elle, est considérée comme moins grave, ne mettant pas en péril la virilité du « sexe fort »[20]. Toute relation sexuelle hors du cadre « sacré et divin » du mariage hétérosexuel est donc interdite dans tous les ouvrages de jurisprudence islamiques[21]. Si aucune allusion de la bouche de Mahomet faisant l'unanimité des savants du monde musulman[6],[7] ne condamne clairement l'homosexualité (par une peine légale), il y a en tout cas un consensus général sans divergence entre les Sahabas et l'ensemble des savants de l'islam pour condamner l'homosexualité à cette époque, d'une façon ou d'une autre, par une poursuite judiciaire, pouvant techniquement aller de la peine de mort selon certaines traditions, à l'abandon de poursuite dans le cadre du fonctionnement juridique de la charia et du fiqh[22]. Les imams Mâlik ibn Anas et Muhammad bin Idrîs al-Châfi'î classent les homosexuels avec les adultérins, qu'ils soient eux-mêmes mariés ou pas.[réf. nécessaire]

Le shah Abbas Ier enlaçant un jeune page servant d'échanson (début XVIIe).

Néanmoins, selon une étude plus critique de la question, « l’utilisation par les théologiens musulmans contemporains d’une terminologie comme « sexualité contre nature » ou « sexualité pathologique » pour qualifier l’homosexualité (appelée liwāṭ, ou šudūd gǐ nsī) renvoie à la caractérisation occidentale de l’homosexualité telle que constituée au XIXe siècle; (...), ces caractères ne sont pas opérants pour la période médiévale » [23].

Ce sera à partir d'un héritage culturel étranger, que désormais la gravité de la sodomie sera décrite comme étant son opposition avec la finalité des rapports charnels, donc le fait qu'elle est nuisible à la procréation et à la pérennité de l'espèce humaine. Selon Benkheira, il est très clair qu'un débat très important sur la sodomie entre époux a eu lieu au VIIIe siècle[20]. Mezziane précise, de même, que l'argumentation sur les raisons de l'interdiction de la sodomie homosexuelle - non plus comme acte d'apostasie (irtidat comme pour le peuple de Loth) ou d'insoumissions aux prescriptions de Dieu (fisq), mais comme un acte contre nature - a été élaborée pour les besoins de la cause assez tardivement[24]. La chercheuse Jocelyne Dakhlia reconnaît une place importante de l’homoérotisme vis-à-vis des jeunes éphèbes dans le monde musulman ou entre femmes jusqu'au XIXe siècle, ce qui, pour El-Rouayheb[Qui ?], n'est pas contradictoire avec une condamnation de l'acte homosexuel[25].

Interrogé sur la question, Tareq Oubrou, imam de Bordeaux, souligne que les pays sanctionnant actuellement l'homosexualité par la peine de mort répondent d'une mauvaise interprétation des textes sacrés, « sur des hadiths non authentiques ». Pour Oubrou, « aucun texte univoque, authentique, ne fait mention d'une quelconque sanction contre les homosexuels. Éthiquement parlant, le Coran n'admet pas l'homosexualité. Mais le passage de cette condamnation morale à une condamnation juridique n'existe pas »[26].

Une distinction est faite, dans les milieux savants et soufis, entre l'homosexualité et l'amour des éphèbes (amrad). Pour les soufis, la beauté des éphèbes est une manifestation de la beauté divine[27].

Débats et visibilité dans le monde contemporain musulman[modifier | modifier le code]

La Fondation Al-Fatiha à la marche des fiertés de San Francisco 2008.
Homme bisexuel se revendiquant LGBT et musulman à la marche des fiertés LGBT Paris 2018.

L'homosexualité reste globalement mal perçue dans le monde musulman actuel, souvent présenté comme conservateur et traditionaliste. Aussi, est-elle interdite par la loi dans une majorité de pays de culture musulmane. Les personnes homosexuelles y forment donc une minorité discriminée, souvent persécutée[28],[29].

En 2011, seuls deux imams se sont déclarés ouvertement homosexuels : Moulana Muhsin Hendricks et Daayiee Abdullah (exerçant à Washington aux États-Unis). Le premier considère qu'il est « possible d'être un bon musulman tout en étant homosexuel ». Le second a déclaré : « Être un bon musulman signifie être en paix dans son cœur et son âme. Il faut atteindre le point où deux pôles de sa vie, sa foi et sa sexualité, sont réconciliés. Et mon étude personnelle du Coran m'a montré que c'était possible ». Les deux hommes s'accordent sur le fait que la communauté musulmane n'est pas encore prête à accepter l'homosexualité et qu'il faudra du temps avant que les regards évoluent. L'imam Hendricks a créé en Afrique du Sud une association d'homosexuels musulmans, « The Inner Circle », afin de « lutter contre l'intériorisation de l'homophobie qui conduit au suicide certains musulmans homos et contre les mariages forcés et la pression sociale qui pousse des homos à mener une double vie »[30].

