Historique du parcours européen du Stade lavallois

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Cette page présente l’historique complet des matchs européens disputés par le Stade lavallois, celui-ci ne comptant qu'une saison, la Coupe UEFA 1983-1984.

Récapitulatif[modifier | modifier le code]

Match Score Score Aller-Retour Tour
1 Dynamo Kiev - Stade lavallois 0-0 - 32e de finale aller
2 Stade lavallois - Dynamo Kiev 1-0 1-0 32e de finale retour
3 Austria Vienne - Stade lavallois 2-0 - 16e de finale aller
4 Stade lavallois - Austria Vienne 3-3 3-5 16e de finale retour



Déroulement[modifier | modifier le code]

Trente-deuxièmes de finale[modifier | modifier le code]

Équipes Dynamo Kiev URSS - Stade lavallois
Score 0 - 0
Date
Stade Respublikanskiy Stadium, Kiev
Arbitre Erkan Göksel
Buts 0-0
Dynamo Kiev Mikhaïlo Mikhaïlov, Vladimir Lozinsky, Oleg Kuznetsov, Sergueï BaltatchaCapitaine, Tchernikov, Leonid Buryak puis Aleksandr Zavarov 64e, Andreï Bal, Anatoli Demyanenko, Viktor Khlus, Vadim Evtuchenko, Oleg Blokhine
Entraineur : Iouri Morozov
Stade lavallois Jean-Michel Godart, Patrice BozonCapitaine, Jean-Marc Miton, Loïc Pérard, Michel Sorin, Thierry Goudet, Jean-Paul Rabier, José Souto, Klaus-Dieter Jank, Oumar Sène puis Robert Buigues 85e, Éric Stefanini
Entraineur : Michel Le Milinaire

Alors que le club lutte chaque année pour son maintien en première division, il réalise une bonne saison[1] en obtenant une qualification pour la Coupe de l'UEFA au nez et à la barbe de l'AS Monaco à la suite d'une 5e place au classement du championnat de football D1 de France. Le Stade lavallois qualifié, rencontre pour son premier match (en 2 tours) en coupe UEFA le Dynamo de Kiev. Le Dynamo Kiev compte dans ses rangs un grand nombre de joueurs de l'équipe nationale d'URSS, dont Oleg Blokhine[2], ballon d'or 1975. Lors des deux années précédentes, l'équipe est sortie deux fois de suite lors des quarts de finale de la Coupe des Champions contre le futur vainqueur : Aston Villa en 1981-82, Hambourg en 1982-83. Le Stade lavallois, sorti du Championnat de France Amateurs en 1970, a obtenu le statut professionnel lors de son accession à la D1 en 1976. Son gardien Jean-Michel Godart a rejoint l'équipe cette même année en provenance de l'équipe de D2 de Nœux-les-Mines, qui descendait alors en D3. La moitié des joueurs composant l'équipe provient du centre de formation du club, il n'y a aucun international A français[3].

Pour sa préparation, Michel Le Milinaire était allé en août superviser l'équipe adverse à la Corogne lors d'un tournoi de football rassemblant le Real de Madrid, Bilbao, Penarol et le Dynamo de Kiev. Il en est revenu très impressionné[4] par les talents individuels de cette équipe[5]. Le , les Mayennais obtiennent un très bon résultat en prévision du match retour avec un match nul (0 à 0). Ce résultat obtenu en Ukraine eu alors un énorme retentissement en France compte tenu de la différence entre les deux équipes[6].



Équipes Stade lavallois - Dynamo Kiev URSS
Score 1 - 0 (0 - 0)
Date
Stade Stade Francis-Le-Basser, Laval
Arbitre Ulrich Nyffenegger
Buts 33e José Souto 1-0
Stade lavallois Jean-Michel Godart, Patrice BozonCapitaine, Jean-Marc Miton, Loïc Pérard, Michel Sorin, Thierry Goudet, Jean-Paul Rabier, José Souto, Klaus-Dieter Jank puis Jacky Paillard 85e, Oumar Sène, Éric Stefanini
Entraineur : Michel Le Milinaire
Dynamo Kiev Mikhaïlo Mikhaïlov, Oleg Kuznetsov, Sergueï BaltatchaCapitaine, Vasil Evseev, Anatoli Demyanenko, Vladimir Lozinsky, Oleg Blokhine, Andreï Bal, Leonid Buryak, Vadim Evtuchenko, Aleksandr Zavarov
Entraineur : Iouri Morozov