D'autres imams ont adopté des positions assez progressistes sur la question LGBT comme l'imam de Bordeaux Tareq Oubrou, pour qui ni le Coran ni la Sunna ne condamnent l'homosexualité, ajoutant que l'homophobie est contraire aux principes de l'islam[26]. Il souligne que l'homosexualité « n'est pas préconisée par l'islam, mais que les musulmans homosexuels sont des musulmans à part entière. Le fait de les stigmatiser, de les violenter, de les harceler est antinomique avec l'éthique commune »[26]. Abdel Nour Brado, représentant de la Junta Islamica de Cordoue, déclare qu'« il n'y a dans le Coran aucune référence contre l'homosexualité. Il faut débattre de ce sujet entre nous et comprendre que célébrer des mariages religieux entre gays serait la meilleure réponse des musulmans vivant en Occident à ceux qui persécutent les homosexuels dans le monde musulman. »[31]

Plusieurs associations de gays musulmans se sont créées au cours des dernières années, dont la Fondation Al-Fatiha (fondée en 1998 aux États-Unis), HM2F (pour « Homosexuel-les Musulman-es de France », créée en par Ludovic-Mohamed Zahed, également auteur de l'ouvrage intitulé Le Coran et la Chair), ou Merhaba (en Belgique). L'association chrétienne française LGBT David et Jonathan a également ouvert le groupe Abu Nuwas (du nom du poète perse) pour répondre à une demande de jeunes gays musulmans.

Statut juridique de l'homosexualité dans les pays à majorité musulmane[modifier | modifier le code]

L'homosexualité masculine est un crime dans la plupart des pays à majorité musulmane. En revanche, le lesbianisme n'en est un que dans près de la moitié de ces pays. En effet, bien que souvent également réprimée, l'homosexualité féminine est généralement moins mal vue que l'homosexualité masculine dans les pays à tradition musulmane, notamment car elle remet symboliquement moins en cause la virilité masculine.

Pays de droit musulman[modifier | modifier le code]

Pays Homosexualité masculine Lesbianisme Lois
Afghanistan Illégale Illégal Code pénal

CHAPITRE HUIT : Adultère, Pédérastie, Violation de l’honneur Article 427: (1) « Une personne qui commet l’adultère ou la pédérastie sera punie d’un long emprisonnement. (2) Dans l’un des cas suivants, la commission de l’acte spécifié précédemment est considérée comme une circonstance aggravante : a. Dans le cas où la personne contre qui le crime a été commis avait moins de dix-huit ans. b.…» À noter que la loi islamique (Charia), qui criminalise les actes homosexuels avec pour sanction maximale la peine de mort, est appliquée en même temps que le Code pénal. Bien qu’aucune condamnation n’ait été prononcée depuis la fin du régime des Talibans, cette peine reste techniquement applicable.

Algérie Illégale Illégal Code pénal (ordonnance no 66-156 du )

Article 338 – « Tout coupable d’un acte d’homosexualité est puni d’un emprisonnement de deux mois à deux ans et d’une amende de 500 à 2 000 DA [dinars algériens] (voir droits LGBT en Algérie). Si l’un des auteurs est mineur de dix-huit ans, la peine à l’égard du majeur peut être élevée jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 10 000 DA [dinars algériens] d’amende. »

Arabie saoudite Illégale Illégal Le droit pénal saoudien n'est pas codifié (il n'existe pas de Code pénal). Les tribunaux du pays appliquent strictement la charia (la loi islamique). Son interprétation rigoriste fait de la sodomie un crime. Pour un homme marié, elle prévoit la mort par lapidation (la même peine est prévue pour un non-musulman coupable de sodomie avec un musulman) ; pour un célibataire, la flagellation (publique) ainsi qu'un exil d'un an. Pour être condamnable, l'accusation doit s'appuyer soit sur la confession de l'accusé renouvelée à quatre reprises soit sur « le témoignage de quatre musulmans dignes de confiance ».
Bahreïn Légale Légale
Bangladesh Illégale Non illégal Code pénal de 1860 (Loi XLV de 1860) (modifié) 13 Paragraphe 377 « Infractions contre nature »

« Quiconque a, volontairement, une relation charnelle contre l’ordre de la nature avec un homme, une femme ou un animal, sera puni d’un emprisonnement sous l’une ou l’autre forme, qui peut être à vie, ou jusqu’à 10 ans, et sera également passible d’amende. Explication : la pénétration est suffisante pour constituer l’infraction décrite dans ce paragraphe. ».

Brunei Illégale Non illégal CHAPITRE 2219 CODE PENAL 16 de 1951 (Cap. 22 of 1951) 1984 Ed. Cap. 22 Édition modifiée 2001 Délits contre nature. « 377. Toute personne ayant une relation charnelle volontaire contre nature avec un homme, une femme ou un animal, sera puni d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 10 ans et sera également passible d’une amende. [S 12/97] Explication : la pénétration est suffisante pour que soit accomplie la relation charnelle constituant le délit objet de cette section. »
Comores Illégale Illégal
Djibouti Illégale Illégal Plusieurs sources attestent de l’illégalité à Djibouti des relations sexuelles entre personnes du même sexe. Les articles en cause du Code Pénal de 1995 sont les articles 347 à 352 réprimant les « actes impudents » sous la section criminelle de « L'attentat à la pudeur ».27.
Égypte Non illégal en tant que tel Non illégal en tant que tel

Les relations sexuelles entre adultes consentants du même sexe en privé ne sont pas interdites en tant que telles (voir droits LGBT en Égypte). Néanmoins, la loi 10/1961 qui a pour but de lutter contre la prostitution a récemment été utilisée contre des homosexuels aux fins d’arrestation, poursuite et condamnation. Loi no 10, 1961 pour la « lutte contre la prostitution, son incitation et son encouragement » 29 Article 9 (c) « Toute personne qui se livre habituellement à la débauche ou à la prostitution est passible d’une peine de 3 mois de prison et/ou d’une amende de 25 à 30 LE ».

Émirats arabes unis Illégale Illégal

Code pénal fédéral (loi No. 3 de 1987, en vigueur à compter du ) ; voir droits LGBT aux Émirats arabes unis Article 354 « Sans préjudice des dispositions de la loi sur les délinquants et les jeunes vagabonds, toute personne qui a, sous la contrainte, une relation sexuelle avec une femme, ou un homosexuel avec un homosexuel, sera punie de la peine de mort. La contrainte sera prise en compte si le condamné avait 14 ans au moment de la commission du délit. »

Gambie Illégale Non illégal

Code Criminel 1965, Révisé en 1990 Chapitre XV, Crimes contre la Moralité Article 144: Crimes contre nature « Toute personne qui— (a) a des relations charnelles avec une autre personne contre nature, ou (b) a des relations charnelles avec un animal, ou (c) permettra à un homme d'avoir des relations charnelles contre nature avec lui ou elle ; est coupable d'un crime et est passible d'une peine d'emprisonnement de quatorze (14) ans. »

Iran Illégale Illégal Code pénal islamique d'Iran de 1991.
Irak Non illégale en tant que tel Non illégal en tant que tel L'Irak a rétabli le Code pénal de 1969 après l'invasion américaine en 2003. Le Code pénal n'interdit pas les activités sexuelles entre adultes consentants du même sexe (cf. droits LGBT en Irak). Cependant, comme le pays est en guerre et qu'il y a des dysfonctionnements dans l'application de la loi, des escadrons de la mort sévissent dans le pays, tuant des homosexuels.
Jordanie Non illégale en tant que tel Non illégal en tant que tel aucune loi de ce pays n'interdit la pratique de l’homosexualité
Koweït Illégale Non illégal Code pénal, Loi no 16 en date du

Article 192 - Rapports sexuels d'une personne de sexe masculin avec une personne de sexe masculin de moins de vingt et un ans - jusqu'à sept ans d'emprisonnement. Article 193 - Rapports sexuels entre hommes de plus de vingt et un ans - jusqu'à sept ans d'emprisonnement.

Libye Illégale Illégal Code Pénal de 1953, 3e Chapitre : Infractions contre la liberté, l’honneur et la moralité

Article 408 : Actes obscènes (1) Toute personne qui commet des actes obscènes avec une autre personne selon un des moyens prévus au précédent article sera puni d’une peine d’emprisonnement d’un maximum de 5 ans. (2) La même sanction sera infligée si l’acte a été commis d’un commun accord avec une personne de moins de 14 ans ou avec une personne qui ne pouvait refuser du fait d’une faiblesse psychologique ou physique. Si la victime est âgée entre 14 et 18 ans, l’emprisonnement sera d’au moins un an. (3) Si l’auteur appartient à l’un des groupes d’auteurs prévus aux paragraphes 2 et 3 de l’article 407, une peine d’au moins 7 ans d’emprisonnement sera infligée. (4) Si une personne commet un acte obscène avec une autre personne consentante (hors mariage), les 2 parties seront punies d’une peine d’emprisonnement.

Malaisie Illégale Non illégal Code pénal (acte no 574) (Version consolidée avec amendements du ) (voir droits LGBT en Malaisie)
Maldives Illégale Illégal Les actes sexuels entre hommes et entre femmes ne sont pas sanctionnés par le Code Pénal mais interdits par la Loi islamique ou Charia qui s’applique aux Maldives en même temps que les lois civiles, les peines étant infligées par les tribunaux islamiques. 61

Pour les hommes, la sanction est le bannissement pour une durée de 9 mois à 1 an ou 10 à 30 coups de fouet, tandis que la sanction pour les femmes est une assignation à résidence pour une durée de 9 mois à 1 an. Il a été rapporté que des actes lesbiens avaient pu être également punis de coups de fouet.

Maroc Illégale Illégal Code pénal du

Article 489. Toute personne qui commet des actes obscènes ou contre nature avec une personne du même sexe sera punie d’une peine d’emprisonnement allant de 6 mois à 3 ans et à une amende de 120 à 1 000 Dirhams à moins que les circonstances de la commission des faits ne constituent un facteur aggravant. Voir droits LGBT au Maroc.

Niger Illégale illégal Loi Islamique
Nigeria Illégale Illégal Code Criminel, Chapitre 77, Lois de la Fédération du Nigeria, 1990.