Le match retour mobilisa la France entière. 42 journalistes étaient présents dans la tribune de presse du stade Le Basser[7]. Ce match fut télévisé en France et en URSS. Devant environ 16 500 spectateurs et Michel Hidalgo, entraîneur de l'équipe de France, le Stade lavallois gagnait 1 à 0. L'effet de surprise fonctionna et l'enthousiasme, la générosité, et la jeunesse de l'équipe surprirent les Ukrainiens. Après le but de Souto, l'équipe défend son but pendant plus d'une heure. Cette victoire fut saluée dans toute la France : de nombreux fax arrivèrent au club dans les jours qui suivirent le match. Le gardien de l'équipe lavalloise déclara à la fin du match : « Ils nous ont pris pour des Schtroumpfs, on les a bien schtroumpfés !, ainsi que Nous sommes peut-être les smicards de la 1re Division mais nous avons su nous défoncer (…) Nous avons su tenir jusqu’au bout et qu’en ce sens il faut rendre hommage non seulement à toute l’équipe mais encore au public. Fantastique. Je ne crois pas trop exagéré en disant que c’est lui qui nous a tenu le match pendant le dernier quart d’heure. » Le Dynamo Kiev effectua un rapport contre l'arbitre qui avait notamment refusé un but de Aleksandr Zavarov en deuxième mi-temps.

En 2013 le magazine So Foot place ce match dans le Top 100 des matches de légende[8].



Seizièmes de finale[modifier | modifier le code]

Équipes Austria Vienne - Stade lavallois
Score 2 - 0
Date
Stade Stade Franz-Horr, Vienne (Autriche)
Arbitre Yordan Zhezhov
Buts 19e Herbert Prohaska (s.p.) 1-0, 44e Magyar 2-0
Austria Vienne Friedrich Koncilia, Robert SaraCapitaine, Zore, Karl Daxbacher, Ernst Baumeister, Drabits puis Fritz Drazan 30e, puis Anton Polster 81e, Herbert Prohaska, Džemal Mustedanagić, Tibor Nyilasi, Magyar
Entraineur : Wenzel Halama
Stade lavallois Jean-Michel Godart, Patrice BozonCapitaine, Jean-Marc Miton, Loïc Pérard, Michel Sorin,Thierry Goudet, Jean-Paul Rabier, José Souto, Klaus-Dieter Jank puis Carl Thordarsson 73e, Oumar Sène, Éric Stefanini puis Robert Buigues 84e
Entraineur : Michel Le Milinaire


Le , le tirage au sort donne l’Austria Vienne, deuxième du championnat autrichien[9].

Le premier match (en 2 tours) se jouait entre l'Austria de Vienne et le Stade lavallois. Pour le match aller du , environ une cinquantaine de supporters et une vingtaine de journalistes ont effectué le voyage en Autriche. Arrivés le , l'équipe du Stade lavallois s'entraîna pendant une heure environ au stade Franz-Horr. L'équipe de Vienne comptait dans ses rangs cinq joueurs internationaux, dont Herbert Prohaska et le hongrois Tibor Nyilasi. Le match se solde par une défaite du Stade lavallois 2 à 0[10]. Après cette défaite, les Lavallois repartirent le soir du match et arrivèrent vers 5h à Laval.



Équipes Stade lavallois - Austria Vienne
Score 3 - 3 (0 - 2)
Date
Stade Stade Francis-Le-Basser, Laval
Arbitre George Courtney
Buts 21e Oumar Sène 1-0, 38e Jean-Marc Miton 2-0, 42e Éric Stefanini 3-0, 53e Ernst Baumeister 3-1, 56e Ernst Baumeister 3-2, 66e Loïc Pérard (csc) 3-3
Stade lavallois Jean-Michel Godart, Loïc Pérard puis Christian Felci 80e, Michel Sorin, Patrice BozonCapitaine, Jean-Marc Miton, Jean-Paul Rabier, Thierry Goudet, José Souto, Carl Thordarsson, Oumar Sène, Éric Stefanini puis Klaus-Dieter Jank 81e
Entraineur : Michel Le Milinaire
Austria Vienne Friedrich Koncilia, Robert SaraCapitaine, Zore, Karl Daxbacher, Josef Degeorgi, Herbert Prohaska, Džemal Mustedanagić, Ernst Baumeister puis Anton Polster 83e, Magyar puis Drabits 78e, Fritz Drazan, Tibor Nyilasi
Entraineur : Wenzel Halama


Le , le match retour allait être intense en émotions[11] : la Une d’Ouest-France titre le  : Trois buts indispensables pour Laval. L’engouement est énorme. Le match est télévisé en France par TF1[12]. Devant environ 17 000 spectateurs, un stade archi-comble pour l'occasion et des millions de téléspectateurs[11], en première mi-temps, le Stade lavallois pratiqua un football attrayant et efficace. Il menait 3 à 0 à la pause. À la 15e minute, sur un centre de Stefanini, Omar Séné reprit le ballon de la tête. Puis, à la 40e minute, après un centre de Goudet, Miton marqua le second but lavallois. Deux minutes plus tard, c'est Stefanini qui, âgé de 20 ans, d'une reprise de volée extraordinaire à 30 m, conclut cette première mi-temps.