Chapitre 21 : Délits contre la Moralité. 214. « Toute personne qui : (1) a des relations charnelles contre nature avec une autre personne ; ou (2) a des relations charnelles avec un animal ; ou (3) consent à ce qu'un homme ait des rapports charnels contre nature avec lui ou elle ; est coupable d'un crime et est passible d'une peine d'emprisonnement de quatorze (14) ans. » 215. « Toute personne qui tente de commettre n'importe lequel des délits décrits dans la précédente section est coupable d'un crime et est passible d'une peine d'emprisonnement de sept (7) ans. Le criminel ne peut pas être arrêté sans mandat. » 217. « Tout homme qui, en public ou en privé, fait acte d'atteinte à la pudeur avec un autre homme, s'offre les services d'un autre homme pour commettre de tels actes d'atteinte à la pudeur, ou tente d'obtenir le consentement à de tels actes d'un autre homme pour lui-même ou un autre homme, en public ou en privé, est coupable d'un crime et est passible d'une peine d'emprisonnement de trois (3) ans. Le criminel ne peut pas être arrêté sans mandat. » 352. « Toute personne qui en agresse une autre avec l'intention d'avoir des relations charnelles contre nature avec lui ou elle est coupable d'un crime et est passible d'une peine d'emprisonnement de quatorze (14) ans. » 353. « Toute personne qui agresse illégalement et indécemment un autre homme est coupable d'un crime, et est passible d'une peine d'emprisonnement de trois (3) ans. Le criminel ne peut pas être arrêté sans mandat. » Notez que quelques États du nord du Nigeria ont adopté les lois islamiques de la Charia, criminalisant les activités sexuelles entre personnes de même sexe. La peine maximale encourue pour de tels actes entre hommes est la peine de mort, tandis que la peine maximale encourue pour de tels actes entre femmes est une peine de flagellation publique et/ou d'emprisonnement. Ces lois diffèrent des lois fédérales, par le fait que la plupart d'entre elles interdisent aussi les relations sexuelles entre femmes. Les États du Nigeria ayant instauré de telles lois sont 75 : Bauchi (2001), Borno (2000), Gombe (2001), Jigawa (2000), Kaduna (2001), Kano (2000), Katsina (2000), Kebbi (2000), Niger (2000), Sokoto (2000), Yobe (2001) et Zamfara (2000). (les années entre parenthèses représentent l'année d'adoption de ces lois pour chaque État) Voici un exemple de l'un de ces Codes Pénaux : État du Nigeria de Zamfara – Loi du Code Pénal de la Charia, 2000 (entrée en vigueur le ). Chapitre VIII Sodomie (Liwat) 130. Définition du crime de sodomie. « Quiconque a des relations charnelles contre nature avec un homme ou une femme est dit commettre le crime de sodomie : Sous réserve que quiconque, contraint par l'usage de la force, de menaces, ou sans son consentement à commettre l'acte de sodomie sur autrui ou à être le sujet d'un acte de sodomie, ne soit pas considéré comme ayant commis ce crime. » 131. Punition du crime de sodomie. « Quiconque commet le crime de sodomie devra être puni : (a) par une centaine de coups de fouet si la personne est mariée, elle est aussi passible d'un (1) an d'emprisonnement ; ou (b) Par lapidation si la personne est mariée. (rajm) Explication : Une simple pénétration est suffisante pour constituer la relation charnelle nécessaire au crime de sodomie. » Lesbianisme (Sihaq) 134. Définition du crime de lesbianisme. « Quiconque, étant une femme, s'engageant dans des relations charnelles avec une autre femme au moyen de leur organe sexuel ou de tout autre stimulation ou excitation sexuelle réciproque, a commis le crime de lesbianisme. » 135. Punition du crime de lesbianisme. « Quiconque se rend coupable du crime de lesbianisme doit être punie par flagellation publique d'une peine pouvant aller jusqu'à cinquante coups de fouet, ainsi que d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à six mois. Explication : le crime est commis par la fusion contre nature des organes sexuels féminins et ou par l'utilisation de moyens naturels ou artificiels pour stimuler ou atteindre l'excitation ou la satisfaction sexuelles. » Outrage aux bonnes mœurs /Atteinte à la pudeur. 138. Actes d'atteinte à la pudeur « Quiconque commet un acte d'atteinte à la pudeur sur autrui sans son consentement ou par l'utilisation de la force ou de menaces, contraint une autre personne à se joindre à lui dans la commission de tels actes doit être puni par administration de quarante coups de fouet, et doit aussi être passible d'un an d'emprisonnement ainsi que d'une amende. Sous réserve que le consentement donné par une personne de moins de quinze ans pour de telles atteintes pratiquées par son professeur, son gardien ou toute personne investie de confiance pour ses soins ou son éducation ne soit pas considéré comme un consentement dans le cadre de cette section. »

Oman Illégale Illégal Code Pénal de 1974

Article 223. Toute personne qui commet des actes sexuels avec une personne du même sexe sera poursuivie, même si aucune plainte n’est déposée, pour commission d’actes homosexuels ou lesbiens si cet acte occasionne un trouble public et sera punie d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 3 ans.

Pakistan Illégale Illégal Code Pénal (Loi XLV de 1860)

Section 377 : « Crimes contre nature » « Quiconque entretient volontairement des relations charnelles contre nature avec un homme, une femme ou un animal, doit être puni d'un emprisonnement à vie, ou par un emprisonnement qui ne devra pas être inférieur à deux ans, ni supérieur à dix ans, et sera aussi passible d'une amende. »

Qatar Illégale Illégal Code Pénal actuellement en vigueur (Loi no 11 de 2004).

Les infractions sexuelles (adultère, rapport non consenti...) sont réprimées aux articles 279 et suivants du code pénal[32]. La sodomie est condamnée de peines d’emprisonnement[33].

Sénégal Illégale Illégal Voir Droits LGBT au Sénégal. Extrait de la Loi de Base no 65-60 du portant Code Pénal 92 93

Article 319:3 « Sans préjudice des peines plus graves prévues par les alinéas qui précédent ou par les articles 320 et 321 du présent Code, sera puni d'un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 100 000 à 1 500 000 francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe. Si l'acte a été commis avec un mineur de 21 ans, le maximum de la peine sera toujours prononcé. »

Sierra Leone Illégale Non illégal Loi sur les infractions contre les personnes (1861) 95

La section 61 de la loi susnommée criminalise la sodomie et la bestialité avec une peine d’emprisonnement à vie.

Somalie Illégale Illégal Code pénal, décret no 5/1962 (entré en application le )97

Article 398 paragraphe 4 Définition du rapport charnel : pénétration par l’organe sexuel mâle Article 409 « Homosexualité » « Quiconque à un rapport charnel avec une personne de même sexe sera punie, lorsque l’acte ne constitue pas un crime plus grave, d’un emprisonnement de 3 mois à 3 ans. Lorsque a) l’acte commis b) constitue un acte de luxure différent d’un rapport charnel, la peine imposée sera réduite d’un tiers. » Article 410 Mesures de sécurité pour les personnes condamnées au titre de l’article 409. Normalement, surveillance policière pour empêcher le condamné de commettre à nouveau les mêmes actes.

Soudan Illégale Illégal Le Code pénal de 1991 (Loi no 8 1991) la rend passible de flagellation et d'emprisonnement. Cf. Droits LGBT au Soudan.
Syrie Illégale Pas clair

Code Pénal, 1949 104 Article 520. Toute relation sexuelle non naturelle sera punie d’une peine d’emprisonnement d’un maximum de 3 ans.

Tadjikistan Non illégale Non illégal
Tchad Illégale Illégal
Tunisie Illégale Illégal Code pénal (révisé en 1964). Voir Situation des personnes LGBT+ en Tunisie.

Titre II. - Attentats contre les particuliers. Chapitre premier. - Attentats contre les personnes. Section III. - Attentats aux mœurs. Sous-section II. - Attentat à la pudeur Article 230. – « La sodomie, si elle ne rentre dans aucun des cas prévus aux articles précédents, est punie d'emprisonnement pendant trois ans. »

Turkménistan Illégale Non illégal

Code Criminel de 1997 (Effectif au )113 Article 135. Sodomie (1) « La sodomie, c’est-à-dire relation sexuelle d’un homme avec un autre homme, est passible d’une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans. »

Turquie Non illégale Non illégal

Voir droits LGBT en Turquie.

Yémen Illégale Illégal

Code pénal 1994 (no 12/1994) 115 « L’homosexualité entre hommes est interdite en application de l’article 264 du Code Pénal. Elle est définie comme relation anale. La sanction pour un homme célibataire est de 100 coups de fouet ou un an d’emprisonnement, tandis que la sanction pour les hommes mariés est la peine de mort. L’homosexualité entre femmes, qui est définie comme une stimulation sexuelle par friction, est interdite en application de l’article 268 du Codé Pénal. La sanction est d’un maximum de 3 ans de prison pour les actes volontaires et jusqu’à 7 ans de prison pour les actes commis pas force.

Autres pays[modifier | modifier le code]

Pays Homosexualité masculine Lesbianisme Lois
Albanie Non illégale Non illégal
Azerbaïdjan Non illégale Non illégal
Bosnie-Herzégovine Non illégale Non illégal
Guinée Illégale Illégal Code Pénal / LOI N ° 98/036 du PORTANT CODE PÉNAL

« Article 325: - Tout acte impudique ou contre nature commis avec un individu de son sexe sera puni d’un emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d’une amende de 100 000 à 1 000 000 de Francs guinéens. Si l’acte a été commis avec un mineur de 21 ans[34], le maximum de la peine sera toujours prononcé. Si l'acte a été consommé ou tenté avec violence, la personne coupable sera condamnée à une peine de prison allant de cinq à dix ans. »

Indonésie Illégale en province d'Aceh Illégal en province d'Aceh Les actes homosexuels sont légaux, conformément au Code pénal national. Cependant, en 2002, des lois votées par le Parlement national ont autorisé la province d'Aceh à instaurer la Charia islamique. Cette loi s'applique aux seuls musulmans.
Kazakhstan Non illégale Non illégal
Kirghizistan Non illégale Non illégal
Liban Illégale Illégal L'article article 534 du code pénal libanais interdit les relations sexuelles « contraires aux lois de la nature ». En , un juge a acquitté une femme trans, dont l'état civil était toujours masculin, accusée de relations homosexuelles avec un homme, avançant que « l'homosexualité est une exception aux règles, mais elle n'est pas contraire à la nature puisqu'elle fait partie de la nature »
Mali Illégale Illégal
Mauritanie Illégale Illégal Code pénal de 1984 (Ordonnance no. 83-162 du portant institution du code pénal) Voir Droits LGBT en Mauritanie.
Ouzbékistan Illégale Non illégal Code criminel de 1994 (en vigueur depuis le ) (amendé en 1999)

Chapitre 4. CRIMES SEXUELS Article 120. Besoqolbozlik* (Relations homosexuelles) « Une Besoqolbozlik, c’est-à-dire une relation sexuelle volontaire entre deux hommes - sera passible d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à trois ans. »

Palestine : Cisjordanie Non illégale Non illégal
Palestine : Gaza Illégale Non illégal

Source des lois (sauf mention contraire ou complémentaire) : International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association, [35].

Opinion des musulmans[modifier | modifier le code]

Une étude menée par le Pew Research Center en 2013 note qu'il existe un rejet massif de l'homosexualité dans les pays à majorité musulmane sondés : 80 % des Libanais interrogés ayant répondu « non » à la question « l'homosexualité devrait-elle être acceptée par la société ? », tout comme 78 % des Turcs, 86 % des Malaisiens, 87 % des Pakistanais, 93 % des Palestiniens et des Indonésiens, 94 % des Tunisiens, 95 % des Égyptiens et 97 % des Jordaniens sondés[36].

Dans un sondage réalisé en Grande-Bretagne en 2016, 52 % des musulmans interrogés déclarent que l'homosexualité ne devrait pas être légale en Grande-Bretagne[37],[38].

Selon une étude réalisée par le WZB Berlin Social Science Center (en) dans six pays européens (France, Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Autriche et Suède) en 2013, 60 % des musulmans interrogés rejettent les homosexuels[39].

Une étude IFOP réalisée en 2019 indique que 63 % des Français musulmans pensent que l'homosexualité est « une maladie » ou « une perversion sexuelle », soit 49 points de plus que chez les Français catholiques[40],[41].