Les Lavallois étaient alors qualifiés. Lors de la seconde mi-temps, sur un corner concédé par Pérard, Baumeister réduisit l'écart après un cafouillage dans la surface lavalloise. Puis, deux minutes plus tard, ce même Baumeister marqua le second but autrichien. Puis, à la 68e minute, Pérard, menacé par Nyalasi, inscrit un troisième but contre son camp.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. On s’était lancé à l’été 83 avec une équipe jeune, des gamins mais de bons joueurs. Ils succédaient aux Zvunka, Tempet, Krause, Redon. Je n’oublie jamais de dire ma reconnaissance à l’équipe qui a qualifié le club la saison précédente où on avait terminé 5e du championnat. On avait quelques craintes, mais comme disait le président Bisson : « Qu’est-ce qui pourrait nous arriver de plus grave que de redescendre là où nous sommes déjà ? ».. "Michel Le Milinaire : « Je les aimais, mes joueurs »". Ouest-France, 2 octobre 2013, Laval - Kiev, le 30e anniversaire.
  2. Loic Pérard mentionne Blokhine, c’était LA star de l’époque, un des plus grands joueurs européens. Pour les plus jeunes, c’était comme un Zidane. S’il jouait aujourd’hui, ce serait à Chelsea ou Barcelone. Il allait très vite, prenait la profondeur, était aussi capable de rentrer et déborder. Il fallait toujours qu’il élimine son adversaire. Il était déstabilisant. "Loïc Pérard - Oleg Blokhine, le match dans le match". Ouest-France, 28 septembre 2013, Laval - Kiev, le 30e anniversaire.
  3. Thierry Ruffat, le commentateur radio indique C’était bien sûr une épopée formidable parce que parmi ces joueurs, la moitié venait du centre de formation. Mais on a souvent tendance à oublier l’équipe qui avait qualifié le Stade pour cette Coupe de l’UEFA quelques mois auparavant. Il y avait Tempet, Zvunka, Krause, Redon. Les quatre étaient partis l’été, remplacés par des gamins... "Thierry Ruffat, la voix de France Bleu Mayenne, n’a rien oublié", Ouest-France, 27 septembre 2013, Laval - Kiev, le 30e anniversaire.
  4. Les dirigeants du Real s’étaient préoccupés de mon installation à l’hôtel. Et là, j’ai vu un grand Dynamo de Kiev, contrairement à ce que pouvaient dire certains journalistes parisiens. Il y avait Blokhine bien sûr, mais surtout Zavarov. Il jouait peu, mais je l’avais trouvé inventif, il sortait du moule soviétique. Demianienko, le latéral gauche, montait sans cesse. Je disais au détour de discussions que l’on n’avait pas l’ombre d’une chance. Sauf sur une chose : je ne les avais pas vus très adroits devant le but. Mais ce n’était qu’un tournoi. Il fallait donc un schéma pour leur tenir tête, ne pas se faire marcher dessus. "Michel Le Milinaire : « Je les aimais, mes joueurs »". Ouest-France, 2 octobre 2013, Laval - Kiev, le 30e anniversaire.
  5. Loic Pérard mentionne C’était clair dans nos têtes : ils étaient tous internationaux et on allait se faire manger. Mimi (Michel Le Milinaire) avait observé cette équipe peu de temps avant et l’avait trouvée exceptionnelle. On arrive là-bas dans le contexte soviétique de l’époque : des gens craintifs, l’armée partout dans les rues, autour et dans le stade. Un stade immense…. "Loïc Pérard - Oleg Blokhine, le match dans le match". Ouest-France, 28 septembre 2013, Laval - Kiev, le 30e anniversaire.
  6. À Kiev, on a vécu l’enfer pendant 20 minutes, une pression soutenue, constante. Les arrêts de Godart ont mis le doute d’un côté, donné confiance de l’autre. C’est assez classiques. "Michel Le Milinaire : « Je les aimais, mes joueurs »". Ouest-France, 2 octobre 2013, Laval - Kiev, le 30e anniversaire.
  7. « Le 29 septembre 1983 : Premier tour de la Coupe de l'UEFA. Match retour Laval - Kiev », sur stade-lavallois.com, (consulté le )
  8. « Top 100 : Les matchs de légende (100-91) » Accès libre, sur So Foot.com, (consulté le )
  9. Cette équipe me fait moins peur que le Dynamo Kiev et ses grosses qualités athlétiques. Il faudra surtout se méfier du potentiel offensif de l’Austria, confie alors Michel Le Milinaire. "Le rêve s’évanouit face à l’Austria Vienne", Ouest-France, 27 septembre 2013.
  10. Le Stade lavallois encaisse un premier but dès la 19e minute, sur un penalty sévère. Puis un deuxième juste avant la pause.
  11. a et b "Le rêve s’évanouit face à l’Austria Vienne", Ouest-France, 27 septembre 2013.
  12. Avec les commentaires de Michel Denisot et Didier Roustan.