Mosquées « inclusives »[modifier | modifier le code]

Le à Paris, a ouvert la première mosquée accueillant les homosexuels à l’initiative de Ludovic-Mohamed Zahed, fondateur de l’association Homosexuels musulmans de France[42]. Il milite pour faire accepter son droit à être gay et musulman ainsi que pour le mariage homosexuel en France. Elle se situe dans le 18e arrondissement mais l'emplacement exact reste secret[43]. Cette mosquée a fait l'objet de violentes critiques et de menaces de la part de musulmans[44].

Sur l'exemple français, une mosquée mixte et gay-friendly a vu le jour à Londres le , où hommes et femmes prient côte-à-côte, ouverte aux personnes homosexuelles. Tamsila Tauqir et Doc Martens sont à l'origine de ce projet dénommé Inclusive Mosque Initiative et œuvrent pour l'ouverture à terme d'un vrai espace qui leur soit dédié[45][source insuffisante].

Le est proposée l'ouverture d'une 6e mosquée à Halifax, dans la province de Nouvelle-Écosse au Canada. Cette « mosquée de l'unité » dont l'initiateur est Syed Adnan Hussein sera ouverte aux homosexuels et aux personnes trans[46]. Prévu pour [47], cette mosquée prendra le nom de El Tawhid Juma Circle[48].

En Afrique du Sud, est annoncé le la construction de la première « mosquée inclusive » du pays, à l'initiative de l'imam Taj Hargey. Elle sera située au Cap[49][source insuffisante].

Par ailleurs, d'autres mosquées se sont également engagées à être tolérantes et à assurer l'égalité entre les sexes en leur sein, notamment la mosquée de Toronto où le prêche est exercée par une femme[50].

État islamique[modifier | modifier le code]

Au sein de l'État islamique, plusieurs homosexuels ont été exécutés par lapidation. La première exécution connue a lieu à Mayadine, dans le gouvernorat de Deir ez-Zor, le , une seconde suit le lendemain dans la ville de Deir ez-Zor même, également en Syrie[51]. Vers début décembre, un homme accusé d'homosexualité est jeté du toit d'un immeuble puis lapidé ; cette exécution aurait été ordonnée après un jugement du « tribunal islamique de la wilaya Al-Furat », soit dans la région de Boukamal et Al-Qaïm[52],[53]. Une autre exécution de ce type a lieu en au nord de Mossoul, l'EI exécutant deux homosexuels[54].

Djihadistes occidentaux[modifier | modifier le code]

La question de l’identité sexuelle de certains djihadistes a également fait l'objet de commentaires. Trois auteurs d'attaques terroristes - Chérif Kouachi, un des tueurs de l'attentat contre Charlie Hebdo ; Omar Mateen, auteur de la fusillade du 12 juin 2016 à Orlando, et Mohamed Lahouaiej Bouhlel, auteur de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice - semblent répondre au profil d'homosexuels ou bisexuels refoulés, n'acceptant pas leur orientation sexuelle. Dans le premier cas (Chérif Kouachi), une note déclassifiée de la Direction générale de la Sécurité intérieure relate que « ses penchants homosexuels » sont découverts avant l'attentat, au moment où il est sur écoute et fait l’objet d’une surveillance physique. Les enquêteurs constateront qu’il avait un amant. Dans le deuxième cas (Omar Mateen), l’État islamique revendique l'attentat contre les « sodomites ». Mais peu de temps après, le témoignage d’un amant laisse entendre que le tueur était « 100 % gay ». Son geste pourrait avoir été guidé par la haine de ses propres penchants. Dans le troisième cas (Mohamed Lahouaiej Bouhlel), l'auteur de la tuerie se révèle avoir une vie sexuelle présentée comme « dissolue ». L'homme aurait enchaîné les conquêtes féminines et masculines, et se serait peut-être livré à la prostitution[55].

Salah Abdeslam, impliqué dans les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, aurait également fréquenté des bars gays de Bruxelles, soit pour y rencontrer des hommes, soit pour y commettre des vols. L'homosexualité, de manière plus générale, ne serait pas absente dans les rangs de l'État islamique.

Selon Le Monde, plusieurs djihadistes ont eu « des penchants homosexuels plus ou moins assumés ». Ce phénomène s'expliquerait par le fait que le puritanisme salafiste peut apparaître à certains jeunes musulmans homosexuels comme le moyen de gérer leurs propres conflits intimes, de juguler des désirs vécus comme honteux. Une psychothérapeute de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste interrogée par Le Monde estime que sur la dizaine de signalements pertinents de personnes radicalisées qui remontent chaque jour via la plate-forme téléphonique française mise en place en 2014, environ un tiers des cas « présentent des difficultés à réaliser leur identité sexuelle ». Parce qu'ils « sont souvent des transgresseurs qui cherchent à effacer leurs péchés » (selon Fethi Benslama, professeur de psychopathologie), les djihadistes répondraient, en tant que « personnalités astructurées », de deux mécanismes de défense : le clivage (« ils sont binaires et départagent le pur de l’impur ») et la projection (« qui consiste à rejeter sur l’autre ce qu’on ne peut héberger en soi »), selon la psychothérapeute de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste)[55].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dictionnaire du Coran, sous la direction de Mohammed Ali Amir-Moezzi, Bouquins, Robert Laffont, p. 400-402
  2. Le Coran par Muhammad Hamidullah.
  3. « Et lorsque vint Notre ordre, Nous renversâmes la cité de fond en comble, et Nous fîmes pleuvoir sur elle en masse, des pierres sulfureuses dures comme de l'argile cuite, se succédant les unes aux autres, portant une marque connue de ton Seigneur. Et elles ne sont pas loin des injustes. »

    — Surah Hud:82-83

  4. 50:12. Avant eux, le peuple de Noé, les gens d'Ar-Rass et les Tamud crièrent au mensonge,
    − 13. de même que les Aad et Pharaon et les frères de Lot,
    − 14. et les gens d'Al-Aïka et le peuple de Tubbaa. Tous traitèrent les Messagers de menteurs. C'est ainsi que Ma menace se justifia.
    − 22:42. Et s'ils te traitent de menteur, [sache que] le peuple de Noé, les Aad, les Tamud avant eux, ont aussi crié au mensonge (à l'égard de leurs messagers),
    − 43. de même que le peuple d'Abraham, le peuple de Lot.
    − 44. et les gens de Madyan. Et Moïse fut traité de menteur; Puis, J'ai donné un répit aux mécréants, ensuite Je les ai saisis. Et quelle fut Ma réprobation !
    − 45. Que de cités, donc, avons-Nous fait périr, parce qu'elles commettaient des tyrannies. Elles sont réduites à des toits écroulés : Que de puits désertés ! Que de palais édifiés (et désertés aussi) !
    Le Coran traduit par Muhammad Hamidullah.
  5. Paroles attribuées à Mahomet dans des hadiths :

    « Dieu ne regarde pas un homme qui a eu une relation sexuelle avec un homme. »

    — Ibn Hibban, Tirmidi, Nissai

    « Quatre types d'individus seront matin et soir soumis à la colère de Dieu ». On lui demanda : « De qui s'agit-il ô Messager de Dieu ! » Il répondit : « les hommes qui cherchent à ressembler aux femmes, les femmes qui cherchent à ressembler aux hommes; celui qui s'accouple avec un animal et celui qui a des rapports sexuels avec un homme. » (Tabarani et Bayaki)

    « Ce que je crains le plus pour vous, c'est que vous ne commettiez l'acte du peuple de Loth puis le Prophète (as) a dit, à trois reprises, en disant : que Dieu damne celui qui commet le péché du peuple de Loth, que Dieu damne celui qui commet le péché du peuple de Loth, que Dieu damne celui qui commet le péché du peuple de Loth. » (Ibn Maja, Tirmidi, Al Hakim)

    « Sept individus sont damnés par Dieu, Qui ne les regardera pas au jour du Jugement; ils seront en Enfer avec ceux qui y seront dirigés, à moins qu'ils ne se repentent : l'homosexuel, celui qui s'adonne à des rapports sexuels avec un animal (…). » (Voir Les Grand Péchés, « Al Kabayir », de l'Imam Adahabi, page 96, éditions le Savoir)

    Mahomet aurait dit : « Tuez ceux qui s'adonnent à l'acte du peuple de Loth ». (Sentence prophétique rapportée par Abou Daoud, Tirmidhi et Ibn Maja)

    Mahomet aurait dit : « Si vous trouvez quiconque en train de pratiquer les pratiques du peuple de Loth, tuez-les, que ce soit celui qui commet l’acte ou celui qui le subit. » (Tirmidhi, Abou Daoud, Ibn Majah)

  6. a et b ibn Hajar al-Asqalani, Bulûgh'ul Marâm ; traduit en turc par Betül Bozali et Mehmet Alioğlu, Büluğ’ül-Meram Tercümesi ve Şerhi, éditions : Polen Yayınları (Istanbul, 2005) : p. 481 (ISBN 978-975-9066-15-4).
  7. a et b Mohammed Mezziane, Sodomie et masculinité chez les juristes musulmans du IXe au XIe siècle. Arabica 55 (2008) 276-306. Koninklijke Brill NV, Leyde, 2008 DOI: 10.1163/157005808X310651 ; p. 282.
  8. Madeline C. Zilfi, Women and slavery in the late Ottoman Empire, New York, Cambridge University Press, 2010, 281 p., (ISBN 978-0-52151-583-2).
  9. Janissary.
  10. Madeline C. Zilfi, Women and slavery in the late Ottoman Empire Cambridge University Press, 2010, p. 74-75, 115, 186-188, 191-192.
  11. a et b « L'islam et sa pédophilie : en recherche de garçons ! » [vidéo], sur www.bing.com, (consulté le )
  12. a et b Manon Moreno, « La danse des bacha bazi, jeunes « garçons-jouets » afghans », sur Humanium, (consulté le )
  13. (en) Rustam Qobil, « The sexually abused dancing boys of Afghanistan », BBC News, 8 septembre 2010
  14. a et b Benchenouf Djamaledine, « Pédophilie en Afghanistan » [vidéo], sur www.bing.com, (consulté le )
  15. a et b « VIDEO - La danse des garçons afghans : Carole Gaessler présente ce documentaire inédit ce soir sur France 5 », sur Premiere.fr, (consulté le )
  16. (en) Pul-e Khumri, « Afghan boy dancers sexually abused by former warlords », Reuters,‎ (lire en ligne).
  17. OFPRA, « Afghanistan : La pratique du Bacha bazi »,
  18. (en) Jon Boone, « Foreign contractors hired Afghan 'dancing boys', WikiLeaks cable reveals », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  19. (en) Coomaraswamy, Radhika Promotion and Protection of the Rights of Children « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) at United Nations General Assembly, October 14, 2009.
  20. a b c et d Mohammed Hocene Benkheira, article « Homosexualité », in M.A. Amir-Moezzi, Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 400-402.
  21. 23:5. et qui préservent leurs sexes [de tout rapport],
    6. si ce n'est qu'avec leurs épouses ou les captives qu'ils possèdent, car là vraiment, on ne peut les blâmer;
    7. alors que ceux qui cherchent au-delà de ces limites sont des transgresseurs
  22. Mohammed Mezziane, Sodomie et masculinité chez les juristes musulmans du IXe au XIe siècle. Arabica 55 (2008) p. 283. Koninklijke Brill NV, Leyde, 2008 DOI: 10.1163/157005808X310651.
  23. Mohammed Mezziane, Sodomie et masculinité chez les juristes musulmans du IXe au XIe siècle. Arabica 55 (2008) p. 274. Koninklijke Brill NV, Leyde, 2008 [Mohammed Mezziane, Sodomie et masculinité chez les juristes musulmans du IXe au XIe siècle. Arabica 55 (2008) p. 278. Koninklijke Brill NV, Leyde, 2008 DOI: 10.1163/157005808X310651 DOI: 10.1163/157005808X310651].
  24. Mohammed Mezziane, Sodomie et masculinité chez les juristes musulmans du IXe au XIe siècle. Arabica 55 (2008) 276-306. Koninklijke Brill NV, Leyde, 2008 DOI: 10.1163/157005808X310651. p. 288-289.
  25. Jocelyne Dakhlia, « Homoérotismes et trames historiographiques du monde islamique », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 62e année,‎ , p. 1097–1120
  26. a b et c Anne Esambert, Oubrou, imam de Bordeaux : « L'homosexualité est un choix » sur rue89, nouvelobs.com du 11 octobre 2010
  27. M. Amir-Moezzi, Dictionnaire du Coran, Paris, 2007, article « homosexualité », p. 400-402.
  28. Être homosexuel dans le monde arabe sur lemonde.fr du 13 septembre 2011
  29. Islam and homosexuality - Straight but narrow sur economist.com du 4 février 2012
  30. Les homos musulmans et deux imams gays rassemblés à Paris par Cédric Douzant, Têtu, 11 octobre 2010
  31. Information donnée par le magazine Têtu, cité notamment sur le site suivant : « En Espagne, un leader islamique veut un débat sur le mariage des homosexuels », sur gaypourjesus.typepad.com, (consulté le ).
  32. http://www.moj.gov.qa/LawAsPDF.php?country=3&LawID=2597
  33. « Pays », sur www.amnesty.org (consulté le )
  34. « Un mineur de vingt-et-un ans » est une personne âgée de moins de vingt-et-un ; l'expression fréquemment employée « mineur de moins de vingt-et-un ans » est donc un pléonasme.
  35. Homophobie d'État, rapport rédigé par Daniel Ottoson et publié par l'International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association (ILGA) en avril 2007
  36. (en) « The Global Divide on Homosexuality », Pew Research Center, 4 juin 2013
  37. (en) « Half of British Muslims want gay sex banned, says poll », telegraph.co.uk, 10 avril 2016
  38. « Most British Muslims feel strong sense of belonging – poll », theguardian.com/uk, 11 avril 2016
  39. « Islamic fundamentalism is widely spread - WZB », sur www.wzb.eu (consulté le )
  40. « Même si l’homosexualité est mieux acceptée, des poches d’homophobie demeurent en France », lemonde.fr, 26 juin 2019 (consulté le 27 juin 2019).
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  42. « Site internet de l'association Homosexuels musulmans de France », sur homosexuels-musulmans.org (consulté le )
  43. « SOCIÉTÉ. La mosquée “gay friendly” n’a pas que des amis », sur Courrier international, (consulté le )
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  46. En anglais Une mosquée de l'unité pour gays et transgenres musulmans en voie d'étude à Halifax, cbc.ca
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  48. « juma circle », sur juma circle (consulté le )
  49. (en) « L'Afrique du Sud inaugurera sa première mosquée inclusive. En anglais: South Africa Inaugurates Gender-Equal and LGBT-Friendly Mosque », sur www.telesurenglish.net (consulté le )
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  51. Francetvinfo : Syrie : l'EI lapide deux hommes accusés d'être homosexuels
  52. AFP : Syrie : la guerre de l'État islamique contre les homosexuels
  53. « L'EI aurait lapidé à mort un homosexuel », sur FIGARO, (consulté le )
  54. État islamique: des hommes accusés d'homosexualité jetés du toit d'un immeuble, i24news.tv, 17 janvier 2015
  55. a et b L’orientation sexuelle à l’épreuve du djihad sur lemonde.fr du 26 juillet 2016

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Littérature[modifier | modifier le code]

Études[modifier | modifier le code]

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  • Malek Chebel, L’Esprit de sérail, Paris, Payot « petite bibliothèque ».
  • Jocelyne Dakhlia « Homoérotismes et trames historiographiques du monde islamique », Annales. Histoire, Sciences sociales, 5/2007, p. 1097-1120.
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  • Afdhere Jama, Citoyens interdits, les minorités sexuelles dans les pays musulmans (Illegal Citizens: Queer Lives in the Muslim World, Salaam Press, 2008), H&O, 2010.
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  • Stephen O. Murray et Will Roscoe (dir.), Islamic Homosexualities: Culture, History and Literature, New York, New York University Press, 1997.
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  • Vincenzo Patanè, « L'homosexualité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord » dans Une histoire de l'homosexualité, Robert Aldrich (dir.), Paris, Seuil, 2006.
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  • Arno Schmitt et Jehoeda Sofer (dir.), Sexuality and Eroticism Among Males in Moslem Societies, New York, Harrington Park Press, 1991.
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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]